• Faible espoir?

    Les messages qui nous envahissent ces jours-ci sur les réseaux sociaux libanais sont poignants, bouleversants, souvent désespérés, ou résignés, horrifiés, parfois simplement tristes, immensément tristes, avec tout de même des histoires de solidarité, de partage, d’héroïsme même, qui font du bien au milieu de ce cataclysme général.

    Mais que dire devant tant de souffrance ? On est tenté de se taire, d’écouter simplement de tout son cœur cette immense lamentation pour qu’au moins ces amis qui souffrent ne se sentent pas complètement seuls, abandonnés par le monde entier.

    Et pourtant, après un moment de désarroi, j’ai commencé à sentir que je ne pouvais plus me taire, que j’ai créé ce blog pour donner de l’espoir à ceux qui sont en train de le perdre et que ce n’est pas au pire moment de découragement que je devrais m’arrêter.

    Je sais que c’est toujours délicat de glisser par-ci par-là une parole de réconfort ou d’encouragement dans une situation pareille. Je n’ai surtout pas de conseils à donner du dehors, je ne peux parler que si l’autre croit vraiment que je vis avec lui de tout mon cœur, parce que je lui en ai donné la preuve déjà par le passé depuis des années.

    Mais je vous dis simplement comment j’ai commencé à réagir ces jours-ci. Une de mes amies me dit : « Moi qui étais toujours pleine d’espoir, les idées noires me tuent. » Je lui ai répondu : « C’est tout à fait normal. Quand la douleur est trop forte, tout semble devenir noir. Mais cette nostalgie de l’espoir veut dire qu’il existe encore au fond du cœur. Alors l’important est surtout de ne pas rester tout seul à broyer du noir dans son coin, mais de continuer à partager et à rester en cordée avec ceux qui voient encore l’espoir à l’horizon. C’est ensemble que nous pourrons retrouver la lumière. » Et mon amie m’a remercié.

    Car la première chose à faire dans une telle situation, c’est de ne jamais juger celui qui se plaint, parce que je ne saurai jamais ce qu’il vit vraiment au fond de son esprit et de son cœur, je ne saurai jamais ce que j’aurais fait si j’étais à sa place….

    Et je voudrais finir (provisoirement pour aujourd’hui, car je crois que ce genre d’articles va se répéter dans les prochains jours, tellement ce sujet est devenu brûlant) par cette question toute crue d’une autre amie à propos de cette même réalité : « Cher Roland, survivre devient de plus en plus difficile. Un faible espoir vers la paix ???? »

    Alors je voudrais conclure en disant bien fort que l’espoir n’est jamais faible. L’espoir c’est comme la lumière. Si j’ouvre les persiennes de ma fenêtre d’un millimètre, je trouverai la lumière matinale un peu faible dans ma chambre, mais si je l’ouvre d’un ou deux centimètres, toute la lumière du jour va déjà m’envahir. L’espoir est une lumière immense qui peut passer partout si nous lui ouvrons nos esprits et nos cœurs. Mais si nous n’arrivons pas à le faire parce que nous sommes trop blessés, alors il faut se raccrocher à ceux qui ont plus de lumière et d’espoir que nous. Et on peut toujours en trouver. Car chacun de nous a connu un jour l’espoir parce que quelqu’un d’autre lui a montré le chemin pour y arriver. Personne n’est jamais arrivé à l’espoir tout seul. C’est une leçon que nous ne devrions jamais oublier. Et celui qui est dans l’espoir aujourd’hui alors que moi je me sens dans les ténèbres n’est pas différent de moi ou meilleur que moi, mais s’il a cette chance d’y croire en ce moment c’est que c’est son tour de le donner autour de lui. L’espoir est un don et en même temps une immense responsabilité. Garder l’espoir pour moi, c’est le faire bientôt mourir. Le partager sans cesse autour de nous, c’est le semer dans l’âme de mes amis ou même des gens qui ne me comprennent pas. Et quand on a semé sans relâche de petites semences d’espoir autour de soi, on est sûr de les retrouver ensuite grandies, fleuries, devenues des plantes imposantes où l’on peut venir se reposer, comme une immense surprise qui vient nous réconforter à notre tour au moment où nous allions nous aussi commencer à nous décourager…


  • Commentaires

    1
    Fr. Bartomeu
    Vendredi 14 Août 2020 à 09:12

    Personne n’est jamais arrivé à l’espoir tout seul. !!!

    2
    Hayat Fallah
    Vendredi 14 Août 2020 à 10:25
    Personnellement je ne vois pas d'espoir à court et moyen terme pour notre pays et notre région... Mais je veux "croire, sans voir"... C'est la foi ? L'espérance ? Les deux ? Le fruit de la vie d'amour donné et reçu ? C'est un !!!! C'est tout ça à la fois !
    3
    Jean-Paul Teyssier
    Vendredi 14 Août 2020 à 10:54

    Merci Roland...

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