• Nous voici devant un nouveau chapitre assez court qui pourrait sembler au premier abord un simple chapitre de transition sans grande importance, et nous allons pourtant y faire des découvertes surprenantes : c’est cela la Parole de Dieu.

    Jésus est bien sûr toujours le centre du récit. Au début, il prend le repas avec ses disciples et sans doute avec beaucoup d’autres gens, puisque voilà même les pharisiens et les scribes qui se réunissent autour de lui. Après avoir répondu aux critiques des pharisiens et des scribes et enseigné de nouveau aux disciples et à la foule, Jésus continue à se déplacer. Le cercle de son rayon d’action s’élargit de plus en plus. Le voici maintenant au pays de Tyr et de Sidon et de nouveau dans la Décapole pour finir. C’est dans ces deux régions, où se trouvent surtout des païens, qu’il accomplit encore des miracles, signes de l’universalité de sa mission. Le premier avec la fille d’une syro-phénicienne (ancêtre des Libanais d’aujourd’hui) qui était possédée par un démon, et le second avec un sourd muet qu’on lui amène.

    Jésus est donc là qui se donne, dans son enseignement et ses miracles, et qui donne, à ceux qui veulent bien le recevoir, santé et lumière avec une vision toute nouvelle des réalités. « Accueillir et donner », disons-nous toujours. Et c’est étonnant de voir combien Jésus, avant même de donner, est capable d’accueillir, d’écouter, de comprendre, d’entrer dans le cœur de son interlocuteur. C’est Dieu qui pénètre au plus intime de l’homme. Jésus ne parle jamais de l’extérieur, au contraire de ce que nous faisons malheureusement si souvent. Il saisit les pensées et les désirs les plus secrets de l’homme et peut ainsi y répondre. Mais accueillir ne veut pas dire forcément qu’il accepte tout ce que l’autre lui dit ou lui propose. Jésus accueille les pharisiens et les scribes pour mieux refuser leur hypocrisie et leur arrogance : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites... vous annulez la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. »

    Mais si son interlocuteur est sincère, alors lui aussi lui ouvre son cœur, avec toute la puissance divine qui est en lui. Et son but est finalement toujours positif. C’est pour le bien de la foule et des disciples qu’il répond de manière si forte aux pharisiens : pour qu’il n’y ait ensuite plus de confusion dans leurs esprits. Et puis il y a l’épisode un peu bizarre du dialogue entre Jésus et la syro-phénicienne. Beaucoup d’exégètes ont écrit sur ce sujet, sans être tous d’accord sur le sens de cette phrase apparemment blessante de Jésus : « Laisse d’abord les enfants manger à leur faim, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. » Est-il possible que Jésus ait voulu blesser la dignité de cette femme ? Il est vrai qu’il la compare aux « petits chiens » et non pas aux « chiens » tout court, ce qui aurait été beaucoup plus fort. Je crois que mes années d’inculturation au Moyen Orient me donnent le courage d’avancer une proposition de compréhension. Ici au Liban, ou en Palestine et en Egypte par exemple, les gens se provoquent souvent, on dirait parfois même qu’ils s’insultent si on ne les connaissait pas, mais ils le font en fait avec humour, pour montrer à l’autre qu’ils sont tellement proches l’un de l’autre qu’ils peuvent se sentir libres de jouer à se maltraiter : se laisser faire à ce jeu est un signe de grande amitié. On peut imaginer que les disciples eux-mêmes aient repoussé cette femme en rappelant à Jésus qu’il était là seulement pour les fils d’Israël. Jésus se moque donc à la fois de ses disciples et de la syro-phénicienne : il montre qu’il est libre de toutes ces catégories sociales artificielles créées par l’homme. Et la grandeur extraordinaire de cette femme, c’est qu’elle ne se fâche pas, elle se laisse prendre au jeu, elle saisit l’intention profonde de Jésus qui l’aime déjà, car il veut sauver toute l’humanité...

    L’épisode de la guérison du sourd-muet est une merveille de délicatesse. « On lui amène un sourd-muet et on le prie de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : ‘Effata !’, c’est-à-dire : ‘Ouvre-toi !’ Ses oreilles s’ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement. » Ici aussi Jésus commence par accueillir ces gens qui lui amènent le sourd-muet : il est déjà touché par leur foi, comme pour le paralytique et tous ces autres malades que nous avons déjà vus, amenés par la foule. Et voilà que Jésus l’emmène à l’écart : il ne veut pas cacher le miracle, tout le monde va vite s’en apercevoir, mais c’est sa relation personnelle avec le sourd-muet qui compte. Jésus veut lui montrer que Dieu l’aime personnellement, tel qu’il est, qu’il a un rapport spécial et unique avec lui, que les autres ne connaitront jamais vraiment. Et c’est seul avec lui qu’il dévoile tous ses secrets, sa relation avec le Père (« les yeux levés au ciel ») qui lui donne la puissance de réaliser le miracle. De pauvre handicapé dont la foule devait avoir pitié, voilà que notre infirme est entré pour toujours dans l’intimité de Dieu lui-même, miracle encore plus grand que la guérison de son infirmité. Et, en lui, Jésus veut nous montrer la relation que chaque homme peut établir avec lui s’il est prêt à se présenter sincèrement à lui pour être guéri de tout ce qui le bloque, le limite, le paralyse. Quelle leçon d’humanité et de divinité à la fois !

