• Cette belle phrase est une citation de l’Abbé Pierre, cet homme extraordinaire qui s’est battu toute sa vie pour les plus faibles, les plus pauvres, les plus démunis…

    Il est déjà important de se placer avec beaucoup d’humilité devant l’amour. Personne ne pourra jamais se vanter d’être un expert ou un spécialiste de l’amour, car chaque jour, avec la meilleure volonté du monde, nous n’arrêtons pas de faire des gaffes et d’être maladroits dans l’expression ou la concrétisation de notre amour.

    L’amour qui a marché hier de telle ou telle façon sera peut-être un échec si nous recommençons de la même manière mais dans d’autres circonstances ou avec d’autres personnes, car l’amour doit être unique pour chacun et pour chaque instant, il ne se répète jamais. Devons-nous alors nous décourager et nous contenter d’un amour superficiel qui essaye seulement de respecter l’autre et de ne pas trop le déranger ?

    Non, l’amour qui entre dans le cœur de l’autre est tellement beau et tellement fort que rien au monde ne pourra le remplacer. Mais il est si délicat et difficile que bien des gens n’y croient plus après tellement d’expériences négatives.

    Alors que faire ? Et où et auprès de qui « apprendre à aimer » ? On voit bien des gens qui savent s’y prendre mieux que nous, cela peut peut-être nous aider, nous empêcher de tomber dans un amour faux ou superficiel, mais l’amour ne s’imite pas de l’extérieur et personne ne sera jamais capable de nous l’enseigner vraiment…

    Car le seul qui soit habilité à nous enseigner l’amour, c’est l’amour lui-même. Et là est la plus grande surprise : c’est que cet amour est à la fois en nous et dans les personnes que nous aimons et qui nous aiment. Aimer, ce sera donc oublier le passé, qu’il ait été réussi ou malheureux, et nous jeter dans l’aventure du moment en faisant confiance à cet amour qui a commencé à brûler au fond de nous. La pire des choses, c’est d’être méfiant avec l’amour parce que nous avons eu peut-être jusqu’ici tellement d’expériences négatives. Mais c’est sans doute que nous n’avons pas osé aimer de tout notre cœur, nous avons donné à l’autre des miettes de nous-mêmes et l’autre est parti immensément déçu.

    Mais l’autre partie de la surprise, c’est quand nous faisons confiance, non pas seulement à l’amour que nous découvrons dans notre cœur, mais aussi à l’amour hésitant et timide que l’autre essaye de nous offrir, avec la peur que nous ne sachions pas l’accepter. Alors quelle libération, quelle joie quand nous faisons respirer l’amour de l’autre qui commence à sortir de son tunnel et qui vient nous aider à ouvrir la porte de notre propre tunnel ! L’amour ne peut finalement que s’apprendre mutuellement dans la réciprocité de la découverte, car il va nous faire tous sortir en même temps de nous-mêmes. Et à ce moment-là il n’y aura personne des deux ou des trois ou de tout un groupe de personnes essayant de s’aimer, qui tombera dans le piège de vouloir dominer les autres. Car l’amour ne domine jamais, il ne possède jamais, il est là seulement pour aider l’autre à voler et à ne plus jamais retourner en arrière…


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  • Oui, c’est encore une de mes « provocations ». Et pourtant nous entendons de plus en plus souvent cette question autour de nous. Et il y aurait même de bonnes raisons de croire que notre pauvre monde va bientôt exploser. Les guerres se multiplient et nous sommes à deux doigts d’une catastrophe nucléaire. Les changements climatiques deviennent toujours plus surprenants et imprévisibles, au point qu’on prévoit que bientôt le nombre de refugiés pour raisons climatiques va dépasser de loin celui des réfugiés pour cause de guerres. La population mondiale se multiplie à un rythme incroyable et en même temps les ressources diminuent…

