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Pour cette deuxième semaine de retour dans nos archives, j’ai pensé plonger dans la rubrique « Au bout de soi-même ». C’est tellement important de ne pas vivre à moitié et de bien profiter de cette seule vie que nous avons en allant « au bout ou au fond de nous-mêmes. »
Je vous propose de reprendre la lecture de trois textes :
- « Saut dans l’inconnu » du 13/11/2015 : ce n’est jamais facile de se comprendre soi-même, mais c’est tellement nécessaire si l’on veut aussi comprendre les autres.
- « Le bien au fond de soi-même » du 29/01/2016 : même dans les moments les plus terribles de notre vie, avoir confiance qu’il y a toujours quelque part le bien au fond de nous…
- « Pourquoi cette peur de ne pas être soi-même ? » : comme si les autres pouvaient m’empêcher d’être moi !
Mais vous pouvez aussi essayer d’autres titres dans les archives de la même rubrique, soit en cherchant par date, soit en descendant dans la rubrique elle-même, soit en mettant un mot-clé dans « Recherche ». Vous trouverez par exemple : « Au bout de moi-même », « Sortir à la lumière », « Construire sa personnalité », « Accueillir l’autre », « La mère qui est en moi », « J’aime, donc je suis »…
Bon voyage, bonne lecture et faites-moi part de vos réactions ou dites-moi si vous aimeriez que je traite d’autres sujets…
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Pour cette période de transition de notre blog, voilà une première sélection. Ce sont les articles de la rubrique « Accueil » avec lesquels le blog s’est jeté à l’eau en février 2015. C’est intéressant de voir dans quel esprit tout a commencé timidement. Mais jamais je n’aurais imaginé au départ comment tout allait se développer naturellement, combien de beaux contacts allaient se créer avec de nombreux amis, anciens et nouveaux, et comment le fait d’écrire pour comprendre les autres et pour se comprendre soi-même peut être un exercice tellement bénéfique, pour une foule de raisons.
Je vous invite donc à retrouver cette semaine dans cette rubrique « Accueil » :
- « L’Orient La Nuit » (avec l’explication du nom du blog)
- « A nos compagnons de voyage » (tous ceux qui se sont jetés avec moi dans cette aventure)
- « Pourquoi écrire ? » (Ce n’est pas facile d’écrire, c’est chaque fois comme une nouvelle création, mais les mots sont un moyen tellement beau de communiquer en connaissant et en se faisant connaître dans une belle réciprocité d’écoute et d’accueil !)
Bonne lecture… et dites-moi ce qui vous passe par l’esprit et le cœur en relisant ces quelques lignes.
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[Cet article fait suite aux deux articles, publiés le 5 mars et le 16 avril derniers dans cette rubrique, sur le « Paradis d’Igino Giordani », un homme extraordinaire encore peu connu dans la culture de langue française, que nous appellerons désormais « Foco », comme le nommait familièrement Chiara Lubich]
« Le chrétien ne peut pas imaginer une seconde se retirer de l’arène politique, même pour des raisons religieuses, en vue de sauvegarder sa soi-disant vertu.
« Ce serait une erreur – affirmait Jean XXIII dans l’encyclique Mater et Magistra – de penser que nos enfants, surtout les laïcs, doivent considérer prudent d’atténuer leur engagement chrétien dans le monde : ils doivent au contraire le renouveler et l’accentuer.
Dans sa prière sublime pour l’unité de son Eglise, le Seigneur ne prie pas le Père pour qu’il retire les siens du monde, mais pour qu’il les préserve du mal […]. »
Jean XXIII insistait : « L’Eglise aujourd’hui se trouve devant la tâche immense de donner un accent humain et chrétien à la civilisation moderne. »
C’est le signe que la civilisation risque de devenir inhumaine et païenne, alors que la politique est le premier facteur de civilisation.
L’Evangile distingue la sphère politique de la sphère religieuse : « Donnez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui appartient à Dieu. »
Distinction et non séparation. Le corps est distinct de l’âme, non pas séparé. Or le corps, tout autant que l’âme, a besoin de rédemption, César tout autant que le pape. Tout ce qui est humain doit être libéré du mal et orienté au bien. La politique est l’art du bien commun : un bien double parce qu’il concerne l’individu et la collectivité, tous et chacun.»
[Extrait du livre de Jean-Marie Wallet et Tommaso Sorgi « Igino Giordani chrétien, politique, écrivain » Editions Nouvelle Cité p.296-297 ; traduit de l’italien par Jean-Marie Wallet]
Je crois qu’il n’y a pas grand-chose à commenter cette fois-ci : le message est tellement clair !
D’abord, que je sois chrétien, croyant d’une autre religion ou homme tout simplement, toute l’humanité me concerne, m’intéresse, me passionne. Me couper de la bataille de mes frères humains sous n’importe quel prétexte c’est finalement me mutiler moi-même, être un homme à moitié, car je ne serai jamais pleinement homme que si je reste ouvert à toute l’humanité.
