• La nature a toujours été une grande amie de l’homme. Il lui arrive bien de faire des caprices et même de provoquer des catastrophes épouvantables, souvent causées d’ailleurs, directement ou non, par la négligence de l’homme, mais le plus souvent la nature est une compagne apaisante, sécurisante, qui remet souvent les choses en place, là même où l’homme l’avait maltraitée.

    C’est qu’il y a des lois dans la nature qui permettent le plus souvent de deviner  à l’avance ce qui va se passer et de ne pas trop s’inquiéter du lendemain. Ces lois sont par exemple celles de la succession harmonieuse des saisons ou de l’équilibre entre le chaud et le froid, entre le sec et l’humide. Mais je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur le principe des vases communicants que nous avons tous étudié à l’école dans notre jeune âge.

    C’est extraordinaire comme cette réalité des vases communicants vient toujours tout équilibrer. Trop d’eau d’un côté, pas assez de l’autre ? Laissons le surplus de l’eau abondante se déverser là où elle manquait et tout va redevenir harmonieux. Mais il faut laisser faire la nature, évidemment. L’homme est toujours tenté de mettre des murs ou des barrages partout pour tout contrôler, mais en contrôlant il enferme, il bloque, il paralyse.

    Cette loi des vases communicants est d’abord une loi physique, mais je voudrais l’appliquer aujourd’hui à la réalité politique dans laquelle nous nous trouvons. Il est évident que notre pauvre Moyen Orient est depuis un certain temps écrasé, secoué, divisé par une chaîne d’injustices qui viennent l’une après l’autre rendre l’atmosphère de plus en plus irrespirable. Comment en sortir ? L’idéal serait que le bon sens, la conscience, l’intérêt commun, le désir d’aider les plus faibles finissent par trouver des solutions valables pour résoudre nos problèmes, mais tout cela semble s’éloigner chaque jour un peu plus.

    Mais la surprise c’est de voir ces derniers temps que l’intervention de la Russie est en train de changer les cartes qui étaient sur la table et de redonner de l’espoir à beaucoup. La Russie, ou la Chine seraient-elles des pays modèles qui pensent d’abord à secourir les opprimés et qui sont capables de dépasser leurs propres intérêts pour servir vraiment l’humanité ? Je pense que personne ne se fait beaucoup d’illusions sur ce sujet. Sans vouloir être méchant, je crois que la politique internationale est encore aux mains de multinationales qui n’ont pas beaucoup de scrupules pour essayer de dominer les autres sur l’échiquier mondial.

    Alors que se passe-t-il ? Simplement que ces injustices créent des vides, beaucoup de vides quelque part, et que des pays comme la Russie ou la Chine y voient une aubaine pour trouver ou retrouver une influence sur le monde que les pays occidentaux essayaient de garder pour eux. Le monde est-il plus honnête, plus altruiste ? Au niveau individuel, on trouve beaucoup de gens disponibles pour servir leur peuple ou même les autres peuples, mais au niveau social bien des pas restent à faire pour purifier le monde politique de tous ses égoïsmes. C’est que la nature a horreur du vide et quand un vide se crée, il se trouve toujours quelqu’un pour le remplir.

     

    On peut faire la même considération en économie. Les riches exploitent les pauvres, ils deviennent toujours plus riches et les pauvres plus pauvres. Mais, à un certain moment, cette dynamique malsaine ne peut plus continuer, parce que si les pauvres sont trop pauvres, à qui les riches vont-ils vendre leurs produits ? Chacun a finalement « intérêt » à ce que les autres aillent mieux, même si ses intentions étaient au départ complètement fermées aux problèmes des autres.

    Et c’est exactement la même chose pour la construction de la paix. La paix est encore loin, mais les rares pays de la région qui connaissent encore un peu de paix à l’intérieur de leurs frontières commencent à se rendre compte que créer des conflits chez le voisin finit par se retourner contre soi-même. De la même manière que vendre ou écouler des armes peut sembler profitable économiquement, mais provoque une telle violence, en augmentant les problèmes du terrorisme ou des réfugiés, que la situation va déborder un jour ou l’autre sur tous ces pays qui jouent avec le feu.

    Alors nous tombons à nouveau dans le piège d’un optimisme béat ? Certainement pas. La situation au Moyen-Orient reste toujours dramatique. Mais ce drame ne dépasse pas encore certaines bornes. Les conflits sont nombreux, mais ils ne sont pas encore généralisés. Personne ne veut plus penser à la possibilité d’une troisième guerre mondiale qui serait peut-être fatale pour tout le monde. Les intérêts généraux ont eux aussi leur « bon sens ». On se rend bien compte que continuer à dominer l’autre ou à le frapper se retournera un jour contre nous, chacun de nous…

     

    Derrière cet équilibre encore précaire, le croyant voit certainement la main de Dieu, capable de faire ressortir du bien même de situations qui n’ont apparemment apporté jusqu’ici que du mal. Celui qui ne croit pas en Dieu, mais qui croit en l’homme pourra voir dans tout cela le sursaut d’une humanité qui refuse d’en arriver à un suicide collectif et qui croit encore que l’homme a assez de ressources pour ne pas tomber comme un aveugle dans le précipice qu’il s’est lui-même créé. Nous cherchions des passepartouts pour ouvrir nos portes et nos murs. Le bon sens des « vases communicants » peut certainement nous redonner de l’espoir !


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  • « Sortir » est un verbe passionnant comme le verbe « entrer » sur lequel nous nous sommes déjà penchés. On pense en général que c’est même le contraire d’entrer et c’est parfois vrai si je dis qu’à une heure j’entre dans mon bureau et qu’à quatre heure j’en sors. Mais en réalité il faut presque toujours sortir de quelque chose ou de quelque part avant de pouvoir entrer ailleurs. Ce sont au fond deux verbes qui s’accompagnent et se complètent. Je sors de ma maison pour entrer dans mon lieu de travail, je sors d’un tunnel pour entrer à la lumière, je sors du ventre de ma mère pour entrer dans la vie, je sors de l’enfance pour entrer dans l’adolescence…

    Sortir est donc un de ces verbes de mouvement qui nous entrainent tout au long de la journée. Sortir permet de ne pas rester statique toujours au même endroit ou dans la même situation, c’est donc souvent quelque chose qui aide à respirer ou à se libérer, mais il est aussi difficile de sortir lorsqu’on est dans un abri bien chaud et qu’au dehors tout est froid ou que de grands problèmes nous attendent. Ce n’est donc presque jamais indifférent de devoir ou de vouloir sortir.

    Mais d’où sortons-nous en général ? D’un lieu d’abord évidemment, lieu d’habitation, de travail, de rencontre ou de loisir, mais aussi d’une situation facile ou difficile, nous sortons ainsi d’un problème que nous venons de résoudre ou d’une maladie que nous avons finalement vaincue. Nous sortons aussi d’une période de temps, d’une saison, d’une semaine éprouvante ou d’une époque où tout a commencé à changer. Nous sortons de l’ignorance ou de l’égoïsme. Ou bien nous sortons tout simplement de nous-mêmes et de notre univers clos pour nous ouvrir aux autres.

    C’est qu’il est encore plus important de comprendre dans quelle direction je sors que d’où je suis en train de sortir. Car on sort en général pour atteindre un but ou pour rencontrer quelqu’un de cher ou pas qui nous attend. On sort parce qu’on a quelque chose en tête que l’on veut faire ou au moins commencer. On sort pour aller au spectacle, ou pour faire du sport. Comme il est important de sortir ! Tout n’est pas fini ou résolu parce que nous sommes sortis, il faudra bien voir comment je suis sorti, dans quel état ou avec quelle intention. Mais sortir est toujours un grand pas fait vers le changement ou la nouveauté, contre la routine ou la sclérose. Si le sang qui vient de se purifier dans l’oxygène de nos poumons et de pénétrer dans notre cœur n’en ressort pas aussitôt pour aller irriguer tous les membres de notre corps, le cœur va exploser, les membres vont se dessécher et la mort est déjà là qui nous guette. Si nous ne sommes pas capables de sortir de notre petit monde replié sur soi pour essayer de comprendre les autres, de les accueillir et de nous donner à eux d’une manière ou d’une autre, nous allons bien vite être comme ces eaux stagnantes ou tout pourrit et sent mauvais. Sortir est donc notre libération, la condition nécessaire à une ouverture sincère vers l’avenir qui nous attend. Sortir est aussi une aventure, un saut dans l’inconnu, mais en même temps un nouveau départ, une nouvelle création. On ne peut pas inventer ou construire sans sortir ou faire sortir. Comme c’est beau de sortir !

     

    Citations

    Une religion c’est quelqu’un qui nous tire par la manche, pour nous rappeler que notre vie est plus grande que ce que nous en faisons. Ce geste enfantin – tirer la manche de l’adulte aveuglé par ses soucis pour attirer son attention sur quelque chose d’émerveillant – ce geste est accompli par le Christ, par Mahomet ou par les mystiques juifs. Les trois religions du Livre sont là pour nous sortir du sommeil de nos volontés, de nos savoirs ou de nos conforts. (Christian Bobin)

     
    On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit. (
    Marcel Proust) 

    Mourir, c'est sortir du temps. Le temps est une parenthèse, une illusion, un songe, et peut-être un mensonge. (Jean d'Ormesson) 

     

    La folie de l’amour c’est de vouloir devenir l’autre et devenir l’autre pour s’oublier soi-même. La sagesse de l’amour c’est de savoir entrer et sortir. Je deviens toi, je reviens à moi. J’acquiers comme une légèreté de l’être à me démultiplier, et paradoxalement c’est ainsi que je me rapproche le plus du sentiment d’unité qui est mon horizon et ma nostalgie. (Paule Salomon)

     

    Le ciel ne raconte jamais la même histoire, les nuages travaillent sans cesse pour nous sortir de l'ennui. (Fanny Salmeron)

     

    Qui voyez-vous mécontent, sombre, ennuyé, sinon celui qui ne pense qu’à soi? Le plus profond ennui, c’est celui de l’égoïsme; l’ennui même n’a pas d’autre principe; pour ne pas s’ennuyer, il faut, à défaut des personnes, aimer au moins des idées; il faut se répandre, il faut se communiquer, il faut sortir de soi. (André Vinet)

     

    L'homme croit aux miracles. Même dans les circonstances les plus dramatiques, il croit encore qu'il peut s'en sortir. C'est sans doute pour ça qu'il parvient à tenir debout dans l'enfer. (Laurence Tardieu)

     

    Pour vivre, le poisson ne doit pas sortir de l'eau, l'homme ne doit pas entrer en terre. (Victor Hugo)

     

    On entendit sortir de sa bouche cette parole à peine articulée : — Ce n'est rien de mourir ; c'est affreux de ne pas vivre. (Victor Hugo)

     

    Le mariage est une place assiégée : ceux qui sont dedans voudraient en sortir ; ceux qui sont dehors voudraient y entrer. (Hervé Bazin)

    Un bon ami m’a dit un jour que les problèmes sont comme les cafards : dès qu’on les fait sortir à la lumière, ils prennent peur et s’en vont. (Carlos Ruiz Zafón)

    De sac à charbon, il ne peut sortir blanche farine. (Proverbe français)

    Prévenir les objections vaut mieux que d'exceller à y répondre et l'homme le plus habile à sortir des mauvais pas ne vaudra jamais celui qui sait les éviter. (John Petit-Senn)

    Dans la Bible

    Mais il répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4)

    Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l'homme. » (Mt 15,11)

    Il prescrivait en effet à l'esprit impur de sortir de cet homme. (Lc 8,29)

    Nathanaël lui dit : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe lui dit: « Viens et vois. » (Jn 1,46)

    Ils dirent à Aaron : «Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. » (Ac 7,40)

    A la fin Paul, excédé, se retourna et dit à l'esprit : « Je t'ordonne au nom de Jésus Christ de sortir de cette femme. » Et l'esprit sortit à l'instant même. (Ac 16,18)

    De votre bouche ne doit sortir aucun mauvais propos, mais plutôt toute bonne parole capable d'édifier, quand il le faut, et de faire du bien à ceux qui l'entendent. (Ep 4,29)

     

     

     


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  • Pour continuer à avancer dans nos découvertes, je voudrais confronter avec vous une conviction qui grandit de plus en plus en moi ces dernières années : c’est que même dans les pires épreuves, dans les moments les plus difficiles que traverse l’humanité, il y a toujours quelque part un bien caché. Optimisme béat, illusion ? Peut-être.

    Et pourtant si l’on fait la somme de toutes les nouvelles catastrophiques que l’on entend ou que l’on lit chaque jour dans les réseaux sociaux, il y a longtemps que notre humanité aurait dû disparaître. Et malgré cela elle continue à avancer, en boitant souvent, en tombant et en se relevant, mais la vie continue, elle progresse même par bien des côtés. L’ensemble de l’humanité vit de relations finalement assez harmonieuses.  Si l’on pense par exemple que tous les pays du monde vont se retrouver l’année prochaine au Brésil pour de nouveaux Jeux olympiques qui vont passionner toute notre planète…

    Mais où est la vérité ? Je me souviens que, lorsque je suivais autrefois des cours de sociologie religieuse au Liban, notre professeur nous faisait remarquer que la division de certains villages de la montagne libanaise en confessions religieuses, ajoutée à d’autres divisions comme celle des générations, finissait par créer une certaine unité qui permettait au village de ne pas se désagréger. S’il y avait par exemple des conflits entre les parents et les jeunes de chaque communauté, voilà que les jeunes chrétiens trouvaient alliance avec les jeunes musulmans contre leurs parents et les parents contre les jeunes et toutes ces divisions et ces conflits finissaient par faire qu’on avait toujours besoin de l’autre différent et qu’on continuait à vivre ensemble. Paradoxalement la multiplication des divisions devenait la base d’un filet de relations qui permettait au village de dépasser ses conflits internes.

    La découverte est donc finalement celle-ci : nous sommes faits pour vivre ensemble, nous avons besoin les uns des autres. Mais comme nous sommes tellement délicats ou susceptibles, nous continuons à crier ou même à penser que nous ne voulons plus vivre avec les autres, au moins avec certains autres. Nous avons par exemple beaucoup de mal à pardonner. Nous n’avons pas le courage d’abaisser notre dignité pour côtoyer des gens qui nous ont maltraités, mais finalement nous attendons le jour où la vie ensemble sera de nouveau possible.

    Vous n’avez jamais vu dans la rue des gens qui se disputent, tellement violemment que l’un d’entre eux se fait menaçant, déclare qu’il va frapper l’autre ou même le tuer s’il continue, mais cherche en même temps quelqu’un pour le retenir, car il n’a aucune intention de se battre, il veut simplement ne pas perdre la face devant tout le monde ? Et le voilà bien content quand plusieurs personnes l’entourent, lui disent qu’il a raison, et finissent par le calmer…

     

    L’homme a besoin malheureusement de se montrer plus fort ou d’apparaître comme une victime, il aime se plaindre devant les autres, il passe son temps à juger et à dénoncer. Cela conduit parfois même à des guerres et à des morts. Et pourtant, au fond de lui, il sait qu’il ne peut pas vivre sans les autres. Derrière chaque conflit il y a toujours un bien caché qui apparaît peu à peu. Il aura fallu deux guerres mondiales pour que l’on crée les Nations Unies ou l’Union européenne. N’est-ce pas dommage que des gens meurent bêtement à cause de notre entêtement, alors qu’un jour ou l’autre nous devrons toujours recommencer à nous écouter, à nous comprendre et à dialoguer ? C’est beau de découvrir finalement ce « bien caché », mais ce serait certainement mieux si ce « bien » était toujours visible et évident devant nos yeux sans qu’on doive faire autant d’efforts pour le découvrir de nouveau.


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  • Dans notre recherche de vocabulaire qui donne ou exprime la vie, comme ces verbes qui nous passionnent (voir notre rubrique « au cœur du verbe »), nous voudrions nous arrêter de temps en temps sur de petits mots apparemment moins importants que les autres, qui sont d’ailleurs invariables, comme pour dire qu’ils sont moins vivants que les autres, mais qui sont capables de changer complètement tout le sens d’une phrase : ce sont les adverbes, les prépositions et les conjonctions.

    Si le verbe est le cœur et la vie de la phrase, l’adverbe en est souvent le sel qui donne du goût, qui amplifie ou qui au contraire diminue cette vie, qui précise dans quel sens cette vie se développe, qui lui donne des couleurs.

