• Chers lecteurs, voici pour vous un bref résumé de nos découvertes de mars et avril, si vous n’avez pas pu tout suivre.

    Le mois de mars a été un peu avare, à vrai dire. J’ai réussi à écrire seulement quatre articles.

    Le 1er mars, dans « Reflets du paradis », j’ai essayé de dire combien la « Vue du cœur de la vie » peut tout changer à notre manière d’aborder les personnes et les évènements.

    Le 17, c’était le « Guide du mois de février » dans « Accueil ».

    Le 19, dans « Perles de la Parole », un beau plongeon dans l’Evangile de « Matthieu 2 ».

    Et le 30, en préparation à Pâques, j’ai voulu donner un peu de la richesse du verbe « Passer » dans « Au cœur du verbe ».

    Heureusement que le mois d’avril a été plus prolifique, en commençant par « La vie est un passage » le 1er du mois, dans « En vie de vocabulaire », toujours à la lumière de Pâques.

    Le 3 avril, dans « Batailles », un sujet qui me tient particulièrement à cœur : « Choisir entre la paix et les armes ».

    Le 5, devant cette fausse sagesse qui dit qu’on devient vieux trop tôt et sage trop tard, j’ai réagi dans « Désorientés », par un article intitulé : « Quand commence la sagesse ? »

    Le 7, le 9 et le 13, dans « Perles de la Parole », de brèves réflexions sur des phrases emblématiques du chapitre 2 de Matthieu : « Mais vous êtes sûrs qu’il est né ? », « Quand nous avons trouvé l’étoile ! » et « Prendre Dieu avec nous ».

    Le 11, dans « Des mots pour de bon », « Les mots d’avril : l’Abbé Pierre », qui a donné sa vie pour les plus démunis de notre monde.

    Le 15 et le 17 avril dans « Passepartout » : « Quand le mensonge est partout » (articles 1 et 2), pour reprendre le courage de lutter pour la vérité.

    Le 19 « S’ouvrir sur les autres ? » dans « Au bout de soi-même » : combien les autres sont importants dans le chemin de notre vie !

    Le 21 « Pour ouvrir les yeux sur la guerre » : l’interview choquante d’un politologue italien dans « Batailles ».

    Le 23 et le 25, encore dans « Désorientés » deux articles qui se demandent : « Notre monde est-il vraiment malade ? »

    Et avant-hier, le 27 avril, la suite de « S’ouvrir sur les autres ? » pour se convaincre toujours plus que l’amour est universel ou bien il se dessèche tôt ou tard !

    Bonne lecture à chacun et chacune. Et rendez-vous au 1er mai !


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  • A la fin d’un de mes derniers articles qui avait justement comme titre « S’ouvrir sur les autres ? », une autre de mes plus fidèles lectrices, me pose cette question un peu difficile : « Peut-on se contenter d’une relation d’amour ou d’amitié qui ne dépasse pas la relation à deux ? »

    Je vous dirai tout de suite que c’est impossible. La relation à deux, qui voudrait rester « à deux » pour toujours, est condamnée, à mon avis et d’après toutes les expériences que j’ai faites et que je vois autour de moi, à finir en catastrophe.

    Mais alors, je suis en train d’aller contre toute une vision traditionnelle de l’amour entre deux personnes que notre société « catholique » nous a présentée si longtemps et qui bat de l’aile de plus en plus dans notre monde moderne ? On va penser que je suis pris par ces courants de fausse liberté qui ne croient plus à la fidélité des rapports d’amour entre deux personnes ?

    Ne vous inquiétez pas, je disais cela simplement pour vous provoquer, mais je crois que certaines provocations sont utiles. Je crois que l’amour ou l’amitié « à deux » et qui veut rester « à deux » pour toujours, est comme un bassin d’eau stagnante où le courant ne passe plus, où s’accumulent les saletés de toutes sortes, et qui devient bientôt un point de pollution insupportable qui doit être nettoyé au plus vite. Car cet amour éternel qu’on s’était promis au départ va en fait devenir un cauchemar irrespirable et l’on va tôt ou tard se séparer et en finir pour pouvoir justement recommencer à respirer.

