• De Marc à Matthieu 12 (3)

    [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 12 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2015]

    « Si une famille se divise, cette famille ne pourra pas tenir. » (Mc 3,25) Article du 24 avril 2015 (cf. Mt 3,25 : « Tout royaume qui se divise devient un désert ; toute ville ou maison qui se divise sera incapable de se maintenir. ») 

    On dirait ici un proverbe de sagesse populaire. Là encore une idée toute simple, bien évidente. Si une famille se divise, si n’importe quel groupe humain se divise, il n’est plus capable d’affronter les épreuves de la vie et bien vite les personnes qui en font partie n’arrivent plus à se comprendre. La division commence alors à naître dans les cœurs et les esprits, pour devenir ensuite réelle et concrète : on n’a plus qu’à se séparer, car la vie ensemble est devenue un enfer, la famille « n’a pas tenu », on n’a plus qu’à chercher peut-être d’autres personnes qui nous comprennent enfin et on peut passer sa vie comme un papillon de groupe en groupe, sans illusion, pour se retrouver finalement seul comme un chien, déçu, aigri et peut-être même désespéré.

    Jésus parlera encore de l’unité de la famille et, à la fin de sa vie sur terre, il demandera au Père « que tous soient un ». Jésus ne peut voir les choses, les évènements et les personnes que dans l’unité. Car il vit Lui-même de l’unité avec le Père et le Saint Esprit, il ne peut concevoir une autre vie, une autre vision. Cette unité, qui sera toujours son modèle et notre modèle, est à la fois la chose la plus belle et la plus difficile.

    Il suffit de regarder notre belle et pauvre Eglise. L’Eglise est belle car elle est le Corps du Christ Lui-même, mais elle est bien pauvre car, dès le premier jour, elle a connu la division. Et ici il y aurait beaucoup à dire : notre Eglise a-t-elle tenu au cours des siècles ? Certainement plus que tous les royaumes de ce monde. Mais en même temps elle n’a pas vraiment tenu, elle est même rejetée maintenant par beaucoup de ses enfants, ses propres enfants se sont entredéchirés pendant des siècles.

    Mais il faudrait essayer de voir ici l’Eglise et son histoire comme Dieu la voit. Dieu ne peut la voir que dans l’unité et cette unité n’a jamais cessé d’exister malgré tout, grâce à Lui et grâce aux saints et à toutes les personnes qui ont été capables de rester unies à Dieu et entre elles, de quelque « Eglise » particulière ou de quelque rite ou confession chrétienne qu’elles soient. C’est là une forte leçon que Dieu nous donne. Il n’abandonnera jamais son Eglise, car, en Lui et grâce à tous ceux qui restent pleinement fidèles à l’esprit d’unité, l’Eglise « tiendra » toujours. Mais comme elle « tiendrait » bien mieux encore si nous savions placer l’unité avant toutes nos autres préoccupations. Notre époque est peut-être le début du printemps de l’Eglise et de son unité, depuis l’étreinte pleine d’amour divin du Patriarche Athénagoras et de Paul VI et tous ces signes des temps qui peuvent nous donner un immense espoir : l’Eglise a réalisé à la fois beaucoup et bien peu en 2000 ans, mais le jour où nous aurons le courage de vivre seulement pour l’unité, Dieu sait de quel miracles nous serons enfin témoins dans ce monde qui attend l’unité mais qui la trouvera bien difficilement si les disciples de Jésus continuent à parler d’unité mais ne savent pas la vivre ! 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :