• 1975: la tempête

    Malheureusement la tempête est arrivée. On s’y attendait un peu, car il y avait de plus en plus de tensions dans le pays en particulier entre Libanais et Palestiniens. On sentait une sorte de haine qui montait, sans en comprendre exactement toutes les raisons. Et de fait, s’il y avait des raisons évidentes avec la présence de beaucoup d’armes dans les camps palestiniens qui risquaient de déborder, on allait peu à peu comprendre que de grands intérêts internationaux voulaient cette guerre stupide et inutile où personne n’allait gagner mais tout le monde allait perdre beaucoup.

    Du début de l’année je ne me souviens plus grand chose. Un fait m’a tout de même marqué. C’était début janvier à Rome où je me suis retrouvé dans une rencontre de focolarini mariés de toute l’Europe. Un certain nombre de focolarini italiens des premiers temps étaient présents. Lorsqu’ils apprenaient que je venais de Beyrouth, ils me disaient tous : « Ah, mais alors tu es au focolare avec Guido, salue-le moi beaucoup ! ». Combien de gens connaissaient Guido et avaient été touchés autrefois par son amitié. L’un d’entre eux en particulier me dit : « Tu sais, si je suis ici avec toi aujourd’hui, je le dois à Guido. Un jour, dans mes débuts avec le Mouvement, je passais par un moment de crise et je voyais tout noir. Je suis allé au focolare (à Rome je crois), j’ai été reçu par Guido qui m’a écouté longuement et j’ai retrouvé la paix et la crise est passée. » Retourné à Beyrouth, je transmets toutes ces salutations chaleureuses à Guido et je lui dis : « Il y en a un en particulier, qui s’appelle Cesare, qui m’a raconté que tu l’as sauvé dans un moment difficile. » Guido se met à rire, je lui demande pourquoi et il me répond simplement : « Tu sais, ce jour-là, où Cesare est venu me voir et qu’il voyait tout noir en lui, moi, Guido, je voyais encore plus noir que lui, mais je me suis mis à l’écouter et tout s’est résolu. » Une belle leçon de vie.

    En cette année 75, ont commencé aussi les voyages, qui allaient devenir réguliers, de Guido ou Aletta avec Jacques et Pierrette en Egypte. Ils en retournaient enchantés. Le peuple égyptien est tellement attachant et toute une petite famille des Focolari allait naître là-bas aussi avec toujours le même esprit. Autour de Pâques nous avons pu aller encore faire un saut en Terre Sainte pour une deuxième Mariapoli. Cette fois-ci nous avions des permis officiels du Ministère de la Défense libanais pour passer la frontière au sud pour motifs religieux. Jean-Paul était également du voyage ; il allait bientôt nous quitter pour aller étudier l’anglais en Irlande et, à cause de la guerre, il n’allait plus revenir. Un peu plus tard Miriam allait encore faire un nouveau voyage en Jordanie avec une « gen ». Et n’oublions pas la Syrie où se développait toute une communauté à Homs et dans les villages des environs autour de P. Michel et de P. Massoud.

    Un autre évènement a eu lieu le 1er mars, au niveau mondial, avec le premier « Genfest » (festival de la génération nouvelle) au Palais des Sports de Rome, avec 20.000 participants. Un groupe de nos jeunes a pu y être présent. Nos jeunes filles ont même préparé une danse symbolique, avec une belle musique libanaise, qui a touché tous les participants. Une de ces jeunes filles était une élève sourde de nos amies de l’IRAP qui dansait aussi bien que les autres: petit miracle de l’amour. C’était aussi notre première contribution comme Mouvement naissant au Liban a un tel niveau international. Beaucoup d’autres allaient suivre.