    Alors que penser et que faire ? Dans une situation pareille, la meilleure façon de hâter la fin du monde, c’est la panique. Vous savez qu’il existe des serpents qui hypnotisent les oiseaux avec leur regard ? Le pauvre oiseau qui a ses ailes pour voler et qui se trouve sur une branche à plusieurs mètres du serpent est tellement paralysé par le regard de ce serpent qu’il finit par tomber à terre devant lui et à se faire dévorer. Et nous n’avons, nous aussi, qu’à nous laisser paralyser par ces nouvelles prophéties sinistres pour arrêter de vivre et pour nous suicider collectivement simplement par peur de la catastrophe…

    Sans compter que la peur est devenue un excellent business qui rapporte de mille façons, en faisant vendre des armes par exemple pour se protéger des invasions qui nous menacent et quand on a trop d’armes entre les mains, il est bien facile de s’en servir de travers et de hâter les guerres qu’on pensait justement éviter.

    Ce qui est sûr, c’est que la panique n’a jamais trouvé de solution à n’importe quel problème. Certaines peurs légitimes sont parfois sources de sagesse quand elles nous aident à réfléchir et à éviter certains dangers, et cette panique est évidemment un des pires dangers qui puissent nous tomber dessus.

    Alors, réfléchissons simplement. La vie a été un cadeau que nous avons reçu gratuitement sans l’avoir demandé. La terre, notre planète et notre habitation, nous a été confiée en même temps comme le cadre idéal où cette vie pouvait grandir et se développer. Si la vie cesse un jour ou si notre planète meurt, elles s’en iront comme elles sont arrivées et on n’y pourra rien. Je ne parle pas ici au niveau de la foi en Dieu et en l’éternité qui donnent évidemment un tout un autre sens à l’idée de la fin du monde. J’en reste à l’aspect simplement extérieur et apparent de ce que peut être cette « fin du monde ».

    Il ne nous reste qu’une solution pour l’instant : croire en la vie que nous avons encore entre les mains, profiter de cette peur légitime pour nous unir le plus possible avec tous les hommes de bonne volonté qui peuvent encore sauver notre planète avant qu’il soit trop tard. Et se convaincre que la peur et la mort ne provoqueront que des peurs et des morts encore plus terribles. Alors la panique disparaîtra et nous aurons encore de beaux jours devant nous sur cette merveilleuse terre qui n’a pas encore fini de nous surprendre !

     


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  • Une nouvelle fois, une phrase célèbre qui circule sur les réseaux sociaux et qui a de quoi choquer, si on s’y arrête un seul instant. Et cette fois-ci encore, elle est d’une personne tellement connue pour son intelligence qu’on se demande où peut conduire cette intelligence humaine quand elle perd ses repères. Mais voyez plutôt : aujourd’hui c’est une phrase de Socrate, le fameux philosophe grec de l’antiquité, que je vous propose.

    « Nous ne nous approchons de la vérité que dans la mesure où nous nous éloignons de la vie. »

    Il faudrait bien sûr remettre cette phrase dans son contexte et demander à Socrate ce qu’il veut dire réellement par la « vie » et la « vérité ». Alors oublions un peu Socrate, mais pensons un instant à ce que veulent dire pour nous ces mots si importants justement pour le sens de notre « vie ». Je crois que dans la confusion de la vie de tous les jours, nous sommes tellement pris par une foule de problèmes concrets qui nous empêchent souvent de respirer, qui nous remplissent de peurs ou d’angoisse, que nous n’avons pas l’esprit assez libre pour décoller et penser sereinement à la « vérité ». Les conditionnements de toutes sortes sont certainement un obstacle à la réflexion tranquille qui nous donne les véritables solutions à nos problèmes apparemment insolubles. Comme on dit de manière populaire, il faut être capable d’aller voir un peu plus loin que le bout de son nez, si l’on veut comprendre réellement les évènements et les personnes.

    Mais, comme je le répète peut-être trop souvent, le problème c’est qu’on confond la vie avec ses conditionnements. La vie est toujours la vie. Quand elle va bien, c’est la vie que nous recevons comme un cadeau qui nous surprend toujours. Mais quand elle va mal, c’est toujours la vie, qui nous fait peut-être souffrir, mais qui nous permet d’être un peu plus nous-mêmes en fin de compte. Combien notre vie est-elle riche de conflits, de batailles qui nous ont fait mûrir et qui nous ont soudés un peu plus à toutes les personnes qui nous sont chères et à toutes celles que nous rencontrons un peu partout du matin au soir !

