• Je ne sais pas si vous pensez comme moi que le verbe « posséder » est l’un des plus terribles et plus dangereux qui existent ! J’y reviendrai encore souvent dans ce blog pour bien expliquer ma pensée à ce sujet, mais je crois que « posséder » est l’une des principales causes des malheurs de l’humanité.

    Essayons d’être justes tout de même. Lorsque l’enfant grandit et s’éveille au monde, il a besoin d’avoir autour de lui des objets qui lui appartiennent et qu’il apprend à « posséder » comme il apprend à se connaître, à connaître son corps, ses besoins, son esprit et à organiser sa vie et ses relations avec les autres.  On lui enseigne très vite les adjectifs « possessifs » qui lui permettent de distinguer ce qui est à lui (mon, ma, mes) et ce qui est aux autres (ton, ta, tes, son, sa ses).

    Rien de grave si on lui enseigne que ce qu’il « possède » est un don qu’il a reçu et qu’il peut partager avec les autres, comme ses jouets, les biscuits qu’on lui offre, une belle image ou n’importe quel cadeau. Mais le mal commence à être fait lorsqu’il imite les adultes qui refusent de donner et qui s’attachent jalousement à tout ce qu’ils possèdent. Car le voilà qui confond déjà la grandeur et l’importance de sa personnalité avec la quantité d’objets possédés…

    Lorsqu’il deviendra grand il découvrira peu à peu l’importance de la « propriété privée. On dit que celle-ci est un droit et une juste conquête. C’est évident que donner à chacun la possibilité de gagner à la sueur de son front les biens nécessaires à la vie de tous les jours, comme une maison, une voiture, des habits, un terrain même ou des instruments de travail, est un progrès par rapport à la situation d’un esclave ou d’une personne opprimée qui dépend toute sa vie de ce que les autres lui laissent utiliser pour vivre.

    Mais ne pensez-vous pas que la « propriété privée » est seulement une étape, nécessaire au développement de la personnalité de chaque homme et de l’humanité tout entière, mais qui devrait être dépassée à un certain moment dans le cœur de chacun comme on dépasse la période de l’enfance ou de l’adolescence ?

    Car « posséder » veut dire finalement, s’attacher à quelque chose qu’on a peur de perdre. « Posséder » empêche d’être vraiment libre, car on passe son temps à faire des calculs pour que l’autre ne nous prenne pas ce qu’on possède, et surtout pour posséder encore plus.

    La liberté et la paix intérieures commencent le jour où l’on arrête de posséder, le jour où l’on se rend compte que tout ce qu’on a est simplement un don reçu pour le partager avec les autres, pour en faire profiter les autres et créer ainsi des relations harmonieuses dans la société.

    Pour se persuader de cela, il n’est qu’à faire la liste de tout ce qui est vraiment important dans notre vie et de voir que c’est impossible à posséder. A commencer par les éléments de la nature. Vous croyez qu’on possède l’eau parce qu’on la met dans des galons ou des bouteilles ? Mais vous voyez bien qu’à la fin c’est l’eau qui fait de nous ce qu’elle veut, on doit simplement l’accueillir en nous, la laisser pénétrer et faire en nous son travail bienfaisant sans rien dire. Comme on ne possèdera jamais le feu ou l’air, même si on s’en sert tous les jours.

    Mais peut-on posséder la nature ? Et peut-on raisonnablement penser que l’on possède sa propre vie ? On s’imagine peut-être posséder des connaissances parce qu’on a une bonne mémoire dont on est fier et qui nous fait sentir supérieurs aux autres ? N’est-ce pas mieux d’accueillir simplement ces connaissances et de nous en servir pour le bien des autres, tant que nous le pouvons, sans croire que nous les possédons.

    Peut-on posséder des vertus comme on possède des habits ou une machine à laver, en se refermant sur nous-mêmes, pleins d’orgueil inutile comme l’histoire de ce pauvre homme qui pensait avoir acquis finalement la plus grande humilité et qui en avait fait l’orgueil le plus subtil ?

    Peut-on posséder l’amitié ou l’amour en les enfermant dans un coffre-fort pour que personne ne puisse nous trahir ou nous tromper ? Et surtout peut-on posséder les autres, ou Dieu ou la foi même ? Mais Dieu est sans doute le premier qui ne sait pas posséder, car il sait seulement nous aimer et nous donner la vie. Ne dit-on pas que c’est le diable qui possède ? On parle de gens qui sont « possédés » justement par le diable ou des esprits mauvais…

    Et rien de plus tragique que la vie de celui ou celle qui pense posséder sa femme, son mari, ses enfants ou ses amis ! La vie est un fleuve d’eau bienfaisante que l’on accueille pour la laisser couler aussitôt en la donnant. Refuser de donner cette vie que nous avons reçue gratuitement, en croyant l’arrêter sur nous-mêmes pour la posséder, cela veut dire simplement la détourner de son but et la faire mourir pour toujours. A nous de décider librement dans quelle direction nous voulons aller !