    Et puis est arrivé le 13 avril. Je n’oublierai jamais. Et personne n’oubliera, de ceux qui vivaient alors au Liban. C’était un dimanche après-midi. Nous redescendions de la montagne en voiture, après une belle réunion de préparation pour la Mariapoli prévue au mois de juillet. Il y avait dans les rues, sur les trottoirs, une agitation bizarre, inhabituelle, une sorte de vent de panique. A l’époque, nous n’avions évidemment pas de téléphone portable pour demander à quelqu’un ce qui se passait. Un ou deux coups de téléphone, à peine arrivés à la maison, et on apprend la nouvelle : il y a eu une bataille entre des miliciens phalangistes et des combattants palestiniens, des morts et des blessés. Ce n’était pas la première fois que la violence se faisait entendre, mais jamais encore avec cette ampleur, on sentait que quelque chose de tragique était en train de commencer. Guido, plein de courage, avec peut-être un brin d’inconscience, reprend la voiture et va se renseigner sur le lieu même de la bataille, à 2 km de chez nous. Le soir, à la radio, on demande du sang à l’Hôtel Dieu, dans notre quartier chrétien, et dans le camp palestinien de Sabra (qui deviendra plus tard célèbre pour des massacres terribles qui y seront perpétrés). Nous sommes quatre à la maison ; sans hésiter nous nous divisons, deux d’entre nous vont à l’Hôtel Dieu et Pierre et moi partons pour Sabra. Quel accueil chaleureux là-bas ! Voir des étrangers qui donnent leur sang pour leurs blessés, ces gens qui ont déjà tout perdu dans leur pays d’origine et qui sont pris au piège maintenant de la politique internationale qui se sert de leur cause pour d’autres intérêts. Au retour dans notre quartier nous nous apercevons que certaines personnes n’ont pas apprécié notre geste : « Comment, vous donnez votre sang aux Palestiniens ? » L’engrenage de la haine, de la vengeance et de la violence aveugle vient à peine de commencer.

    Je me souviens qu’avec Guido nous avons essayé de nous battre pour arrêter ce danger infernal. Une fois que je rentrais du travail, je voulais acheter des légumes à l’un de ces marchands ambulants, presque tous musulmans, qui parcouraient chaque jour nos ruelles. Je vois un attroupement : un milicien chrétien de notre quartier était en train de crier très fort à un pauvre vendeur effrayé : « Va-t-en d’ici, retourne dans ton camp et ne remets plus jamais les pieds dans notre quartier ! » Je m’interpose contre cette injustice et je demande au jeune homme : « Combien coûte ton kilo de pommes de terre ? » Mais celui-ci s’enfuit en courant : s’il m’avait répondu, c’est lui qui se serait fait tabasser. Je me retrouve seul devant le milicien et l’attroupement : « Tu viens faire des problèmes chez nous ? » Je ne réponds pas et je rentre bien triste à la maison. A partir de ce jour là, nous avons parlé de non-violence seulement à la maison ou dans des salles fermées de rencontres. C’était inutile de jouer au héros et de se faire tirer dessus pour une idée, aussi noble soit-elle. Pendant 16 ans nous allions continuer à croire à la paix, mais comme les premiers chrétiens dans les catacombes, sans nous faire voir.

    Le premier cycle de batailles allait durer trois semaines, puis quelques semaines de reprise et d’espoir, de nouveau quelques semaines de combats, une autre période d’accalmie et un troisième round de violences jusque début juillet. Les premiers jours on ne comprenait même pas d’où venaient les tirs. C’étaient des tirs de kalachnikovs, de fusils mitrailleurs, de RPG, d’obus de mortiers, des armes encore relativement légères. Mais on ne savait plus qui était l’ennemi de qui. Les milices enrôlaient les jeunes dans les quartiers pour se défendre. Ceux qui se sentaient en danger déménageaient. On commençait malheureusement à voir que les musulmans de nos quartiers ne se sentaient plus en sécurité chez nous, comme beaucoup de chrétiens dans les quartiers musulmans de Beyrouth Ouest. Et cette guerre, voulue par des intérêts internationaux évidents, prenait peu à peu l’allure d’une guerre de religion qui n’était absolument pas son motif véritable au départ : un piège mortel dans lequel beaucoup allaient tomber sans s’en rendre compte.

    Les premiers temps, quand on commençait à entendre des tirs, on restait sagement à la maison. On sortait le moins possible. Si l’on faisait attention, il n’y avait pas encore trop de danger direct. Evidemment nous étions vite fatigués, on dormait de moins en moins. Il y avait une sorte d’accord tacite entre tous pour éviter les grandes batailles pendant la journée, au moment où les gens vont au travail et les enfants à l’école. Et c’était donc surtout l’après-midi, le soir et jusqu’à une heure avancée de la nuit que les tirs se déchainaient. Une nuit nous avions mis un petit magnétophone sur le rebord de notre fenêtre qui surplombe la vallée : les bruits qui montaient des rues d’en bas résonnaient très fort. Le résultat était impressionnant : des chants d’oiseaux, les coups de deux heures du matin d’une grande horloge, encore des chants d’oiseaux, puis des explosions, des bruits de fusillades, de nouveau les oiseaux, d’autres explosions, d’autres fusillades, plus de 10 minutes d’enregistrement. Lorsqu’Enzo, un des premiers focolarini, est venu de Rome pour nous visiter et comprendre la situation, nous lui avons fait écouter l’enregistrement comme un combattant fier de ses blessures de guerre. Il est devenu tout pâle, il n’a rien dit et nous avons compris que nous venions sans doute de faire une gaffe qui allait préoccuper tous nos responsables à Rome.

    Tout n’était quand même pas tragique et la guerre est parfois la cause d’aventures originales. Dans un des immeubles situés en face du nôtre (du côté des balcons de la cuisine et de la salle à manger) trois jeunes filles qui passaient désormais leur temps sur leur balcon au-dessus de nous, parce qu’elles y étaient plus à l’abri, ont commencé à s’amuser à nous observer. Un jour qu’elles regardaient en riant Rino en train de repasser (chose étrange au Liban, au moins à cette époque là, de voir un homme repasser), Rino est sorti sur le balcon en leur criant : « Vous feriez mieux de venir m’aider plutôt que de rire ! » C’était un premier contact. Et voilà qu’au bout de quelques jours commencent à apparaître de petits billets en anglais sur notre paillasson, signés « stranger » ! D’où venaient-ils ? Un jour, en ouvrant la porte, nous surprenons une de ces jeunes filles qui venait juste de déposer un nouveau billet. Sur le coup elle était bien confuse, mais elle a repris courage quand nous l’avons invitée à entrer chez nous et que ses sœurs l’ont vue, triomphante, par la grande baie vitrée du salon. En fait, c’était Pierre Baaklini, qui vivait alors avec nous, qu’elles avaient pris pour un étranger. C’est ainsi que nous avons fait connaissance. Et, quelques années plus tard, Amal s’est engagée comme volontaire avec le Mouvement et y a envoyé son fils. Les chemins pour entrer en relation sont bien variés !

    Début juillet, c’était donc le troisième round de combats. Les jeunes du local « gen », à 500 m de chez nous, étaient dans une zone dangereuse. Ils avaient donc dû abandonner l’appartement. Certains étaient rentrés chez eux et un ou deux sont venus se réfugier chez nous au focolare. Nous devions préparer la Mariapoli pour fin juillet, mais désormais nous étions presque sûrs qu’il fallait l’annuler. Dans la vie il faut tout de même essayer de croire jusqu’au bout à l’impossible. Avec Pierre B. nous avons mis les bases d’un spectacle de 2 heures sur le thème de l’année : la Parole. Nous avons préparé des sketchs, un montage de diapositives sur la création et l’histoire de l’humanité avec de la musique. Nous avons répété des chansons connues et nous en avons inventé d’autres. En général j’écrivais les paroles et Pierre mettait la musique. Combien ces moments tragiques nous donnaient de l’inspiration, c’était incroyable ! « Tant de paroles pour oublier l’amour, tant de culture qui ne sait pas aimer. » « Ta Parole avait créé les hommes avec un cœur qui puisse aimer...mais un jour ils ont oublié... » Cette grande souffrance vécue donnait des ailes à notre imagination.

    Et voilà que le miracle a eu lieu. La guerre s’est arrêtée quelques jours avant la Mariapoli. Nous avons pu nous retrouver comme prévu, comme si de rien n’était. Il y avait une émotion extraordinaire de se retrouver après ce cauchemar de mort. Beaucoup croyaient vraiment que la guerre était finie, qu’on allait trouver des accords politiques et que la vie normale allait reprendre le dessus. C’était une période d’espoir. Notre spectacle de deux heures, avec les moyens du bord, notre petit orchestre déchaîné, a eu un effet formidable. Beaucoup de gens pleuraient. A la conclusion de la Mariapoli, Jacques est monté sur l’estrade, au nom de tous, en disant : « Maintenant que ce cauchemar est passé, c’est à nous de jouer, à nous de créer des ponts avec tous nos amis musulmans, chacun a des amis dans tous les quartiers, nous devons tisser un filet de paix pour que cette violence ne se reproduise plus jamais. » Les applaudissements n’en finissaient plus.

    Comme elle était belle cette Mariapoli ! Il y avait beaucoup de nouveaux visages, des gens attirés par cet idéal d’unité qui semblait complètement irréel à peine quelques jours plus tôt. Impossible ici de citer tous les noms : on se rappelle évidemment les frères Chehadé, Adel, Joe et Fadi (qui est actuellement aux Etats-Unis un des grands patrons d’internet au niveau mondial), May et Marlène, Saïd. Rosette, la première focolarine locale était aussi avec nous après ses deux ans de formation à Loppiano et avant de partir pour l’Algérie.

    Après la Mariapoli, un peu de repos. La providence nous a offert à Aïn Aar la maison du Père Niederer, père jésuite hollandais qui était l’aumônier des Sœurs du Bon Pasteur et qui devait s’absenter plusieurs mois. Il y avait de la place pour tout le focolare et même un ou deux « gen ». Les focolarines étaient à l’Irap de l’autre côté du village. Tous les jours c’était comme si la Mariapoli continuait dans une grande atmosphère d’enthousiasme. Et puis soudain, fin août, ... de nouvelles batailles au centre ville de Beyrouth et des massacres. La guerre avait repris de plus belle et n’allait plus s’arrêter pendant 16 ans. De vacanciers au repos, nous étions devenus des réfugiés à la montagne, car c’était dangereux de redescendre à Beyrouth. Pierre LV et Rino ont tout de même continué à aller au travail au centre ville, mais l’entreprise où ils travaillaient a bien vite déménagé dans de nouveaux locaux plus sûrs dans notre quartier d’Achrafieh : pendant quelques temps ils avaient presque risqué leur vie dans des ruelles qui devenaient désormais une sorte de no man’s land, la ligne de démarcation entre Beyrouth Est où nous avions notre maison et Beyrouth Ouest, la partie plus musulmane et cosmopolite, avec les camps palestiniens.

    Il fallait désormais s’organiser autrement. Plus rien n’allait être comme avant. Une incertitude totale pour le travail, la rentrée des classes. Pour l’instant on pouvait seulement attendre et continuer à se retrouver avec le plus possible de nos amis pour prier, pour échanger, pour s’entraider. C’était aussi le temps de découvrir de nouveaux amis, attirés sans doute par notre sérénité au milieu de l’angoisse de la guerre : on pense en particulier à Guy et Micheline au Centre de la Croix rouge libanaise avec qui commence un chapitre très spécial de notre vie au Liban.

     Entre temps Aletta et Guido sont partis à Rome à la rencontre annuelle des responsables du Mouvement : ils vont pouvoir expliquer notre situation. De fait, au bout de quelques semaines les voilà de retour. Rarement j’ai vu Guido aussi sérieux, lui qui d’habitude n’arrête pas de semer la joie autour de lui, même dans les situations les plus difficiles. Il nous annonce la nouvelle : Chiara et les responsables du Mouvement en Italie nous demandent de partir tous pour Rome, car ils sont inquiets pour notre vie. Tous, c’est-à-dire les deux focolares, féminin et masculin. C’est beau de sentir qu’on pense à nous là-bas, mais c’est un grand moment de crise pour nous. Alors que depuis plusieurs années nous essayons de vivre et de partager avec nos amis libanais ce grand idéal d’amour réciproque où l’on doit être prêt à donner sa vie pour ses frères et ses sœurs, voilà qu’au moment du danger on s’en va et on les laisse tout seuls. Cela nous semblait un contre-témoignage terrible. Laisser tout seul Joseph, par exemple, qui vivait déjà au focolare avec nous, mais qui n’avait pas de passeport pour quitter le Liban. Et abandonner toutes ces familles, ces gens en difficulté qui avaient tellement besoin de nous.

