• La vision des quatre verbes

    Depuis toujours, je rêve de parvenir un jour à comprendre vraiment le sens de la vie et j’imagine que cela doit être aussi le rêve de toute personne qui a au moins un peu de temps pour se demander ce qu’elle fait sur cette terre, le pourquoi de notre existence, de nos amours, de nos souffrances.

    Mais il ne suffit pas de découvrir le sens de la vie, il faudrait aussi pouvoir être capable de l’exprimer avec des mots tout simples, de se l’exprimer à soi-même d’abord pour pouvoir ensuite partager cette découverte avec tous nos compagnons de voyage.

    Eh bien, cela fait quelque temps que je pense avoir finalement trouvé ma formule, ces quelques mots magiques qui ont commencé à illuminer ma vie de tous les jours, qui m’aident à comprendre le sens de tout ce que je fais du matin jusqu’au soir et qui m’aident surtout à dire à ceux que j’aime ce qui me tient le plus a cœur, ce qui me pousse à aller de l’avant, ce qui donne la solution à mes problèmes, ce qui m’apporte au fond la joie et la liberté.

    De grands mots tout cela ? Peut-être ! Et je ne voudrais surtout pas paraître maintenant à mon lecteur comme un individu dans les nuages qui prétendrait avoir trouvé tout seul la vérité. Et d’abord je n’ai pas trouvé « la » vérité. J’ai découvert simplement « ma » vérité et j’aimerais partager avec tout le monde cette découverte, en invitant mes amis, mes frères et mes sœurs, à chercher eux aussi « leur » vérité. Chacun doit trouver passionnément la clé de lecture qui peut illuminer sa route et qui sera peut-être parfois bien différente de la mienne ou de celle des autres. Et puis je n’ai pas trouvé tout seul « ma » vérité. Je ne suis que le fruit de tellement de rencontres vécues pendant des années à droite et à gauche, souvent dans l’harmonie, mais parfois aussi dans l’opposition ou le contraste, qui m’ont beaucoup marqué, fait réfléchir, mis en crise à certains moments et finalement conduit à cette évidence que j’ai envie aujourd’hui de vous communiquer.

    Cette clé de lecture qui est devenue la mienne, c’est ce que j’appelle avec un titre apparemment un peu mystérieux: « la vision des quatre verbes ». Etre, accueillir, donner (ou se donner) et refuser. Rien de plus ? Non, rien de plus, pour moi tout est là si simplement.

    Etre, d’abord, c’est la base de tout, le sens originel et ultime. Je suis. J’aurais bien pu ne pas être et pourtant je constate avec joie, reconnaissance, mais aussi parfois avec une certaine angoisse, que je suis et que je suis moi-même et pas un autre et que je suis bien vivant et que je vis et que j’existe dans un lieu et un temps bien précis qui ne peut être confondu avec rien d’autre.

    Accueillir et donner (ou se donner selon le cas), ce sont les deux visages de l’être. Car l’être que j’expérimente en moi depuis toujours est essentiellement dynamique, en perpétuel mouvement, c’est un être en relation, un être avec, un être pour, ce n’est jamais un être figé, théorique ou abstrait. Et lorsque cet être en moi accueille, c’est qu’il a trouvé en face quelqu’un qui donne ou qui se donne. Lorsqu’il se donne à son tour, c’est qu’il se trouve en face quelqu’un pour accueillir ce don. Perpétuelle réciprocité entre deux êtres, trois êtres, mille peut-être, autant que nos limites peuvent le permettre, qui se rencontrent, s’apprivoisent, se connaissent et se reconnaissent. Et voilà que l’être, à chaque nouvelle rencontre, s’enrichit à son tour, comme en une danse sans fin.

    Mais pourquoi refuser, dans tout cela ? C’est vrai, on dirait que quelqu’un vient gâcher la fête tout à coup, arrêter brusquement ce mouvement de rencontres réciproques. C’est simplement le sens de notre liberté. Je ne suis jamais obligé d’être, d’accueillir ou de donner. A tout moment je peux décider librement d’arrêter tout cela. Ce serait vraiment dommage, c’est évident. Mais je peux aussi refuser de refuser et reprendre librement ma route. Toute négation est aussi un refus. Aujourd’hui je n’accueille pas, je n’accueille plus, je ne donne pas, je ne me donne plus, j’ai décidé de ne pas être. J’ai peut-être besoin de me retrouver seul avec moi-même ? J’ai besoin sans doute de m’arrêter parfois pour comprendre mieux pourquoi à chaque instant j’ai envie d’accueillir et de donner. C’est très important surtout pour ne pas juger maintenant ceux qui, autour de moi, semblent refuser cette harmonie de la réciprocité, ceux qui ne veulent pas accueillir et donner. Ce seront mes frères et mes sœurs préférés, car je devine en eux une blessure, une immense blessure qui les paralyse. Il y a tellement à faire encore pour que l’humanité soit vraiment harmonieuse...

    Je m’arrêterai ici pour aujourd’hui, car je ne voudrais pas fatiguer mon lecteur en devenant trop long, mais, si vous entrez de temps en temps dans ce blog, vous entendrez encore souvent parler de la « vision des quatre verbes ». J’espère qu’elle vous plaira. Dites-moi au besoin ce qui peut vous déranger dans ces quelques mots : trop simpliste, utopique, hors du réel, superficiel, partial ? Je serais heureux de recevoir vos remarques et surtout de savoir quel sens vous trouvez vous-mêmes à votre vie, quelle clé de lecture vous anime, quelle vision vous inspire. Ce sera toujours passionnant de partager.

     


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  • Commentaires

    1
    PaulB
    Mercredi 1er Avril 2015 à 14:07

    Oui Roland, tu n'es effectivement pas le seul à chercher le sens de la vie. Comme tu le dis, c'est une question d'un peu de temps libre pour se poser, se "pauser" et s'élever de la terre, des contigences matérielles et temporelles.


    Les 4 verbes parlent très bien, même s'ils ne donnent pas de réponse définitive, que l'on ne peut prétendre connaître de notre vivant sur cette Terre. Dans cette vie.


    Parlant à une personne de ma famille il y a quelques mois, celle-ci me fait remarquer  que le principe Cartésien "je pense donc je suis" lui semblait être un principe totalement erronnée voire même une bêtise monumentale. Pour cette personne, "être" suffit. "Etre" c'est la vie. Point barre. Et effectivement, cette remarque est tout à faire juste et sensée. Descartes a élevé l'Homme au-dessus des autres êtres vivant de l'univers. Il a aussi d'emblée exclut de la vie, bien d'aspects.


    Nous avons aussi parlé un autre jour, de recevoir et de donner. Dans un contexte particulier, le contexte masculin-féminin, mais le l'objet est plus vaste que ce seul contexte.


    Enfin, refuser, auquel on ne penserait pas a priori, est très bien vu. C'est la liberté mais aussi le respect de soi.

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