• Le mystère du visage de Dieu

    « Son visage devint brillant comme le soleil… » (Mt 17, 2)

    Cette fois-ci, nous sommes en présence d’un des moments les plus forts de l’Evangile. Une manifestation de Dieu tellement inouïe et au-delà de toutes nos pauvres catégories humaines que Pierre, Jacques et Jean ont eu bien peur et n’ont pas très bien compris ce qui leur arrivait.

    Et c’était tellement incroyable que nos pauvres évangélistes (qui n’étaient d’ailleurs pas eux-mêmes présents : Jean, qui était présent n’en parle pas dans son Evangile !) ont dû avoir beaucoup de mal à trouver des mots pour décrire ce qui s’était réellement passé.

    Marc dit que les vêtements de Jésus « devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. » Et Luc ajoute simplement : « Son visage apparut tout autre. » C’est-à-dire ? Le seul qui ose qualifier tout de même l’aspect de Jésus est donc Matthieu : « Son visage devint brillant comme le soleil. » Extraordinaire mais bien mystérieux tout de même…

    C’est que les disciples ont vu tout à coup Dieu en Dieu pour la première fois, au moins tel que les sens de l’homme peuvent le percevoir. Jésus n’est plus resté caché dans son humanité comme tout le reste de sa vie. Il a laissé entrevoir un instant sa beauté divine dans toute sa lumière. Jésus que l’on nous présente toujours comme le « bon » ou le « vrai » (« Je suis la voie, la vérité et la vie »), apparaît ici comme le « beau ». La beauté de Dieu que tant d’artistes ont essayé plus ou moins bien de représenter, s’est révélée tout à coup sans voile, comme elle peut être au paradis.

    Jésus qui est donc le « Verbe », la « Parole », est devenu ici un « visage ». Le visage, c’est la partie du corps humain qui est le plus capable de communiquer, en commençant par les yeux, que l’on appelle le miroir de l’âme, et toutes les expressions que nous connaissons qui donnent en particulier le sourire de la bonté ou de la tendresse, de la compassion ou de la consolation…

    S’il y a ici une indication qui pourra nous servir toute la vie, c’est peut-être l’encouragement à saisir sur le visage de tous ces frères ou sœurs en humanité que nous rencontrons à longueur de journée, le visage caché et mystérieux de Jésus qui nous regarde en eux, qui nous attend et qui nous invite à l’aimer en eux. Chaque prochain pourrait devenir alors un nouveau « tabernacle » de la présence de Dieu dans le monde, une présence spirituelle bien sûr, mais en même temps tellement incarnée, puisque Jésus est venu aussi pour nous montrer son visage…

     


  • Commentaires

    1
    Hayat Fallah
    Lundi 15 Juin 2020 à 13:06
    "Jésus qui nous regarde en eux"! Nous sommes habitués à voir Jésus dans l'autre... Tu nous ramènes et explique encore mieux le texte de la "résurrection de Rome"
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :