• Oui, la vie est difficile, elle est pleine d’embûches, d’obstacles, de difficultés, de souffrances de toutes sortes. Nous sentons confusément que la solution se trouve lorsque nous sortons de notre solitude ou de notre égoïsme, pour nous entraider avec les autres. Mais voilà que ces autres deviennent souvent eux-mêmes des sources de problèmes au lieu de nous aider. Alors que faire ? Nous replier pour toujours sur nous-mêmes en espérant ne pas avoir trop de malchance quand même pour le reste de notre vie ?

    Je voudrais partir ce matin du commentaire d’un de mes lecteurs à tout ce que j’écris de temps en temps sur la réciprocité et l’amour réciproque, car cela donne vraiment à réfléchir : voyez plutôt !

    « Comment est-il possible de vivre l’amour réciproque, si la réciprocité de l’autre m’échappe, car il est toujours libre de répondre ou non à mon amour ? Ne doit-on pas se contenter, héroïquement, d’un simple amour gratuit, sans intérêt, sans rien attendre de l’autre, un amour qui serait pratiquement impossible, car nous ne sommes pas des robots, des machines à aimer, des saints exceptionnels qu’on rencontre peut-être une fois dans la vie ? »

    Si je reprends ces mots un par un, tout semble juste, réaliste. C’est vrai que la réciprocité de l’autre m’échappe, car en effet l’autre est toujours libre de répondre ou non à notre amour. Alors, en effet cela semble plus simple de ne rien attendre de l’autre et de l’aimer sans intérêt, d’un simple amour gratuit. Mais notre ami détruit lui-même ses propositions en disant que cet amour-là est pratiquement impossible et que nous ne sommes pas des robots ou des machines à aimer, ni des saints exceptionnels. Et quand il se demande si on doit « se contenter » d’une telle situation, sa réponse semble bien négative, sans issue : la vie et l’amour sont « pratiquement » impossibles et notre voyage sur cette terre est condamné à être bien triste : c’est à peu près la conclusion qu’il nous laisse imaginer.

    Je voudrais me révolter ici de tout mon cœur contre de telles affirmations, qui ne sont certainement pas la faute de cet ami, plein de bonne volonté mais découragé, mais le résultat de toute une mentalité qui envahit nos réseaux sociaux de tous les côtés, comme un poison qui nous pénètre sans que nous nous en rendions compte et qui nous paralyse.

    Ma « révolte » va prendre plusieurs jours et plusieurs articles, car elle va être longue. Je voudrais réagir simplement aujourd’hui contre cette mode de la sécurité à tout prix qui règne sur le monde et qui gâche tout. On voudrait tout sécuriser, on invente des assurances sur tout et sur rien, on ne vote plus désormais en politique pour des valeurs mais pour des candidats qui nous promettent qu’avec eux on sera bien plus en sécurité contre les peurs de tout genre. Et comme ça ne marche jamais vraiment, la peur augmente et le bonheur diminue. Il faut arrêter cette hémorragie du bonheur, sinon nous courons tous à la catastrophe.

    Et la première chose que nous devons bien nous mettre dans la tête et dans le cœur, c’est que nous ne possédons pas la vie, car au fond elle nous échappera toujours. Ce n’est pas seulement l’amour réciproque qui nous échappe, mais tout nous échappe au fond : le temps nous échappe, ce sang qui coule dans nos veines et toute notre santé nous échappent, notre intelligence nous échappe, la nature nous échappe, l’eau, l’air et le feu nous échappent, les relations avec ceux que nous aimons et ceux que nous n’arrivons pas à aimer nous échappent. Il est inutile d’en faire un drame, c’est cela notre condition humaine, et nous ne pourrons jamais rien y changer.

    Alors, le début du bonheur, c’est quand nous prenons finalement la vie comme elle vient et quand elle vient, en la remerciant de nous avoir fait exister, en jouissant de tout ce qu’elle nous apporte, en essayant bien sûr d’améliorer ses conditions, mais dans la limite de notre grandeur et de notre immense fragilité. Essayer de posséder ou de dominer la vie ne nous portera qu’à de grandes désillusions et mieux vaut en prendre définitivement conscience… (Article à suivre)


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  • Il y a quelques jours, j’avais publié sur Facebook une phrase qui disait : « Quand on apprend peu à peu à donner et à se donner sans rien attendre, combien ce don devient tout à coup contagieux autour de nous ! » 

    Je remercie une de mes lectrices d’avoir réagi à cette phrase en disant simplement : « Pas sûr »

    Et à ma question d’essayer de comprendre pourquoi elle ne se sentait pas sûre, notre amie me répond : « Parce qu’il n’est pas donné à tout le monde la grâce de répandre le bien sur les autres. »

    Merci d’abord de cette occasion de dialoguer. J’aime toujours les critiques quand elles sont constructives et nous aident à mieux nous expliquer.

