• Au paradis de Lao Tseu

    Il est impressionnant de se rendre compte que la sagesse a toujours existé au cœur de l’homme, au moins au cœur de ceux qui ont su l’écouter. A une époque où l’homme croit pouvoir tout savoir, comprendre ou connaître, on peut se demander s’il est encore capable d’écouter la vraie sagesse. Mais laissons-nous un moment bercer par le paradis de Lao Tseu que nous avons choisi ce mois-ci dans nos « mots pour de bon. »

    « Pour vivre pleinement sa vie, il n'est pas nécessaire d'agir.
    Pour vivre pleinement sa vie, il est indispensable d'être. »

     « Plus le sage donne aux autres, plus il possède. »

     « La seule façon d'accomplir est d'être. »

    Ne trouvez-vous pas ces trois phrases étonnamment à l’unisson avec le but de notre blog : « être, accueillir et donner » ? Et ce sage chinois vivait il y a 2600 ans !

     « Il n'y a point de chemin vers le bonheur : le bonheur c'est le chemin. »

    Combien nous perdons de temps, de patience et d’énergie à courir après un bonheur qui ne vient jamais, alors que le bonheur est déjà en nous par le seul fait que nous sommes là en train d’exister, de vivre, de respirer, de vouloir ou d’aimer. Essayons d’écouter en nous ce bonheur qui naît et qui jaillit comme la sagesse…

     « Les couples qui atteignent la seconde lune de miel (celle qui ne disparaît pas) ne sont pas des êtres extraordinaires. [...] Ces couples ont finalement appris à s'accepter profondément l'un l'autre. Ils se voient l'un et l'autre avec clarté et ne ressentent plus le besoin de faire pression sur leur partenaire pour qu'il change. »

    Il suffirait de s’arrêter aux derniers mots de la phrase : « ne plus ressentir le besoin de faire pression sur notre partenaire pour qu’il change. » Non, ne même plus ressentir ce besoin. Lao Tseu ne nous demande pas de faire un gros effort terrible sur nous-mêmes pour accepter l’autre tel qu’il est. Il nous demande d’être tellement nous-mêmes et tellement l’autre en même temps qu’il n’y a plus qu’à laisser la vie suivre son cours toute seule et à contempler l’autre qui grandit à son tour en force et en sagesse, parce que nous avons su lui faire confiance et qui reverse finalement son courage et nous aide à changer nous-mêmes à notre tour, comme les vagues de la mer qui se balancent en réciprocité…

    « Chaque vague sait qu'elle est la mer. Ce qui la défait ne la dérange pas car ce qui la brise la recrée. »

    Et voilà justement les vagues de la mer. Quand j’apprends à être l’autre pour être encore plus moi-même, voilà que tout ce qui arrive à l’autre me touche, m’ébranle et me réjouit en même temps. Car j’apprends peu à peu que je suis toute l’humanité et toute l’humanité, c’est moi, chacun de mes frères ou de mes sœurs, c’est moi aussi d’une certaine manière. Ainsi je ne meurs jamais, je ne perds jamais rien, car ce qui sort de moi pour aller en l’autre et l’enrichir, c’est une partie de moi qui continue à vivre dans l’autre pour l’éternité. Quelle vision immense et apaisante, encourageante et bienfaisante !

     « Plus tu as d'armes, moins les gens seront en sécurité. »

    Pas besoin de commentaires : quand on vit au Moyen Orient, on sait bien ce qu’est l’illusion de la sécurité par les armes qui n’apporte que mort et désolation.

    « Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous ensemble. »

    Plus de jalousie et de concurrence dans la course à la connaissance : ce que je sais, c’est pour toi, c’est avec toi, c’est de toi peut-être, car seulement ensemble nous construisons l’humanité.

     « Rien n'est plus souple et plus faible que l'eau,
    Mais pour enlever le dur et le fort, rien ne la surpasse
    Et rien ne saurait la remplacer. »

     « La bonté suprême est comme l'eau qui favorise tout et ne rivalise avec rien. »

    Cela ne vous rappelle pas la « parabole de l’eau, du fer et de la pierre » que nous avons publiée dans la rubrique « Passepartout » ? Si notre but dans la vie était d’être comme l’eau qui apaise, qui étanche la soif, qui donne la vie et la paix au lieu de vouloir nous battre dans la jungle de la société avec tous les instruments de violence qui donnent un instant une fausse sécurité, mais qui sont bien vite dépassés et qui meurent, alors que l’eau vit toujours là où l’homme sait la laisser couler et la retenir, alors la vie serait certainement encore plus belle et plus belle pour tous !

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Hayat
    Dimanche 11 Octobre 2015 à 12:09
    Waouh ! Super ! On vole haut ...et pourtant c'est la vrai vie !
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