-
Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » (Mc 12,27)
Ne sentez-vous pas combien cette phrase est extraordinaire dans sa puissance ? Il y va du sens-même de toute notre existence. Combien de gens se moquent de nous, croyants, lorsque nous parlons d’une vie après la mort. Quelles sont nos preuves que la vie continue dans un « au-delà » ? Est-ce que quelqu’un a pu revenir un jour du séjour des morts et nous en parler ? Il n’y a en effet aucune preuve scientifique ou concrète d’une manière ou d’une autre pour nous assurer que tout ne s’arrête pas là au cimetière.
Je crois que, pour comprendre une telle phrase, il faut plonger dans le mystère de l’âme et de l’amour. La vie existe, cela se voit déjà objectivement dans la nature. Mais il y a une dimension de la vie, qui est celle de l’âme, qui échappe à l’observation scientifique, et qui est pourtant bien là, qu’on ne peut pas réduire au simple travail de cellules du cerveau. Le sens lui-même de notre liberté qui nous rend fous de joie, lorsque nous arrivons à l’exercer, ne peut pas se réduire à quelques produits chimiques à l’intérieur de notre corps. Mais bien sûr, on ne peut pas le prouver. On ne peut pas prouver un mystère, on ne peut que s’y jeter un jour ou l’autre en pleine liberté et accepter de s’y laisser entraîner. Et alors tout change. Parce qu’on sent l’amour de Quelqu’un qui est là, qui nous conduit, tout en nous laissant nous conduire en même temps nous-mêmes, et qui nous regarde, pour qui nous nous sentons importants.
Et la plus grande preuve de son amour, c’est cet amour qu’il a mis entre nous et dont nous sommes responsables. Cet amour qui ouvre notre cœur sur toute l’humanité, cet amour qui nous fait dire devant la mort d’un être cher : c’est impossible que tout s’arrête soudain ici pour toujours. Car cet ami, ce parent, est en moi pour l’éternité et je n’ai qu’à le laisser vivre encore en moi quoi qu’il arrive, même si je ne le vois plus avec mes yeux de chair, de même que moi aussi je suis en lui et je ne peux que continuer à me trouver avec lui là où il est maintenant.
Ou bien Dieu n’existe pas, ou bien il est effectivement le « Dieu des vivants » et non pas « des morts » et cette vie en lui continue mystérieusement quelque part. Cela donne le vertige, mais cela donne aussi un sens encore plus fort à la vie que nous voyons et touchons ici-bas, car il ne peut y avoir de véritable séparation entre la vie et la vie, entre ici-bas et l’au-delà…
1 commentaire -
Le problème, c’est que bientôt ces notions de droite et de gauche ne voudront plus rien dire. Vue du Moyen Orient où je vis, la politique de ventes des armes, par exemple, a été la même avec Mr Sarkozy et avec Mr Hollande. Mais ce qui fait rire, ou pleurer, c’est qu’on ne voit finalement plus beaucoup de différences entre les droites ou les gauches extrêmes. Où doit-on classer les dictatures ? Où mettez-vous Mr Poutine ou Mr Erdogan ? Hitler lui-même était-il de droite ou de gauche, puisqu’il représentait le « national-socialisme » ?
En caricaturant un peu, ou beaucoup, on pourrait dire que la droite a misé beaucoup plus sur la liberté (et la peur de la perdre), mais à la fin elle s’est embourbée dans une défense de la liberté des plus forts ou des plus riches contre les autres. La gauche a misé beaucoup sur l’égalité ou la justice, mais elle s’est perdue en route par ses abus ou ses excès ou ses compromis avec la droite, en particulier au niveau de l’économie. Car cela devient un défi impossible de mener une politique économique de gauche dans un monde occidental dominé par un capitalisme sauvage. Tout cela est bien sûr une caricature.
Ce qui n’est pas une caricature, c’est que tous ou presque ont oublié en chemin la fraternité, la seule qui pouvait équilibrer justement liberté et égalité et les empêcher de produire chacune de son côté des monstres qui privilégient quelques-uns en écrasant les autres.
Et ce qui tue encore plus la politique, de droite comme de gauche, c’est que les partis sont devenus un but au lieu d’être simplement un moyen. D’où la corruption et l’absence d’un souffle politique capable d’ouvrir de nouveaux horizons qui fassent espérer en des lendemains meilleurs pour l’avenir de l’humanité.
Et pourtant, si l’on regarde autour de soi, on voit la multiplication d’associations bénévoles de toutes sortes qui œuvrent pour adoucir la souffrance des plus démunis et marginalisés. Un mouvement de solidarité au niveau mondial qui attire de plus en plus de jeunes, malgré tous les effets négatifs de la société de consommation.
Alors, la politique n’est sans doute pas morte. Car la politique est d’abord présente en chacun de nous. Si je veux, je peux avoir toute la journée un impact politique sur la société par mes actions, mes déclarations, mes amitiés, mon service à l’humanité. Mais nous avons sans doute besoin de trouver de nouveaux Gandhi ou Mandela qui réconcilient la politique traditionnelle (nécessaire) des organisations politiques comme les partis, avec les lieux où bat le cœur du peuple, qui n’est pas si aveugle ou égoïste qu’on le croit. Et il n’y a qu’à voir tous ces courants positifs qui se déversent dans les réseaux sociaux pour reprendre espoir en un sursaut de vérité et de justice qui nous fasse à nouveau respirer.
