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    Combien de gens se plaignent à longueur de journée, se sentent victimes d’injustices, de traitements négatifs à leur égard ! Et ils ont généralement bien des raisons de se plaindre, sans aller peut-être jusqu’à dire que les autres ont tous les torts, mais si on se sent trompé ou rejeté ou maltraité par quelqu’un, il doit bien y avoir des raisons objectives.

    Le problème c’est que ces personnes qui nous font du mal se plaignent à leur tour d’autres personnes qui leur ont joué des mauvais tours, qui ne les acceptent pas, qui sont toujours contre elles.

    Mais où est la vérité dans tout cela ? Vous savez que la vérité est en général ce qu’il y a de plus simple ? La vérité n’est jamais compliquée. Quand on la trouve, on n’a plus besoin de discuter pendant des heures.

    Alors, dans notre cas, au lieu de nous casser la tête à essayer de comprendre qui a raison ou qui a tort dans cette histoire, où sont les mauvais et où sont les bons, je crois que la vérité la plus évidente c’est qu’en effet toutes sont des victimes.

    Nous sommes tous, quelque part, victimes de notre éducation, de notre hérédité, des gens que nous avons rencontrés et qui n’ont pas su nous comprendre. Nous avons tous subi des injustices, des traumatismes, des persécutions, plus ou moins directes ou violentes. Et les autres autant que nous. Nous sommes quelque part tous sur le même plan, pour le simple fait que nous sommes tous des hommes et des femmes, avec des défauts, des qualités, des problèmes, des espoirs, des réussites et des échecs.

    Mais alors, vous ne croyez pas que cette vérité, apparemment terrible, peut devenir une libération, un nouveau « passepartout » pour l’harmonie entre les hommes ? Car si mon frère et ma sœur sont comme moi des victimes, pourquoi perdre tout ce temps à les juger et à me plaindre d’eux ? Pour gâcher ma vie et la rendre définitivement triste, sans espoir de lumière ?

    Tandis que si je sors un jour de ce tunnel, sans doute parce que j’ai trouvé des gens sur mon chemin qui m’ont aidé à voir les choses autrement, je n’ai plus de temps à perdre à juger tout le monde et à me plaindre d’eux pour rester dans la médiocrité jusqu’à la fin de mes jours.

    Non, ma vie va changer maintenant. Moi, je ne suis plus une victime, puisque j’ai transformé toutes mes épreuves en défi positif, mais c’est pour me sentir alors supérieur aux autres qui n’ont pas réussi à se libérer de leur « victimisme » ?   Ou bien c’est pour me battre de tout mon cœur pour que le plus de gens possible autour de moi aient la chance comme moi de s’en sortir et de dépasser leur état de « victimes ».

    Car, si nous sommes tous des victimes, nous sommes tous aussi des personnes qui ont de la chance, car nous avons des milliers de frères et sœurs autour de nous en qui nous pouvons un jour ou l’autre découvrir un ami, une amie, des alliés, des conseillers, de vrais compagnons de voyage.

    Vous connaissez tous comme moi des personnes handicapées qui ont illuminé de leur bonté et de leur sourire tout leur entourage, tout au long de leur vie. Et pourtant c’est vrai qu’ils étaient handicapés. Mais la vie ne se mesure pas aux conditionnements. Elle se mesure aux énergies positives que chacun est capable de découvrir au fond de son cœur et de faire fructifier.  

     

     

     

     


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  • On me demande d’expliquer pourquoi je suis aussi positif dans ce blog. Je suis peut-être trop naïf, trop dans les nuages. Et pourtant ceux qui me connaissent savent bien que j’ai à la base un tempérament pessimiste et angoissé. Mais cela ne veut rien dire. L’optimisme n’est pas seulement un trait de la nature dont nous avons hérité peut-être de nos parents et que nous avons la chance de posséder.

    Non, l’optimisme est surtout une conquête, un choix de vie, une décision qu’à un moment donné on peut prendre ou ne pas prendre pour donner un sens à tout ce qui nous arrive. Mais je crois que l’optimisme est surtout une découverte qu’on fait par étapes à certains moments importants de la vie, où l’on décide d’aller au bout de soi-même (comme le dit cette rubrique) ou au fond de soi-même, ce qui est finalement la même chose.