    C’est pour cela que je ne peux pas imaginer une « vérité » qui ne soit pas un produit de cette vie, avec tous ses hauts et ces bas. Une vérité qui ne peut venir que de la vie, sinon ce serait une illusion. Et une vérité qui va nous permettre de redonner un sens à cette vie quand nous l’avons perdu. Mais la vie et la vérité ne sont que deux réalités tellement fondamentales et inséparables de notre existence. La vérité sera une vraie vérité quand elle sera allée au fond de la vie, se sera laissé transformer par elle et aura transformé la vie à son tour. Et quand on est convaincu que le fond de la vérité c’est l’amour qui rend vraies toutes nos actions et toutes nos relations, on n’a plus envie de quitter un instant cette danse harmonieuse entre la vie, la vérité et l’amour qui sont le trésor de tout notre voyage sur terre…


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  • Je pense que nous avons tous été formés par la dialectique, à l’école, au collège, au lycée ou à l’université. Tous nos devoirs et nos examens tournaient autour de ces fameux concepts de « thèse, antithèse et synthèse ». Cela nous a sûrement fait du bien, cela nous a appris à raisonner, à relativiser nos idées, à comprendre que tout n’est pas ou tout noir ou tout blanc. S’ouvrir à la dialectique, c’est accepter d’écouter une pensée qui semble au départ complètement en contradiction avec mes convictions, c’est finalement me faire à l’idée que j’aurai toujours besoin de l’autre pour parvenir à une synthèse plus complète et plus enrichissante…

    Mais la dialectique, c’est malheureusement aussi s’opposer trop facilement à l’autre, chercher ce qui ne va pas en lui et essayer finalement de le démolir ou au moins de démolir ses idées, soi-disant pour l’aider, mais tellement souvent pour se débarrasser de lui. Et en ce sens, je n’aime pas du tout ce concept d’antithèse. Il y a toujours un danger à être « anti » quelque chose, comme les « antibiotiques » qui servent en principe à guérir mais qui détruisent aussi la santé par un autre biais. On devrait se résigner à être « anti » seulement quand on a cherché sincèrement toutes les autres solutions possibles et qu’on n’en a pas trouvé.

    On ne doit jamais oublier que c’est cette « dialectique » de l’antithèse qui a fait naître le monstre du communisme moderne. Les riches ont pris le pouvoir et oppriment le peuple et les pauvres ? Je supprime les riches, je me débarrasse d’eux et il n’y aura plus de pauvres et la société deviendra un paradis. Mais on ne peut pas tuer quelqu’un ou se débarrasser de lui en prétendant arriver ainsi à une synthèse harmonieuse…

    Je crois que le remède aux dangers de la dialectique est d’abord une question d’écoute et de confiance. Commencer à se mettre devant l’autre dans la position de s’émerveiller de ce qu’il est et de ce qu’il pense, ou au moins de s’intéresser sincèrement à sa personnalité, à ses actions, à ses suggestions, être capable de découvrir en chacun un aspect qui va m’enrichir et me faire du bien, au-delà de la première impression qui est parfois tellement négative, car on s’arrête souvent aux apparences extérieures au lieu d’entre dans le cœur de l’autre.

    Quand on apprend à écouter l’autre sans vouloir s’opposer tout de suite à ce qui ne nous plaît pas en lui, un monde nouveau de relations s’ouvre à nous. C’est d’abord la surprise de l’autre de rencontrer quelqu’un qui l’accueille sans préjugé, sans étiquette mise à l’avance. Cet accueil est tellement rare dans la jungle de notre société si souvent basée sur la peur d’être mangé par l’autre ou trompé par lui. La dialectique est encore pleine de peur. L’accueil et l’écoute sont le meilleur chemin pour arriver à une vraie synthèse qui fera respirer tout le monde. Car en général les discussions où l’on passe tout de suite à l’antithèse, comme par principe, avant d’avoir écouté l’autre, ne parviennent qu’à un dialogue de sourds qui ne débouchera jamais sur aucune synthèse. Chacun de nous s’enferme alors dans sa tour d’ivoire, invente chaque jour de nouveaux arguments plus forts et plus malins pour se protéger des attaques de l’autre et notre pauvre monde crée chaque jour de nouvelles guerres qui ne savent plus s’arrêter. A chacun de choisir quel est le but de sa vie…

