• La peur est peut-être le plus grand problème de l’humanité et de chacun de nous. On doit lui reconnaître tout de même certains aspects positifs, car elle nous empêche parfois de faire des bêtises irréparables sans réfléchir. Mais la plupart du temps, elle est là qui nous paralyse, nous empêche de regarder les réalités en face, crée en nous des réactions de panique qui engendrent un tas de décisions ridicules qui font chaque fois reculer l’humanité au lieu de la faire progresser.

    Il n’y a qu’à voir le nombre de politiciens qui misent sur la peur pour gagner des voix aux élections, sans même se soucier d’avoir un programme concret pour bâtir l’avenir de leur pays. La peur est même devenue un commerce extrêmement rentable, lié au trafic des armes, à la corruption des sociétés d’assurances ou à la mafia des industries pharmaceutiques, et la liste pourrait être longue si l’on continue en ce sens…

    Alors que faire avec cette peur ? La fuir ? Elle nous retombera dessus d’une manière ou d’une autre. Non, il faut apprendre à la regarder dans les yeux, à lui montrer qu’on tient compte de ses avertissements, mais lui demander en même temps qu’elle nous laisse tranquilles. Nous avons trop à faire pour construire l’avenir de notre planète en si peu d’années et nous n’avons plus le temps de trop nous occuper de la peur. La vie vaut la peine d’être vécue quand nous nous levons le matin pour construire de nouveaux projets, pour inventer de nouvelles solutions à nos problèmes, pour tisser de nouvelles relations entre les personnes et entre les peuples.

    Lorsque deux personnes s’aiment, elles rêvent d’aventures à vivre ensemble, elles n’ont pas le temps de penser que ces aventures comportent des risques, car leur amour est plus grand que les risques qu’elles vont prendre. La maladie de l’humanité, c’est quand les gens et les peuples oublient de s’aimer et de s’entraider, quand chacun se replie sur son égoïsme et croit y trouver un refuge. L’athlète qui s’entraîne dehors par tous les temps n’a pas peur de tomber malade, car il est tout entier tendu vers les records qu’il va essayer de battre. L’artiste qui passe des nuits blanches à finir son œuvre d’art, n’a pas peur des conséquences de sa fatigue. Quand on est passionné par un but grand et noble, on ne pense qu’à tout donner pour arriver à l’horizon rêvé. Alors, quand nous passons notre temps à avoir peur, c’est sans doute que notre vie est devenue vide, sans but, sans passion, sans idéal ; il est peut-être temps de nous réveiller !

     


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  • Oui, c’est très intéressant et même très touchant, cette mobilisation plus ou moins spontanée de millions et de millions de personnes à travers le monde qui manifestent pour qu’on se penche enfin sérieusement sur le terrible problème de l’avenir climatique de notre planète.

    On dirait une sorte de vengeance positive de la nature que nous avons exploitée, humiliée, méprisée pendant des siècles au lieu de la respecter et de la remercier pour ce qu’elle nous a toujours donné.

    Mais ce qui est sans doute ici la grande chance de l’humanité, c’est qu’on ne peut pas jouer comme on veut avec la nature, sinon nous risquons tous de très mal finir. Il y a bien d’autres problèmes sur notre pauvre terre, comme celui des réfugiés par exemple. Et les hommes sont parfois tellement égoïstes qu’au lieu de s’unir pour trouver une solution à la situation des réfugiés, ils se divisent encore plus, au risque de créer de nouveaux conflits qui vont provoquer encore de nouveaux afflux de réfugiés.

    Tandis que dans la nature il n’y a pas de véritables frontières comme entre les nations. Si l’eau ou l’atmosphère sont polluées quelque part, c’est tout le globe qui s’en ressent. Si la calotte glacière fond de plus en plus avec le réchauffement de la température ce sont toutes les mers et les océans du globe qui vont envahir de nouveaux rivages et mettre en péril des cités entières un peu partout. Si la santé d’une nation est en danger à cause d’une épidémie inconnue provoquée par la pollution ou les catastrophes de tous genres qui nous tombent dessus sans prévenir, personne ne sera plus jamais à l’abri.

