• Au paradis d'Igino Giordani

    [Nous reviendrons souvent dans ce blog sur les écrits et la personnalité d’Igino Giordani. Né en 1894, mort en 1980, c’est une des personnalités italiennes les plus remarquables du XXe siècle. Marié, père de famille, écrivain, homme politique, il a marqué une partie de sa génération et reste un modèle pour les générations futures. Moi qui ai eu la chance de le connaître personnellement dans les dernières années de sa vie, j’aimerais reprendre ici de temps en temps ce qui fait de lui une lumière pour l’humanité.]

     

    [La politique est service.] 

    La politique est faite pour le peuple et non le peuple pour la politique.

    Elle est moyen et non pas fin. Il y a d’abord la morale, l’homme, la collectivité, ensuite seulement le parti, les programmes, les théories de gouvernement.

    La politique est – au sens chrétien du terme – service. Elle ne doit pas devenir abus, domination, dogme. Sa fonction et sa dignité viennent de ce qu’elle est service social, charité en actes, la première forme de la charité de la patrie.

    (Anthologie des textes d’Igino Giordani dans « Igino Giordani, chrétien, politique, écrivain » de Jean-Marie Wallet et Tommaso Sorgi (Nouvelle Cité 2003)

     

    Un texte très bref pour commencer, tellement simple et limpide. Car la vérité n’est jamais quelque chose de compliqué. Et si la politique semble parfois une jungle inextricable, c’est sans doute qu’elle a quitté le chemin de la vérité. De grands hommes politiques comme Gandhi ou Nelson Mandela que nous citons souvent dans ce blog, ont aidé l’humanité à se réconcilier avec la politique, mais ils sont encore tellement rares les politiciens de cette trempe !

    Tout homme politique devrait lire et méditer ces quelques phrases avant de s’engager au service de son peuple.

    La politique n’est pas forcément sale ou corrompue, elle a une « fonction » et « une dignité », elle est une « charité en actes », mais surtout une « charité de la patrie ». Pourquoi avons-nous de la charité cette image en général tellement limitée à quelques individus généreux qui donnent de leur temps ou de leur argent pour aider un peu les gens dans le besoin ?

    C’est une abomination de notre mentalité moderne qui voudrait reléguer tout ce qui est moral ou spirituel à la simple sphère de la vie privée, abandonnant le domaine social à la loi du plus fort ou du plus malin. 

    L’homme ne se sentirait-il pas mieux si les structures politiques, économiques et sociales se laissaient imprégner par tout ce qui fait la beauté des relations interpersonnelles : bonté, altruisme, partage, don et réciprocité. Pourquoi cela serait-il impossible ?

     

     


  • Commentaires

    1
    Hayat
    Samedi 5 Mars 2016 à 10:27
    Oui, pourquoi cela serait-il impossible?une charité de la patrie peut sembler impossible , mais en fait il faut des "politiciens de la patrie"...comme Igino Giordani ! Il en faut beaucoup .Il faut que le commun des mortels y croie aussi ,d'où la nécessité de "formation "de tout un chacun à cette " charité de la patrie ".
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