    Et quelle n’est pas notre surprise, au bout ou au fond de soi, de découvrir une énergie inconnue, une force positive capable d’affronter n’importe quel défi, une bonté universelle capable de compatir avec tout homme, indépendamment de son origine ou de sa situation.

    Je respecte ceux qui ont une autre expérience et je crois qu’il ne s’agit pas ici de discuter, comme on discute sur une question scientifique ou même philosophique. Je voudrais simplement dans ce blog partager avec tout le monde la joie d’avoir trouvé une clé de lecture qui rend la vie plus belle. Mon lecteur n’est évidemment pas obligé d’utiliser la même clé. S’il en trouve de meilleures ou de plus adaptées à sa personnalité, c’est tant mieux. Mais en fait c’est par le partage, la rencontre continuelle avec les expériences enrichissantes des autres qu’on se forme peu à peu un chemin personnel qui nous comble.

    Voyez-vous, je crois qu’une grande découverte que l’on fait au fond de soi-même, c’est le jour où on arrête de comparer le négatif au positif. Le jour où on n’essaye plus de faire des statistiques avec ce qui va et ce qui ne va pas dans le monde et dans notre vie.

    Il est inutile de se disputer en comptant les malheurs de l’humanité et en voulant décider si ces malheurs sont plus nombreux ou moins nombreux que les bonheurs. Tout cela est un faux problème.

    J’en ai un peu assez d’entendre dire, lorsque je découvre une nouvelle réalité qui me donne de la joie, quelqu’un qui voudrait m’attrister en me reprochant de ne pas voir tout ce qui va mal autour de moi, dans mon pays ou dans le monde entier. Je le sais que le monde est malade. Je suis d’ailleurs bien placé pour le savoir, après 45 ans de vie vécue au Moyen Orient, avec les guerres, le terrorisme, les injustices de toutes sortes. Mais qu’est-ce que cela prouve ? Que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ? Libre à chacun d’en arriver à cette conclusion.

    Moi, j’ai décidé un jour dans ma vie, que là où tout va mal, c’est justement là que je peux et que je dois être le plus positif, que je peux et que je dois chercher au fond de moi et de mes compagnons de voyage des énergies cachées qui nous redonneront du courage.

    Et ne voyez-vous pas qu’un paysage est encore plus beau lorsqu’il a été lavé par un bel orage, qu’un arc en ciel est toujours émouvant au cœur d’une averse, que la lueur du soleil fait toujours plaisir à la fin d’un tunnel ?

     

     

    Si vous aimez faire des recherches dans les archives du blog, essayez « debout » et vous tomberez sur l’article « Toujours debout », essayez « caché » et vous tomberez sur l’article « Le bien caché » ou essayez « arak » et vous trouverez « La parabole de l’arak », dites-moi sincèrement ce que vous en pensez et nous pourrons continuer notre échange…   


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  • Il y a presque un an, le 10 février 2015, je lançais notre blog et j’écrivais dans l’article « Pourquoi écrire ? » de la rubrique « Accueil » ces quelques mots, peut-être un peu mystérieux, comme un défi que je me proposais à moi-même et à ce blog, pour trouver toujours des raisons d’espérer :

    « Nous avons tout simplement envie de mêler nous aussi notre voix aux voix innombrables qui s’élèvent aujourd’hui un peu partout dans le monde pour essayer d’exprimer ce qui est en train de bouillir dans le cœur de l’humanité.

    Car l’humanité bout, mais surtout elle a mûri, beaucoup mûri ces derniers temps. Il y a un certain nombre de signes qui nous permettent d’affirmer cela. Et c’est d’ailleurs à ce sujet qu’il serait bon d’écrire un peu plus encore. »

    Et voilà qu’un an plus tard, Nayla, qui vient de lire cet article, réagit par ce beau commentaire : « Je prends le temps de lire presque un an après...mais je suppose que ce n'est pas trop tard. C’est fort intéressant et j'ai envie de te relancer, Roland, sur cette phrase ; Il y a un certain nombre de signes qui nous permettent d’affirmer cela.  Peux-tu donner quelques exemples de ces signes ? Merci pour tout. Nayla »  

    Merci, Nayla, de me provoquer, dans le bon sens du terme : c’est pour cela que ce blog est né, et j’aimerais bien qu’il y ait chaque jour un peu plus de dialogue en ligne, mais cela viendra sans doute peu à peu avec le temps.