    Je crois que tout le problème vient du fait que lorsque j’aime je crois que ce « moi » qui aime en moi est une réalité fixe, stable, immuable et bien définie, comme le « toi » qui me répond, alors que mon « moi » et ton « toi » sont en réalité continuellement en devenir. Et pourquoi cela ? Parce que mon « moi » est le fruit de rencontres ininterrompues, depuis le jour où je suis né jusqu’à cet instant où je me trouve, avec d’autres « moi » ou « toi », eux aussi en pleine évolution. Et cela ne m’empêche pas d’avoir ma personnalité, mais cette personnalité, n’est pas un objet détaché du reste de l’humanité, c’est le cœur d’un tourbillon qui peut donner le vertige.

    Alors imaginons maintenant que je sois un jeune marié. J’ai trouvé l’amour de ma vie et rien ne nous séparera plus l’un de l’autre. J’ai devant moi deux chemins bien différents. Ou bien je suis tellement heureux d’avoir trouvé ce trésor que le reste du monde ne m’intéresse plus. Ou bien cet amour, nouveau en moi et tellement fort, va être la base d’une relation complètement nouvelle que je vais partager maintenant avec toute l’humanité…

    Il est évident que dans l’amour ou l’amitié il y a bien des degrés, il y a bien des relations privilégiées et il peut très bien y avoir un amour entre deux personnes qui soit complètement unique. Mais imaginez maintenant que, jeune marié enthousiaste, je vais me rendre au travail pendant les trois quarts de la journée. Où se trouve alors mon amour ? A la maison qui m’attend et à qui je vais rêver pendant des heures sans me soucier des personnes qui me croisent durant le travail ? Avec la peur même que ma bien-aimée soit jalouse si je suis trop gentil avec certaines de mes collègues. Et puis le soir, quand j’arriverai éreinté parce que le travail aura été bien long, mais surtout parce que j’aurai eu un tas de conflits non résolus avec mes collègues, j’aurai vraiment le cœur assez fort pour aimer encore ma bien-aimée ?

    Ou bien ma bien-aimée est désormais en moi, son amour m’a changé la vie, et je peux déverser sur mes collègues, ma joie, ma nouvelle délicatesse, mon attention, sans peur qu’elle soit jalouse, car elle comprendra bien que c’est pour être fidèle à son amour que je vais essayer de servir maintenant toute l’humanité ? Alors tout va changer : je vais rentrer à la maison, fatigué, mais tellement heureux d’avoir aimé avec elle le monde entier, qu’il n’y aura plus de barrières, de cloisonnement entre notre amour et « les autres ». Ou bien notre amour aura été capable de s’ouvrir, ou bien il va vite se dessécher et ne pourra pas durer bien longtemps…


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  • Je continue aujourd’hui ma réflexion sur la phrase terrible de cette pauvre femme qui refusait d’avoir des enfants en disant : « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne. »

    Quand on lit ou qu’on entend de telles affirmations, il y a de quoi être effrayé. On a l’impression de se trouver devant quelqu’un qui n’a rien compris à la vie. Et ce n’est sans doute pas sa faute si elle est née et a grandi dans un milieu où tout le monde est en quelque sorte aveugle…

    Car la plus élémentaire découverte, fascinante, que l’on devrait avoir la chance de faire en grandissant, c’est de se rendre compte que je ne suis rien sans les autres. Que si j’existe, c’est que je suis déjà au départ le fruit de l’amour au moins entre deux personnes, et aussi de toute une famille qui s’est développée dans le temps et a débordé jusqu’à moi.

    Et si tous ces « autres » qui m’ont transmis la vie sont bien en moi pour toujours, je vais encore découvrir peu à peu que mon moi, si unique et si important, c’est vrai, est encore le fruit de rencontres avec des personnes qui ont marqué chacune des étapes de mon voyage sur cette terre.

