• Connaître, juger, haïr

    Avez-vous remarqué que nos relations avec les autres sont presque toujours à l’image de la réciprocité ? Mais cela change évidemment tout si nous nous connaissons d’une connaissance réciproque, ou bien si nous nous jugeons les uns les autres ou, pire encore, si nous nous haïssons les uns les autres.

    Se connaître réciproquement dans une relation d’amitié ou d’amour, ou au moins d’estime et de bienveillance, c’est la base de l’harmonie sociale, la joie d’entrer dans l’esprit ou le cœur de l’autre sans peur et avec la plus grande transparence possible. Car la simplicité d’une telle relation crée peu à peu une si grande confiance réciproque que l’autre devient à la fois le but de ma vie, le centre de mon intérêt, le critère de mes décisions, l’ouverture toujours plus grande de ma personnalité aux dimensions de toute l’humanité.

    Tandis que si je suis moi-même le centre de tout, la base de mes critères et de mes décisions, car j’ai peur d’entrer dans la vie de l’autre et de le laisser à son tour pénétrer en moi, alors je ne pourrai plus voir l’autre que du dehors et je ne le connaîtrai jamais vraiment. Je me mettrai à l’analyser, à le juger, à essayer vainement de le comprendre sans y parvenir. Et l’autre me le rendra bien, car il se méfiera de moi, il se mettra lui aussi à me coller des étiquettes de l’extérieur. Nous passerons notre vie comme des spectateurs devant la scène d’une pièce de théâtre, mais nous ne saurons jamais ce qu’est la confiance réciproque avec quelqu’un. Et le pire sera bien sûr quand, pour nous défendre encore plus des attaques des jugements de l’autre, nous nous mettrons à nous haïr, toujours réciproquement. Notre vie sera une guerre, avec beaucoup de conflits et de blessures, dans laquelle nous croirons parfois gagner sur l’autre, mais où nous nous perdrons nous-mêmes.

    On pourrait penser que nos relations sont faites en réalité de ces trois niveaux : les amis qui entrent dans notre vie, les personnes indifférentes que nous côtoyons chaque jour, et les ennemis que nous fuyons ou que nous affrontons selon les moments. C’est une vision apparemment réaliste des choses mais qui est en fait bien triste, car elle dépend pratiquement du hasard des rencontres et des circonstances.

    Tandis que si nous décidons un jour de faire de l’autre le centre et le but de notre vie, nous rencontrerons toujours des gens qui répondront à notre ouverture de cœur, et cette relation de compréhension et d’amour réciproque de l’intérieur finira par faire tache d’huile. Le cercle de nos amis grandira à l’infini, personne ne nous deviendra plus indifférent et les conflits avec certaines personnes apparemment difficiles trouveront pour la plupart des solutions, impensables au premier abord et qui nous feront respirer. A nous de choisir dans quelle direction nous jeter et n’allons jamais nous plaindre de nos relations car il y a toujours en chacun une clé pour sortir de n’importe quel tunnel et pour retrouver la lumière…


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