    Tu as remarqué sans doute ce mois-ci que je me suis servi de la sagesse de Confucius, vieille comme le monde, ou au moins le monde qui a commencé à s’éveiller, pour affirmer qu’en fait cela fait longtemps que bout le cœur de l’humanité. Mais peut-être qu’auparavant chaque peuple bouillait tout seul dans son coin. Tandis que désormais c’est tous ensemble que nous avons commencé à bouillir. On ne peut plus maintenant dire n’importe quelle bêtise avec quelques amis, commettre n’importe quelle injustice sans que le monde entier le sache demain et se moque de nous.

    Des signes de ce qui bout, de positif et de constructif, dans l’humanité, tu as pu en voir déjà un certain nombre dans mes articles de toute l’année ; ou bien tu peux aller les chercher maintenant si tu n’avais pas eu l’occasion de les lire auparavant : ils sont toujours là et je ne peux pas tout répéter aujourd’hui en un seul article.

    Mais si le négatif se propage aussi à toute vitesse, le positif vient quand même de plus en plus souvent à la lumière et cela est déjà un signe tellement encourageant. Quelques étudiants se battent sur facebook contre la corruption et voilà qu’ils font tache d’huile et ébranlent le gouvernement de leur pays.

    Des signes de ce qui bout dans le monde, on en voit maintenant chaque jour, si on sait écouter, regarder, s’informer et même lire entre les lignes. J’écrivais le 3 novembre dernier, dans la rubrique « Provocations » un article intitulé « Les guerres vont bientôt finir ». C’était un rêve peut-être, une vraie provocation sans doute, mais on est bien obligé de constater que, dans les pays occidentaux et dans beaucoup d’autres pays, pratiquement plus aucun jeune ne veut partir à la guerre. Mon grand-père est parti à la guerre, il a été blessé et il a demandé à repartir tout de suite au front, à peine guéri. Quel jeune Français en ferait autant aujourd’hui ? C’est trop inhumain de tuer et de se faire tuer…

    Le « pouvoir » ne peut plus désormais obliger les peuples à faire n’importe quelle action contre nature, pour assouvir les intérêts de ses gouvernants. Les peuples commencent à se révolter dans tous les coins du globe. Et c’est aussi pour cela que la politique est en ce moment, un peu partout, en pleine confusion. On ne trouve presque plus de politiciens à la hauteur. Signe négatif ? Sans doute par certains côtés, mais si on y regarde de plus près, cela veut dire que les peuples sont tellement exigeants maintenant qu’on ne peut plus leur faire avaler n’importe quel mensonge comme autrefois (au moins en partie, car il y encore bien des mensonges qui tiennent la route).

    On accuse les pays européens d’être de plus en plus individualistes, et il y a du vrai, si on les compare à la vie sociale foisonnante de beaucoup de pays des autres continents. Et pourtant je suis étonné, quand je retourne en France, quelques jours par an, de voir combien est en train de fleurir la vie associative, culturelle, sportive, de solidarité, comme jamais peut-être autrefois.

    Il y a une soif d’authenticité et de vraie liberté chez les jeunes qui fait respirer et penser que les générations à venir seront plus simples que les nôtres. Il y a sans doute une crise de la religion, une crise de la famille et de beaucoup d’institutions qui ont cimenté la société pendant des siècles. Mais est-ce une crise seulement destructrice ou une étape de purification qui nettoie la religion, la famille et toutes ces institutions de toute l’hypocrisie qu’elles contenaient souvent et qui leur prépare un avenir plus vrai, plus transparent qui va faire progresser l’humanité pour de bon ?