    Et je veux parler ici surtout des personnes qui m’ont marqué de l’intérieur. Car on sait bien qu’il y a dans la vie des rencontres difficiles qui nous blessent, mais ces personnes qui nous ont peut-être fait du mal restent toujours plus ou moins extérieures à nous. Tandis que celles qui sont entrées dans notre esprit et notre cœur dans un courant d’amitié ou d’amour que nous avons vécu et que nous continuons à vivre dans la réciprocité, jamais il ne nous viendrait à l’esprit de dire : « ce sont d’autres personnes », comme si elles étaient complètement étrangères à nous. Car nous sentons au contraire que ces personnes font partie du plus intime de nous-mêmes, qu’elles sont pour nous une lumière, une boussole, une consolation, un ressort, un appui, un tremplin… tous les mots merveilleux que l’amitié ou l’amour peuvent nous suggérer.

    Alors, c’est vrai, quand on s’inquiète pour quelqu’un qu’on aime (et notre fameuse dame sent peut-être qu’elle devrait aimer cette « autre personne » qu’elle mettrait au monde), ce n’est pas facile chaque jour, cela fait peut-être passer des nuits blanches, cela fait toujours souffrir. Mais n’est-ce pas ensuite cette souffrance partagée avec l’autre qui fait que l’amour grandit encore plus entre nous, comme un arc en ciel après la pluie ou l’orage ? Notre vie n’est pas facile, mais elle est tellement pleine d’expériences de jour en jour plus surprenantes qu’on se demande comment quelqu’un peut préférer encore rester seul dans son coin plutôt que de se donner à la vie. Il y a certainement là une maladie à guérir, qu’on devrait prendre un peu plus au sérieux dans notre société moderne.


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  • L’égoïsme et l’individualisme ne sont pas une nouveauté de nos temps modernes, ils sont un fléau qui frappe l’humanité depuis que l’homme est homme, et chacun de nous en sait bien quelque chose. Mais il y a une différence entre la conscience de ce mal ou de ce fléau en nous et le fait de le prendre comme une situation tout à fait normale. Que j’aie envie de me replier sur moi-même quand je suis trop fatigué ou continuellement dérangé ou même attaqué par les autres, cela peut se comprendre, à condition de voir cette situation comme une maladie dont on va essayer de sortir.

    Mais ce qui est inquiétant c’est quand cet égoïsme devient un idéal de vie, une vision normale de notre relation avec les autres. Mais voyez donc la phrase qui m’a fait frémir et qui m’a poussé à réagir dans le blog. C’est celle d’une femme qui explique pourquoi elle refuse d’avoir des enfants : « Je ne veux pas m’inquiéter toute ma vie pour une autre personne ! »

    Je n’ai aucune envie de juger cette pauvre femme, et qui serais-je pour le faire, alors que je ne connais rien de la situation dans laquelle elle vit, des malheurs qu’elle a sans doute connus au cours de son existence. Mais je ne peux m’empêcher de penser que voilà encore une nouvelle victime de notre société en crise !

    Comment penser un seul instant que donner la vie à un nouvel être humain va être avant tout une cause de problèmes et de malheurs, de préoccupations et d’inquiétude, de peurs et d’angoisses ? Une personne qui en arrive à ce point doit sans doute penser que sa propre vie est bien triste et elle est peut-être elle-même déprimée ou au bord du suicide. Il faudrait la guérir. Mais quand on nous présente sur les réseaux sociaux une telle opinion, comme la pensée libre et normale d’une femme épanouie… mais quel épanouissement s’il vous plaît ?

