• Déjà passé ce mois d’août. Il a été riche de bien des points de vue. Et notre blog en a profité : si vous voulez revenir sur les articles publiés durant ce mois, en voici un bref aperçu.

    Nous avions commencé par « Rêver » dans « Au cœur du verbe » le 1er août. C’est si beau et important de rêver, mais on ne s’en rend pas compte en général.

    Le 3 août, la rubrique « Passepartout » nous entraînait vers le bonheur avec « Décider d’être heureux » … si vous avez envie d’essayer.

    Le 5 du mois « Accueillir et donner » dans « Reflets du paradis », nous ont poussés à trouver et à partager le mystère de la vie, qui n’est peut-être finalement pas si mystérieux que ça.

    Le 7 août, dans « Provocations », nous nous sommes demandé si « C’est contagieux de donner ? » Qu’en pensez-vous ?

    Du 9 au 15 août, il a fallu 4 articles de suite dans la rubrique « Désorientés » pour répondre à la question : « Condamnés à vivre de travers ? » Question de base sur laquelle nous devrons encore beaucoup réfléchir.

    Le 17, cri d’alarme dans « Interdépendance » : « Notre monde va-t-il devenir raciste ? » : question a ne pas négliger, si l’on espère encore que l’humanité est toujours capable de se reprendre après chaque catastrophe…

    De là nous avons continué notre échange, dans « Au cœur du verbe », en nous demandant le 19 août « Prendre, recevoir ou accueillir ? » Ces trois verbes sont-ils faits pour s’harmoniser ? Je pense que oui, mais encore faut-il bien se comprendre.

    Le 23 août, de nouveau une « Provocation » : « C’est si simple d’aimer ! » Mais peut-on lancer des affirmations pareilles ?

    Et du 25 au 29 août nous avons continué notre voyage dans l’univers de l’Evangile de Matthieu, dans « Perles de la Parole » : « Matthieu 4 » nous fait pénétrer dans ce chapitre merveilleux qui commence par les tentations de Jésus au désert. Puis nous sommes passés à « Un Dieu de vie ! » et enfin à : « Au lieu de nous laisser faire par Dieu et son amour. » Tout un programme.

    Bonne lecture à tous !

     

     


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  • « Jésus lui déclara : ‘Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.’ » (Mt 4,7)

    Voilà quand même là une phrase bien mystérieuse ! Comment pourrions-nous, nous pauvres humains mettre Dieu à l’épreuve ? Il est extraordinaire, ce Dieu qui continue à se mettre à notre niveau à se montrer tellement vulnérable devant nous ! Quel amour impossible à imaginer !

    Mais concrètement qu’est-ce cela voudrait dire : « mettre Dieu à l’épreuve » ? Simplement, je crois, lui demander des choses qu’il ne peut pas nous donner. Et là nous devons changer encore la conception traditionnelle que nous avons de Dieu et accepter de croire de nouveau que Dieu est limité par son amour. Il n’est pas capable de ne pas aimer. Il n’est pas capable de faire quelque chose qui arrêterait cet amour en nous et qui nous replierait sur nous. Il n’est pas intéressé à soulager nos souffrances pour le seul but de les soulager. Il ne veut pas obéir à nos caprices, ni tomber dans des tours de magie avec nous. En revanche il veut nous remplir de sa vie divine, c’est tellement mieux et plus durable que des tours de magie. Alors nous devons certainement changer de mentalité, ne plus demander à Dieu n’importe quoi, ou lui demander simplement qu’il fasse tout ce qui est pour notre bien… et nous laisser faire par lui, puisqu’il nous aime tellement et sait ce dont nous avons besoin.