    Mais je voudrais ici qu’on arrive vraiment à se comprendre !

    Il est évident que tout ce que j’écris dans mon blog n’est pas sûr. Le bonheur n’est pas sûr, l’espoir n’est pas sûr, la foi n’est pas sûre, la force de donner n’est pas sûre, la santé n’est pas sûre... Rien n’est sûr dans notre vie. Mais si l’on s’arrête à cette constatation quel sens va prendre notre vie ?

    Je voudrais redire ici le sens de mon blog : lutter de tout notre cœur pour que la lumière recommence à briller au milieu des ténèbres, redonner de l’espoir à ceux qui l’ont perdu, nous aider à devenir chaque jour un peu plus positifs…

    Ce blog n’est pas un blog de statistiques. Car si l’on fait des statistiques, on va voir que les trois quarts des gens, sinon plus, ne sont pas heureux, que la vie est remplie de problèmes insolubles. Et nous savons tous tout cela. Mais, à un certain moment de ma vie, j’ai décidé d’aller à contre-courant, de ne plus me laisser abattre par tout ce négatif apparent et bien réel en même temps, mais qui nous empêche complètement de découvrir les immenses capacités positives qui se trouvent en chacun de nous.

    Moi, j’ai une mère qui a été malheureuse presque toute sa vie et qui, finalement, à 96 ans, est en train de trouver un peu de paix dans sa détresse (grâce à moi peut-être en grande partie, et c’est elle qui le dit), j’ai eu un brave père qui m’a éduqué en me disant que la vie est triste. Quand j’étais jeune, j’avais peur de la vie et des gens. Je me demandais souvent si je n’allais pas tomber un jour ou l’autre dans la tentation du suicide… Et voilà que je rencontre des gens qui m’acceptent tel que je suis, sans me juger et qui m’aident à sortir du tunnel… Et à partir de là toute ma vie a changé, j’ai senti en moi comme un immense appel à donner ma vie pour guérir cette humanité malade, comme moi-même j’avais pu être guéri.

    Alors, excusez-moi, je n’ai plus le temps de discuter si le mal qui est dans le monde est terrible à 20%, à 60% ou à 100%. Je sais comme tout le monde que ce mal existe, mais ce n’est pas en le regardant, pleins de peur, que nous allons changer la situation. Notre seul espoir, c’est de nous unir de tout notre cœur avec ceux qui croient à la lumière et ouvrir nos portes, nos fenêtres, nos esprits et nos cœurs à cette lumière. En sachant qu’une simple fente dans un mur peut laisser passer une lumière qui va illuminer toute notre pièce. La lumière ne veut pas dire que les problèmes sont tout de suite résolus comme par magie, non ! Mais cela veut dire que la vie trouve finalement un sens, que l’on peut être heureux même au milieu de la souffrance, car ce ne sont pas les circonstances externes qui donnent le bonheur ou le malheur, mais l’amour que nous réussissons à partager avec le plus de gens possible, et qui change l’atmosphère autour de nous.

    Tout cela est bien sûr à découvrir et à expliquer, pour soi-même et pour les autres, chaque jour avec une nouvelle profondeur, et c’est bien le but de notre blog. Et si je dis que le don peut devenir contagieux, ce n’est pas une belle théorie dans les nuages, c’est une expérience que je vis chaque jour depuis des années, et si des amis m’ont aidé à faire cette expérience profonde, malgré tout le négatif de mon enfance et de ma jeunesse, je ne vois pas pourquoi les autres ne pourraient pas en faire autant.

    Et, s’il vous plaît, ne me dîtes pas que certaines personnes n’ont pas reçu les mêmes grâces que les autres pour pouvoir se donner. Je ne le croirai jamais, car cela voudrait dire que ce Dieu que j’ai découvert tellement Amour, à un certain moment de ma vie, est en réalité, injuste, méchant, tyrannique… et cela je ne l’accepterai jamais. Oui, il y a des situations terribles, mais nous sommes justement là pour nous aider à les résoudre et nous n’avons pas de temps à perdre comme des spectateurs qui se plaignent de la vie et qui ne font rien pour la changer. Et si quelqu’un continue encore à se plaindre, je ne vais surtout pas me mettre à le juger et à me plaindre de lui à mon tour, non, je vais essayer de l’aimer encore plus, car je suis sûr que lui aussi, comme moi, pourra un jour parvenir à la lumière.