     

    Citations (tirées de « mon-poeme.fr »)

    Ne possédez que pour jouir, et jouissez toujours comme si vous ne possédiez point : vos jouissances en seront plus vives ; vos regrets en auront moins d'amertume ; vos souvenirs plus de charme. (Jacques-Henri Meister)

    L'homme qui possède un ami vaut deux hommes. (Cécile Fée)

    Celui-là est pauvre, quelque opulent qu'il paraisse, qui désire avoir plus qu'il ne possède. (Pierre-Claude-Victor Boiste)

    Ce qui enfante la haine et l'envie, c'est le désir insatiable de posséder plus, toujours plus. (Félicité Robert de Lamennais)

    Content de ce que tu possèdes, abstiens-toi de ce qui ne t'appartient pas. (Phocylide de Milet)

    On ne peut pas ruiner un homme qui ne possède rien. (Honoré de Balzac)

    On ne possède vraiment que par l'esprit, même une femme. (Maurice Chapelan)

    L'homme ne possède réellement que ce dont il fait usage. (Proverbe anglais)

    Une chaumière qu'on possède vaut mieux qu'un royaume qu'on attend. (Proverbe anglais)

    Avoir, ce n'est pas posséder. Pour posséder les choses il faut une certaine vigueur d'âme ; pour les avoir, il suffit d'être riche. (Marie d'Agoult)

    Le bonheur de l'homme ne consiste pas dans les biens qu'il possède, mais dans ceux qu'il donne. (Laurence Sterne)

    La science est comme la terre : on n'en peut posséder qu'un peu. (Voltaire)

    Vous posséder et vous perdre, c'est acheter un moment de bonheur pour une éternité de regrets. (Pierre Choderlos de Laclos)

    Qui ne veut rien sacrifier ne peut rien posséder. (Henri-Frédéric Amiel)

    On n'a le droit de dédaigner que ce qu'on possède. (Henri-Frédéric Amiel)

    Par la contemplation, tu possèdes ; par l'action, tu donnes. (Henri-Frédéric Amiel)

    La gourmandise réside dans l'exquise délicatesse du palais et dans la multiple subtilité du goût, que peut seule posséder et comprendre une âme de sensuel cent fois raffiné. (Guy de Maupassant)

    Moins nous possédons et plus nous pouvons donner (Mère Teresa)

    Celui qui possède parfaitement une vertu les possède toutes. (Pline le Jeune)

    Celui qui possède et celui qui désire n'ont pas les mêmes yeux. (Pline le Jeune)

    Il faut posséder la sagesse pour sentir tout le mérite d'un sage. (Pline le Jeune)

    Un homme qui possède femme et foyer est déjà un peu monarchiste. (Pablo Neruda)

    Ce que l'on ne comprend pas on ne le possède pas. (Goethe)

    On ne possède pas un chat, c'est lui qui vous possède. (Françoise Giroud)

    À quoi bon posséder une bibliothèque très riche, si on est très pauvre d'esprit et de volonté ? (Jules Payot)

    L'homme possède la faculté dangereuse d'inciter les autres à suivre son exemple. (Sigmund Freud)

    Si ton cœur est possédé du bien d'acquérir, tu n'as qu'une chose à faire, travailler, et encore travailler. (Hésiode)

    Être possédé du diable, c'est l'exception ; être possédé de la femme, c'est la règle. (Victor Hugo)

    C'est posséder les biens que savoir s'en passer. (Jean-François Regnard)

    Près d'une femme qui possède le génie de son sexe, l'amour n'est jamais une habitude. (Honoré de Balzac)

    Il n'y a pas au monde un péché que Dieu refuse de pardonner à qui possède le vrai repentir. (Fiodor Dostoïevski)

    C'est peu de posséder l'art de convaincre : Il faut persuader. (Jean-Baptiste Rousseau)

    Jouissez de ce que vous possédez ; espérez ce qui vous manque. (Pierre-Marc-Gaston de Levis)

    Être libre, c'est se posséder soi-même. (Henri Lacordaire)

    Trop d'occasions d'acquérir semblent diminuer la valeur de ce qu'on possède. (Étienne Pivert de Senancour)

    Plus l'homme possède ce qu'il a désiré, plus il chérit ce qu'il possède. (Étienne Pivert de Senancour)

    À celui qui trouve naturel de posséder tout, il semble aussi très simple, à l'occasion, de quitter tout ; et c'est là un trait distinctif de l'homme bien né. (Marie d'Agoult)

    On ne possède bien que ce que l'on partage. (Paul Géraldy)

    On ne possède bien que ce qu'on a payé. (Albert Camus)

    On ne désire pas ce qu'on possède. (Giacomo Casanova)

    Posséder sans jouir n'est rien. (Ésope)

    Il y a plus de gens possédés par les richesses qu'il n'y en a qui les possèdent. (Fernando de Rojas)

    Etre riche, ce n'est pas posséder, c'est posséder trop. (Fréderic Dard)

    Tout ce que tu ne sais pas donner te possède. (André Gide)

    Par envie, le monde ne peut pas souffrir ce qu'il ne possède pas. (Henri-Frédéric Amiel)

    Ma femme n'est pas une femme, c'est une fleur ; on ne la possède pas, on la respire ! (Maxime Du Camp)

    Quand on aime une femme, on hait qui la possède. (Guy de Maupassant)

    Le désir de posséder fait le voleur ; l'amour de la propriété fait l'avare. (Alain)

     

    Pour posséder, il faut avoir désiré. (Marcel Proust)


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  • Je crois que « pouvoir » est un des verbes les plus fascinants qui existent. Et je parle bien ici du verbe « pouvoir ». Car le nom « pouvoir », c’est une autre histoire, c’est un mot dangereux, source de conflits, de haine et de guerre, même s’il est possible de l’utiliser dans le bon sens du terme, mais nous nous arrêterons sur ce sujet une autre fois.

    Tandis que pouvoir tout court, c’est participer directement à la vie de l’être. Car seul l’être est en mesure de pouvoir. Pouvoir et vouloir sont deux attributs, deux qualités essentielles de l’être et la capacité de l’homme de pouvoir et vouloir est bien un signe qu’il a une âme, qu’il a au fond de lui un mystère que lui seul porte au milieu de l’univers.