    Mais ce chapitre est particulièrement frappant pour tout ce que Jésus nous y enseigne sur la pureté. Son débat avec les pharisiens et les scribes qui accusent ses disciples de « prendre leur repas avec des mains impures » n’est que le début d’un enseignement révolutionnaire qui porte finalement sur la liberté et la responsabilité de l’homme, plus encore peut-être que sur la pureté. « Ecoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Paroles révolutionnaires que les disciples eux-mêmes ont bien du mal à saisir : « Ainsi, vous aussi, vous êtes incapables de comprendre ? Ne voyez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre pour être éliminé ? » Et l’Evangile conclut : « C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments. »

    Ces quelques mots ont des conséquences prodigieuses, si on s’y arrête sérieusement seulement quelques instants. Bien au delà d’une polémique sur les aliments, il s’agit ici d’une conception complètement nouvelle de l’homme dont, même 2000 ans, plus tard nous n’avons sans doute pas compris encore grand chose. Ce n’est pas l’extérieur qui compte, ce ne sont pas les apparences. On ne peut juger l’homme que dans son cœur, ce qui veut dire finalement que seul Dieu peut juger l’homme, aucun de nous ne devrait oser se prendre pour Dieu à juger ses frères et pourtant nous le faisons allègrement à longueur de journée. Et quand on comprend ensuite que Dieu lui-même ne nous juge pas... Où en sommes-nous de tout cela ?

    Autre conséquence : au delà de tous nos conditionnements, de toutes nos limites d’espace et de temps, Dieu a mis en nous une semence divine, faite à son image, qui est une goutte de Dieu en nous, capable d’aimer comme Lui aime, capable de décider comme Dieu pour le bien, en toute liberté. C’est « ce qui sort de l’homme ». Mais si l’homme est libre de faire « sortir » de son cœur ce qu’il veut, si personne ne l’y oblige, cela veut dire aussi qu’il est responsable de « ce qui sort de son cœur » ! On pourrait évidemment discuter à l’infini sur cette liberté et cette responsabilité humaines. Nous voyons bien qu’elles sont en fait toujours conditionnées par un tas de limites physiques, psychologiques, intellectuelles. Aucun homme n’est parfait, nous sommes tous le résultat d’une foule de facteurs sociaux, économiques, culturels, moraux, spirituels, etc. qui font que parfois nous décidons quelque chose ou nous réagissons à un problème et une heure plus tard nous changeons d’avis, nous ne savons plus quoi penser : où est la pleine liberté dans tout cela ?

    Jésus connaît bien notre condition humaine qu’il a partagée pleinement. Il sait bien que nous ne sommes pas des robots artificiels et parfaits. Mais il nous accepte comme nous sommes et là est encore plus grande notre liberté : c’est qu’au fond de notre cœur, de notre conscience, il y a toujours un coin secret, caché, recouvert souvent de poussière, dans lequel, si nous sommes capables d’être un peu attentifs, Dieu nous appelle, nous tend la main et nous redonne à chaque instant cette possibilité d’être « purs » avec lui, en nous laissant pénétrer par sa lumière et sa sagesse. C’est la liberté de ne pas être complètement libres et d’être sûrs qu’il y a toujours en nous quelque part un angle de vraie pureté divine que Dieu nous garde et nous renouvelle à chaque instant où nous faisons l’effort de vouloir nous jeter en Lui.

    Mais l’aspect qui me frappe le plus dans tout ce chapitre en est encore un autre. Si on regarde bien la situation de Jésus, du début à la fin de ce passage, on pourrait penser qu’elle est catastrophique. Les pharisiens et les scribes, qui sont les autorités religieuses locales, se déchainent contre Jésus. Les disciples ne comprennent pas grand chose. Puis Jésus essaie de ne pas se faire voir et il n’y parvient pas : « En partant de là, Jésus se rendit dans la région de Tyr. Il était entré dans une maison et il voulait que personne ne sache qu’il était là ; mais il ne réussit pas à se cacher. » Ensuite il doit pratiquement obéir à la demande de la syro-phénicienne, même si cela pouvait sembler au début contre son gré. Et enfin, après la guérison du sourd-muet, Jésus recommande aux gens présents de ne « rien dire à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient. » C’est cela le Dieu tout puissant qui règne sur le monde, qui fait ce qu’il veut et impose sa volonté à la création tout entière ?

    Il faut bien avouer que l’Evangile nous donne une image de Dieu pour le moins inattendue. Un Dieu faible, sans autorité, que personne n’écoute... Et c’est là que notre compréhension de l’amour de Dieu devrait commencer à faire un grand pas dans le mystère. Dieu nous aime tellement, depuis le jour où il nous a créés, qu’il accepte tout de nous. Il n’a pas voulu faire de nous des marionnettes qui suivent aveuglément sa volonté, mais des êtres libres, à l’image de sa divinité. Et le voilà qui joue avec nous, qui attend de voir ce que nous allons faire, pour continuer à nous aimer. Et il va nous prendre dans n’importe quelle position et tout faire pour nous aider à continuer notre chemin vers lui. Nous l’acceptons ? Il s’en réjouit et nous fait entrer en plénitude dans son mystère. Nous hésitons, nous nous arrêtons ? Il attend tranquillement que nous nous décidions. Nous le rejetons ? Il nous accueille quand même, joue avec nous d’une autre façon, met sur notre chemin des bouées de secours qui pourront nous sauver lorsque nous comprendrons la situation. Mais il veut que la décision définitive vienne de nous. Un échec ? Jamais de la vie. L’amour de Dieu gagne toujours, même si l’humanité se mettait soudain toute entière contre lui. C’est cela la toute puissance de la liberté divine : Jésus n’est pas quelqu’un qui change en route de disposition au gré du nombre d’obstacles qu’il trouve sur sa route. Il est toujours Dieu qui va de l’avant dans son projet d’amour, qui ne nous juge jamais, qui invente à chacun de nos pas, positifs ou négatifs, une nouvelle manière qui nous aidera à nous en sortir. C’est cela sa grandeur. Quelle leçon inouïe d’un Dieu qui s’est abaissé totalement à notre niveau mais qui reste toujours Lui-même, au delà des apparences ! Et si nous apprenions au moins un peu à jouer ce rôle divin avec nos frères, quelle que soit la manière dont ils nous traitent, même s’ils semblent répondre de travers à notre amour limité : nous ferions à notre tour avec eux une expérience de liberté qui changerait bien des aspects de notre vie et de leur vie!

