• Encore sur la vie et l'optimisme

    Mais combien on entend ou on lit de paroles tellement tristes sur la vie et l’optimisme ! Ce matin, je tombe sur cette phrase de Mark Twain, qui a pourtant été un grand écrivain. Mais voyez plutôt : « L’homme qui est pessimiste à 45 ans en sait trop, celui qui est optimiste après n’en sait pas assez. » Vous ne trouvez pas que tout sonne faux dans cette phrase ?

    Nous avons d’abord un écrivain qui pense sans doute en savoir plus que les autres, qui pense avoir découvert les secrets de la vie et qui a trouvé cette vie tellement triste qu’en vieillissant il est devenu pessimiste. Car l’optimiste est pour lui un pauvre homme qui n’a rien compris, qui n’est pas capable de regarder la réalité en face et qui vit dans l’illusion.

    Comme la vie est tout de même belle quelque part, il nous conseille en somme de goûter à la vie tant que nous sommes jeunes, mais sans trop la regarder au fond de sa vérité. On profite de tout ce qui peut nous donner un peu de joie et de bonheur pendant quelques années et puis, un jour, on doit tout de même apprendre ce qu’est la vérité et se résigner pour finir à la tristesse profonde de cette vérité… Ce serait cela le sens de notre vie sur cette terre ?

    Moi, je vous avoue que je n’aime pas me résigner. Je crois trop profondément que la vie est le plus grand des cadeaux et le plus grand des trésors et qu’on peut la regarder en face, les yeux dans les yeux, sans en avoir peur, bien au contraire.

    Et ce n’est pas le manque de savoir qui nous laisse un peu de bonheur et d’illusion, c’est au contraire l’expérience profonde de la vie, mais jusqu’au fond, au-delà des joies et des souffrances, là où la relation avec l’autre devient plus vraie, et plus belle que ces joies et ces souffrances, que nous parvenons enfin à une vérité qui nous libère et nous fait respirer.

    Le problème c’est qu’on veut tout savoir tout seul, comme un juge qui regarderait de l’extérieur le spectacle de l’humanité et qui mettrait des notes, de plus en plus mauvaises à tout ce qui se passe devant lui, mais sans y pénétrer jamais de l’intérieur.

    Quand on commence à entrer dans le cœur de l’autre dans la réciprocité, on commence à faire des découvertes surprenantes. On s’aperçoit que l’autre est tellement beau et aimable, au-delà des apparences qui nous avaient peut-être rebuté au départ. Car l’autre, comme chacun de nous est en général comme une belle plante en train de se dessécher parce qu’elle n’a plus été arrosée depuis longtemps. Il lui suffit seulement d’un peu d’eau pour qu’elle retrouve soudain toute sa fraîcheur, pour qu’elle nous attire de nouveau.

    Alors on n’arrête plus de savoir et de découvrir toutes les fleurs de ce jardin immense de l’humanité qui se présente devant nous. Des fleurs aux couleurs et aux parfums les plus variés, aux personnalités les plus incroyables, mais qui ont toujours quelque chose de magnifique à nous dire et à nous donner.

    Et plus nous en « savons » et plus nous comprenons que nous en « savons » encore tellement peu, mais que ce savoir de l’intérieur est une telle aventure sans fin qui nous enivre et nous appelle, et plus nous avons envie de « savoir » encore. Alors la vie au lieu de nous attrister sur la fin de nos jours, ne cesse au contraire de nous ouvrir toujours plus sur des horizons infinis qui nous font vibrer, qui nous touchent au plus profond de nous-mêmes. Puisque l’on rencontre de temps en temps de ces sages, comme ce vieil ami de 92 ans que je connais et qui se prépare à mourir dans la joie, justement parce qu’il a eu le courage de goûter au cœur de la vie, pourquoi ne pas nous convaincre que la vie peut être tellement belle, mais que cela dépend de nous ? Pourquoi ne nous laissons-nous pas faire par la vie ? Pourquoi juger de travers les gens qui ont réussi à être vraiment heureux ? Simplement pour prouver que nous, nous avons raison, et que la vie est triste ?   


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