    La nature est belle, mais elle ne peut pas, elle subit simplement la loi qu’elle porte en elle. Tandis que l’homme peut et en même temps il peut ne pas. Je peux aimer et je peux ne pas aimer. Je peux chercher et je peux ne pas chercher. Pouvoir, et décider de passer de la possibilité à l’acte, c’est déjà le sens et le mystère de toute notre liberté. Car je peux mais personne ne peut m’obliger à faire ce que je peux, sauf dans une relation sociale malade.

    On peut s’amuser à conjuguer le verbe pouvoir avec pratiquement tous les autres verbes. Je peux me lever le matin, je peux organiser ma journée, je peux espérer faire de cette journée un petit chef d’œuvre, comme je peux me replier sur moi-même et refuser de continuer à collaborer avec les autres. Pouvoir n’est en soi ni positif, ni négatif, c’est simplement la capacité ou la possibilité qui m’est donnée de faire ou de ne pas faire, de penser ou de ne pas penser, de construire ou de détruire, d’accueillir ou de renvoyer…

    Tout ce que je fais du matin au soir, je le fais parce que la vie m’a donné ce cadeau de pouvoir me servir de ce pouvoir. Cela donne le vertige quand on y pense un seul instant. Pouvoir c’est vivre à plein poumons. Pouvoir c’est être ouvert à toutes les réalisations possibles. Et la société est harmonieuse quand les hommes s’entraident à pouvoir toujours plus. Tandis qu’elle est malade lorsque certains empêchent les autres de pouvoir, par jalousie, par égoïsme ou simplement par peur que l’autre puisse plus que moi et qu’il m’empêche à son tour de pouvoir.

    Là est le défi de toute famille, de toute communauté humaine : comment harmoniser tout ce que chacun peut sans que cela dérange les autres et mieux encore pour que ce que je peux puisse aider l’autre aussi à pouvoir ? Si je peux découvrir de nouvelles manières de guérir des maladies, je vais aider mes compagnons de voyage à pouvoir mieux vivre. Mais si je peux voler l’argent ou les biens des autres, je vais leur interdire de pouvoir réaliser leurs rêves et pouvoir devient alors source de conflit.

    A nous de pouvoir avec responsabilité et conscience. Reprenons la liste des verbes préférés de notre blog et nous nous mettrons à rêver. Je peux être bien sûr, ce qui veut dire que je peux accueillir en moi cet être et le donner. Je peux vivre et aimer. Je peux chercher, attendre, écouter, âtre attentif. Je peux apprendre, comprendre et connaître. Je peux respirer et faire respirer. Je peux partager et communiquer. Je peux croire et découvrir. Je peux me laisser émerveiller. Je peux m’ouvrir, sortir et puis entrer. Je peux rencontrer et accepter. Je peux inventer l’avenir ou transformer le présent. Mais évidemment je peux aussi refuser tout cela et faire exactement le contraire. Mais personne ne peut me retirer cette « possibilité » qui est en moi. Les limites de temps et d’espace en plus de la méchanceté humaine vont sans doute m’empêcher de tout pouvoir. Je sais bien que je ne peux pas tout à la fois. A chaque instant je dois choisir entre mille possibilités, mais je peux toujours changer de direction sur ma route. Et tant que je vis je peux rectifier le tir, je peux corriger mes intentions, je peux évoluer, progresser, me perfectionner.

    Pouvoir c’est vivre et profiter de la vie sans relâche, c’est être moi-même car seul moi je peux ce que je peux, personne ne peut à ma place. L’autre peut aussi comme moi-même, mais chacun peut aller au bout de lui-même et cela devrait suffire à faire qu’il y ait de la place pour tout le monde sur cette terre. Mais l’homme a tellement peur qu’il considère souvent l’autre comme une menace de ne plus pouvoir au lieu de le voir comme une chance de pouvoir encore mieux tous ensemble. Combien de gâchis dans notre pauvre humanité blessée, mais encore combien de possibilités infinies de pouvoir encore et toujours plus ! L’humanité a encore de beaux jours devant elle, si elle apprend à pouvoir de mieux en mieux…

     

     

    Citations de « mon-poeme.fr »

     

    Qui n'a pas au moins une fois essayé ne sait pas ce qu'il peut.(Citation latine

    Montre-moi ce que tu es, ce que tu sais et ce que tu peux, et je te dirai ce que tu deviendras. (Henri-Frédéric Amiel)

    Savoir, c'est pouvoir. (Gaston Bachelard)

    Il faut avoir vu les choses de ses propres yeux pour pouvoir en juger. (Thomas Jefferson)

    Pouvoir, tout est là ! (Jean-Claude Clari)

    On ne fait pas ce qu'on veut, on fait ce qu'on peut. (Pierre-Jules Stahl)

    Il faut pas mal d'argent pour pouvoir s'en passer. (Charles Régismanset)

    On ne peut rien contre un homme qui sait ce qu'il fait. (Georges Perros)

     

    Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est comme ne pas vivre du tout. (Milan Kundera)

    Pouvoir sans savoir est fort dangereux ; savoir sans pouvoir, est inutile et triste. (Étienne Pivert de Senancour)

    Il faut être soi-même pour pouvoir aimer. (Marc Lévy)

    Quiconque peut tout a droit de tout vouloir. (Thomas Corneille)

    Pour pouvoir, pour oser dire des vérités, il ne faut pas dépendre de son succès. (Jean-Jacques Rousseau)

    On fait ce qu'on peut, et non pas ce qu'on veut. (Carmontelle)

    Celui qui peut, agit ; celui qui ne peut pas, enseigne. (George Bernard Shaw)

    Quand on le veut, on le peut. (Oscar Wilde)

    Qui peut tout, pourra trop vouloir. (André Chénier) 

     

    On peut tout ce qu'on veut fortement. (Sénèque)

    Pouvoir chanter que c'est beau, c'est beau la vie. (Jean Ferrat)

    Pourquoi les poètes donnent-ils des ailes à l'Amour ? Il doit pouvoir s'envoler tout à l'aise ; autrement, on lui donnerait des béquilles. (Ninon de Lenclos)

    Pouvoir jouir vaut mieux que jouir. (Pierre-Marc-Gaston de Levis)

    On peut parce que l'on croit pouvoir. (Virgile)

    Qui peut le plus peut le moins. (Aristote)

    Lire, écrire, c'est devoir ; voyager, c'est pouvoir. (Paul Morand)

    Tous nous ne pouvons pas tout. (Virgile)

     

    Savoir, c'est pouvoir. (Citation latine)


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  • Voilà là une des perles les plus lumineuses de notre vocabulaire. « Donner » est l’un de ces quatre verbes qui m’accompagnent désormais dans toutes mes recherches, car il « donne » un autre sens à la vie.

    Lorsque je donne, je sors de moi-même et je deviens en même temps réellement moi-même, car je découvre avec joie que c’est pour donner que je suis né.

    Lorsque je refuse de donner, tout se flétrit en moi, se rétrécit, devient mesquin, égoïste, puéril. Ma maison se referme sur elle-même, elle n’ouvre plus ses fenêtres sur l’extérieur et voilà que l’air y devient rapidement vicié, irrespirable.

    Donner veut dire m’ouvrir à l’autre, me plonger dans l’océan de l’humanité en mouvement, participer à sa création, provoquer le don de l’autre dans la réciprocité.

    Mais ce qui est étonnant chez l’homme, ce n’est pas tellement qu’il refuse de donner, même si cela arrive aussi, mais c’est qu’il pense sincèrement qu’il n’a rien à donner. Paresse, superficialité, manque d’imagination ?

    Ce qui est sûr c’est que, si l’on décide un jour de donner et de se donner, on se jette dans un courant sans fin qui se régénère en donnant comme par miracle, car le don appelle le don, il devient une habitude, une passion qui ne s’arrête plus.

    On peut donner bien sûr un tas de choses matérielles comme de l’argent ou des objets que l’on a en trop ou dont l’autre a plus besoin que nous. Mais cela est presque banal par rapport à tout ce que l’imagination peut nous suggérer de donner de nous-mêmes. Un sourire, un coup de main, une caresse, un conseil ou une idée. On donne de son temps ou de son espace. On donne des nouvelles ou la bienvenue. On donne courage ou confiance. On donne de l’importance à quelqu’un, à son travail ou à ses projets. Chacun peut faire la liste de ce qu’il donne du matin au soir en famille, au travail ou dans la rue : on donne un peu d’attention, un coup d’œil, son appui ou la priorité… Mais quelle émotion lorsqu’on voit qu’on peut même donner son cœur, son âme ou sa vie, en pensant que tout cela au départ nous a été aussi donné !

    Reste à savoir à qui donner, quand et comment donner : nous reviendrons certainement sur ce sujet qui est une des bases de notre blog. Les citations qui suivent « donnent » déjà le vertige, un vertige bien positif, lorsqu’on se laisse aller seulement un peu à y penser.

     

    Citations (de mon-poeme.fr) :

    Donnez avec choix et à propos, ne négligez pas les indigents, et prenez soin des pauvres. (Marquise de Lambert)

    Le prodigue dépense beaucoup, et ne donne rien. (François-Rodolphe Weiss)

    Qui dépense beaucoup pour lui-même donne rarement aux pauvres. (François-Rodolphe)

    Donner, en quelque occasion que ce soit, est toujours signe d'un cœur généreux. (Miguel de Cervantès)

    Un jour ôte aisément ce qu'un jour a donné. (Publilius Syrus)

    Donner à ceux qui le méritent, c'est obliger tout le monde. (Publilius Syrus)

    Dieu tend une main à celui qui donne, il en tend deux à celui qui pardonne. (Jean-Napoléon Vernier)

    Il y a dans le commerce de la vie moins de délicatesse à donner beaucoup qu'à donner ce qu'on désire. (Jean-Napoléon Vernier)

    Qui donne pour être vu ne soulagerait pas un pauvre dans l'ombre. (Louis-Philippe de Ségur)

    Donne ce que tu peux si tu ne peux donner ce que tu veux. (Maxalexis)

    Parfois, même tout donner n'est pas forcément suffire. (Jean-Jacques Goldman)

    Il est plus aisé de donner que de refuser de bonne grâce. (Simon de Bignicourt)

    Ce que tu peux donner, garde-toi de le vendre : on a sa large part du bien qu'on sait répandre. (Publilius Syrus)

    Il est bien rare que ce que nous donnons vaille le plaisir que nous avons de le donner. (Nicolas Massias)

    Qui donne beaucoup veut qu'on en use de même à son égard. (Martial)

    Tout ce que l'on donne au pauvre est un gain, et tout ce que l'on garde sans utilité est une perte. (Christine de Suède)

    Prêtez aux gens qui ont de l'argent, mais donnez à ceux qui sont dans le besoin. (Marquise de Lambert)

    Se donner à ce qu'on aime, ce n'est pas perdre son indépendance, c'est en user. (Sophie Cottin)

    Moi, j'aime que l'on donne, et généreusement selon la personne. (Antoine Bret)