     

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    Perles de la Parole

     

    « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (7,6)

    Ici, c’est bien simple. Jésus nous met en garde contre l’hypocrisie, voulue ou inconsciente. Mais l’hypocrisie est sans doute le plus souvent inconsciente, elle n’est pas forcément méchante, mais elle gâche tout sur son passage. Nous disons quelque chose et nous faisons ensuite le contraire. Distraction, oubli ? Peu importe, car le mal est fait. Les gens auront bien du mal à nous croire à l’avenir. Ils iront chercher ailleurs. Combien de familles détruites par ce manque de cohérence, combien de communautés d’Eglise déchirées à la base !

    Que faire alors ? Parlons un peu moins peut-être. Affirmons les choses lorsque nous sommes sûrs qu’elles correspondent à la vérité. Vivons avant de parler. Soyons un en nous-mêmes et avec les autres. Et surtout vivons de l’intérieur, vivons avec notre cœur, là où Dieu est sans cesse présent avec nous et au milieu de nous. Soyons proches de Dieu et de nos frères avec notre cœur et non pas avec nos paroles. Alors nos paroles suivront ou, mieux même, nous n’aurons pas besoin de parler, ce seront les autres qui témoigneront de la vie qu’ils auront trouvée en nous et autour de nous. Tout sera mis en harmonie et nos familles et nos communautés pourront respirer. Les accidents de parcours seront seulement quelques obstacles à surmonter ensemble, car la confiance règnera et rien n’est plus beau que la confiance réciproque.

     

    « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » (7,15)

    Combien de fois par jour et tout au long de notre vie nous nous arrêtons sur les apparences ! Nous jugeons les évènements et les personnes sur la manière dont ils se présentent, dont ils correspondent aux traditions, à la mode. Une réalité ou une personne qui nous avait attirés hier devient soudain la pire des choses ou la pire des personnes, parce qu’elle ne correspond plus aux apparences que nous attendions. Jésus était le sauveur de son peuple, celui qui faisait des miracles et voilà maintenant qu’il est un traître qui doit être mis à mort. Le peuple a changé complètement en quelques jours sur des signes extérieurs, des mots entendus, des jugements hâtifs. Personne n’a été capable d’aller voir à la racine de quoi il s’agissait vraiment.

    Mais faisons-nous mieux que les contemporains de Jésus ? Ne passons-nous pas notre temps à juger, condamner, avant même de savoir la vérité tout entière ? Et même si ces signes extérieurs correspondent vraiment à une réalité négative au cœur de l’autre, est-ce une raison pour le rayer définitivement de la carte de nos relations sans aller voir les autres aspects positifs de sa personne, cachés peut-être sous la poussière, mais que Dieu a mis sûrement au fond de lui ?

     

    « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » (7,16)

    Entendre, écouter ! Un proverbe africain dit que Dieu a donné à l’homme une seule bouche mais deux oreilles parce qu’il devrait écouter deux fois plus qu’il ne parle : si vraiment nous étions des hommes sages... Ecouter, c’est accueillir, comprendre, pénétrer au cœur des choses et des gens. Ecouter c’est connaître de l’intérieur les réalités telles qu’elles sont et non pas telles que notre imagination a envie de les forger selon ses caprices.

    Si l’on passait sa journée à entendre et écouter, combien de bêtises seraient évitées, combien de mauvaises directions seraient redressées, combien la vie deviendrait moins chaotique et plus harmonieuse, car elle serait telle qu’elle est. Bien sûr, il y a des problèmes dans la vie, de graves problèmes, mais ce n’est pas par la panique et l’agitation que nous allons les résoudre, mais en nous arrêtant complètement de courir, en éteignant tous les bruits qui nous empêchent de comprendre et en écoutant la vérité. Et la vérité, qui se trouve en Dieu et parmi nos frères nous redonnera la lumière.

     

    « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés,  fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. » (7,22)

    Je ne sais pas comment vous vous sentez devant une telle liste d’abominations. La tentation est grande de faire comme le pharisien qui remerciait Dieu d’être un homme juste, car il était convaincu que tous ces péchés ne l’avaient jamais effleuré comme les pauvres gens de ce monde. Peut-être que nous n’avons jamais volé ou été adultères, mais si nous sommes sincères, je crois que nous finirions par nous retrouver dans chacun de ces mots terribles. Car au fond toutes ces attitudes horribles pourraient se résumer en une seule chose : utiliser égoïstement pour soi, détourner pour soi tout ce que Dieu nous présente ou nous donne, au lieu de le recevoir pour le donner à notre tour comme nous l’avons reçu, en esprit de communion réciproque.

    Tout est là. N’avons-nous pas découvert déjà, dès les premières pages de notre Evangile, que la vie de Dieu est au fond toute simple ? Accueillir celui qui nous donne et donner à notre tour dans la réciprocité. Ce qui « sort » alors de notre cœur sera seulement don et accueil, accueil et don, tout au long de la journée, et cela rendra « pure » notre vie et la vie de ceux que nous aimons. Dieu ne se lasse jamais de ce mouvement incessant qui part de son amour et qui y retourne pour y repartir de nouveau avec encore plus d’élan. Imaginons qu’un jour Dieu s’arrête d’aimer, qu’il reprenne pour lui tout ce qu’il nous a offert et qu’il continue à chaque instant à nous offrir. Evidemment notre monde disparaitrait à l’instant.

