• Bonne année vraiment?

    Vous savez, je crois que ces jours-ci presque personne ne va avoir envie de souhaiter à ses parents, à ses amis, à ses connaissances une « bonne année ». On va le faire quand même, par routine, par habitude, mais en ayant l’impression au fond de soi, si l’on est sincère, qu’on est tous en train de se moquer du monde…

    Pourquoi cela ? Parce que chacun est persuadé que l’année 2020 a été épouvantable. Le coronavirus en est sans doute une des causes principales. Mais ce serait bien ridicule d’accuser ce méchant petit virus de tous les maux, alors qu’il a été simplement un révélateur de la vérité difficile à regarder en face de la maladie qui court dans nos relations sociales, dans notre vie politique, dans nos médias, dans la culture, un peu partout…

    Et après une année qui nous semble si négative, comment oser penser maintenant qu’une baguette magique va tout changer en quelques jours ou quelques semaines, que nous allons tous guérir de nos virus pour commencer, que nous allons réorganiser notre société de manière bien plus harmonieuse, comme par miracle ?

    Alors, je crois qu’il faut reprendre nos vœux et nos souhaits en les renversant de fond en comble. Car le problème est que nous sommes habitués à charger cette pauvre année nouvelle, depuis sans doute des générations ou peut-être même des siècles, de tous les espoirs, de toutes les attentes au moment où l’année va commencer. Puis en cours de route, comme nous sommes souvent déçus, nous accusons cette pauvre année de nous avoir trompés ou trahis et nous nous retournons contre elle.

    Mais qui est cette pauvre année qui est devenue tout à coup la source de tous nos maux ? C’est simplement une sorte de caricature de l’autre ou des autres. C’est au fond depuis toujours une des pires maladies de l’humanité. Ne pas vouloir prendre notre responsabilité et accuser les autres ou « l’année » d’avoir tout gâché.

    Alors je vais vous faire une proposition pour cette année nouvelle. Ou plutôt j’ai envie de vous faire des vœux différents. Je vais faire à chacune des personnes que j’aime, ces jours-ci, à tous ceux avec qui je suis en relation, un souhait complètement différent : « En cette année qui va jaillir tout à coup de l’avenir qui va se faire présent, je te souhaite simplement d’être « bon », oui, d’être « bon » toi-même, d’être rempli de « bonté », même si tout l’univers semble aller dans le sens contraire. Car je crois que chacun de nous est venu au monde pour être « bon », pour donner sa vie pour les autres, pour prendre sur soi le poids de ceux qui souffrent, pour redonner de l’espoir à ceux qui l’ont perdu et tout ce qui peut nous faire passer chaque jour du négatif au positif.

    Qui m’empêche d’être « bon » moi-même cette année ? Si je regarde sincèrement au fond de mon cœur, à moins que je sois vraiment malade, est-ce que je ne suis pas ému quand je vois une personne handicapée chanter dans un théâtre comme si de rien n’était, est-ce que je ne suis pas bouleversé quand je vois quelqu’un raconter comment des gens inconnus lui ont sauvé la vie, est-ce que je ne voudrais pas partager tout ce que j’ai quand je vois des enfants mourir de faim dans un pays envahi par la sécheresse ?

    Alors je vais souhaiter à chacun et me souhaiter à moi-même pour commencer d’être « bon » cette année, de cette « bonté » qui n’a rien de naïf comme on le pense si souvent, mais qui est l’énergie vitale capable de regarder en face les problèmes et de les résoudre. Et chacun de nous va s’unir aux autres « bons » qu’il va croiser sur sa route, car l’union ou l’unité ne font pas seulement la force, mais aussi la « bonté ». Et des gens « bons » j’en ai vu des milliers au cours de cette année 2020 qu’on a trouvée si épouvantable. Alors oublions l’année 2021 qui nous attend et pensons seulement à être « bons », mais vraiment, de tout notre cœur, de toutes nos forces. Et laissons les statistiques ou les résultats pour la fin de l’année. Ne nous laissons pas impressionner en cours de route par les « oiseaux de malheur » qui ne font rien et qui passent seulement leur temps à décourager les autres. Et nous serons surpris, à la fin de l’année, de voir qu’il s’est passé quelque chose de nouveau, une fraîcheur inattendue dans les relations entre les hommes, un nouveau départ, une chenille malade et mourante qui s’est débarrassée de son poids et qui est devenue un papillon qui a commencé à voler. Qui nous empêche de nous jeter dans cette nouvelle direction ? Ne sommes-nous pas libres de faire ce que nous voulons de notre vie ?


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