• Il faudrait écrire des livres et des livres sur la paix. Comment le faire ici en quelques lignes ? Simplement avec quelques considérations importantes qu’on oublie malheureusement souvent. D’abord se rappeler que la paix n’existe pas en soi, pas plus que n’existe la foi ou la liberté. Ce qui existe ce sont des personnes qui vivent en paix entre elles, en elles-mêmes ou avec la nature. On ne possède pas la paix comme on possède une voiture ou un appartement. La paix que je ressentais hier est déjà dépassée et des évènements douloureux, des malentendus, des conflits inattendus font qu’aujourd’hui la paix nous semble tout à coup bien lointaine…

    C’est que la paix se construit jour après jour durant toute une vie. On n’est jamais arrivé avec la paix, il faut toujours recommencer. Mais c’est là l’aspect fascinant de notre vie. La paix d’aujourd’hui est toujours nouvelle, c’est toujours une aventure à inventer, car les conflits sont eux aussi toujours nouveaux et demandent beaucoup de courage, de confiance, de sens du pardon et de la réconciliation pour y parvenir.

    Pour construire la paix, on a souvent l’impression de devoir renoncer à bien des choses, on doit apprendre à écouter l’autre jusqu’au fond, on doit prendre son temps. La paix ne se construit pas en hâte quand il nous reste quelques minutes entre le travail et les autres obligations de la vie courante. Car la paix devrait être la première de nos obligations. Que va-t-il se passer si j’arrive au travail tendu et angoissé parce que j’ai perdu la paix en famille ? Et comment faire pour aimer de tout mon cœur ma famille, si je n’ai pas réussi à créer un climat de paix sur mon lieu de travail ? La paix n’est pas facultative, elle est la base de la santé, de l’harmonie, de la joie d’être ensemble.

    Mais ce qui est le plus important, le plus beau, le plus consolant et le plus difficile en même temps c’est que la paix dépend au fond toujours de moi, de nous. Je sais qu’il existe des situations extrêmes, intolérables, d’injustice, de persécutions, de crimes où il est presque impossible de trouver la paix. Et nous ne pourrons jamais juger une personne qui se plaindrait à nous d’avoir perdu la paix, car nous devrions être à sa place pour comprendre. Mais, mis à part ces situations qui sont tout de même assez rares, il y a toujours en nous et devant nous un chemin pour construire la paix. Et je dis bien « en nous », plutôt qu’en moi. Parce que la paix n’est pas un bien qu’on peut construire tout seul, ce serait une contradiction dans les termes : me sentir en paix alors que tout le monde autour de moi est en conflit.

    Non, ma paix est toujours liée à celle des autres. Et la plus grande paix, c’est justement quand on arrive à redonner espoir à qui l’avait perdu, quand on aide deux personnes en conflit à se voir avec un regard neuf et à se réconcilier. En ce temps où l’on n’arrête pas de parler du terrorisme et de ses conséquences terribles sur la vie des peuples, c’est la paix que nous cultivons en nous et entre nous avec le plus grand nombre possible de personnes qui permet à l’humanité blessée de continuer tout de même son chemin. Et ne nous prenons pas pour des héros lorsque nous vivons pour la paix. Regardons autour de nous et voyons combien nous pouvons rencontrer de milliers et de millions de personnes généreuses qui donnent chaque jour leur vie, concrètement, pour que la paix grandisse. Et unissons-nous à eux, car si l’union ou l’unité font la force, on devrait dire aussi que l’union ou l’unité font la paix !