    Ce serait tellement absurde de penser un seul moment que Dieu cesse soudain d’être Dieu et de faire « sortir » de son cœur de Dieu tout cet amour. Mais alors pourquoi ne faisons-nous pas comme lui nous aussi, au lieu de nous inventer des raisons pour casser cette réciprocité avec nos frères, peut-être « parce que c’est l’autre qui a commencé » ou « parce que nous avons raison » comme nous disons si souvent : prétextes mesquins et stupides qui voudraient justifier notre manque d’amour ? Mais, quelle que soit la « méchanceté » de l’autre, rien ne nous obligera jamais à être « impurs » nous aussi en faisant « sortir » de nous la méfiance, l’indignation, la rancune ou toutes les attitudes que nous connaissons, qui servent seulement à diviser encore plus et à nous isoler des autres et de Dieu. Si nous avons oublié cela en route, ce n’est pas grave, nous ne sommes pas des machines à aimer, mais au moins avouons tout de suite que nous sommes malades et que nous avons besoin de la miséricorde de Dieu pour nous remettre à aimer, mais n’allons pas chercher des excuses terribles pour nous cacher dans notre coin et participer nous aussi à la désintégration de l’humanité.

     

    « La mère d’une petite fille possédée par un esprit mauvais avait appris sa présence, et aussitôt elle vint se jeter à ses pieds. » (7,25)

    Elle « avait appris sa présence » et « aussitôt elle vint se jeter à ses pieds ». Tout est là en quelques mots. Il y a d’abord la présence de Dieu. Dieu est présent : est-ce que nous imaginons ce que cela veut dire ? Penser un seul instant que Dieu puisse être absent. Oui, cela peut arriver dans les épreuves spirituelles des saints que Dieu permette à une âme de sentir que Dieu est absent, c’est tellement terrible. Le jour où cela nous arrivera, Dieu nous donnera en même temps la grâce de ne pas nous arrêter. Mais pour l’instant c’est tellement rassurant de savoir que Dieu est présent. Et pourtant nous agissons si souvent comme si cette présence ne servait à rien...

    Notre amie syro-phénicienne, elle, a bien compris la situation. Elle a « appris » que Jésus était là, sans doute aussi parce qu’elle a su « écouter ». Tout est logique avec Jésus, tout se retrouve, se recoupe, s’harmonise, si on se laisse prendre par Lui. Mais ce qui est frappant ici, c’est que la mère de notre petite malade passe tout de suite de la connaissance à l’action. Combien de fois trouvons-nous dans l’Evangile ce petit mot « aussitôt ». Combien souvent nous comprenons certaines situations, mais nous ne faisons rien, nous n’agissons pas, nous ne laissons pas Dieu résoudre les choses. Notre « foi » en Dieu et ses mystères reste parfois une réalité toute théorique qui ne change rien à nos attitudes de chaque jour. Si nous avions seulement la simplicité d’écouter comme la syro-phénicienne, d’apprendre et de comprendre et de nous jeter « aussitôt » aux pieds de Jésus, c’est à dire de lui demander humblement son aide, de lui demander de prendre en mains notre vie et celle de nos frères, la vie serait un peu plus facile...

     

    « A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » (7,29)

    Eh oui : il a suffi d’une parole, une phrase, une petite phrase, et Dieu a pu faire le miracle. Dieu ne nous demande pas grand chose au fond. Pourquoi nous compliquons-nous autant la vie ? A chaque étape Jésus est là, présent, qui veut seulement notre accord, rien de plus, un signe de nous, une parole qui veuille dire que nous prenons simplement, en toute liberté, notre responsabilité. Dieu ne nous respecterait pas dans cette liberté s’il nous guérissait contre notre gré ou à notre insu, il veut que nous participions volontiers à son action créatrice et rédemptrice, sinon tout perdrait son sens. Alors, essayons seulement de lui faire signe un peu plus souvent !

     

    « Jésus lui dit : ‘Effata !’, c’est-à-dire : ‘Ouvre-toi !’ » (7,34)

    Nous avons déjà fait dans ce blog de belles recherches sur le verbe « ouvrir » (« Au cœur du verbe »). C’est sans doute un des verbes les plus beaux pour décrire l’action de Dieu. Jésus est là pour ouvrir les portes du Paradis et nous faire entrer dans l’intimité qu’il vit avec le Père et le Saint Esprit. Jésus nous ouvre le chemin, puisqu’il est Lui-même « le chemin ». Jésus nous ouvre les yeux, les oreilles, les mains, l’esprit et le cœur. Il nous ouvre tout pour que rien en nous ne fasse obstacle à la venue de sa source jaillissante d’eau vive, à l’action de son pain de vie, qu’il est encore Lui-même, à l’action de l’esprit qui transforme tout sur son passage. Dieu est ouverture réciproque et infinie : quelle joie de participer, dans la limite de nos capacités humaines, à cette ouverture sans fin qui nous conduira peu à peu à la joie et au bonheur éternels que nous pouvons déjà commencer à goûter ensemble sur cette terre en étant nous aussi ouverts les uns aux autres !

