• La présence de Jésus

    « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18,20)

    Nous voici enfin arrivés à cette phrase que Chiara Lubich a vue comme l’un des sommets de l’Evangile de l’apôtre Matthieu, celle de la présence de Jésus au milieu de nous.

    Quand nous sommes réunis ou donc simplement unis en son nom, Jésus « est là », Jésus est « présent » au milieu de nous…

    Entendons-nous bien, Jésus est Dieu, il est donc toujours présent partout dans l’univers et spécialement en chacun de nous et en toute l’humanité. Mais il voudrait tellement que cette présence soit vivante au milieu de nous, efficace, transformante, lumineuse, entraînante. Puisqu’il est remonté au ciel et qu’il n’est plus visible maintenant sur terre comme il y a 2000 ans en Palestine, il a tenu à nous laisser une présence qui puisse tout de même se toucher, se voir, se sentir. Il a voulu ainsi rester parmi nous dans l’eucharistie de laquelle nous pouvons nous nourrir chaque jour. Il a voulu demeurer avec nous dans sa Parole qui nous change le cœur et l’esprit à chaque instant quand nous la mettons en pratique et qui fait de nous non seulement des disciples de Jésus, mais des frères ou des sœurs de Jésus et même des mères de Jésus, comme il nous l’a dit.

    Mais Jésus voulait plus encore. Il voulait une présence à laquelle nous puissions pleinement et activement participer quand nous nous aimons les uns les autres comme il nous a aimés. Car être unis au nom de Jésus, cela veut dire, comme il nous le confiait au début de ce chapitre, laisser Jésus en nous accueillir Jésus dans le frère et être accueilli par lui en pleine réciprocité. Car aimer et accueillir au nom de Jésus cela signifie par lui, avec lui, en lui, et pour lui. Cela veut dire aimer avec le cœur de Jésus en nous. Et quand l’un de nous, rempli de cette présence divine en lui, se rencontre avec un autre frère ou une autre sœur dans les mêmes dispositions, il se passe une sorte de miracle, comme lorsque deux fils électriques se touchent et donnent la lumière.

    C’est que Jésus et le Père et l’Esprit attendent ce moment de tout leur être. Ils nous ont créés pour que nous entrions avec eux dans le bonheur de l’accueil et du don de soi dans le ciel de la Trinité, mais ils respectent trop notre liberté pour nous porter au ciel comme des marionnettes entre leurs mains. Ils attendent simplement un signe. Et quand ils voient que nous avons commencé seulement à comprendre et à essayer de nous aimer, malgré nos limites et nos fragilités, voilà qu’ils perdent la tête pour nous et qu’ils nous inondent de leur lumière comme le jour de la transfiguration sur le Thabor.

    Alors la vie prend tout à coup un autre parfum, une autre couleur. Jésus est là, en moi, en l’autre, en nous, entre nous, qui nous enveloppe et nous transporte. Et il est là avec son Esprit qui nous illumine et nous inspire, nous ouvre chaque jour de nouveaux horizons insoupçonnés. Et la vie ne pourra plus jamais revenir en arrière. Car lorsqu’on a goûté un moment ce paradis des cœurs unis en son nom, on voudrait vivre désormais cette passion avec chacune des personnes que nous rencontrons au cours de la journée. Et la vie devient pour toujours une si belle aventure…


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