     

    Citations :

    (tirées du site « Evolution-101.com)

    « Aucune paix n’est possible tant qu’il y a en vous des luttes, des tensions, de la peur. Comment peut-il y avoir la paix sur la terre si c’est la guerre en vous ? » (Sai Maa)

    « Chacun a la responsabilité de faire croître la paix en lui afin que la paix devienne générale. » (Dalaî Lama)

    « Efforçons-nous toujours d’œuvrer pour la paix entre les nations et dans les nations. La paix entre les êtres et dans les êtres. Et n’oublions jamais que la première paix à acquérir ets celle de l’âme : la paix profonde. » (Christian Bernard)

    « Etre en paix avec soi-même est le plus sûr moyen de commencer à l’être avec les autres. » (Luis de Leon)

    « L’amour est le fondement du monde. Où il y a l’amour, il y a la paix, là où il y a l’égoïsme il y a misère et souffrance. » (Amma)

    « La paix et la guerre commencent au foyer. Si vraiment nous voulons qu’il y ait la paix dans le monde, commençons par nous aimer les uns les autres au sein de nos propres familles. Si nous voulons semer la joie autour de nous, cherchons à ce que toute famille vive heureuse. » (Mère Teresa)

    « La paix n’est pas le contraire de la guerre mais de la peur. » (Kelen Jacqueline)

    « La paix ne peut être obtenue par la violence, elle ne peut être atteinte que par la compréhension. » (Albert Einstein)

    « La paix ne sera pas possible entre les nations tant qu’on ne sera pas convaincu que la véritable paix se trouve au cœur de l’âme humaine. » (Black Elk)

    « Quand on a réglé un grand différend, il reste toujours quelques griefs, et la paix ne peut être rétablie que par la bonté. » (Lao Tseu)

    « Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l’univers. » (Marc Aurèle)

    « Si vous voulez la paix, travaillez pour la justice. » (Henry Louis Mencken)

    « Vous voulez la paix : créez l’amour. » (Victor Hugo)

    « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. » (Baruch Spinoza)

    « La paix n’est pas la simple absence de violence ou de troubles. C’est quand il y a une possibilité de conflit mais que vous décidez délibérément d’éviter la violence, d’adopter et d’utiliser des méthodes et des moyens pacifiques pour résoudre le problème. Cela est la véritable paix. » (Dalaï Lama)

    « La paix, si jamais elle existe, ne reposera pas sur la crainte de la guerre, mais sur l’amour de la paix. » (J. Benda)

    « La véritable force ne se démontre que par la paix durable. » (Jean Gastaldi)

    « Le désarmement extérieur passe par le désarmement intérieur. Le seul vrai garant de la paix est en soi. » (Dalaï Lama)

    « Il n’y a pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin. » (Mahatma Gandhi)

     

    Dans la Bible :

    « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5,9)

    « Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; si elle ne l'est pas, que votre paix vous soit retournée. » (Mt 10,13)

    « N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » (Mt 10,34)

    « Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix les uns avec les autres. » (Mc 9,50)

    « …afin de guider nos pas dans le chemin de la paix. » (Lc 1,79)

    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes qu’il aime! » (Lc 2,14)

    « En quelque maison que vous entriez, dites d'abord : ‘Paix à cette maison !’ » (Lc 10,5)

    « Pensez-vous que je sois apparu pour établir la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien la division. » (Lc 12,51)

    « Je vous laisse la paix ; c'est ma paix que je vous donne. » (Jn 14,27) 

    « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J'ai vaincu le monde. » (Jn 16,33) 


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  • Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais chaque fois qu’un attentat terroriste est commis dans un de nos pays « civilisés » d’occident, la première réaction de nos chefs d’état, sans doute dépassés par les évènements, est de nous promettre que nous allons « leur faire la guerre », une guerre à outrance ou rien ne sera épargné pour vaincre ce mal qui s’en prend à des victimes innocentes. Ce sont des réactions qui sont peut-être faites pour rassurer nos populations. Moi, personnellement, ces paroles ne me rassurent pas du tout.

    Dommage que l’expression « leur faire la paix » n’existe pas. On peut au moins dire qu’on désire « faire la paix » avec son ennemi, avec ceux qui sont entrés en conflit avec nous. C’est cela que nous aimerions entendre de personnalités politiques responsables. Pour être tout de même objectif, il faut reconnaître que de grands pas ont été faits vers la paix cette année avec les nouvelles relations entre Cuba et les Etats Unis et entre l’Iran et tous les pays occidentaux. C’est cela qu’il faut faire pour répondre aux attentats terroristes.