     

     

     


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  • « Aimer, ce n’est pas faire quelque chose pour quelqu’un. C’est être avec lui. »

     

    « Notre besoin d'aimer n'est pas une mystification, éveillant en nous le désir d'un amour inaccessible, infini, éternel, vite écrasé par nos limites et nos failles humaines. On ne nous a pas trompés, l'amour est possible! »

     

    « Le premier aspect de l'amour est sa capacité à "révéler". Aimer, ce n'est pas simplement faire quelque chose pour  quelqu'un, mais c'est lui faire découvrir qu'il est unique, précieux et digne d'attention.  Cela peut s'exprimer par une présence douce et accueillante, par le regard, la qualité d'écoute, par la vérité de la parole et la bonté qu'elle exprime, par le ton de la voix... »

     

    Depuis que l’homme est homme on entend toujours parler d’amour. On en parle à toutes les sauces. On en parle tellement qu’on finit par ne plus savoir ce que l’amour veut dire au fond. Ou bien, peut-être, on n’y croit même plus. L’amour reste souvent pour beaucoup de gens, comme au cinéma, un rêve impossible.

     

    Ou alors cet amour serait-il réservé à quelques chanceux qui sont bien tombés, qui ont trouvé sur leur route des personnes exceptionnelles, alors que les personnes que nous côtoyons chaque jour nous font aller de déception en désillusion ?

     

    Mais pour pouvoir parler d’amour, il faudrait au moins l’avoir connu. Jean Vanier est un de ces témoins de notre temps dont il est difficile de se passer. Il a connu l’amour, ou plutôt il a mis l’amour, là où personne n’osait y croire, avec les plus faibles, les plus handicapés, et il a réussi. Alors, oui, il a le droit de parler. Et nous avons le droit de l’écouter et de nous imprégner de sa sagesse et de son sourire qui vous pénètrent le cœur.

     

    J’aurais presque envie de m’arrêter là pour aujourd’hui. Il suffit de lire et de relire ces quelques phrases (ainsi que celles que nous avons publiées au début du mois dans notre rubrique « des mots pour de bon »), nous laisser envahir par cette présence aimante et silencieuse, qui est là tout simplement, sans avoir besoin de « faire » quelque chose, cette présence qui nous accueille et que nous pouvons redonner à notre tour, si nous le voulons...

     


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  • La souffrance est certainement un grand mystère, un mystère dont on se serait passé bien volontiers. On ferait tout pour éviter certaines souffrances, nos souffrances personnelles bien sûr pour commencer. Mais ce qui dérange parfois le plus c’est la souffrance des autres. On se trouve démuni, impuissant devant la souffrance des autres. L’image de cet enfant mort noyé sur les côtes turques a fait le tour du monde et il semble qu’elle a finalement ouvert comme par enchantement un tas de portes en Europe. Des gouvernants réticents à accueillir des réfugiés, il y a de cela seulement quelques semaines, et qui changent tout à coup leur discours. Des manifestations de soutien à ces pauvres êtres persécutés et qui n’ont plus d’avenir nulle part.

    La souffrance serait elle aussi un bon passepartout ? Peut-on jouer sur la souffrance pour ouvrir les portes et les cœurs ? C’est déjà une technique utilisée depuis toujours par les mendiants qui peuplent les trottoirs de tous les pays du monde où l’on voit de pauvres femmes exposer à la foule la misère ou le handicap de leurs enfants, sans pudeur, en espérant recueillir ainsi un peu plus d’argent. Cela est fait bien sûr par intérêt et c’est pire encore lorsqu’on apprend que cette pauvre femme doit partager ensuite l’argent reçu avec des chefs de bandes qui profitent de la situation...

    Mais, qu’on se serve bien ou mal de la souffrance, qu’on soit sincère ou qu’on agisse par intérêt, il faut bien convenir que la souffrance unit le plus souvent. Entendons-nous bien. Lorsqu’il s’agit d’un tremblement de terre, d’un accident d’avion, d’une inondation, c’est sûr que tout le monde se sent concerné et prêt à agir. Même si aucun de nos êtres chers n’est concerné directement par la catastrophe, ce n’est pas difficile de penser qu’un jour ou l’autre nous pourrions nous aussi nous trouver dans une situation semblable et que nous serions bien heureux de voir le monde autour de nous se mobiliser pour nous venir en aide. Combien de chaînes de solidarité pour un enfant malade qu’une opération délicate et coûteuse peut sauver de la mort si chacun décide de se priver de quelque chose pour partager avec cette famille démunie et désespérée qui serait incapable toute seule de s’en sortir !

    Bien sûr, il y a les souffrances provoquées par le mal qui est dans le cœur de l’homme, les guerres pour commencer, guerres militaires, mais aussi guerres financières, psychologiques, guerres de toutes sortes qui ne cessent de diviser le monde entre oppresseurs et opprimés. Ces souffrances-là divisent évidemment plus qu’elles unissent, mais il y a toujours une partie de la population, du même bord, qui apprend à se sentir solidaire, à tout partager.

    Alors devrions-nous rêver que la vie serait mieux si elle était autrement ? Ce n’est pas nous qui avons inventé ou demandé cette vie et encore moins cette souffrance. Nous devons convenir tout de même que, bien souvent, nous avons augmenté la souffrance des autres au lieu de l’alléger. Alors, ce que nous avons certainement de mieux à faire, comme pour toute chose dans notre brève vie sur cette terre, c’est de chercher à tout prix le positif de ce qui nous arrive, comme on cherche un trésor. Et on s’aperçoit que vraiment la souffrance peut devenir le plus puissant de tous les passepartouts, qui ouvre les portes, qui ouvre les frontières et les cœurs. D’autres utilisent cette souffrance pour leurs propres intérêts ? Ils sont malheureusement libres de faire. Mais moi je suis libre aussi de décider une bonne fois pour toutes que je passerai le reste de ma vie à alléger les souffrances de mes compagnons de voyage sur cette terre, en m’unissant à tous ceux, héros connus ou inconnus, qui ne m’ont pas attendu pour faire de cette souffrance une perle précieuse pour illuminer l’humanité.