    Alors, il ne restera bientôt qu’une seule solution : cesser nos querelles puériles, regarder en face le drame qui s’annonce et nous décider enfin à intervenir la main dans la main. Ce seront sans doute les enfants d’aujourd’hui qui résoudront notre problème car ils ont encore l’avenir devant eux et ils tâcheront de le rendre meilleur… pas comme ces tristes chefs d’Etat d’aujourd’hui (pas tous heureusement, mais ils sont encore bien trop nombreux) qui se moquent bien des générations à venir puisqu’ils ont seulement encore quelques années à vivre et que le pouvoir dont ils jouissent en ce moment leur semble plus important que le futur de leurs enfants…


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  • Pour continuer notre beau dialogue sur la confiance, j’aimerais commenter la réaction d’une de mes meilleures lectrices qui nous dit : « Dans notre monde actuel, il est difficile d’avoir confiance. »

    Je voudrais d’abord dire que notre amie a tout à fait raison. Notre monde actuel est difficile, avec la crise de la globalisation, la corruption, les injustices de toutes sortes, les guerres qui n’en finissent pas, la mondialisation du mensonge, la loi du plus fort, et chacun pourrait ajouter à cette liste tellement d’autres réalités négatives qu’on n’en finirait jamais…

    Cela dit, le monde passé était-il plus digne de confiance ? La domination de l’empire romain, l’obscurantisme du Moyen Age, l’époque de la révolution française ou celle des guerres mondiales, pour ne citer que quelques exemples, poussaient-elles à avoir une grande confiance en l’humanité ?

    Je pense avoir déjà dit que la confiance, comme la foi, n’est pas à confondre avec l’assurance ou la sécurité. Dans notre monde moderne qui cherche à tout sécuriser comme si on pouvait un jour vivre sans risque, la confiance ne pourra jamais être un refuge pour se mettre à l’abri de tout ce qui nous fait peur dans nos relations entre personnes ou entre peuples…

    La confiance est d’abord un choix de vie, un chemin ardu que je décide un jour ou l’autre de parcourir, même si tout le monde autour de moi me semble hostile. Car la confiance est comme l’amour, c’est une réalité que je trouve au fond de mon cœur comme un cadeau qui m’a été fait à la naissance et que je peux utiliser ou rejeter en toute liberté.

    Personne ne peut m’empêcher de faire confiance aux frères et sœurs en humanité qui partagent avec moi la route de la vie. Car la confiance est l’expérience d’une petite semence bien fragile au départ mais qui peut donner des fruits absolument incroyables et disproportionnés avec le pauvre effort initial. La confiance dépend d’abord de moi-même, puis de toutes les personnes que je vais rencontrer en chemin et qui vont faire le même choix que moi. Gandhi, Nelson Mandela ou Mère Teresa ont fait confiance quelque part à l’humanité et leur confiance a provoqué une véritable révolution positive. Mais pour cela ils ont risqué leur vie sans compromis, au-delà de la peur qu’ils devaient certainement ressentir bien des fois devant les forces du mal qui semblent parfois régner sur le monde.

    La confiance ne dépend donc pas du monde qui nous entoure, elle dépend de ce que nous voulons faire de notre vie. La confiance est liée à cette relation d’amour, de solidarité et de collaboration que nous pouvons construire en toute liberté avec les hommes de bonne volonté qui sont si nombreux autour de nous si nous sommes un peu attentifs. Le reste importe peu. Les résultats, les succès ou les échecs sont simplement la règle du jeu de l’aventure de la confiance, des occasions de nous donner encore plus de tout notre cœur quand nous nous rendons compte qu’ainsi notre vie prend un sens tellement plus beau et plus profond. Mais si la confiance est belle, il est évident qu’elle ne sera jamais facile à vivre…


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  • Une nouvelle citation vue ces jours-ci sur les réseaux sociaux (tirée du site « LesBeauxProverbes.com ») et qui m’a beaucoup dérangé : « Une relation, c’est la réciprocité entre deux personnes. L’une ne doit pas tout donner et l’autre tout prendre. »

    C’est terrible, cette fausse sagesse tellement terre à terre et superficielle qui semble illuminer la vie et qui l’empêche en fait de décoller. C’est bien évident qu’une vraie relation, c’est la réciprocité entre deux personnes, ou plus. C’est ce que nous ne cessons de dire dans ce blog sur tous les tons…

    Mais pour créer cette réciprocité on devrait s’arrêter de tout donner ? Entendons-nous : il ne s’agit pas ici de donner des choses matérielles comme de l’argent. Il est bien certain que la générosité doit toujours rester équilibrée. Mais il s’agit de se donner soi-même, de donner sa vie, son cœur, son esprit, ses forces, son temps. Pourquoi y mettre des limites ? Si j’aime quelqu’un, pourquoi devrais-je mesurer mon amour ?

