• « Mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. » (Mc 13, 13)

    Ce qui est étonnant avec Jésus, c’est qu’il a toujours une solution devant lui, à n’importe quel problème. Avec lui on ne peut jamais dire que tout est fini, qu’il n’y a plus d’espoir. Il s’agit seulement de « persévérer », c’est le mot-clé de notre phrase d’aujourd’hui. L’Evangile ne nous demande pas de faire des miracles. Laissons-les faire à Dieu. Il nous demande seulement de ne jamais baisser les bras, de toujours continuer à avancer, ou bien de recommencer si jamais nous étions tombés en chemin. Mais, avec lui, on ne peut jamais dire que la route est complètement bouchée. On ne peut jamais prétendre d’avoir tout essayé et qu’il ne nous reste plus qu’à nous livrer au désespoir.

    On oublie souvent que ce Dieu a encore plus intérêt que nous à trouver les solutions, car son échec serait une manière de dire que son amour est limité, qu’au fond il n’est pas vraiment Dieu. Ce serait impossible. Et l’on pense aussi trop souvent que Dieu est conditionné par nos faiblesses, nos manquements, nos peurs ou nos angoisses. Ou bien l’on pense que nous avons fait tellement de bêtises que Dieu ne peut plus nous faire sortir de l’abîme profond dans lequel nous sommes tombés. On prend Dieu pour un juge, alors qu’il nous a bien dit qu’il est venu pour nous sauver et non pas pour nous condamner.

    En un instant de bonne volonté, en un pas sincère d’humble réconciliation avec lui ou avec nos frères, Dieu nous fait effacer tous les obstacles qu’il y avait sur notre chemin. Et même quand nous sommes loin de lui, il est capable d’aller nous chercher au fin fond du diable, comme l’on dit. Comme il a été capable de faire de Paul, le persécuteur des chrétiens, son plus grand apôtre, ou de Matthieu le publicain, la voix de son Evangile.

     

    Alors pourquoi chercher toujours des excuses quand la lumière est là, juste devant notre porte, juste devant la fenêtre de notre cœur, qu’il suffit d’ouvrir pour qu’elle nous inonde et que notre vie change avec celle de tous ceux qui nous entourent ?


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  • Laisser l’Esprit parler en nous

    « Et lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous tourmentez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais ce qui vous sera donné à cette heure-là, dites-le. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est le Saint Esprit. » (Mc 13, 11)

    Ici encore tout est simple. Jésus continue à nous dire de ne pas nous tourmenter, de ne pas avoir peur, même au milieu des pires épreuves. Et surtout de nous concentrer sur l’amour à annoncer dans l’instant présent. Car à chaque jour et à chaque instant suffit sa peine. L’épreuve de demain arrivera en son temps et Dieu nous donnera la grâce du moment.

     

    Encore faut-il savoir écouter cette voix du Saint Esprit en nous qui va se manifester au moment voulu. Pour Dieu tout semble facile. Et pour nous ? Je crois qu’il s’agit de s’entraîner chaque jour à cet exercice d’activité passive. Tout faire en nous branchant continuellement sur la source. Sinon il y aurait de quoi s’agiter et aller tout droit contre un mur. C’est que nous comptons en général trop sur nos propres forces. Nous sommes comme un appareil électrique que nous oublions constamment de brancher simplement sur le courant. Et, lorsque nous sommes vraiment branchés, nous faisons tout à coup l’expérience que la machine avance toute seule, nous devons seulement rester vigilants pour qu’elle aille dans la bonne direction. Tout le reste, c’est son travail à lui. Et son travail est tellement étonnant, surprenant, plein de lumière qu’on ne reviendrait plus jamais en arrière pour rien au monde ! 


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  • « Mais il faut d’abord que la Bonne nouvelle soit proclamée à toutes les nations. » (Mc 13,10)

    Cette phrase a vraiment quelque chose d’extraordinaire. Si on la prend dans son contexte, cela dépasse véritablement l’entendement. Jésus nous parle des pires catastrophes qui vont arriver. Une véritable apocalypse, une atmosphère de fin du monde. Ses disciples vont être persécutés, livrés aux tribunaux. Mais ils doivent faire comme si de rien n’était. Avant même de se préoccuper de leur propre sort, ils n’ont à avoir qu’un souci en tête : « d’abord » proclamer la « Bonne nouvelle ».

    On oublie souvent que le mot Evangile veut dire justement « bonne nouvelle ». Si nous voulons suivre le Christ, voilà qu’il nous dit tout simplement que nous n’avons qu’une seule chose à faire : annoncer le paradis qui vient et qui est déjà parmi nous sur cette terre. Mais il s’agit de le proclamer sans peur, sans réserve, avec la conviction de quelqu’un qui a vu et qui ne peut plus se taire. Et surtout proclamer cette « bonne nouvelle » à chacun, à tout le monde, à « toutes les nations », sans distinction. Car Dieu ne fait pas de distinction. Il aime tous les hommes, c’est lui qui nous a donné la vie.

    C’est comme s’il nous disait : je sais que votre vie est bien difficile, que le monde est souvent contre vous, mais n’ayez pas peur, pensez simplement à faire ma part parmi les hommes et moi je serai tout de suite à vos côtés pour vous guider, vous protéger. Pensez à moi et moi je pense à vous ! Quelle alliance incroyable ! Nous voilà les associés de Dieu, comme si nous étions sur le même pied d’égalité. Mais comment imaginer un amour plus grand ?

     

     

     


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  • Je suis de plus en plus persuadé que c’est là une des plus belles clés pour le bonheur : s’attendre à tout… sans rien attendre !

    Vous allez me dire que je suis en train de jouer sur les mots ou qu’il y a là une contradiction dans les termes. Mais ce n’est pas vrai.

    Si l’on veut trouver le bonheur dans sa vie, il faut le chercher, il faut l’attendre. Il faut ouvrir chaque matin sa fenêtre, sa porte, son esprit et son cœur pour ne pas le rater quand il va se présenter.

    Car la pire des choses qui puisse m’arriver, c’est que le bonheur passe ici, à portée de main, et que je ne m’en rende même pas compte, que je ne le reconnaisse même pas. Je dois pour cela imaginer que le bonheur viendra sous les formes les plus inattendues. Je dois rêver au bonheur. Le rêve n’est pas une activité inutile ou stérile : c’est au contraire la manière la plus efficace de sortir de la routine quotidienne et de commencer à inventer des lendemains nouveaux.

    Et c’est ainsi que le bonheur va me surprendre, car il va se présenter dans la faiblesse, là où je l’attendais dans la force, ou bien dans le silence quand je l’imaginais dans le vacarme d’une foule en fête, ou bien exactement le contraire. Le bonheur est même capable de se revêtir de malheur à sa première apparition, un malheur qui cache le don d’une vie et l’émotion de partager, au milieu de la souffrance, ce qu’il y a de plus beau et de plus noble au cœur de l’homme. Le bonheur va se montrer sous les traits d’un nouvel ami aux talents insoupçonnés qui va changer notre vie. Et la liste ne finirait jamais.

    Mais ce qui va tout gâcher, c’est quand je vais commencer à me bloquer sur un de ces innombrables visages du bonheur et croire que c’est là son unique visage. Et je vais commencer à faire des caprices s’il ne se représente pas le lendemain sous le même visage. Et c’est alors que le bonheur va me quitter, car il ne sentira plus libre avec moi. Libre de me surprendre chaque jour avec une nouvelle symphonie.

     

    Ce qui empêche le bonheur de revenir, c’est qu’on est déçu lorsqu’il ne correspond plus à nos attentes. J’attends et je veux un bonheur rouge et voilà qu’il se présente en vert et que je me détourne de lui. Et c’est bien pour cela que l’on doit s’attendre à tout avec le bonheur… mais surtout ne pas l’enfermer dans tel ou tel aspect particulier tellement mesquin qu’il va finir par s’y dessécher. 


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  • « C’est le début des douleurs de l’enfantement. » (Mc 13,8)

    Ce qui est extraordinaire dans l’Evangile, c’est que le négatif finit toujours par y être positif. C’est bien pour cela que Jésus est venu sur la terre, pour tout transformer ce qui n’allait pas en éléments nouveaux capables de construire un avenir différent.

    Jésus ne nous cache pas les difficultés. La vie avec lui ne devient pas rose quand elle est noire. Non l’Evangile n’est pas de la magie, une sorte de tricherie avec la réalité. Il ne nous fait pas fuir les problèmes, les difficultés, les multiples souffrances des quatre saisons de notre vie. Mais il donne un sens à tout cela.

    Derrière chaque épreuve, comme nous le disions un jour dans ce blog, il y a toujours un bien caché. Et c’est cela qui fait la différence. Non pas en enlevant ce qui ne va pas, mais en le faisant contribuer à notre bien et au bien de toute l’humanité.

    Alors, il suffit de se remettre chaque jour dans le bon sens, ce « sens » qui illumine toutes nos actions, toutes les circonstances plus ou moins surprenantes de notre vie. Et tout change à ce moment-là pour toujours.

    Car ce n’est évidemment pas la même chose d’affronter une douleur en se disant qu’elle va peut-être passer, et qu’il reste encore de l’espoir, ou bien d’être sûr que derrière cette douleur va jaillir une nouvelle naissance, que toutes nos fatigues, nos efforts parfois terribles, nos échecs eux-mêmes, nos maladies, nos souffrances de toutes sortes, sont des pierres pour la construction d’un monde nouveau où la lumière va briller bientôt non pas malgré l’obscurité, mais plutôt au cœur de cette obscurité et même, quelque part, grâce à elle. Quand on a commencé à faire cette expérience, on apprend à ne plus avoir peur. Et surtout on se sent tellement plus unis, comme une famille entourant une mère épuisée mais heureuse avec son nouvel enfant dans les bras qui a déjà oublié les moments si difficiles qu’elle vient à peine de traverser.

     

     

     


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