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  • Un autre verbe tellement merveilleux. D’abord c’est un verbe de mouvement, souvent associé au verbe sortir ou au verbe ouvrir. Car si l’on veut entrer quelque part, il faut d’abord en général sortir de l’endroit où l’on se trouve. Pour visiter un pays qui nous est encore inconnu, il faut sortir du sien, et entrer dans ce nouveau territoire, par la frontière, par voie de terre, de mer ou par un aéroport et c’est toujours une nouvelle histoire qui commence. Mais pour entrer il faut en général franchir une porte qu’on ouvre ou que quelqu’un a ouverte pour nous, ou un passage, un seuil. Entrer est aussi souvent le symbole d’une nouvelle relation sociale. On entre dans un groupe dont on veut faire partie, on entre dans un lieu de réunion ou de prière.

    En général j’entre quelque part parce que je sais que je vais y rencontrer quelqu’un qui compte pour moi et que je vais y être accueilli. C’est pour cela qu’on parle souvent de « faire entrer » ou de « laisser entrer », ou bien, si au contraire ça va mal, on dira qu’on ne nous a pas laissés entrer. On a trouvé un obstacle, une porte fermée, une opposition.

    Entrer est donc toujours important. Mais c’est un verbe qu’on n’utilise pas seulement pour un changement de lieu ou un déplacement. Quelque chose peut aussi entrer dans mon esprit ou mon cœur. On dit que quelque chose m’est entré par une oreille et est sorti par l’autre. On dira aussi que quelqu’un est entré dans ma vie, il est devenu soudain très important pour moi, au point que ma vie a été changée depuis que je l’ai rencontré.

    Entrer est toute une vie qui commence ou qui recommence. On utilise d’ailleurs ce verbe dans une foule d’expressions sympathiques : entrer en lice, entrer en scène, entrer en fonction, entrer en transe, entrer en jeu, entrer en matière, entrer en ligne de compte, entrer par la grande porte (lorsqu’on est reçu avec les honneurs). Je peux aussi entrer dans l’armée, dans une communauté, dans une association. Un volcan va entrer en éruption, ce qui veut dire qu’il va commencer à sortir de lui-même.

    Nous sommes peut-être tous des volcans endormis qui, à un moment ou à un autre, avons décidé de sortir de notre routine quotidienne et d’entrer dans une nouvelle aventure. Que ce blog et nos petites recherches soient des portes d’entrée qui s’ouvrent toujours plus sur de nouveaux horizons. Veuillez entrer, s’il vous plaît ! On vous attend.

     

    Citations à lire

    -          “Entrer en soi-même, c'est découvrir la subversion.” 

    De Edmond Jabès 

    -          “Où habite Dieu ? Dieu habite où on le fait entrer.” 

    De Martin Buber / Les récits hassidiques

    -          “Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts.” 

    De Marguerite Yourcenar / Mémoires d'Hadrien

    -          “Entrer dans l'enseignement, c'est un peu comme entrer dans l'enfer. Il est difficile d'en sortir.” 

    De Adrien Therio / Un païen chez les pingouins

    -          “Choisis d'entrer dans la mer par les petits ruisseaux.” 

    De Saint Thomas d’Aquin 

    -          “Nous devrions utiliser la mort pour entrer plus avant dans la vie.” 

    De Marc Bernard 

    -          “Lorsque l’amour peut entrer dans l’oreille, il est bientôt au fond du cœur.” 

    De Anonyme 

    -          “Apprenez à entrer en contact avec le silence à l’intérieur de vous-même.” 

    De Elisabeth Kubler-Ross

    -          “Les professeurs ouvrent les portes mais vous devez entrer vous-même.” 

    De Proverbe chinois

    -          “Entrer en scène, c'est une demande d'amour.” 

    De Yves Reynaud 

    -          “La méditation nous permet d'entrer en relation avec une plus large dimension de soi.” 

    De Anonyme 

    -           “Il faut entrer en soi-même armé jusqu'aux dents.”Paul Valéry 

    De Paul Valéry 

    -          “Puisque la parole est issue du corps, elle n’y peut jamais entrer.” 

    De Proverbe français

    -          “L'homme a ce choix : laisser entrer la lumière ou garder les volets fermés.” 

    De Henry Miller 

    -          “Supposer que Dieu puisse entrer dans notre entendement est le plus grand blasphème.” 

    De Maurice Maeterlinck / Devant Dieu

    -          “Ami, toi seul es ton secret ! Toi seul peux y entrer !” 

    De Selvarajan Yesudian / Sport et yoga

    -          “Par où entrer dans cette vie pour avoir le droit d'en être...” 

    De Jovette-Alice Bernier / Non Monsieur

    -          “Pour entrer dans le secret des choses, il faut d'abord se donner à elles.” 

    De Simone de Beauvoir / Mémoires d'une jeune fille rangée

    -          “Etre actrice, c'est entrer dans la légende et risquer de devenir un mirage.” 

    De Frédéric Strauss / Télérama - 28 mars 2001

    De la Bible

    Genèse 6:19 

    De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi : il y aura un mâle et une femelle.

    Genèse 12:11 

    Comme il était près d'entrer en Égypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure.

       

    Genèse 43:24 

    Cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph ; il leur donna de l'eau et ils se lavèrent les pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes.

       

    Exode 6:8 

    Je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob ; je vous le donnerai en possession, moi l'Éternel.