    Quoi de plus beau que le mot « ensemble » ? Il vient d’un mot latin qui a donné aussi « simultané », fait en même temps, au même moment, mais ensemble veut dire d’abord tout simplement avec les autres, avec d’autres, pas tout seul. Ensemble est même devenu un nom : un ensemble de mots, la théorie des ensembles, etc. Nous en resterons aujourd’hui au simple adverbe.

    Je crois que l’homme commence à être de plus persuadé, par la force des choses, que nous sommes tous interdépendants. Si l’humanité est aujourd’hui en danger, nous commençons à vraiment comprendre que nous nous en sortirons seulement tous ensemble, pas chacun de son côté. L’union fait la force, a toujours proclamé le fameux proverbe. Dans ce blog nous croyons aussi encore plus à l’unité. L’unité est beaucoup plus que l’union, car elle nous unit en profondeur jusqu’au plus intime de nous-mêmes.

    Les travaux modernes de recherche, culturels ou scientifiques, se font de plus en plus ensemble. Les sports collectifs sont ceux qui enthousiasment les foules, mais même les sports soit disant individuels doivent bien se faire ensemble dans une saine émulation qui provoque toujours respect, admiration et amitié. L’homme (dans le sens masculin du terme) a bien compris que les plus grands défis ne peuvent se vaincre qu’avec la femme, tous les deux ensemble. Il n’y a qu’à voir le nombre de femmes qui sont en train de devenir des dirigeantes politiques.

    Si nous voulons nous amuser, nous verrons que presque tous les verbes peuvent se conjuguer avec le mot «ensemble ». Nous pouvons certainement travailler ensemble, étudier ensemble, jouer ensemble, manger ensemble, marcher ensemble, chercher ensemble… il est vrai qu’on ne naît pas ensemble et qu’on meurt tout seul, mais peut-être seulement en apparence. On nous a bien aidés à naître et nous aurons bien de la chance si nous sommes entourés par ceux que nous aimons au moment de mourir. Alors que reste-t-il : on peut penser tout seul ou aimer tout seul ? C’est encore à voir. Je crois que pour chaque verbe on pourrait écrire un long article qui nous ferait conclure à la fin qu’ « ensemble c’est plus beau. »

     

    Citations

    “Vite et bien ne vont jamais ensemble.” (Proverbe italien)

     

    “Le mieux : rire ensemble des mêmes choses.” (Gloria Vanderbilt)

     

    “On boit ensemble, mais on souffre seul.” (Christian Authier )

     

    “Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite.” (Henry Ford)

     

    “Ça soulage le cœur de couler tous ensemble.” (Publius Syrus)

     

    “L'amour et la pauvreté font ensemble mauvais ménage.” (Proverbe français)

     

    “Lorsqu'un amour est notre vie, quelle différence y a-t-il entre vivre ensemble ou mourir ensemble ?” (Raymond Radiguet)

     

    “Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” (Martin Luther King)

     

    “L’on ne peut servir ensemble et Dieu et le Diable.” (Proverbe français)

     

    “C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble.” (Montaigne)

     

    “L’art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble.” (John Ruskin)

     

    “On apprend combien l'on s'aime, Lorsque ensemble on a pleuré !” (Emile Deschamps)

     

    « Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son cœur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu’on appelle l’amour. » (Khalil Gibran)

     

     

    De la Bible

     

     

     

    « Ils couraient tous les deux ensemble. L'autre disciple, plus rapide que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau. »  (Jn 20,4)

     

    « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. » (Ac 2,1)

    « Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun. » (Ac 2,44)

     

     

       

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  • Oui, je sais, c’est notre rubrique « provocation » et je dis n’importe quoi, ou bien je suis tombé sur la tête. Mais non, si vous pensez un instant avec moi, vous allez voir que c’est vrai. Evidemment quand je dis bientôt, ce sera peut-être dans mille ans et nous serons morts depuis longtemps. Mais ce sera peut-être aussi bien plus tôt qu’on ne l’imagine.

    Bien sûr, il peut y avoir le scénario catastrophe, une belle guerre atomique et les guerres vont cesser parce qu’il n’y aura plus personnes sur notre pauvre terre pour les faire. Mais ce n’est pas cela que je veux dire. Je crois qu’il y a en l’homme des ressources vitales capables de lui faire dépasser réellement les pires problèmes qui se présentent à lui.

    L’homme est peut-être parfois stupide, mais il est aussi extraordinairement intelligent, c’est parfois un lâche, mais il est capable d’actes de courage héroïque, il est quelquefois méchant, terriblement égoïste, mais on le voit souvent accueillir de tout son cœur ses frères ou sœurs en difficulté et même être prêt à donner sa vie pour eux.

    Je crois que cette capacité positive au cœur de l’homme fait peu à peu son chemin vers plus de lumière. On ne reviendra jamais, au moins officiellement, à l’époque de l’esclavage, même si on voit bien que notre époque moderne a été capable d’inventer de nouvelles formes d’esclavage terribles. Mais la plus grande partie de l’humanité a quand même fait de grands pas dans ce sens.

    Il est un autre progrès irréversible, c’est celui de la valeur unique de l’individu, de chaque homme ou de chaque femme qui vient au monde. Je n’aime pas beaucoup ce mot « individu », qui donne trop l’idée de morceaux séparés les uns des autres. Je préfère de loin le mot « personne » qui veut dire des réalités uniques, mais interdépendantes, capables de se faire grandir les unes les autres. Mais qu’on dise « individu » ou « personne », il est clair qu’on ne peut plus jouer comme autrefois avec la vie des autres sans devoir un jour ou l’autre rendre des comptes. C’est vrai pour la vie des autres, mais c’est vrai aussi pour ma vie à moi. Chaque personne de notre monde moderne est beaucoup plus sensible au fait que chacun a une valeur irremplaçable et que personne n’a le droit de jouer avec ma vie.

    Quand je pense à mon grand-père qui est parti combattre les Allemands lors de la première guerre mondiale, qui a été gravement blessé, et qui, à peine guéri, a demandé lui-même à repartir au front, où il a été blessé de nouveau et a dû définitivement renoncer à s’engager, je crois que les jeunes français d’aujourd’hui n’ont plus cette mentalité. Moi, personnellement, j’étais convaincu de faire de l’objection de conscience si jamais mon gouvernement avait voulu m’envoyer « tuer » des gens d’autres pays. Heureusement la question ne s’est pas posée. Mais désormais, en Europe, presque plus personne n’est disposé à « aller faire la guerre », pour la patrie ou pour n’importe quel motif. Les exceptions dont nous parlent chaque jour les médias, ces jeunes qui partent s’enrôler dans des armées de tous genres et qui nous horrifient, sont justement des exceptions. Les Européens  ont vécu 70 ans avec l’utopie que les guerres ne reviendraient jamais en Europe. Ils tremblent maintenant car ils voient bien que les guerres qui éclatent de tous côtés sur notre planète pourraient finalement retourner encore une fois en Europe.

    La question est là. Si l’éducation devient peu à peu un bien accessible à tous, si n’importe quel peuple, même le plus pauvre, peut désormais s’ouvrir à travers les médias aux réalités des autres peuples, je crois que bientôt plus personne ne voudra « partir en guerre ». En ce moment la réalité est faussée, parce que la guerre signifie de moins en moins se trouver en face d’un ennemi à portée de fusil et voir qui va être le plus rapide à tuer l’autre. Non, maintenant on « tue » de loin, bien assis dans un bureau, ou au maximum dans un avion ou derrière un canon bien camouflé et difficile à atteindre. Cela ne fait évidemment plus le même effet qu’autrefois. On voit bien d’ailleurs que ces guerres « de loin » ne finissent plus, car il faudrait engager des soldats sur le terrain pour gagner définitivement la bataille et la plupart des peuples refusent une telle éventualité. Le peuple américain comme la plupart des peuples européens sont prêts à bombarder de loin leur « ennemi », mais pas à envoyer leur jeunes se battre au front au risque de tous mourir.

    On en arrivera un jour à conclure que personne n’est plus disposé à « faire la guerre ». En ce moment, malheureusement les peuples les plus riches se font la guerre à travers les peuples les plus pauvres, mais même cela finira. Les marchands d’armes trouveront encore bien des excuses pour vendre leurs instruments de mort, mais ils ne pourront pas tromper indéfiniment l’humanité. L’humanité a commencé à se réveiller. Il faudra encore du temps, mais les guerres finiront.

     

     


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