302849
4 commentaires -
« A César, rendez ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mc 12, 17)
Comme il est extraordinaire ce Dieu qui pourrait nous écraser par sa puissance et qui vient au contraire nous libérer par son amour ! Combien nous devrions apprendre encore de ce respect d’un Dieu pour la personnalité de chaque homme dans sa liberté !
Jésus n’est pas venu dire aux Romains ce qu’ils doivent faire, ni même aux païens ou aux pécheurs. Les seuls auxquels il fait des remontrances ce sont les pharisiens, parce qu’ils prétendent parler au nom de Dieu, mais ils ont accaparé Dieu pour eux-mêmes et ils deviennent un obstacle pour les hommes au lieu d’être un témoignage.
Combien souvent agissons-nous et pensons-nous comme les pharisiens qui se servent de Dieu et de la religion pour dominer les autres au lieu de les aimer et de les servir. Combien souvent nous voulons écraser les autres de nos opinions, parce que nous sommes sûrs d’avoir raison et d’être les meilleurs…
Jésus n’est pas venu sur terre pour dominer les hommes de son savoir et de sa grandeur, mais pour leur ouvrir délicatement le chemin du ciel. Combien les hommes de religion ont fait le contraire au cours des siècles de l’histoire, à commencer malheureusement par les hommes d’Eglise. Et ce n’est pas étonnant que le monde se soit peu à peu en grande partie détourné de cette Eglise triomphaliste et pleine d’orgueil.
La mauvaise laïcité à la française, avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat, est née comme une réaction aux abus des hommes d’Eglise qui ont voulu tout commander au lieu de servir dans l’humilité. Si nos responsables d’Eglise avaient été vraiment chrétiens, dans le sens de véritables disciples du Christ, ils auraient respecté l’autonomie des réalités humaines comme Jésus l’a fait. Ils auraient eux-mêmes pu proposer la laïcité qui n’aurait pas été une guerre entre deux ennemis, mais une belle collaboration (et non pas séparation) entre l’Eglise et l’Etat qui se seraient entraidés dans un plein respect mutuel, unis et distincts, pour le service de la société. Il n’est jamais trop tard pour réparer nos erreurs passées, à condition au moins de commencer à nous en rendre compte !
5 commentaires -
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! » (Mc 12,10-11)
Quelle phrase mystérieuse de l’Evangile de Marc ! Et pourtant elle est toute simple. Je ne vais pas ici, en quelques lignes, parler des conséquences de cette phrase sur la vie de la société humaine : on pourrait écrire là-dessus des dizaines et des dizaines de livres… Je me contenterai pour cette fois-ci de dire combien ces quelques mots peuvent avoir un impact énorme sur la vie personnelle de chacun de nous.
D’abord, Jésus nous invite ici à changer complètement notre regard sur chaque homme. Comprendre que derrière le visage d’un pauvre, d’une personne faible, handicapée, limitée, fragile, peut-être apparemment antipathique, il y a une présence de Dieu cachée, un message personnel à découvrir qui peut même être pour nous le début d’une vie nouvelle, si nous sommes capables de lire ce message jusqu’au bout. Aucune personne ne se trouve sur notre chemin pour rien et surtout aucune personne ne doit être rejetée, écartée, méprisée par nous, car chaque homme a été créé en don pour tous les autres, quelles que soient les apparences.
Et puis on peut transposer tout cela sur le plan des évènements qui nous touchent chaque jour. Derrière chaque évènement joyeux ou douloureux de notre vie quotidienne, il y a un cadeau de Dieu. Et c’est là qu’on entre dans le mystère de la douleur ou de la souffrance sous toutes leurs formes, visages de Jésus Crucifié et Abandonné sur la croix qu’on aimerait bien enlever de notre vie et qui cachent bien souvent un trésor. C’est pour cela que Dieu s’est fait homme, que Jésus est venu habiter parmi nous, pour que nous commencions à vivre sur la terre la vie du ciel qui est tellement à contrecourant avec la plus grande partie de nos habitudes !
votre commentaire -
(Le fameux écrivain indien mort en 1941, plein de sagesse orientale)
“Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors.”
“Il est aisé d'écraser, au nom de la liberté extérieure, la liberté intérieure de l'homme. ”
“La voix du gourou ne mène qu'à la porte du gourou.”
“Celui qui chante va de la joie à la mélodie, celui qui entend, de la mélodie à la joie.”
“Un grain de poussière ne souille pas une fleur.”
“L'illusion seule est aisée. La vérité est toujours difficile !”
“Accepter ne veut pas dire reconnaître.”
“Mais c'est l'effort de toute une vie de faire connaître et honorer son vrai moi.”
“Il en est des conseils comme des médicaments ; les plus amers sont les meilleurs.”
“L'illusion est la première apparence de la vérité.”
“Je ne veux pas prier d'être protégé des dangers, mais de pouvoir les affronter.”
“J’ai reçu mon invitation au festival du monde, et j’ai joué tant que j’ai pu.”
“La rivière n’atteindrait jamais la mer si les berges ne la contraignaient.”
“La foi est un oiseau qui sent la lumière et qui chante quand le jour n’est pas encore levé.”
“Le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne.”
“La nuit, en secret, épanouit les fleurs et laisse le grand jour récolter les compliments.”
“En cueillant ses pétales, vous ne saisissez pas la beauté de la fleur.”
“Je ne l’aime pas parce qu’il est gentil mais parce que c’est mon enfant.”
votre commentaire