    Bien sûr nous n’allons pas faire la paix maintenant avec l’Etat islamique, qui n’est même pas un état, qui est une bande de fous qui se cachent et avec qui on ne peut même pas entamer des pourparlers. Ici il s’agit d’actions au niveau sécuritaire comme on en fait avec n’importe quel criminel. Mais soyons sûrs que toutes les représailles contre Daech ne serviront finalement qu’à augmenter le terrorisme. Ce qui va les arrêter, c’est de leur couper l’herbe sous les pieds, à commencer par l’approvisionnement en armes et en argent duquel presque tous les pays occidentaux sont directement ou indirectement complices.

    Mais ce qui va arrêter le terrorisme c’est d’instaurer partout dans le monde un climat de paix véritable entre les peuples. Tant qu’il y aura au Moyen Orient un conflit comme celui qui continue à grandir comme un cancer entre israéliens et palestiniens, nos frères terroristes auront toutes les bonnes excuses pour continuer leurs actions destructrices. C’est là que nous avons notre part de responsabilité. Les pays occidentaux qui ont permis à ce conflit de naître et de se développer depuis presque 70 ans maintenant, ne voient-ils pas que cette maladie mortelle, présente aussi en Afrique et ailleurs, est la véritable source de toutes les violences dans le monde ?

     

    S’il y avait la paix entre les peuples, alors ceux qui ont envie de faire du terrorisme se trouveraient bien ridicules et changeraient peut-être de « métier » ! Le chemin vers la paix sera certainement long et ardu. On oublie trop souvent que c’est avec son ennemi qu’on doit faire la paix, pas avec son ami. Cela veut donc dire qu’au départ c’est très difficile. Faire la paix demande que nous ayons confiance avant tout en l’humanité de ces hommes ou de ces peuples qui sont certainement comme nous et qui désirent eux aussi au fond de leur cœur un avenir meilleur pour leurs enfants. Sur cette base on peut patiemment revenir sur toutes les causes de nos conflits, dénouer les nœuds de nos malentendus, avoir la force de reconnaître que nous avons été parfois injustes… Quelques sacrifices provisoires seraient bien peu de choses devant un climat de confiance généralisé dans le monde entier. Nous en sommes loin ? Oui et non, si l’on pense que tous les pays du monde vont se combattre pacifiquement lors des Jeux olympiques qui vont se dérouler l’été prochain au Brésil… N’est-ce pas là aussi une source d’espoir ?


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  • [J’ai écrit cet article avant les attentats de Beyrouth et de Paris, mais je sens qu’il est plus que jamais valable.]

    Je sais que je le dis et le redis, je le répète sans cesse au risque de lasser mes amis, et ici mes amis lecteurs, mais je crois que la plus grande bataille qui s’est déclenchée depuis quelque temps dans notre monde est surtout une bataille entre deux visions des relations entre les hommes.

    C’est une bataille terrible, bien plus grave que la bataille des armes ou des pouvoirs économiques ou politiques. Car c’est une bataille dont l’enjeu est l’avenir même de l’humanité.

    Certains pensent, avec une foule de raisons, d’arguments, de « preuves » à l’appui, car même les aveugles pensent voir dans la nuit et apporter des preuves, que des hommes différents ne peuvent pas cohabiter ensemble. L’avenir serait de bien délimiter son territoire, de vivre avec ceux qui ont les mêmes idées que nous, les mêmes croyances, la même culture, quand cela ne va pas jusqu’au racisme de penser que des « peaux » de couleurs différentes ne feront jamais bon ménage ensemble… Et puis, puisqu’on ne peut pas faire tout de même comme si « les autres » n’existaient pas, puisque nous sommes tous quelque part interdépendants, nous établissons avec ces autres des lois, des accords qui nous permettent de rester le plus possible chacun tranquille dans son coin, en traçant des frontières les plus claires que nous pouvons, dans une sorte de paix armée où il faut bien être prêt à se défendre, car cette vision de l’humanité est basée avant tout sur la méfiance réciproque et risque d’en arriver finalement à un suicide collectif.

    Et, à côté de cela, il y a la vision, utopique pour beaucoup, loin des faits, démentie chaque jour par de nouvelles guerres et de nouveaux conflits de toutes sortes, qui ose penser que nous sommes faits, nous les hommes et les femmes ensemble, tous ensemble, de quelque origine que nous soyons, pour vivre en harmonie, en paix et même en unité. De grands mots tellement loin de ce qui se passe réellement dans le monde qu’ils finissent par sonner creux ? C’est beaucoup plus intelligent de s’armer chaque jour un peu plus pour être prêt quand l’autre voudra nous faire du mal ou même nous envahir ?

    Si on a seulement un tout petit peu de bon sens, on voit bien que seule la deuxième vision peut construire quelque chose de positif. Mais alors, que faire de tous les signes négatifs que nous rencontrons à chaque instant sur notre route ? Les ignorer comme s’ils n’existaient pas ? Non, il faut prendre les évènements, les hommes et les choses comme ils se présentent à nous concrètement et essayer de les comprendre. La prudence est toujours importante. Mais il y a une immense différence entre la prudence qui naît de la méfiance et celle qui prépare le chemin à la confiance. Chacun de nous a fait l’expérience, au cours de sa vie, de relations extraordinaires avec des gens avec lesquels on n’aurait jamais pu imaginer auparavant pouvoir s’entendre. Et non seulement nous nous sommes entendus, mais souvent nous nous sommes découverts réciproquement avec une telle joie et une telle surprise que notre vie a changé depuis ce genre de rencontres.

     

    Alors, restons prudents, ne brûlons pas certaines étapes, mais cherchons ceux qui sont différents et qui peuvent nous enrichir et que nous pouvons enrichir chacun à son tour et montrons au monde autour de nous, crions-le sur les toits, comme il est beau de vivre ensemble différents ! Sinon ma vie, que j’ai dépensée depuis plus de quarante ans au Moyen Orient, loin de mon pays d’origine, et la vie de milliers d’hommes et de femmes qui se battent pour construire des ponts entre les cultures différentes, ne seraient que de pauvres illusions ridicules : j’espère que l’homme a encore assez de sagesse en lui, assez de conscience et de bon sens, pour choisir la vision qui va le délivrer avant qu’il ne soit trop tard !


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  • (Après les nouveaux attentats de Paris)

    Excusez-moi pour le ton de l’article que je commence à écrire, mais je n’arrive plus à me taire. Je viens de participer hier soir au dîner de gala organisé par la Fondation libanaise Adyan pour le dialogue interreligieux, la vie ensemble entre chrétiens et musulmans et la paix. La veille, une nouvelle série d’attentats horribles avait endeuillé de nouveau Beyrouth. Certains s’étaient demandé si le dîner de gala devait être annulé. Mais les organisateurs avaient répondu que la tenue de ce dîner était la meilleure réponse aux attentats, pour ne pas leur montrer qu’ils auraient en quelque sorte raison.

    Cette soirée a été mémorable, émouvante, dans un climat positif de paix, de solidarité, de fraternité comme rarement j’en ai vécu. A peine rentré à la maison, j’apprends par internet la nouvelle des attentats de Paris. Que penser ?

    Certainement, cette violence n’est pas près de s’arrêter d’un moment à l’autre. Mais que faire ? Il est indéniable que les terroristes ont sur nous un grand avantage psychologique : ils n’ont apparemment pas peur de mourir. Simplement parce qu’ils sont fous ou drogués ou les deux ensemble. J’ai vécu l’expérience de la guerre au Liban : devant la mort et en particulier la mort violente, on ne peut pas ne pas avoir peur. Même avec les plus grands idéaux dans le cœur, comme celui d’être prêt à donner sa vie pour des êtres chers, la peur est toujours là, on peut certes la dominer, la dépasser, mais sinon nous ne serions pas des personnes normales. Ici nous avons affaire à de véritables fous.

    Mais où sont les responsables de cette folie ? En chacun de nous, avant d’accuser les autres. Chaque fois que nous n’avons pas été capables de redonner de l’espoir à une personne dans la misère, désespérée, rejetée… Mais combien de fois, pour voir tout de même le positif, nous avons permis à des gens de se remettre à voir l’avenir avec une nouvelle lueur dans les yeux, à travers toutes sortes d’actions de solidarité. Selon voilà, cela n’a pas suffi…

    Je crois tout de même que l’action individuelle, celles des milliers d’associations qui se battent pour la paix et la justice, n’arriveront jamais à grand-chose tant que nos Etats mèneront la politique insensée qu’ils sont en train de mener. Et, moi qui suis Français, je dois ici demander des comptes à mon gouvernement. Chacun doit le faire dans son propre pays. Il ne s’agit pas ici de la pauvre politique de partis, de droite ou de gauche, car nos gouvernements successifs n’ont pratiquement jamais changé ces dernières années de politique de base, quelle que soit leur tendance.

    On ne peut pas continuer à jouer avec le feu. C’est vrai que ces terroristes sont les plus grands criminels qu’on puisse imaginer. Mais sans armes et sans argent, comment auraient-ils pu réaliser ces crimes horribles ? Qui les a aidés ou au moins qui a fermé les yeux sur ce qu’ils font ? On ne peut pas vouloir la paix et continuer directement ou indirectement à provoquer des conflits, à écouler ou vendre des armes, sous prétexte que nos armes sont « propres », sous prétexte que si nous-mêmes ne vendons pas des armes à certains pays, d’autres parties sans foi ni loi le feraient et ce serait bien pire. Mais c’est nous qui sommes en train de devenir « sans foi ni loi ». Nous devons demander à notre gouvernement et à nos services secrets une nouvelle transparence. Ils ne peuvent pas faire impunément ce qu’ils font au Moyen Orient, en Afrique ou ailleurs au nom de notre peuple, sans que nous soyons au moins un peu au courant. La situation désespérée du Moyen Orient, le problème des réfugiés ne sont pas suffisants pour nous faire réfléchir ?

     

    La France continue à vendre des armes, mais que fait-elle pour la paix ? Et ici il n’y a pas d’autre solution que la paix. La paix ne s’obtiendra jamais par les armes. La victoire des alliés en 1918 n’a été que le prélude, 20 ans plus tard, à une nouvelle guerre mondiale encore plus terrible que la précédente. Ce n’est pas la victoire des Américains et de tous les alliés en 1945 qui a construit la paix relative que nous connaissons maintenant en Europe, mais le courage de certains de nos hommes politiques qui ont décidé de « faire la paix ». Toute autre chemin est mensonge et hypocrisie, propagande électorale ou pire encore, collaboration avec les buts non avoués de multinationales qui essayent de gouverner le monde à leur façon sans même plus demander leur avis aux peuples qu’ils prétendent servir. Trop, c’est trop ! Il y a au Moyen Orient, en Afrique et partout ailleurs des hommes de paix courageux : il faut leur donner les moyens de s’asseoir ensemble à des tables officielles et de décider eux-mêmes des solutions à suivre. Sinon il y aura encore tous les six mois de nouveaux attentats à Paris, de nouveaux réfugiés à nos frontières, de nouveaux désespérés prêts à tout. Vous voyez vraiment les choses différemment ?


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  • Chacun de nous pense certainement bien se connaître soi-même. Et quand nous recevons des critiques sur notre manière d’agir ou des conseils pour changer nos attitudes, nous pensons souvent au fond de nous-mêmes : « Mais comment se permet-il de me parler ainsi ? Est-ce qu’il sait ce que je vis ? Est-ce qu’il a les éléments pour me juger de l’intérieur ? » Il y a une part de vérité dans tout cela. Mais une part seulement. Parce que la vérité, c’est que nous-mêmes nous ne nous connaissons pas vraiment : nous ne connaissons de nous-mêmes que le passé, ce que nous avons vécu jusqu’à hier ou jusqu’à ce matin. Et nous oublions que tout cela est en quelque sorte dépassé. Car mon véritable moi-même c’est maintenant que je vais le créer, l’inventer de nouveau en découvrant ce que me réserve l’instant présent unique que je suis en train de vivre.

