• De Marc à Matthieu 20

    [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 20 de l’Evangile de Matthieu, je reprends un commentaire publié dans ce blog en 2016]

    « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mc 10,43-45) (cf. Mt 20, 26-28 : « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave. Ainsi le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »)

    Il faut avouer que Jésus y va fort. Et je crois que la mentalité d’il y a 2000 ans n’est pas bien différente de celle d’aujourd’hui. Tout de même, nous proposer de devenir esclaves les uns des autres, est-ce le meilleur moyen de faire des disciples ? Donner sa vie, cela se comprend peut-être un peu mieux, mais c’est le plus souvent une sorte d’idéal héroïque inaccessible que nous laisserions volontiers à d’autres plus adaptés que nous. Alors pourquoi Jésus utilise-t-il un tel vocabulaire ?

    Je crois qu’avec Jésus, il faut accepter de ne pas tout comprendre au départ, de se laisser faire et de découvrir peu à peu ce qui se passe en cours de route. La beauté et la force de l’Evangile passent par là. Les paroles de Jésus sont pleines de lumière, mais à condition de les essayer sur soi-même et dans nos relations avec les autres. Et puis ses mots sont des passepartouts qui ne voudront pas forcément dire la même chose pour l’un ou pour l’autre. C’est pour cela qu’il est tellement important de les expérimenter et ensuite de partager nos échecs et nos découvertes dans une humble communion dans la réciprocité qui va peu à peu nous donner la clé de tout, au moins la clé qui nous convient à chacun pour avancer et comprendre l’Evangile de l’intérieur.

    Mais celui qui a le courage de mettre ces mots révolutionnaires en pratique, va expérimenter par-là la plus grande liberté qu’un homme puisse connaître. Etre libre d’être l’esclave de l’autre, même si cet autre est ingrat ou injuste avec moi. Car ma liberté ne dépend plus de la réponse de l’autre, mais de la force intérieure que la vie du Christ en moi va me donner. Et c’est cette force qui va peu à peu conquérir l’autre et le libérer lui-même de soi-même pour en faire un nouveau compagnon de route dans la diffusion de la « Bonne nouvelle ».

     

     

     


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