• De Marc à Matthieu 12 (1)

    [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 12 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2015]

    « Le sabbat a été fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître même du sabbat. » (Mc 2, 27-28) Article du 21 mars 2015. (cf. Mt 12,8 : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »]

    Encore une provocation de Jésus. Il savait bien combien la loi ou le sabbat sont importants : Dieu Lui-même les avait confiés à son peuple comme le plus précieux des trésors. Jésus ne dit d’ailleurs pas qu’ils ont tout à coup perdu leur importance. Il remet seulement les choses à leur place. La loi, le sabbat, ne sont que des moyens, des aides, des garde-fous, peut-être, qui sont mis sur notre chemin pour nous empêcher de tomber, mais ils ne sont jamais un but en soi. Le but c’est de rencontrer Dieu et de commencer à l’aider à construire son Royaume sur terre, avant de se retrouver avec Lui à la fin au paradis, où il n’y aura plus ni loi, ni sabbat, ni garde-fou.

    Mais où était le problème ? Où est le problème aujourd’hui encore où chacun de nous a souvent la tentation de faire comme les pharisiens d’alors ? C’est que chacun d’entre nous se sert de la loi pour juger les autres, pour les dominer, pour les prendre dans une sorte de chantage insupportable qui divise à nouveau au lieu d’unir.

    Imaginons qu’on ait mis une corde pour s’accrocher en traversant un pont fragile au-dessus d’un torrent de montagne. Quelqu’un d’un peu sportif traverse le pont sans se servir de la corde et tout le monde crie au scandale, mais l’important n’est-il pas qu’il soit arrivé sain et sauf ? Ou bien quelqu’un d’autre oublie de s’accrocher à la corde et tombe dans le ravin. Tout le monde crie à nouveau au scandale ; c’est bien sa faute ce qui lui arrive, il n’avait qu’à saisir la corde comme tout le monde ! Et on ne pense peut-être même pas à organiser les secours pour repêcher le malheureux ! Combien nous sommes parfois ridicules et inhumains en voulant mettre la loi au centre de tout.

    L’attitude que Dieu condamne ici, c’est ce désir en chacun de nous de nous servir de la loi pour nous sentir supérieurs à notre prochain. Jésus n’est pas venu pour nous juger, mais pour nous sauver. Qui sommes-nous alors pour nous arrêter à chaque instant et donner notre avis sur le comportement des gens, immobiles dans notre fauteuil de badauds, sans même penser que l’autre a peut-être besoin de nous en ce moment ? Combien la vie devient plus simple lorsqu’on remet tout et chacun à sa place comme Jésus, et la place de tout et de chacun c’est d’entrer dans ce grand jeu de mosaïque qui construit la famille humaine, sans se demander continuellement si l’autre a tort ou a raison : l’important, encore une fois, c’est que l’autre est mis par Dieu sur mon chemin parce qu’il a besoin de moi et moi j’ai besoin de lui. Tout le reste est du temps perdu et gâché.


  • Commentaires

    1
    Hayat
    Vendredi 8 Novembre 2019 à 17:54
    J'aime bien ce grand jeu de mosaïque où chaque personne a besoin des autres pour trouver sa place, pour "tenir" dans l'ensemble...
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