Ensuite le but de la vie ne sera jamais de m’isoler avec quelques-uns qui me comprennent pour me sentir à l’aise : ce ne serait qu’une illusion qui ne peut pas durer éternellement. Vouloir m’enfermer avec un cercle d’amis ou d’élites qui se sentent supérieurs aux autres ne peut mener qu’à de grandes déceptions. Si je pense avoir hérité de qualités et de talents particuliers (pourquoi pas ? chaque homme en a au fond de lui-même), ce n’est pas pour me retirer du monde et cultiver ces qualités ou ces talents tout seul dans mon coin, mais pour en faire profiter mes frères et mes sœurs en humanité.
Enfin tout ce qui coupe, tout ce qui divise est finalement diabolique (au sens étymologique du terme). La vie n’avance jamais par des coupures (ce serait le début de la mort) : elle avance par la distinction de réalités différentes qui apprennent à se compléter et à s’harmoniser dans la réciprocité. C’est le secret du bonheur personnel et de la paix civile.
Et pour conclure en deux mots rapides, pour aujourd’hui (mais nous reviendrons souvent sur ce sujet), nous savons bien que la vie est difficile, que l’organisation de la société est pleine de pièges et de problèmes parfois inextricables, mais ce n’est pas en les fuyant que nous serons plus heureux. Si nous voulons au moins être en paix avec notre conscience, nous n’avons pas d’autre choix que de nous lancer dans la bataille de l’humanité, à tous les niveaux, chacun là où il peut donner et se donner. Il y aura sûrement des échecs, des accidents de parcours, mais la joie partagée avec beaucoup d’avoir fait au moins un peu progresser l’humanité sera bien plus grande que toutes les désillusions. Notre vie en tous cas aura eu un sens, un but, une raison d’être et cela est le plus beau cadeau que nous puissions nous faire entre nous et à nous-mêmes.
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« … Et le pire désastre est à venir : les prodigieuses capacités de la science annoncent la prolongation de la vie humaine et la robotisation généralisée, programmant là à la fois une arriération des rapports humains et un état de barbarie inédit. Voilà le suprême défi pour l'humanité. » C’est la phrase finale de l’interview d’Edgar Morin que j’avais publiée au début du mois dans notre rubrique : « Des mots pour de bon. »
Apparemment cette phrase a un peu choqué une de nos lectrices qui réagit en disant : « J'ai beaucoup aimé cet article que je n'ai eu le temps de lire que maintenant …. Mais sa toute dernière phrase est ce qui m'effraie le plus et à ce quoi je pense souvent : le futur de nos enfants et petits-enfants. Ce défi de l'humanité ! »
A vrai dire je n’aime pas beaucoup, moi non plus, cette dernière phrase. Mais lorsqu’on cite quelqu’un, on doit bien citer toute sa pensée, au moins par respect et par objectivité. Ce qui me plaît chez Edgar Morin, c’est qu’il nous pousse à réfléchir, à ne pas rester superficiels ou les bras croisés devant les défis de notre monde actuel.
Mais de là à nous laisser envahir par la peur du lendemain, je crois que ce serait malsain. Entendons-nous : la peur a aussi des aspects positifs, elle nous pousse parfois à être plus prudents, à ne pas faire n’importe quoi, à mieux nous organiser. Mais est-il nécessaire d’avoir peur pour savoir s’organiser ou créer du positif pour notre société ?
Toute l’histoire de l’humanité est faite de peur du lendemain. Au Moyen Age nos ancêtres ont cru un moment que la peste allait faire mourir tout le monde et qu’il n’y aurait bientôt plus d’habitants vivants sur cette terre. Il n’y a pas si longtemps beaucoup d’occidentaux étaient persuadés qu’une guerre atomique allait éclater entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis et alors, pauvres de nous ! Et pourtant l’humanité est toujours là, elle a ses problèmes bien sûr, ses gros problèmes, mais en même temps elle est pleine de ressources et n’arrête pas de se lancer dans des projets toujours plus grandioses, comme les prochains Jeux Olympiques du mois d’août au Brésil…
Je crois donc que la sagesse nous demande une chose : utiliser cette peur du lendemain, peur de catastrophes, peur de la surpopulation, peur de maladies incontrôlables ou peur de nouvelles guerres, pour mieux se préparer, pour harmoniser toujours plus les relations entre les peuples et avec la nature qui nous entoure : tout cela ne peut être que positif. Mais de là à gâcher notre vie d’aujourd’hui parce que dans 20 ans, dans 50 ans, dans 100 ans l’humanité sera bloquée, ce serait là une forme de maladie-panique qui ne peut nous faire que du mal. Cela nous empêcherait de goûter à tout ce qu’il y a de beau encore et pour longtemps sur cette terre et surtout dans le cœur des hommes. Car l’homme est un petit miracle ou un grand miracle dont on ne saisit malheureusement que bien peu encore toute la valeur, occupés que nous sommes à nous plaindre de nos petits ou grands malheurs. Ne voyons-nous pas quelle chance nous avons de vivre cette aventure sur terre ? Est-ce que vraiment nous préférerions n’avoir jamais existé ?
Je ne peux pas me mettre à la place des autres. Chacun est libre de penser ou de sentir ce qu’il veut, mais moi cela fait longtemps que j’ai décidé de faire de ma vie une réalité positive et optimiste, certainement pas pour juger ceux qui se plaignent comme je le faisais peut-être moi-même autrefois, mais pour me battre afin que cette lumière qui brille au fond de chaque homme ne reste pas cachée comme elle est le plus souvent derrière les rideaux de nos problèmes, de nos peurs ou de nos angoisses.
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Il y a quelques jours j’avais publié une phrase de mon blog sur Facebook qui disait : « La vie est belle parce qu’elle change et se renouvelle à chaque instant. » Parmi les réactions et les commentaires suscités par cette affirmation, je voudrais remercier ici particulièrement Simone, qui me dit avec une grande sincérité : « Oui elle est belle la vie, si elle change pour le mieux et non pour le pire. »
La réflexion de Simone est bien compréhensible et logique, quand on pense à toutes les épreuves de la vie, à toutes les nouvelles négatives qui s’abattent chaque jour sur nous, notre famille ou notre pays. Et pourtant il y a là quelque chose qui me gêne et que je voudrais essayer d’exprimer le mieux possible.
Je crois qu’il faudrait d’abord se mettre d’accord sur le sens des mots. Pour moi, la vie est le plus beau trésor que nous puissions recevoir, le plus beau cadeau qu’on nous a fait lorsque nous sommes venus au monde : quand on pense parfois qu’on pourrait bien ne jamais avoir existé, cela donne le vertige !
Cette vie que j’ai reçue de la nature à travers mes parents et qui continue à chaque instant à pénétrer en moi, à me donner l’énergie d’exister, la force de penser et d’aimer, le courage de me battre pour faire progresser notre monde toujours en recherche et combien de réalités encore dont la liste ne finirait jamais, cette vie est sans doute le bien le plus grand que l’on puisse imaginer…
Et pourtant nous passons une grande partie de notre temps à nous plaindre de la vie. Ingratitude ? Ou bien ce cadeau reçu est peut-être plein de défauts de fabrication qui gâchent tout en chemin ?
Je crois qu’il nous convient de distinguer entre la vie elle-même, sa force bienfaisante, et le cadre dans lequel elle évolue. Car je suis de plus en plus persuadé que ce sont les épreuves rencontrées qui peuvent nous attrister, le mal présent au cœur de l’homme qui détourne la vie de son but, par intérêt, par égoïsme, par ambition et tout ce qu’il y a en chacun de nous de malsain. Mais ce n’est pas cela la vie, ce serait plutôt là les ennemis de la vie.
Lorsqu’une mère de famille épuisée et malade, écrasée par les problèmes de son mari et de ses enfants, trouve quand même le matin la force de se lever avant tout le monde et de commencer à préparer avec le sourire ce qui est nécessaire à chacun pour sa journée, n’est-ce pas la vie en elle qui lui donne ce courage, au-delà de tout ?
On me dira avec raison que la vie est tout de même difficile, elle demande un effort et un dépassement de soi de chaque instant qui ne fait pas forcément toujours plaisir. C’est que la vie est un mystère, elle est une sorte de courant ou de vague qui nous emporte et sur laquelle on peut aller loin, très loin, mais qui nous met souvent dans des situations pénibles ou même angoissantes.
Il faudrait revenir ici à la loi de la nature. La vie des quatre saisons en est peut-être l’exemple le plus parlant. Cette vie qui grandit à partir d’une toute petite graine pleine d’une énergie immense, qui se développe pour donner des fleurs et des fruits, va bientôt aussi se fatiguer, tomber en morceaux, disparaître un moment comme si elle était morte, pour reparaître bientôt encore plus forte et plus dynamique…
Oui il y a dans la vie de la nature et donc dans cette vie qui est en nous, un mystère de don et de mort à soi-même qui pourrait sembler parfois le contraire même de la vie, car ce serait tellement plus commode une vie que l’on possède pour toujours et qui ne disparaît plus jamais, une vie qui ne change pas et qui ne nous ferait plus peur. Mais ce serait cela la mort, car ce serait la vie d’une pierre figée qui n’a aucun avenir devant elle sinon celui de se désagréger peu à peu au cours des ans. Ce serait d’un ennui mortel, sans plus aucune surprise, ni bataille à mener et donc sans conquête, sans joie de la découverte, sans le bonheur de donner et de recevoir, d’avoir toujours besoin de l’autre. Car la vie avance justement parce qu’elle est à la fois en nous et au-devant de nous. En nous qui nous pousse et devant nous qui nous attire. Car à la fois nous avons tout ce qu’il nous faut pour avancer et il nous manque tout ce qui peut faire de nous ce que nous ne sommes pas encore. C’est cette dynamique éternellement renouvelée qui fait la beauté et la difficulté de la vie. Car la vie n’est pas belle parce qu’elle est facile. Elle est belle parce qu’elle ne s’arrête jamais…
Nous reviendrons bientôt sur ce sujet tellement important !
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