    Souviens-toi qu'il faut donner pour recevoir ; souviens-toi qu'il faut être soi-même pour pouvoir aimer. (Marc Lévy)

    Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur. (Anatole France)

    Dieu ne donne rien, mais il ouvre tous ses trésors : et chacun en prend ce qu'il veut. (Adam Mickiewicz)

    Donnez votre avis comme vôtre, et non comme bon. (Emmeline Raymond)

    La véritable générosité donne ses soins, ses sacrifices, sans les compter. (Emmeline Raymond)

    On ne donne pas la lanterne à lécher au chien. (René Char)

    Je ne donne ma parole d'honneur que pour mentir. (Francis Picabia)

    Moins nous possédons et plus nous pouvons donner. (Mère Teresa)

    On ne donne pas d'ordre à Dieu : on le prie ! (Pierre Desproges)

    Ceux qui ne sont pas enclins à donner ne manquent jamais de motifs pour justifier leurs refus. (Thomas Jefferson)

    Mieux vaut donner du pain à de pauvres malheureux que de nous livrer à des bagatelles inutiles. (Liévin-Bonaventure Proyart)

    Donner renferme un brin de vanité quand recevoir demande une grandeur d'âme. (Abla Farhoud)

    Il faut donner quelque chose au hasard. (Philibert-Joseph Le Roux)

    La manière de donner vaut mieux que les dons. (Vladimir Jankélévitch)

    Je ne donne jamais un conseil à quelqu'un parce qu'il pourrait le suivre. (William Faulkner)

    Si la radio vous ennuie, tournez le bouton ou donnez votre poste. (Boris Vian)

    Ne promets pas une cigogne dans le ciel ; donne plutôt une mésange dans la main. (Proverbe russe)

    Il y a plus de mérite à donner qu'à laisser prendre. (Adolphe Ricard)

    Il y a toujours plus de bonheur à donner qu'à recevoir. (Benoît Lacroix)

    Se donner est l'aboutissement normal de l'amour. (Anne Bernard)

    Qui donne des coups sur un clou sans être juste se brise les doigts. (Goethe)

    Un homme qui se fait esclave d'un autre ne se donne pas, il se vend. (Jean-Jacques Rousseau)

    Plus on vous donne de pouvoir, plus vous en abusez. (Honoré de Balzac)

    On se donne, ou l'on se refuse ; mais se refuser et moraliser, il y a double peine. (Honoré de Balzac)

    L'homme s'attache bien plus par ce qu'il donne que par ce qu'il reçoit. (Paul Brulat)

    On donne ce qu'on a. (Ivan Tourgueniev)

    Donner des déceptions aux autres n'empêche pas d'être sensible à celles que les autres vous donnent. (Paul Léautaud)

    Ne plus se donner, c'est se donner encore : C'est donner son sacrifice. (Marguerite Yourcenar)

    Il est bon de donner lorsqu'on vous le demande ; 
    Mais il est mieux de donner quand on ne vous le demande point. (Khalil Gibran)

    Ceux qui donnent dans la douleur, cette douleur est leur baptême. (Khalil Gibran)

    Ceux qui donnent avec joie, cette joie est leur récompense. (Khalil Gibran)

    C'est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez véritablement. (Khalil Gibran)

    Donner est bien, ravir est mal et conduit à la mort. (Hésiode)

    On donne au généreux ; on refuse à l'avare. (Hésiode)

    Donne à qui te donne ; refuse à qui te refuse. (Hésiode)

    Donnons-nous tous la main, nous sommes frères. (George Sand)

    L'amour est un fil que la femme tient par les deux bouts et qu'elle nous donne à retordre. (Arsène Houssaye)

    La fortune ne fait pas le bonheur ! C'est là une vieille maxime inventée certainement par un millionnaire pour un de ses amis pauvre auquel il aimait mieux donner cette consolation que la moitié de ses rentes. (Alexandre Dumas, fils)

    Si vous croyez que ce n'est pas parler de soi que de donner son opinion sur autrui ! (Sacha Guitry)

    Ce qu'on a donné ne saurait se reprendre. (Casimir Delavigne)

    Il n'est pas donné à chacun de prendre un bain de multitude : jouir de la foule est un art. (Charles Baudelaire)

    Une confidence se donne, mais ne se demande pas. (Jean Anouilh)

    Donner est un plaisir ; payer est un devoir. (Pierre-Marc-Gaston de Levis)

    Pour être heureux avec les êtres, il ne faut leur demander que ce qu'ils peuvent donner. (Tristan Bernard)

    Ce que l'on regrette de la vie, c'est ce qu'elle n'a pas donné. (Paul Valéry)

    Il faut donner quelques moments à l'enjouement, et tout le reste au sérieux. (Baltasar Gracian)

    Il n'y a de mérite à donner que lorsqu'en donnant on se prive. (La Rochefoucauld-Doudeauville)

    Donner sans aimer est une offense. (Raoul Follereau)

    On n'a que le plaisir qu'on donne. (Alphonse de Châteaubriant)

    Qui est homme sait choisir ou attendre avec prudence, aimer avec continuité, se donner sans réserve. (Étienne Pivert de Senancour)

    Plus vous donnerez, et plus vous recevrez. (Saint Vincent de Paul)

    Je suis homme à donner ma vie pour cinq minutes de répit. (Louis Scutenaire)

    Donner des conseils n'est souvent que s'attribuer le privilège de dire soi-même des sottises. (Alexander Pope)

    Je ne peux me donner à ceux qui ne savent pas me prendre. (Natalie Clifford Barney)

    Je me donne quand j'aime, et alors ce n'est pas donner, c'est échanger. (Bertrand Vac)