    Exode 12:23 

    Quand l'Éternel passera pour frapper l'Égypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper.

       

    Exode 13:11 

    Quand l'Éternel t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné,

       

    Exode 26:33 

    Tu mettras le voile au-dessous des agrafes, et c'est là, en dedans du voile, que tu feras entrer l'arche du témoignage ; le voile vous servira de séparation entre le lieu saint et le lieu très saint.

    Exode 34:12 

    Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu'ils ne soient un piège pour toi.

    Exode 40:35 

    Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente d'assignation, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l'Éternel remplissait le tabernacle.

    Nombres 14:24 

    Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d'un autre esprit, et qu'il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et ses descendants le posséderont.

    Deutéronome 29:12 

    Tu te présentes pour entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, dans cette alliance contractée avec serment, et que l'Éternel, ton Dieu, traite en ce jour avec toi,

    Josué 10:19 

    Et vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis, et attaquez-les par derrière ; ne les laissez pas entrer dans leurs villes, car l'Éternel, votre Dieu, les a livrés entre vos mains.

    Juges 19:3 

    Son mari se leva et alla vers elle, pour parler à son cœur et la ramener. Il avait avec lui son serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la maison de son père ; et quand le père de la jeune femme le vit, il le reçut avec joie.

    Juges 19:21 

    Il les fit entrer dans sa maison, et il donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se lavèrent les pieds ; puis ils mangèrent et burent.

       

    1Samuel 9:22 

    Samuel prit Saül et son serviteur, les fit entrer dans la salle, et leur donna une place à la tête des conviés, qui étaient environ trente hommes.

    2Samuel 17:17 

    Jonathan et Achimaats se tenaient à En Roguel. Une servante vint leur dire d'aller informer le roi David ; car ils n'osaient pas se montrer et entrer dans la ville.

    1Rois 13:16 

    Mais il répondit : Je ne puis ni retourner avec toi, ni entrer chez toi. Je ne mangerai point de pain, je ne boirai point d'eau avec toi en ce lieu-ci ;

       
       

    1Chroniques 13:12 

    David eut peur de Dieu en ce jour-là, et il dit : Comment ferais-je entrer chez moi l'arche de Dieu ?

    2Chroniques 7:2 

    Les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans la maison de l'Éternel, car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel.

       
       

    2Chroniques 28:13 

    et leur dirent : Vous ne ferez point entrer ici des captifs ; car, pour nous rendre coupables envers l'Éternel, vous voulez ajouter à nos péchés et à nos fautes. Nous sommes déjà bien coupables, et la colère ardente de l'Éternel est sur Israël.

    Proverbes 25:8 

    Ne te hâte pas d'entrer en contestation, De peur qu'à la fin tu ne saches que faire, Lorsque ton prochain t'aura outragé.

    Ecclésiaste 8:10 

    Alors j'ai vu des méchants recevoir la sépulture et entrer dans leur repos, et ceux qui avaient agi avec droiture s'en aller loin du lieu saint et être oubliés dans la ville. C'est encore là une vanité.

    Cantique 2:4 

    Il m'a fait entrer dans la maison du vin ; Et la bannière qu'il déploie sur moi, c'est l'amour.

    Esaïe 26:2 

    Ouvrez les portes, Laissez entrer la nation juste et fidèle.

    Esaïe 58:7 

    Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable.

    Esaïe 60:11 

    Tes portes seront toujours ouvertes, Elles ne seront fermées ni jour ni nuit, Afin de laisser entrer chez toi les trésors des nations, Et leurs rois avec leur suite.

       

     

    Lamentations 3:13 

    Il a fait entrer dans mes reins les traits de son carquois.

    Ezéchiel 37:5 

    Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez ;

    Matthieu 12:29 

    Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ? Alors seulement il pillera sa maison.

    Matthieu 18:8 

    Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel.

    Matthieu 18:9 

    Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne.

    Matthieu 19:17 

    Il lui répondit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels ? lui dit-il.

    Matthieu 19:24 

    Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

    Matthieu 23:13 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

    Marc 1:45 

    Mais cet homme, s'en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l'on venait à lui de toutes parts.

    Marc 3:27 

    Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ; alors il pillera sa maison.

    Marc 9:43 

    Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,

    Marc 9:45 

    Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,

    Marc 9:47 

    Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un œil que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,

    Marc 10:23 

    Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !

    Marc 10:24 

    Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit : Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !

    Marc 10:25 

    Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

    Luc 1:9 

    d'après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir le parfum.

    Luc 5:18 

    Et voici, des gens, portant sur un lit un homme qui était paralytique, cherchaient à le faire entrer et à le placer sous ses regards.

    Luc 8:32 

    Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit.

    Luc 8:41 

    Et voici, il vint un homme, nommé Jaïrus, qui était chef de la synagogue. Il se jeta à ses pieds, et le supplia d'entrer dans sa maison,

    Luc 8:51 

    Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d'entrer avec lui, si ce n'est à Pierre, à Jean et à Jacques, et au père et à la mère de l'enfant.

    Luc 9:34 

    Comme il parlait ainsi, une nuée vint les couvrir ; et les disciples furent saisis de frayeur en les voyant entrer dans la nuée.

    Luc 11:52 

    Malheur à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient.

    Luc 13:24 

    Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas.

    Luc 14:23 

    Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.

    Luc 15:28 

    Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer.

    Luc 16:16 

    La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer.

    Luc 18:24 

    Jésus, voyant qu'il était devenu tout triste, dit : Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !

    Luc 18:25 

    Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

    Jean 3:5 

    Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

    Jean 18:16 

    mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre.

    Actes 3:3 

    Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l'aumône.

    Actes 10:23 

    Pierre donc les fit entrer, et les logea. Le lendemain, il se leva, et partit avec eux. Quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent.

    Actes 10:28 

    Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui ; mais Dieu m'a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.

    Actes 14:22 

    fortifiant l'esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.

    Actes 16:7 

    Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas.

    Actes 21:29 

    Car ils avaient vu auparavant Trophime d'Éphèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait fait entrer dans le temple.

    Actes 22:24 

    Le tribun commanda de faire entrer Paul dans la forteresse, et de lui donner la question par le fouet, afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui.

    2Timothée 4:18 

    Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste. A lui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !

    Hébreux 3:19 

    Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.

    Hébreux 4:1 

    Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.

    Hébreux 4:6 

    Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,

    Hébreux 4:11 

    Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

    Apocalypse 15:8 

    Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance ; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.

    Apocalypse 22:14 

    Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville !

    Genèse 19:2 

    Puis il dit : Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue.

    Psaumes 96:8 

    Rendez à l'Éternel gloire pour son nom ! Apportez des offrandes, et entrez dans ses parvis !

     

    Psaumes 100:4 

    Entrez dans ses portes avec des louanges, Dans ses parvis avec des cantiques ! Célébrez-le, bénissez son nom !

    Jérémie 7:2 

    Place-toi à la porte de la maison de l'Éternel, Et là publie cette parole, Et dis : Écoutez la parole de l'Éternel, Vous tous, hommes de Juda, qui entrez par ces portes, Pour vous prosterner devant l'Éternel !

    Jérémie 17:20 

    Tu leur diras : Écoutez la parole de l'Éternel, rois de Juda, et tout Juda, et vous tous, habitants de Jérusalem, qui entrez par ces portes !

    Jérémie 22:2 

    Tu diras : Écoute la parole de l'Éternel, roi de Juda, qui es assis sur le trône de David, toi, tes serviteurs, et ton peuple, qui entrez par ces portes !

    Matthieu 7:13 

    Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là.

    Matthieu 10:5 

    Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains ;

    Matthieu 23:13 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

    Actes 16:15 

    Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.

     

     


    2 commentaires
  • Oui, nous sommes bien dans la rubrique « désorientés », mais ce n’est pas moi qui suis désorienté ce soir, je serais plutôt surpris dans le bon sens du terme, parce que finalement ce sont nos hommes politiques qui commencent à être désorientés. Je ne parle pas des hommes politiques libanais qui se posent aussi beaucoup de questions en ce moment : je laisse cela à mes amis libanais. Je parle des hommes politiques européens qui commencent à se demander s’ils n’ont pas exagéré quelque part dans leur gestion des problèmes du Moyen Orient. Un peu de lumière dans la nuit ? Espérons-le. De belles paroles qui sonnent creux et qui seront bien vite oubliées ? Mais pourquoi ne voir que le négatif possible ? A la fin la vérité apparaît toujours et, qu’on le veuille ou non, il y a une justice naturelle qui se dégage un jour ou l’autre des évènements.

    Mais ce que je voudrais souligner surtout, c’est qu’il existe quand même des politiciens honnêtes, sincères qui se battent vraiment au service de l’humanité. Peut-être va-t-on les écouter un peu plus dorénavant...

    Comme exemple remarquable, je voudrais laisser parler ici pour quelques lignes Massimo Toschi : c’est un politicien italien, depuis longtemps actif dans le domaine de la coopération internationale. Voyez ce qu’il a écrit ce matin dans une revue italienne, Città Nuova, dont je me permets de traduire quelques lignes : cela redonne du courage et fait réfléchir.

    Partant du drame de ces enfants qui sont morts récemment, victimes de la guerre des adultes, en particulier le petit syrien Aylan, retrouvé mort sur une plage turque et le petit palestinien Ali, brûlé vif dans l’incendie criminel de sa maison, voilà ce qu’il écrit en conclusion de son article :

    « Il ne s’agit pas de regarder les enfants morts, de manière qu’ils suscitent de la pitié et provoquent des comportements responsables, mais de regarder le conflit avec les yeux des victimes, avec leur cœur, avec leurs désirs de paix et d’avenir. Il y a plus de politique et plus de vision dans  l’histoire de Ali et de Aylan que dans tous les éditoriaux d’un journal , que dans toutes les politiques d’un gouvernement, d’un chancelier, d’un premier ministre, d’un président du conseil.

    Ici la politique devient grande, parce qu’elle écoute les petits. Il ne s’agit plus d’émotion, mais de vision, il ne s’agit plus de passé, mais d’avenir. Pas les sentiments, mais la sagesse, pas le pouvoir, mais les victimes. Le temps est venu d’un nouveau magistère des victimes. La politique doit se mettre à genoux devant Aylan, comme devant Ali e tous ceux qui vivent et meurent en même temps, et elle doit leur demander pardon. Elle doit se repentir de tous les opportunismes, des grands intérêts militaires, stratégiques et financiers et recommencer avec le passé désarmé des victimes.

    Il n’y a pas besoin d’une photographie en première page pour secouer les consciences, parce que nous savons déjà. L’Evangile nous rappelle que le premier sang versé est celui du massacre des innocents. Notre tâche est d’aller frapper à la porte de chaque maison pour avertir que le pouvoir violent est en train d’arriver pour tuer nos enfants, afin de leur préparer un avenir de bonheur. C’est cela la politique, celle qui prévient, qui prévoit, qui devient gardienne du futur et qui entrevoit le sentier de la paix qui unit les pays et les cultures au lieu de les diviser. »

    Pourrons-nous enfin respirer un peu et faire respirer ces enfants ?


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