     


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  • La vie est accueil et don, accueil de l’autre et don de soi-même à l’autre, et tout le reste est vide !

    Mon affirmation vous choque un peu, ou beaucoup ? Je vais essayer de m’expliquer. Mais je vais partir ce matin de la Trinité, en m’excusant un peu auprès de mes amis qui n’ont pas de référence religieuse, mais c’est plus fort que moi : je suis amoureux de la Trinité !

    Notre brave mère, l’Eglise, dans sa bonne volonté d’éduquer ses enfants, a fait souvent de la Trinité un mystère, un grand mystère inaccessible qu’on ne pourra comprendre un jour qu’après la mort. C’est pour ce pauvre résultat que Jésus serait venu vivre sur la terre parmi nous et nous aurait donné sa vie ?

    Non, je crois de plus en plus que la vie de la Trinité en nous et parmi nous est tellement simple au fond, même si elle reste un grand mystère. Car le Père et le Fils, en l’Esprit Saint, font pratiquement seulement deux choses, « toute la journée » et de toute éternité. Le Père se donne au Fils dans l’Esprit, de tout son être, et le Fils accueille ce don total, lui aussi de tout son être, dans l’Esprit, l’Esprit qui est le lien d’amour entre les Deux. Puis le Fils se donne à son tour au Père qui l’accueille…

    Puis, à un certain moment, il y a eu ce miracle de la création : Dieu a décidé de créer l’univers et de nous y créer au milieu. Et lorsque le Fils reçoit le don du Père qu’Il accueille, voilà que non seulement Il le redonne au Père dans une totale réciprocité, mais Il le reverse aussitôt sur nous en nous transmettant cette vie merveilleuse qu’Il a reçue du Père… et voilà qu’à notre tour nous entrons dans ce feu éternel de la réciprocité divine.

    Alors, si nous voulons vivre notre vie réellement, dans toute sa profondeur, nous n’avons, nous aussi, qu’à faire deux choses « toute la journée », jusqu’à la fin de notre séjour sur terre, et pour l’éternité : accueillir ce don de Dieu et le donner, et nous donner nous-mêmes à notre tour à tous ceux que nous accueillons, du matin au soir.

    Ainsi, le travail prend tout son sens : accueillir mes collègues, mes clients, mes patients, mes élèves, mes concurrents, les gens rencontrés une fois dans la vie ou ceux avec qui je me retrouve chaque jour, et leur donner toute mon attention, toutes mes forces, tous mes talents, pour construire ensemble une humanité nouvelle. Et l’on découvre alors que la vie de famille, les relations d’amitié, les rencontres d’un instant sur la route ou dans un magasin, les moments de détente ou même les problèmes ou les souffrances partagés, sont tous des occasions d’accueillir et de donner.

    Quand nous sentons l’ennui nous envahir, quand nous avons seulement envie de nous plaindre des situations et des personnes, c’est certainement que nous avons perdu en route notre boussole. Nous avons glissé peu à peu hors de notre chemin, nous avons cessé d’accueillir et de donner, et tout est devenu vide en nous et autour de nous…


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  • Cela fait quelque temps que je dis ou que j’écris que j’ai décidé d’être heureux. D’être heureux pour les autres, que cela soit bien clair. Car être simplement heureux pour moi-même, égoïstement, ne m’attire pas beaucoup, et je pense que ça ne marche jamais.

    Tandis qu’apprendre à être heureux pour les autres, cela comble tellement, cela apporte tellement de belles surprises au milieu des épreuves de toutes sortes, cela est tellement contagieux, car le bonheur se multiplie évidemment en se donnant…

    Mais je vois que cette phrase, tout de même un peu originale, provoque des réactions intéressantes chez mes amis. « Pourquoi ? Auparavant tu n’étais pas heureux ? » Si, j’ai été souvent heureux dans ma vie. Pas toujours, bien sûr, comme tout le monde. Mais c’est vrai que le bonheur a grandi dans mon cœur, quand j’ai appris à vivre l’autre, au lieu de vivre pour moi. La seule différence, c’est que ce bonheur était un peu trop lié à la chance des circonstances. Si tout allait bien, j’étais heureux de tout mon cœur, mais si des problèmes ou des obstacles se présentaient, mon bonheur commençait à trembler.