    Bien sûr que cet amour sera différent s’il s’agit d’un mari avec sa femme, d’une mère avec ses enfants ou de collègues de travail. Mais cela n’empêchera pas de se donner tout entier dans la transmission de ce qu’il y a de plus profond en nous. Un sourire donné à moitié, c’est comme montrer à l’autre qu’au fond il ne nous intéresse pas beaucoup…

    Mais ce qui me scandalise dans cette phrase, ce sont surtout les derniers mots : l’autre ne doit pas « tout prendre ». Mais qui a dit que quand je donne à l’autre de moi-même, en amour ou en amitié, l’autre va me prendre quelque chose ? Ce n’est plus une relation gratuite et désintéressée, c’est devenu du commerce. Cela veut dire que l’on ne comprend rien au don lui-même. Car, dans les relations humaines de réciprocité, le complément de « donner » n’est pas « prendre », mais « accueillir ». Quand l’autre se donne à moi, d’une manière ou d’une autre, je ne vais pas m’amuser à le prendre pour le posséder, je vais simplement accueillir son don de tout mon cœur.

    Quand je me donne à l’autre et que l’autre m’accueille, je ne perds rien, mais au contraire je reçois l’amitié, la confiance, la compréhension, l’émerveillement de l’autre et tout cela enrichit mon don et me donne le courage de continuer à me donner encore plus à l’avenir. Le fruit du don est donc et sera toujours l’accueil et le fruit de l’accueil est et sera toujours le don. C’est cela qui fait la beauté de la réciprocité dans nos relations humaines. Sortir de cette logique naturelle pour tomber dans la mentalité de la société de consommation ou le don de l’amitié devient un produit de supermarché que je peux prendre ou laisser selon mon humeur du moment, serait la fin de l’humanité…


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  • « Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. » (Mt 10,39)

    Ce n’est pas croyable le nombre de phrases qui peuvent nous faire peur dans ce chapitre, si on les comprend de travers. Mais alors que nous veut ce Dieu ? Est-ce un dictateur ou un tyran qui joue avec nos vies et qui nous oblige à nous sacrifier pour lui si nous ne voulons pas risquer de terribles punitions ? Mais tout l’Evangile, cet Evangile des Béatitudes et du Notre Père, nous a prouvé jusqu’ici tellement le contraire ! Alors reprenons nos esprits un instant et essayons d’écouter ce que Jésus veut vraiment nous dire.

    Je crois que le Dieu des Béatitudes devrait déjà nous avoir guéri du désir de posséder. Nous avons compris que Dieu n’est même pas capable de posséder, ni de se posséder lui-même, ni de posséder la création et l’humanité et donc de posséder la vie. Dieu est seulement capable de « donner » la vie, car c’est en la donnant qu’il la fait exister. Alors que le mal dans le monde, qui veut justement tout posséder, essaye de nous faire détourner la vie de son but et de son sens même. Vouloir posséder la vie « pour soi », ce serait comme la faire mourir. Car cette vie que Dieu m’a donnée est en moi pour que je la donne à mon tour, pour qu’elle porte du fruit pour moi et pour les autres et non pas pour que je l’enferme dans mon coffre-fort.

    Alors tout devient ici encore très simple. Si je donne ma vie, je peux en effet avoir l’impression de la perdre pour un instant, alors qu’en réalité je la libère, je la laisse voler, je lui donne la possibilité d’être vraiment la vie. Car cette vie en Dieu, entre les trois Personnes de la Trinité qui ne cessent de s’accueillir et de se donner l’un à l’autre dans la réciprocité la plus totale, est descendue parmi nous pour nous entraîner avec elle vers la Lumière et l’Amour. Et nous parviendrons pleinement à cette Lumière et à cet Amour seulement le jour où nous aussi nous donnerons sans relâche notre vie aux autres et pour les autres. Et nous goûterons alors au bonheur infini de nous sentir comme Dieu, de nous sentir Dieu par participation dans la liberté totale d’aider les autres à être eux-mêmes et la récompense suprême de voir les autres avec Dieu nous faire à leur tour exister. Car la vie en Dieu est de ne plus trop nous préoccuper de nous-mêmes, puisque désormais nous pensons aux autres et ce sont les autres qui pensent à nous comme un boomerang infini de l’Amour.


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