    En réalité cette période, vécue en quelque sorte au départ comme une sorte d’injustice involontaire, s’est avérée une immense grâce de Dieu qui nous a donné ensuite la force d’affronter toutes les épreuves qui se sont succédées. Il faut parfois se laisser faire par l’amour de Dieu et des autres sans tout comprendre. Et de l’amour nous en avons trouvé de manière extraordinaire. Nous avons compris à Rome que tout le Mouvement dans le monde vivait et priait pour le peuple libanais. Dès le lendemain de notre arrivée nous nous retrouvons tous à la maison de Chiara. Nous sommes tous là, avec Jean-Paul et Ricardo qui nous ont rejoints pour l’occasion. Chiara pose des questions à chacun dans une atmosphère de famille unique. Puis elle nous envoie chacun rassurer nos familles inquiètes, en Italie ou en France. Et elle nous propose d’aller vivre une période à Loppiano dans l’attente de la suite des évènements. Jean-Paul et Ricardo ne reviendront plus au Liban, le premier retournera en France et le second en Argentine. Martine aussi partira pour l’Argentine où elle restera quelques années avant de revenir à Rome pour être pendant une longue période au service du Conseil des Laïcs au Vatican.

    A Loppiano nous sommes encore le centre de l’attention de tout le monde. On nous demande de raconter nos expériences de la guerre qui ressemblent étonnamment aux expériences de Chiara et de ses premières compagnes à Trente pendant la deuxième guerre mondiale. « C’était la guerre, tout s’écroulait et sur ce fond de mort Dieu nous a fait découvrir son amour », a toujours raconté Chiara. C’était notre tour de vivre cette expérience et de la partager.

     A Loppiano, il y a aussi Pierre B., le premier libanais après Rosette à venir participer à l’Ecole de formation des focolarini. Une belle expérience pour lui. Avec ses talents artistiques il sera bien vite embauché dans l’orchestre du Gen Rosso où il chantera quelques chants libanais comme « Taala bainana » (« Viens parmi nous »). Pierre vivra une expérience belle, intense mais aussi difficile à Loppiano. Pourquoi difficile ? Parce que les Libanais sont extraordinaires dans l’art de se faire un avec les autres (de là aussi leur succès depuis l’antiquité dans le commerce), mais on finit par croire qu’ils sont comme des Européens, qu’il n’y a pas de différence. Un Africain ou un Chinois, on sent que c’est une autre mentalité et un Européen apprend avec eux à être plus délicat, à respecter cette diversité. Le Libanais est tellement bien avec tout le monde qu’il finit par ne plus être compris dans sa véritable identité : difficultés normales pour vivre aux dimensions de « l’homme-monde » (un homme au cœur ouvert sur le monde entier)  comme nous le dit Chiara. Ce devait être peut-être la même expérience pour Josyane, Leila et Ghada venues elles aussi à l’Ecole des focolarines. Ghada faisait également partie de l’orchestre du Gen Verde. Dieu continuait à appeler des ouvriers pour sa vigne.

    Début décembre nous nous retrouvons de nouveau à Rome avec Chiara pour faire le point, bien désireux de partir. Mais c’est justement le moment du « samedi noir » du 6 décembre avec de nouveaux massacres. Nous attendrons encore. Guido et Pierre LV obtiennent quand même l’accord d’aller à Chypre pour suivre la situation de plus près et la veille de Noël ils arriveront à Beyrouth où ils retrouvent Joseph et tous les amis. Rino et moi sommes encore à Loppiano. La fin de l’année se termine dans une incertitude immense. Dieu sait comment transformer tout en positif, faire du bien même avec le mal. Nous allons l’expérimenter pendant des années, des années inoubliables où l’amour réciproque vécu va nous faire surmonter tout le reste.


  • Commentaires

    1
    Hayat
    Vendredi 12 Juin 2015 à 09:03
    C'est bouleversant et trop beau ! A cette période je suivais le mouvement de loin et là tu m'as fait vivre ces merveilleuses expériences comme si j'y étais!En moi émotion , joie, gratitude , reconnaissance ,larmes ,chants et musique et un choix renouvelé de l'Idéal qui m'a ancrée en Dieu-Amour !
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