• La béatitude de Marie

    « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1,45)

    Après les béatitudes de l’Evangile de Matthieu qui nous ont tellement marqués, voici la première béatitude de Luc. Mais ce n’est pas Jésus qui prononce cette béatitude, c’est l’Esprit qui a rempli le cœur d’Elisabeth. Et c’est là qu’on voit combien Elisabeth a déjà tout compris. Elle vient à peine de crier son bonheur, qu’elle a partagé avec Marie, et voilà qu’elle oublie tout de suite sa propre joie pour s’émerveiller du bonheur de Marie : encore une expérience de cette réciprocité trinitaire qui les a envahies toutes les deux. Elisabeth a saisi au plus profond d’elle-même la grandeur du miracle qui vient d’atteindre Marie.

    Et le miracle de Marie est bien sûr cette intervention extraordinaire de Dieu dans l’histoire de l’humanité, mais c’est aussi la réponse même de Marie à l’appel de Dieu. C’est un miracle de la foi : « heureuse celle qui a cru » à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Marie va d’ailleurs tout de suite confirmer à Elisabeth qu’elle a vraiment bien compris : « Désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Et c’est là qu’on peut saisir définitivement le véritable sens de la foi que Dieu a mise en nous. Il ne s’agit pas d’une connaissance ou d’une idée. La foi n’est pas seulement savoir que Dieu existe, sinon le diable serait le mieux placé pour avoir foi en Dieu. La foi est un mouvement d’amour qui se jette en Dieu, qui s’abandonne à lui, même si elle ne voit encore la vérité que de façon tellement floue.

    C’est que Dieu ne peut pas se montrer encore face à face avec nous, nous ne le supporterions pas. Les paroles de Dieu sont arrivées d’ailleurs à Marie indirectement, par l’intermédiaire de l’ange, mais Marie y a cru et a dit son oui et elle a changé immédiatement sa vie, son programme, son engagement en fonction de ces paroles. C’est cela la foi, et c’est cela qui a rendu Marie bienheureuse et qui va rendre « bienheureux » chacun d’entre nous. Nous pouvons nous aussi devenir « bienheureux » chaque fois que nous savons accueillir les « paroles » de Dieu et y répondre de tout notre être, sans garantie, sans prétendre de tout comprendre ou de tout savoir à l’avance, dans un abandon le plus total possible, à renouveler ensuite chaque jour. En prenant courage de l’exemple de Marie, mais sans nous comparer à elle, car chacun de nous a devant Dieu son rythme, son histoire et ce dessein d’amour personnel de Dieu à découvrir peu à peu au cours de toute la vie.

     


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