    Les femmes ont des manières de ne pas se donner qui sont plus délicieuses que tout. (Rémy de Gourmont)

    Une âme se peut dire généreuse quand elle prend plus de plaisir à donner qu'à recevoir. (Chevalier de Méré)

    La vie est donnée à tout le monde, mais tous ne sont pas capables de la vivre. (Marie-Claire Blais)

    Quand on n'a pas d'argent, il faut donner beaucoup de soi. (Jean Dutourd)

    On est toujours forcé de donner quelque chose au hasard. (Napoléon Bonaparte)

    Tout donner à un autre, quelle bonne pluie d'été sur un cœur ! (Jean Anouilh)

    Ne dis pas que tu veux donner : donne ; jamais tu ne satisferas une attente. (Goethe)

    C'est lorsque l'on donne du peu que l'on a, que l'on donne vraiment. (Marc Lévy)

    Rien de tout ce qui est donné par la nature à tous les hommes n'est un mal. (Cicéron)

    L'homme a tout en son pouvoir, et la femme ne possède que ce que lui donne l'homme. (Giacomo Casanova)

     

    Dans la Bible :

    Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux en donnera-t-il de bonnes à ceux qui l'en prient ! (Mt 7,11)

     

    Et il advint, quand Jésus eut achevé de donner ces consignes à ses douze disciples, qu'il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes. (Mt 11,1)

    Que servira-t-il donc à l'homme de gagner le monde entier, s'il ruine sa propre vie ? Ou que pourra donner l'homme en échange de sa propre vie ? (Mt 16,26)

         

    C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. (Mt 20,28)

     

    Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? (Mt 24,45)

    Et il leur recommanda vivement que personne ne le sût et il dit de lui donner à manger. (Mc 5,43) Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils lui disent : « Faudra-t-il que nous allions acheter des pains pour deux cents deniers, afin de leur donner à manger ? » (Mc 6,37)

    Et que peut donner l'homme en échange de sa propre vie ? (Mc 8,37)

    Aussi bien, le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. (Mc 10,45)

    … pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses péchés. (Lc 1,77)

    Son esprit revint, et elle se leva à l'instant même. Et il ordonna de lui donner à manger. (Lc 8,55)

    Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient !  (Lc 11,13) Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s'est complu à vous donner le Royaume. (Lc 12,32)

    Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : « Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. » (Lc 19,8)

    Tandis qu'il parlait encore, voici une foule, et à sa tête marchait le nommé Judas, l'un des Douze, qui s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser. (Lc 22,47)

    Les Juifs alors se mirent à discuter fort entre eux ; ils disaient : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jn 6,52)

    Les Juifs disaient donc : « Va-t-il se donner la mort, qu'il dise : ‘Où je vais, vous ne pouvez venir?’ » (Jn 8,22)

    Personne ne me l'enlève ; mais je la donne de moi-même. J'ai pouvoir de la donner et j'ai pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. (Jn 10,18)

    Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. (Jn 15,13)

    J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi et tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole. (Jn 17,6)

     

     


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  • Savez-vous que « changer » est un verbe extraordinaire, un de ces verbes-clés qui portent en eux toutes les difficultés et en même temps tous les espoirs du monde ? Car changer cela veut dire ne pas continuer, être instable, renoncer, prendre une autre direction et c’est souvent un problème, mais changer cela veut dire aussi se renouveler, ne pas rester figé ou statique, faire un peu ou beaucoup de révolution, s’ouvrir à de nouveaux horizons. Il y a tout cela et beaucoup plus encore dans « changer ».

    Je peux changer des aspects extérieurs de ma vie, changer d’habits, de maison, de voiture. Je peux changer aussi d’habitude ou même d’avis ou d’idées et cela devient beaucoup plus engageant. Je peux changer d’associés, d’amis ou même de compagnons de vie. Je peux même théoriquement me changer moi-même, mais il faudrait voir quand même jusqu’à quel point.

    Le changement est donc rarement une action indifférente. Le changement peut surprendre, peut faire peur ou au contraire apaiser, redonner de l’espoir. Car changer cela veut dire au fond suivre le cours de la vie mais aussi le diriger vers une direction nouvelle, là où notre part de liberté entre en jeu.

    Pour changer il faut être attentif, actif, avoir une certaine volonté. Car le changement se fait rarement tout seul. La nature nous porte elle-même à changer, à l’image des quatre saisons de l’année, mais c’est un changement qui est au fond un peu toujours le même. Tandis que le changement au cœur de l’homme demande de l’initiative, du courage, le désir de progresser, de dépasser les obstacles, d’ouvrir de nouvelles portes ou de nouveaux chemins.

    Changer demande en même temps beaucoup de maturité et de sagesse. On ne change pas n’importe quoi, à n’importe quel moment et n’importe quand. Car la vie est tout un équilibre entre la fidélité et le changement. Fidélité à soi-même et aux autres et changement vers une attitude et une situation meilleures, plus positives. Il faut donc bien réfléchir, avant de changer, aux conséquences de notre acte. Il existe des changements qui peuvent blesser l’autre, être source de malentendus, de rancœur ou de colère. Mais il existe aussi des changements qui apaisent, qui réconcilient, qui unifient. A nous de savoir discerner chaque jour et tous ensemble comment nous aider à changer vers un bien plus grand qui sache nous faire goûter pleinement la beauté de la vie.