     


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  • Pendant mon récent séjour en France, j’ai beaucoup écouté et réfléchi. J’ai vu que ceux qui gagnent aux élections dans une grande partie de l’Europe, ce sont les partis qui misent sur la peur ou sur l’argent. Peur de l’avenir, peur d’être envahis par des étrangers, perdre de perdre son petit confort, mais sans un projet positif valable de construction de l’avenir social. Ou bien on essaye de s’allier aux plus forts, aux puissances financières qui sont en train de s’approprier le pouvoir mondial un peu partout, en pensant que ces puissances financières sont capables de nous sauver, alors qu’elles sont en train de nous voler… Les partis traditionnels de droite ou de gauche perdent de plus en plus leur influence sur la scène politique européenne. Mais où va-t-on ?

    Si auparavant on votait pour la gauche ou la droite en France, on était évidemment un peu fanatique pour les idées de son propre parti et très sévère avec le parti adverse, mais on doit tout de même reconnaître que dans chaque parti de droite ou de gauche, il y avait des hommes politiques valables, avec de vraies valeurs et qui n’étaient pas tous corrompus, comme on le pense trop souvent. Mais où sont parties ces valeurs en ce moment ? Ce qui est intéressant dans les résultats des dernières élections européennes, en particulier en France, c’est que le premier parti sérieux d’opposition est maintenant le parti des verts, le parti de l’écologie : avons-nous trouvé là les valeurs de demain, qui vont sauver l’humanité avec la planète qui l’abrite ? C’est ce qu’on peut espérer.

    Ce qui est sûr c’est que l’humanité a souvent fait des pas en avant quand elle s’est appuyée sur de vraies valeurs. La révolution française n’a peut-être rien inventé, avec « liberté, égalité, fraternité », puisque ces valeurs étaient déjà tellement présentes dans le message que le Christ est venu apporter sur la terre, mais elle a au moins eu le mérite de rappeler ces valeurs qui avaient perdu leur souffle avec des régimes où les « droits de l’homme » étaient tellement souvent bafoués…

    Alors, je crois qu’il faut continuer à être optimiste, car on ne peut pas tromper les peuples indéfiniment et les gens qui s’approprient le pouvoir dans l’injustice, la corruption ou la terreur finissent un jour ou l’autre par être balayés par les vagues de l’histoire. A nous de nous battre pour ces valeurs positives qui se perdent souvent en politique, mais qu’on rencontre chaque jour chez ces mères de famille qui donnent la vie pour leurs enfants, pour ces enfants qui se sacrifient jusqu’au dernier souffle de leurs parents pour leur préserver jusqu’à la fin une vie digne d’un être humain. Ces valeurs que l’on voit chez ces hommes et ces femmes qui se battent pour les plus pauvres ou les plus faibles, même si souvent ils ne sont pas compris ni aidés. Ces valeurs de la culture, de l’art, du sport qui aident l’homme à aller au bout de soi-même, ces valeurs de relation, de générosité, d’écoute ou de pardon que l’on peut découvrir à longueur de journée si l’on est un peu attentif autour de soi… L’humanité n’est pas encore morte et elle a toujours la possibilité d’un avenir où l’on puisse encore connaître le bonheur de vivre… Mais il faut tout de même faire attention à ne plus tomber si souvent dans les pièges des mensonges ou de la démagogie qui finissent par nous faire croire que ce sont les valeurs elles-mêmes qui nous font du mal, alors que c’est l’égoïsme de l’homme qui détourne les valeurs de leur but, et qui risque de nous amener un jour à des catastrophes irrémédiables…


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