    Je sais qu’un article de blog est toujours trop bref pour être complet. Un blog est comme une caricature. Mais, si tu es d’accord, Nayla, on ne va pas s’arrêter là, et on pourra continuer cette conversation dans les prochains articles. Tu voulais peut-être parler d’autres sujets brûlants : merci de le dire…

     

     

     


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  • Aujourd’hui, j’ai envie de revenir encore sur l’amitié dont nous parlions il y a deux jours (dans l’article « Pas plus de 150 amis » dans la rubrique « Désorientés »), mais aujourd’hui j’ai choisi pour le faire la rubrique « reflets du paradis ».

    Car l’amitié est un véritable reflet du paradis, quelle que soit notre foi ou notre conception du paradis. L’amitié nous fait sortir de nous-mêmes et ouvre ce « nous-mêmes » sur des horizons infinis.

    J’étais fâché l’autre jour en pensant à ces soi-disant hommes de science qui voudraient comptabiliser la quantité d’amis possible selon les limites du cerveau humain. Ils ne savent pas que l’amitié dépasse de loin le cerveau de chacun.

    L’amitié n’est pas comme un chantier qu’on lance, qu’on suit, qu’on contrôle, qu’on organise avec attention, mais qui s’arrête si on ne fait plus rien. Alors, bien sûr, un homme ne peut pas suivre plus que quelques chantiers à la fois, sous peine de n’en suivre aucun sérieusement et de n’arriver qu’à des catastrophes.

    Non, l’amitié est comme la vie de la nature. Elle est comme une semence que l’on jette en terre, qui va disparaître pour une période sous le sol, puis réapparaître bientôt, complètement transformée, par la terre, la pluie, le soleil, les soins qu’on lui aura fait arriver, mais le résultat sera bien plus grand que tous nos efforts. Le résultat sera le fruit d’un miracle qui nous dépasse.

    Car pour que naisse l’amitié il faut notre concours et celui de l’autre. L’amitié n’est jamais automatique. Je peux aimer quelqu’un sans qu’il réponde et je peux moi-même passer à côté de gens qui m’aiment sans peut-être vraiment m’en rendre compte et rien ne va se passer.

    Pour qu’il y ait amitié, il faut que je me sois ouvert à l’autre en toute transparence et que l’autre le sente et s’ouvre à son tour, ou que ce soit l’autre qui ait commencé et moi qui réponde et cela revient au même. Mais lorsque l’amitié est lancée, elle va me dépasser, me surprendre continuellement, à la fois par ce qu’elle crée en moi de nouvelles énergies positives, et par tout ce qu’elle fait naître dans l’autre qui va m’émerveiller.

    L’amitié est une découverte, un voyage sans fin qui change sans cesse de paysage et de couleurs et qui reste en même temps la même. On est sûr de se retrouver à l’aise avec un ami sincère, et en même temps on sait que cette joie de se retrouver sera toujours nouvelle.

    Alors bien sûr, il faut tenir compte des limites du temps et de l’espace, plus que de ceux du cerveau humain. Car il y a des amis qui ne se trouvent plus dans le même pays que nous ou d’autres qui se trouvent dans des situations où ils n’ont plus le temps de passer nous voir, de nous parler ou de nous écrire. Mais cela ne change rien à l’amitié. Si l’amitié a été vraie un seul moment au départ, elle restera vraie pour toujours, à moins que nous la gâchions stupidement par des malentendus et de la mauvaise volonté.

    Je viens de revoir cette semaine un couple d’amis syriens que je n’avais pas vus depuis 6 ans. Il y a six ans ils avaient organisé une fête pour moi avec d’autres amis pour me dire adieu, car j’allais quitter la région. Je n’oublierai jamais cette fête émouvante dont j’ai même gardé une vidéo. Et voilà que ces amis sont de passage au Liban pour quelques jours car ils sont en train de fuir l’enfer de la Syrie et de partir s’établir au Canada. Rencontre rapide et pleine d’émotion. On ne se reverra peut-être plus sur cette terre. Quand nous nous embrassons en nous quittant, dans une longue étreinte, plus que si nous étions des frères et sœurs, nous vivons un instant de paradis.

     

    Et je ne devrais pas compter ces amis, parce que mon cerveau n’est pas capable de le supporter ? 