    Et cessons surtout de nous plaindre de la vie et de ses épreuves : c’est du temps perdu que nous pourrions utiliser pour des buts tellement plus positifs, mais c’est surtout une sorte de manière de dire à Dieu que nous ne sommes pas contents de lui, et cela c’est certainement « mettre Dieu à l’épreuve », après tout ce qu’il a fait pour nous depuis le jour où il nous a appelés à la vie et à chaque instant qu’il nous donne…


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  • « Jésus répondit : ‘Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.’ » (Mt 4,4)

    C’est toujours une immense surprise qui ne nous lasse jamais de découvrir en chaque phrase de l’Evangile un tel horizon infini. En quelques mots, nous trouvons Dieu et l’homme, la synthèse de l’univers. Dieu est la vie, bien sûr, et la source de la vie pour l’homme, et la vocation de l’homme, c’est justement de « vivre ». Tout l’Evangile nous appelle à vivre. A vivre matériellement d’un côté, car tout ce qui est concret et matériel comme le pain a été créé par Dieu pour nous. Dieu s’est même incarné dans cette matière à laquelle il a donné ainsi un sens divin. Mais cette matière n’est que la pointe d’un immense iceberg : la vie même de Dieu en Dieu et en nous et dans tout l’univers. Et Dieu a même une bouche pour communiquer sa Parole qui crée et qui fait vivre. Et cette Parole, c’est Jésus lui-même. Jésus est cette Parole qui « sort » de la bouche de Dieu. Amour extraordinaire d’un Dieu qui pouvait se contenter de vivre en Lui-même pour l’éternité cette relation inouïe de réciprocité totale entre le Père et le Fils dans l’Esprit, mais qui a voulu partager cette relation avec nous : cela donne encore le vertige.

    Tout cela se place à la fin de cette période de pénitence, de tentations et de purification que Jésus a vécue pour nous, pour partager nos limites et nos souffrances et pour nous montrer en même temps que ces limites et ces souffrances ne doivent jamais nous écraser, car Jésus leur a trouvé pour toujours une signification et une solution : sa vie en nous. Les souffrances, les tentations et les purifications ne sont que des passages de notre vie d’homme sur cette terre, mais en elles et à travers elles, c’est la vie qui ne cesse de grandir. Et Jésus est là pour nous accompagner jusqu’à la fin de nos jours. Avant de retourner au ciel chez le Père il va même nous laisser sa présence justement dans le pain qui va devenir son corps et nous transformer en lui et dans la Parole qui va continuer à nous donner la vie. Dieu nous a créés pour cette communion avec lui que nous pouvons renouveler chaque jour. Tout le reste, ce ne sont que des détails, ou simplement le sel qui donne du goût à notre grande aventure !

     


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  • Ce petit chapitre, de seulement 25 versets, est déjà une révolution totale par rapport à tout ce que l’humanité a essayé d’imaginer depuis toujours au sujet de ce qu’elle a pensé être Dieu…

    Marc nous avait déjà parlé des tentations que Jésus avait eues au désert, avant de se lancer dans la vie publique, mais Matthieu entre maintenant dans les détails, et quels détails !

    « Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : ‘Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.’ Mais Jésus répondit : ‘Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.’

    Alors le démon l’emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : ‘Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que son pied ne heurte une pierre.’ Jésus lui déclara : ‘Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.’

    Le démon l’emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit : ‘Tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer.’ Alors Jésus lui dit : ‘Arrière Satan ! car il est écrit : ‘C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras !’ Alors le démon le quitte. Voici que des anges s’approchèrent de lui et ils le servaient. »

    Nous reviendrons bientôt sur les détails de quelques phrases, en les reprenant comme « perles de la Parole », mais l’ensemble est déjà tellement étonnant, choquant, si l’on pense à toutes les images que nous nous faisons de Dieu encore jusqu’à maintenant, 2000 ans après la venue de Jésus sur terre, comme si nous avions tellement de mal à accepter de comprendre l’évidence. Et l’évidence, c’est que la « toute-puissance de Dieu » échappe presque complètement à nos pauvres catégories humaines. Nous pensons que Dieu, dans sa puissance, peut faire ce qu’il veut, et c’est vrai, mais il ne veut pas n’importe quoi et là est le point tellement important et qui nous déroutera toujours. Quand nous demandons à Dieu quelque chose et qu’il ne nous exauce pas, nous sommes souvent déçus, comme si ce Dieu était limité e incapable de nous aider vraiment. Eh bien, il faut se faire à cette idée que Dieu est limité par son amour. D’abord, son amour le rend faible et vulnérable. Son amour l’a poussé à devenir homme et à partager avec nous la faim, la peur et toutes les souffrances humaines, mais il a en même temps donné un sens à ces souffrances. Vouloir sortir à tout prix de nos souffrances par n’importe quel moyen et n’importe quel miracle, n’est donc pas forcément dans la ligne de la volonté de Dieu.