    La vie est un tel cadeau, une telle chance qui nous a été donnée gratuitement à notre naissance et quelqu’un qui aurait la possibilité de donner cette vie ne s’en rend même plus compte ? Si c’était une personne qui vit au milieu de la guerre, ou dans une extrême pauvreté et qui aurait peur de mettre au monde un enfant qui risque d’avoir une vie malheureuse dès son enfance, on pourrait encore le comprendre… Et encore, ce sont souvent les pauvres qui ont le plus de courage d’avoir des enfants, car ils sentent que l’enfant lui-même est une richesse au milieu de leur pauvreté… Mais quand c’est une personne normale de notre société occidentale qui fait de tels discours, on peut vraiment se poser des questions… nous continuerons en tous cas à le faire dans ce blog !

     


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  • [Interview de Riccardo Petrella, politologue et économiste italien, professeur émérite de l’Université Catholique de Louvain en Belgique, qui dit des choses sur lesquelles on ferait bien de réfléchir ! Vous pouvez trouver cette interview et d’autres encore en cherchant « Riccardo Petrella sur Youtube]

    « Nous (les Européens), nous sommes riches parce que nous sommes en train d’envahir l’Afrique de nouveau, l’Amérique latine et l’Asie. Nous sommes nous les responsables de ces millions de morts. C’est nous qui disons : ‘Tu peux avoir accès à l’eau seulement si tu la paies, je t’amènerai de l’eau si je suis rentable en Afrique.’ C’est nous, ce n’est pas eux. Eux, ils étaient capables de le faire en communauté.

    Et donc, à l’heure actuelle, il faut se dire que les guerres qu’on est en train de faire, c’est quoi ? C’est parce qu’ils nous ont attaqués ? Qui ? Quand Sarkozy a bombardé la Libye, aucun Libyen n’avait attaqué la France, la France n’avait été bombardée par personne. Et quand les Américains ont bombardé Bagdad ou l’Irak, parce que c’était l’ennemi, le mal… tous ces millions qui sont morts. Et tous ces millions de réfugiés syriens, irakiens, etc. c’est eux qui l’ont voulu ?

    Et nous, après, on a le courage de dire : ‘Je vais t’aider à rentrer chez toi.’ Alors qu’on a créé les conditions pour qu’ils doivent fuir. Et cette Europe qui donne hypocritement 6 milliards à la Turquie, 2 milliards aux Libyens pour pouvoir retenir les gens qui viennent d’Afrique où on est en train d’alimenter les guerres… Mais il faut arrêter de raconter des balivernes, ici ! Il faut arrêter !

    La guerre ne se fait plus parce qu’on tue l’ennemi. La guerre est devenue grâce à la technologie (elle l’était déjà aussi avant), mais elle est devenue une activité économique la plus rentable après l’industrie pharmaceutique et l’industrie informatique. On fait la guerre parce que c’est rentable. Et malheureusement, si nous ne changeons pas nos dirigeants et nous-mêmes, pas dans le sens individuel, mais le système de valeurs fondamentales (la sécurité nationale qui explique la guerre, la souveraineté nationale, l’appropriation privée du vivant, etc.), avec tout ça on fera la guerre.

    On fera la guerre pourquoi ? Parce que cela deviendra une activité de plus en plus rentable. D’ici quelques années, si vous éliminez la guerre, le PIB mondial chutera. D’après le système dominant ! Il ne chutera pas si on est dans un autre système. Au contraire la disparition de la guerre sera une source de richesses. Mais c’est pour cela que les dominants, à l’heure actuelle ne veulent pas réduire les armements, ne veulent pas réduire les occasions de guerre.

    Parce qu’imaginez-vous la France sans la guerre, qu’est-ce que ça serait comme économie ? Imaginez-vous les Etats-Unis sans la guerre : ils deviendraient pauvres, des économies pauvres. Donc, aujourd’hui, on est rentré dans une phase où on fait la guerre parce que c’est rentable. Et vous n’aurez aucun dirigeant actuel du monde qui arrêtera la guerre. Parce qu’il sera crucifié. Parce qu’il sera lapidé. Parce qu’il va contre la logique : la guerre fait augmenter le PIB mondial, la guerre permet la croissance économique. Et on suppose que, si on fait la guerre, on augmente la production d’emplois chez nous. Non ? … »


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