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  • Je viens de lire, il y a quelques jours, la réflexion d’un ami italien, journaliste, écrite rapidement sur facebook, où il communiquait sa surprise à la publication par un journal italien d’une recherche soi-disant scientifique sur l’amitié. Cette recherche réalisée par la Royal Society Open Science affirme qu’on ne peut pas avoir plus de 150 amis, parce que notre cerveau est organisé pour gérer au maximum 150 relations.

    Pauvre science et pauvres amis ! Mais quelle expérience ces gens-là ont-ils de l’amitié ? On dirait qu’ils comptent les amis comme des pommes de terre. Je ne vais pas défendre ici facebook où certaines personnes collectionnent parfois 2000 ou 3000 amis, ce ne serait pas sérieux. Il est d’ailleurs impossible de savoir de l’extérieur si les amis qui s’affichent sur facebook sont des amis véritables, des connaissances superficielles ou de simples fans (lorsqu’on est par exemple un artiste ou un homme public).

    Non, venons-en au vrai sens de l’amitié. Je crois qu’un des critères de l’amitié est la réciprocité dans la confiance. Lorsqu’on entre dans le cœur de l’autre et que l’autre entre dans le nôtre, il se passe un phénomène extraordinaire : toute notre personnalité s’élargit. Nous ne sommes plus la même personne qu’avant, notre horizon intérieur et extérieur a pris soudain une toute autre dimension. Nous nous sentons transformés, heureux, comme si nous avions enfin trouvé le trésor pour lequel nous étions faits.

    Car nous ne sommes pas faits pour rester seuls au monde, à regarder les personnes, les évènements et les choses, assis dans notre fauteuil de spectateur, ce serait une vie bien triste ! Non, nous sommes faits pour partager notre humanité avec nos frères et nos sœurs, pour pleurer et nous réjouir ensemble sur notre sort, pour nous mêler ensemble à la bataille de la justice, de la paix et de l’harmonie entre les hommes. Car l’amitié est bien sûr apprendre à se regarder en découvrant réciproquement la beauté et la grandeur de l’autre, mais elle est aussi en même temps regarder ensemble le monde et se jeter, la main dans la main, dans cette bataille terrible qui veut encore croire que l’humanité a de beaux jours devant elle, malgré tous ses conflits et ses épreuves.

    Mais ce que nos amis « scientifiques » n’ont pas l’air d’avoir compris, c’est qu’un ami représente en fait pour moi toute l’humanité. Chaque fois que mon esprit et mon cœur s’ouvrent à une nouvelle personnalité qui entre en moi et me change de l’intérieur, ce n’est pas seulement un ami que j’ai gagné, c’est toute l’humanité qui se découvre un peu plus à moi, dans une dimension nouvelle à laquelle je n’avais pas encore goûté. Car ce nouvel ami est lui aussi le fruit de centaines et de milliers d’amitiés ou au moins de rencontres vécues au cours de sa vie. Les amis ne sont pas des objets que je mets dans des tiroirs cloisonnés qui n’auraient pas de lien entre eux. « Les amis de mes amis sont mes amis », dit le proverbe. Lorsque je rencontre un nouvel ami, il va découvrir en moi sans le savoir tous ceux qui ont enrichi ma vie jusqu’à ce jour. Il va trouver en moi ma famille, mes connaissances, mon peuple même.

    Lorsque je suis venu au Liban, puis peu à peu, dans presque tous les autres pays du Moyen Orient, lorsque Robert, Georgette, Sleiman, Rima ou Ghassan, Wael ou Rula, Mourad ou Sherine sont devenus mes amis, ce sont tous les peuples du Liban, de Syrie, de Jordanie, d’Egypte ou d’ailleurs qui sont devenus en même temps mes amis. Et ce ne sont pas là des mots en l’air : ces amis peuvent en témoigner.

    Alors, m’amuser maintenant à compter combien j’ai de vrais amis, ce serait ridicule et je ne veux pas le savoir, car cela voudrait dire établir une frontière entre ceux qui seraient de vrais amis et les autres, ce serait mettre des limites à ma recherche passionnée de l’humanité tout entière qui s’arrêtera seulement le jour où mon cœur aura cessé de battre.

     

     

     


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