    Car la vie est belle parce qu’elle change et se renouvelle à chaque instant. La vie ne se répète jamais, elle est toujours pleine de surprises, elle n’est donc jamais monotone, mais elle peut être terrible si les changements que nous faisons ou que nous subissons ne sont pas faits dans la bonne direction…

     

     

     Citations (du site « mon-poeme.fr) :

    « Depuis la création, le thème de l'amour n'a pas changé, les siècles et les hommes n'y ont apporté que des variantes. » (Jean-Napoléon Vernier)

    « Avec le temps, il ne faut jamais désespérer, d'une minute à l'autre, il peut changer. » (Pierre-Claude-Victor Boiste)

    « Il faut toujours craindre de changer de visage. » (William Shakespeare)

     « Vis dans le présent, et ne réveille pas sans cesse un passé auquel tu ne peux rien changer. » (André Maurois)

    « On ne change pas, on met juste les costumes d'autres, et voilà. » (Jean-Jacques Goldman)

    « Les esprits profonds pénètrent la nature des choses ; ils reconnaissent la rigueur des lois et lisent à la voûte splendide des cieux l'immuable arrêt qui pèse sur l'imbécillité humaine. Les esprits légers flottent de surface en surface ; ils se laissent emporter au hasard de l'événement, entraîner par la mobilité des rapports et leurrer sans cesse par l'apparente nouveauté des phénomènes. Nul cependant n'est satisfait. Les uns gémissent de ne pouvoir rien changer ; les autres, de ce que tout change dans le monde. » (Marie d'Agoult)

    « Le fou change comme la lune, le sage a la stabilité du soleil. » (Érasme)

    « Les conseils changent rarement l'esprit, plus rarement le caractère. » (Nicolas Massias)

    « Ceux qui passent les mers ne changent que de pays, et non pas d'esprit. » (Antoine Arnauld)

    « Personne ne voudrait changer son existence, à condition d'y tout changer. » (Jean-François Marmontel)

    « Le cœur d'une femme est une partie des cieux, comme le firmament, il change nuit et jour. » (George Gordon Byron)

     « Le naturel ne change jamais : il naît avec nous, et l'on meurt avec lui. » (Madeleine de Puisieux)

    « Le désir éperdu de changer le monde, c'est masculin. » (Françoise Giroud)

    « La vie est une pièce de théâtre dont seuls les spectateurs changent. »
    (Théophile Gautier)

     

    « Le miel peut devenir fiel, la colombe peut se changer en vautour. » (Henri-Frédéric Amiel)


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  • Certains lecteurs me disent que je ne parle que du positif. Ils ont un peu raison. J’ai eu envie pour cela de me pencher aujourd’hui sur le verbe « se plaindre ». Voyons ce que donnera notre recherche.

    Pour parler de « se plaindre », il faut commencer avec le verbe « plaindre » tout court, qui est déjà beaucoup plus positif, justement. Car plaindre quelqu’un en particulier, c’est en quelque sorte participer à ses problèmes, ses déboires, ses souffrances. Plaindre un ami, un frère, une personne chère ou même un inconnu, c’est avoir de la compassion pour lui. Cela veut dire que nous sommes attentifs à ce que vivent les autres et que nous leur souhaitons sans doute tout le bien du monde, ou au moins une situation meilleure qu’à présent. Plaindre quelqu’un c’est déjà désirer sans doute pour lui une solution, un avenir différent. C’est le début d’une action qu’on peut inventer pour des personnes dans le besoin. C’est une prise de conscience qui peut devenir extrêmement positive si elle n’en reste pas à quelques beaux sentiments ou quelques belles paroles.

    Mais venons-en à notre verbe « se plaindre ». On voit tout de suite la différence. Plaindre l’autre, c’est le mettre au centre de nos attentions, tandis que se plaindre, c’est se mettre soi-même au centre de l’attention universelle, demander, supplier nos proches ou le monde entier de se pencher sur notre triste sort. Mais de quoi se plaint-on généralement ? De tout sans doute, en tous cas de tout ce qui ne va pas dans notre vie. On peut se plaindre d’un mal de tête, d’un problème de santé ou d’argent. On se plaindra plus souvent encore des autres, de son voisin, d’un collègue ou du directeur du travail, de quelqu’un de sa propre famille, ou même d’un ami cher qui semble nous avoir oubliés ou trahis. On se plaindra de la situation générale du pays ou du gouvernement ou bien simplement du temps, d’un imprévu, d’un accident…

    Et comment se plaint-on ? Par des mots bien sûr, mais aussi par le ton de la voix, parfois même par un peu de théâtre, des expressions exagérées, des larmes peut-être. Quand on se plaint, c’est qu’on veut en quelque sorte obliger son interlocuteur à se pencher sur notre situation. Il y a donc tout de même un aspect positif à la plainte, c’est la recherche d’une relation qui pourra nous donner consolation ou réconfort. Cela peut paraître sans doute un peu égoïste, mais c’est aussi la marque d’humilité de quelqu’un qui sent qu’il ne s’en sortira pas tout seul et qui appelle à l’aide.

    Mais ce qui gêne dans une personne qui passe son temps à se plaindre, c’est qu’en général elle continue à s’attarder sur son passé, sur ce qui lui est arrivé jusqu’à présent, comme si elle était condamnée à porter ce poids tout le reste de sa vie. Alors que faire ? Ne pas regarder en face les problèmes qui nous accablent ? Evidemment non. C’est toujours mieux d’appeler les choses par leur nom. Et si la situation ne va pas, il est inutile de dire que tout va très bien dans le meilleur des mondes. Mais « se plaindre » risque d’être toujours une réaction statique qui n’aide pas à regarder plus loin. Au lieu de se plaindre, on ferait mieux certainement de chercher une solution, de prendre le problème à bras le corps et de tâcher de le résoudre.

    Mais ce qui est pire lorsqu’on se plaint, c’est quand on se plaint de quelqu’un derrière son dos. Combien de fois tombons-nous dans le piège de chercher ainsi un allié qui nous comprenne pour nous consoler de tous ceux qui ne nous comprennent pas. Nous allons peut-être y trouver une petite consolation provisoire, bien mesquine, mais nous allons élargir encore plus le fossé avec ceux avec lesquels la relation ne va plus. Nous aurons trouvé quelques amis d’un moment, mais nous aurons peut-être perdu nos anciens amis, notre propre famille, pour toujours. Alors plutôt que de se plaindre à quelqu’un d’une troisième personne qui n’est pas là, il vaut certainement mieux prendre son courage à deux mains et aller trouver la personne qui nous cause un problème, en tâchant de croire que ce qui s’est passé de négatif hier pourra certainement être dépassé dès aujourd’hui et pour demain. Se plaindre, c’est rester écrasé par le passé, cela est presque toujours inutile et malfaisant.

    Alors où en sommes-nous ? Je me suis plaint avec vous de tous les gens qui se plaignent ? Je suis tombé moi aussi dans le piège ? J’espère que non. Ce qui est sûr c’est que ces gens sont bien à plaindre. Mais qui suis-je maintenant pour les juger ? Je devrais être à leur place pour les comprendre. Mais au moins je peux essayer de participer à leur souffrance et, si j’ai la chance d’avoir rencontré sur ma route des personnes qui m’ont aidé à avoir un regard plus positif, ce n’est certainement pas pour juger les autres, mais pour partager ma découverte avec le plus de gens possible. Chacun de nous a sans doute fait souvent cette belle expérience.

     

     

    Citations

    (du site mon-poeme.fr)

    « Le prodigue de son temps est bien plus à plaindre que celui qui l'est de son argent. »
    Citation de (
    Sénèque)

    « On se lasse de plaindre ceux qui se plaignent toujours. »
    (
    Pierre-Claude-Victor Boiste

    « Qui ne plaint personne ne mérite pas qu'on le plaigne. »
    (
    Pierre-Claude-Victor Boiste)

    « Cessez donc de gémir, de vous plaindre, sans jamais agir ; 
    Vivez vos moments présents, comme votre ultime instant. »
    (
    Maxalexis

    « Si avec les peines endurées ici-bas, nous étions immortels, nous serions les êtres les plus à plaindre. »
    (
    Stanislas Leszczynski)

    « Le droit que nous avons de nous plaindre de quelqu'un nous ôte le pouvoir de le juger. »
    (
    Jean-Jacques de Lingrée)

    « Nul ne peut se flatter de n'avoir jamais donné à personne de justes sujets de se plaindre. »
    (
    Jean-Jacques de Lingrée)

    « On se plaint de la brièveté de la vie, et tous nos efforts tendent à la passer brièvement. »
    (
    Françoise d'Aubigné)

    « Plaindre un malade, ce n'est pas le blâmer. »
    (
    Pierre Choderlos de Laclos)

    « Beaucoup se plaignent que le ciel est trop loin ; mais la terre est plus loin de l'homme que le ciel. »
    (
    Adam Mickiewicz)

    « Toujours plaindre quelqu'un est le meilleur moyen d'augmenter sa faiblesse et sa paresse. »
    (
    Aivanhov)

    « Se plaindre sans amertume est le propre du paresseux. »
    (
    Samuel Johnson)

    « Plains les méchants, pour avoir le courage de t'occuper d'eux ».
    (
    Anne Barratin)

    « Qui ne veut que haïr ne veut pas qu'on le plaigne. »
    (
    Prosper Jolyot de Crébillon)

    « Alors qu'on se sait plaint, c'est presque un plaisir que de souffrir. »
    (
    Paul Léautaud)

    « Certains nous plaignent avec tant d'entrain et de conviction qu'on ne sait plus comment les remercier. »
    (
    Charles Régismanset)

    « Ceux qui se plaignent le plus, sont ceux qui sont le moins à plaindre. »
    (
    Benjamin Franklin)

    « Si l'on plaint d'un vieillard le sort infortuné, on plaint également l'enfant abandonné. »
    (
    Jean-François Ducis)

    « Cessez donc de vous plaindre de la société, vous n'y changerez rien ! »
    (
    Alphonse Karr)

    « Quand quelqu'un nous plaint, il soulage nos maux. »
    (
    Miguel de Cervantès)

    « On trouve peu de personnes qui ne se plaignent de leur condition, bien qu'elle paraisse douce. »
    (
    Saint Vincent de Paul)

    « Ceux qui ne rêvent pas sont bien à plaindre. »
    (
    Marie-Claire Blais)

    « Tout le monde ne peut pas avoir une femme qui se débrouille et ne se plaint jamais. »
    (
    Alice Parizeau)

    « Les hommes ont toujours du plaisir à se plaindre. »
    (
    Carbon de Flins des Oliviers)

    « On ne devrait jamais se plaindre, il y a toujours pire. »
    (
    Jacques Chardonne)

    « Le mariage : liaison d'amour ou on se plaint généralement l'un de l'autre. »
    (
    Alphonse Karr)

    « Se plaindre de mourir, c'est se plaindre d'être homme. »
    (
    Jean de Rotrou)

    « Je plains l'homme accablé du poids de son loisir. »
    (
    Voltaire)

    « Attachez-vous à la vertu, vous n'aurez pas à vous plaindre de la fortune. »
    (
    la sagesse populaire)

    « Chacun dans son ennui envie un autre humain qui se plaint comme lui. »
    (André Chénier) 

     



     


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