    N’avez-vous pas noté souvent que la plupart de nos peurs viennent justement du passé ? J’ai peur de rencontrer aujourd’hui une personne avec laquelle j’ai eu il y a quelque temps un gros problème. Mais je n’ai pas peur de rencontrer soudain une personne que je n’ai jamais vue et qui va peut-être m’ouvrir sur de nouveaux horizons. J’ai peur de recommencer une expérience qui m’a fait beaucoup souffrir l’année dernière, mais je suis passionné à l’idée de faire un voyage dans un pays que je n’ai jamais vu. Preuve que le passé est souvent bien lourd à porter. Voilà que ces moments difficiles que j’ai vécus autrefois sont en train de me paralyser, de m’empêcher d’aller tranquillement sur mon chemin, alors que j’aurais tellement à y trouver de nouveauté positive.

    Pourquoi ne savons-nous pas écouter le plus souvent, ou n’avons-nous pas envie de le faire ? C’est encore parce que nous croyons tout savoir sur les gens et les choses à travers ce qui s’est passé auparavant avec eux. Si nous pensions justement que l’autre a peut-être en ce moment quelque chose de très intéressant et de nouveau à nous dire, que chaque instant qui s’ouvre devant nous peut être le début d’une aventure surprenante, d’un espoir impensable quelques minutes avant, d’une découverte insoupçonnée, combien nous changerions d’attitude au cours de la journée et nous serions beaucoup plus attentifs à tout ce qui nous arrive ! Car ce qui nous arrive en ce moment ressemble peut-être à ce qui nous est arrivé hier, mais ce n’est jamais exactement la même chose, comme une chanson que nous avons entendue mille fois et qui aura aujourd’hui un ton encore plus beau, comme la couleur du vert de la nature qui n’est jamais tout à fait la même.

    Pourquoi parlons-nous si souvent de routine ou d’ennui ? C’est encore parce que nous continuons à comparer aujourd’hui à hier, écrasés par l’ennui du passé que nous essayons de fuir, que nous ne voulons pas voir se répéter une fois de plus parce qu’il nous dérange. Insensés que nous sommes ! Mais pourquoi fuir une réalité qui déjà n’existe plus, comme on fuit un fantôme qui se trouve seulement dans notre imagination ? Si nous nous sentons ennuyés le plus souvent par la routine, c’est que nous vivons comme un condamné qui va au travail le matin et qui retourne en famille le soir, sûr que tout va recommencer aujourd’hui comme hier, et qui n’est même pas capable de remarquer que son voisin a ce matin un sourire différent, que son collègue a besoin d’aide, que ses enfants ont inventé un nouveau jeu.

    Oui, c’est cela la vérité : si nous voulons aller au bout de nous-mêmes, nous ne pouvons plus rester enfermés dans un nous-mêmes qui n’existe plus, mais nous devons accepter de faire ce saut dans l’inconnu qui va nous faire découvrir justement avec enthousiasme qui nous sommes en ce moment de notre vie. La vie est belle parce qu’elle est toujours nouvelle, mais il faut accepter de se laisser émerveiller. Notre paresse éternelle serait beaucoup plus tranquille si tout était chaque jour comme avant. Mais le sens de la vie, c’est justement de faire à chaque instant un saut ou un pas dans l’inconnu, si nous tenons à connaître cet « inconnu ». Ce n’est qu’en sortant de nous que nous pouvons devenir ce « nous-mêmes » qui nous attend et qui a besoin de toute notre attention pour se réaliser.

     

    Je sais bien que, dans tout cela, j’exagère. Un article de blog est toujours quelque part une sorte de caricature rapide. Je sais bien que ce nouveau moi que je suis en train de découvrir ne peut exister que grâce à l’abondance de la richesse de mon passé qui va lui servir de base et de tremplin pour pouvoir sauter encore un peu plus loin. Ce sera l’équilibre entre ces deux réalités qui va créer peu à peu notre nouvelle personnalité. Il nous faudra en fin de compte savoir toujours accepter à la fois notre passé et notre présent, ne pas déformer l’un à cause de l’autre et avancer ainsi en toute liberté sur le rayon unique de notre vie qui continue à chaque instant à se refermer pour mieux s’ouvrir.


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