    Et quand le bonheur tremble, c’est automatique, on a tout de suite peur de le perdre, on commence à se regarder, on voit toutes ses limites, on imagine des catastrophes, et la catastrophe survient presque immanquablement…

    Tandis que si on décide d’être heureux… pour les autres, quand le bonheur tremble, on pense d’abord aux autres, à tous ces amis et amies qui ont tellement besoin de nous, tellement besoin de voir que nous n’avons pas perdu l’espoir. Et alors nous nous remettons tout de suite debout et nous marchons. Nous reprenons notre bonheur en boîtant peut-être, ou même au milieu des larmes, mais le bonheur est toujours là, même si nous ne le sentons plus.

    Alors je vois que tout change. Le bonheur n’est plus une question de sentiments du moment, qui peuvent justement être passagers. Le bonheur devient peu à peu notre personnalité profonde, notre identité, notre fidélité. Je vous avoue que moi-même j’ai encore des doutes qui me traversent l’esprit ou le cœur quand je fais de telles déclarations. Alors je vous invite à continuer ce dialogue, à partager nos expériences en cours de route, pendant toute l’année, sur le blog ou par d’autres moyens. Car j’ai besoin de vous pour avancer. Je sais qu’il y aura des moments difficiles ou délicats que nous pourrons partager, et chaque fois nous devrons adapter notre bonheur à ces nouvelles circonstances inattendues, mais je pense que notre bonheur restera… parce que je connais des gens merveilleux qui sont passés par là et qui ont réussi à être heureux jusqu’au bout. Alors, pourquoi pas nous ?


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  • Pourquoi cette idée négative répandue en général dans l’opinion commune que le rêve est simplement une fuite de la réalité, une perte de temps ou pire encore ?

    Je voudrais ce matin essayer d’expliquer pourquoi il est si important et bénéfique d’apprendre à rêver.

    Mais partons d’abord du fameux « rêve » de Martin Luther King que l’on commence un peu à oublier :

    « Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : … que tous les hommes sont créés égaux.

    Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.

    Je rêve que, un jour, l'État du Mississippi lui-même, tout brûlant des feux de l'injustice, tout brûlant des feux de l'oppression, se transformera en oasis de liberté et de justice.
    Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve !

    Je rêve que, un jour, même en Alabama où le racisme est vicieux…, un jour, justement en Alabama, les petits garçons et petites filles noirs, les petits garçons et petites filles blancs, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve !

    Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois. »

    Ce rêve a commencé aujourd’hui à se réaliser, parce que des hommes courageux ont eu l’audace de le faire…

    Alors, je voudrais vous inviter à rêver aussi avec moi. Si je me levais chaque matin en rêvant que cette journée qui s’ouvre devant nous pourrait être pleine de belles surprises qui redonneraient la paix, le bonheur et l’espoir aux gens qui souffrent autour de nous…

    Si je mettais à rêver de tout mon cœur que les guerres allaient bientôt cesser partout sur la face de la terre et qu’on abattrait finalement ces frontières stupides comme le mur de Berlin qui servent seulement à répandre la haine…

    Si je me mettais à rêver que ce matin je vais rencontrer une personne nouvelle qui va illuminer ma vie…

    Oui, je rêve qu’aujourd’hui des solutions inattendues font se présenter à mes problèmes. Je rêve de dépasser mes peurs. Je rêve de pouvoir alléger la souffrance des gens que j’aime. Je rêve de devenir capable d’accepter les autres sans y mettre toujours des conditions qui finissent par me renfermer sur moi-même. Je rêve de pouvoir faire confiance sans arrière-pensées. Je rêve de me sentir enfin libre et d’aider les autres à se libérer. Je rêve de retrouver toujours le soleil après l’orage et la lumière à la fin de chaque tunnel…

    Eh bien, je vais vous dire la vérité : cela fait quelques années que j’ai décidé d’apprendre à rêver. Et cela m’a transformé, d’abord parce que quand des occasions positives se présentent à moi, à travers un ami, un évènement inattendu, je suis beaucoup plus attentif qu’autrefois et je ne laisse plus passer ces occasions. Et puis surtout parce que, quand on accepte la réalité avec des yeux nouveaux, de tout notre cœur, on finit par y découvrir des trésors qui deviennent encore plus beaux que les rêves les plus insensés qu’on aurait osé imaginer. Comme si le rêve nous entraînait finalement au-delà même des barrières que la réalité semblait vouloir mettre devant nous pour nous empêcher d’avancer…

    Je sais que mon blog est là pour vous provoquer : alors provoquez-moi à votre tour en essayant de me prouver le contraire… ce sera peut-être le début d’un nouveau dialogue fructueux.


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