    Oui, Dieu est Dieu et il peut sans doute faire ce qu’il veut, mais il ne veut pas n’importe quoi. Il ne veut pas faire de caprices qui lui passeraient par la tête, pour montrer qu’il peut tout faire parce qu’il est Dieu, pour nous épater. Il veut seulement faire ce qui est dans la ligne de son amour et son amour, c’est de nous donner sa vie afin que nous aussi nous la donnions à notre tour. C’est donner la vie qui compte pour lui et la souffrance et la mort ne lui font pas peur tant que ce sont des passages pour continuer à donner la vie.

    Et cela a une conséquence extraordinaire, c’est que Dieu n’est absolument pas intéressé à posséder, il n’en est même pas capable. Cela semble un non-sens de dire que Dieu n’est pas capable de quelque chose, j’espère que les théologiens ne me condamneront pas, mais c’est pour moi trop évident : Dieu ne veut pas posséder, il veut seulement donner et se donner. Son amour n’est justement jamais possessif, car c’est un amour qui donne la vie et qui laisse cette vie poursuivre son cours en toute liberté. Dieu nous a donné la vie et il nous suit à chaque instant par son amour, non pas pour nous contrôler ou pour nous diriger, mais pour être simplement présent chaque fois que nous avons besoin d’un supplément de sa vie pour aller de l’avant. Mais ensuite c’est nous qui sommes libres de porter de l’avant cette vie comme bon nous semble. A condition de ne pas tomber dans le piège de vouloir posséder à notre tour cette vie et de la conditionner par nos caprices, cela ne marchera jamais.

    Il est trop clair que seul le diable a envie de posséder, même si probablement il n’y arrivera jamais. Mais quand on parle de quelqu’un qui est possédé, on pense justement à une personne possédée par le diable. On ne dit jamais que quelqu’un est possédé par Dieu. On dira que je suis habité par Dieu, pénétré par lui, illuminé par sa lumière, transformé par sa grâce, mais ce sont toutes des réalités qu’on ne peut jamais enfermer à clé dans un coffre-fort, car elles suivent leur cours qui est de continuer à donner la vie. Dieu est vie et il n’est pas capable d’arrêter cette vie, sinon il ne serait plus Dieu. C’est ce que le démon n’arrive pas à comprendre. Et c’est ce que nous-mêmes nous oublions de comprendre chaque fois que nous demandons à Dieu des assurances sur l’avenir qu’il ne pourra jamais nous donner. Quelle bêtise de vouloir mettre en cage ou en prison cette vie que Dieu nous donne. Il y aurait encore tellement à méditer sur ce passage…

    Après cela, Jésus va commencer sa vie publique. « Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean-Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : ‘Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée.’

    A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : ‘Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche’. Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre et son frère André… (cela nous l’avons déjà vu et médité dans l’Evangile de Marc) … Jésus leur dit : ‘Venez derrière moi et je vous ferai pêcheur d’hommes’ Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques… et son frère Jean… Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. »

    Comme elle est saisissante cette puissance de Dieu qui entraîne ! Mais pas à n’importe quoi justement, elle est seulement là pour nous donner la vie et nous pousser à la donner à notre tour, et c’est cela le Royaume de Dieu : la vie qui envahit finalement notre monde qui s’était arrêté dans les ténèbres. Et à partir de là, Jésus ne va plus s’arrêter, jusqu’à sa mort et sa résurrection. Il ne va plus perdre un instant, il va faire un miracle après l’autre, non pas pour nous faire croire que tout est possible selon nos caprices, car les gens guéris par Jésus vont bien mourir à leur tour un jour ou l’autre, mais pour nous entraîner dans la dynamique de cette vie divine qui ne s’arrête jamais.

    « Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie, et toute infirmité dans le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés ; et il les guérit. De grandes foules le suivirent, venues de Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de la Transjordanie. »

    Cela donne presque le vertige, cette activité incessante au service de l’homme dont Jésus a pris pleinement toute la condition, jusqu’à la souffrance et à la mort. Alors relire maintenant cet Evangile, c’est essayer de nous mettre à la place de Jésus, de continuer sa mission. Nous laisser entraîner par lui dans cette course incessante pour guérir et sauver les hommes. Le reste est bien secondaire. Ce ne sont pas les conditions qui comptent, mais le but et le sens de toute cette activité débordante. Jésus est là pour nous donner toute son énergie et sa grâce, si nous voulons continuer sa mission sur terre. Alors il nous exaucera toujours. Mais si nous tombons dans le piège de vouloir profiter de sa toute-puissance seulement pour nous sentir plus à l’aise, pour souffrir un peu moins, nous serons probablement bien déçus. Car Jésus sait que, comme lui, c’est en portant notre croix que nous l’aiderons à sauver le monde. Et quelle joie lorsqu’enfin nous comprenons l’essentiel, nous nous libérons de nos conditionnements et nous demandons seulement à Jésus de savoir nous oublier pour apporter à ceux qui nous entourent toute cette vie du Royaume qui a commencé à brûler dans notre cœur et qui ne s’éteindra plus jamais… si nous la laissons faire !


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  • Oui, bien sûr, encore une de mes provocations, pour nous lancer dans un nouveau dialogue fructueux. Et je vois déjà la réaction de certains lecteurs, scandalisés que je puisse me permettre une telle affirmation…

    On dit tellement souvent que l’amour est difficile et compliqué. Et puis, il y a tant de visages à l’amour : duquel voudrais-je parler aujourd’hui ? Il existe un amour égoïste ou possessif et un amour qui cherche d’abord le bien de l’autre. Et tout amour finit par engendrer des problèmes, des malentendus, des conflits, de la jalousie ou de la haine. Bien des gens ont peur d’aimer…

    Je crois pourtant qu’il n’y a au fond qu’un amour, mais que c’est nous qui sommes compliqués et que nous en faisons un problème ou une infinité de problèmes.

    Si nous sommes venus un jour au monde, c’est évidemment pour aimer et pour être heureux en aimant. Mais pourquoi la plupart des gens vivent évidemment le contraire de cette belle réalité qui finit par sembler bien théorique ou utopique ?

    Au début de notre vie, notre amour est un apprentissage progressif et naturel de ce qui nous fait du bien. J’apprends à aimer les bonnes choses que me prépare ma maman, j’apprends à apprécier les couleurs et tout ce qui est beau, et surtout j’apprends à aimer toute cette affection que mes parents et mes proches déversent sur moi. Amour égoïste ? Pourquoi vouloir y mettre tout de suite une connotation négative ? N’est-ce pas beau de se sentir heureux et aimé ?

    Bien vite nous allons aussi apprendre la joie de rendre heureux à notre tour les gens qui nous aiment. Et c’est là que commence le conflit entre ce qui nous fait du bien et ce qui fait du bien aux autres. Ce conflit va durer toute notre vie. Et nous allons peu à peu découvrir le chemin du vrai et seul amour qui sera toujours un équilibre entre ce qui nous fait du bien et ce qui fait du bien à l’autre.

    Equilibre délicat ? Sans doute, mais pourquoi penser qu’il est impossible ? Chemin plein de risques et d’embûches ? C’est évident. Mais quand on veut gravir une belle montagne, on sait bien que tout ne sera pas facile en route, qu’on devra affronter des obstacles et des dangers, et c’est justement cela qui rend l’aventure encore plus passionnante et qui nous donne un bonheur immense lorsque nous arrivons au sommet et que nous jouissons d’un panorama inoubliable…

    J’attends avec impatience vos réactions et vos critiques…


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