• Luc 1 (3e partie)

    Nous laissons maintenant provisoirement Marie et Jésus pour terminer l’aventure de Zacharie et Elisabeth, qui sont plus proches de nous, avec leurs limites. « Quand arriva le moment où Elisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara : ‘Non, il s’appellera Jean.’ On lui répondit : ‘Personne dans ta famille ne porte ce nom-là !’ On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : ‘Son nom est Jean.’ Et tout le monde en fut étonné. A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces évènements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : ‘Que sera donc cet enfant ?’ En effet la main du Seigneur était avec lui.

    Plusieurs réalités sont intéressantes à noter en passant dans cette histoire. D’abord l’intervention directe ou indirecte de Dieu suscite toujours la crainte, même si c’est une intervention bénéfique. La relation de Dieu avec son peuple et avec chacun de ses membres est toujours tellement forte que l’homme s’en sent comme écrasé, en tous les cas bouleversé. Il n’est pas facile à l’homme de s’habituer à vivre à la présence de Dieu. Ensuite, tous ces évènements se vivent en famille, entre voisins, en communauté sociale ou même au niveau de tout le peuple. Notre monde moderne avec tout ses progrès est devenu souvent tellement individualiste qu’il a perdu cette dimension collective ou communautaire si importante aux yeux de Dieu et dont est plein l’Evangile.

    Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques : ‘Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité son peuple pour accomplir sa libération. Dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis. Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s’est rappelé son alliance sainte : il avait juré à notre père Abraham qu’il nous arracherait aux mains de nos ennemis, et nous donnerait de célébrer sans crainte notre culte devant lui, dans la piété et la justice, tout au long de nos jours.’ »

    C’est encore une fois l’Esprit Saint qui intervient. Il doit préparer avec Jean le chemin pour le Seigneur qui vient. Bientôt arrivera Jésus et l’Esprit Saint lui laissera la place, tout en étant sans cesse auprès de lui. Il faudra attendre la mort, la résurrection de Jésus et son ascension au ciel pour qu’il nous envoie de nouveau l’Esprit Saint, comme Luc lui-même nous le racontera dans les Actes des Apôtres. C’est la Trinité qui est désormais et pour toujours avec l’humanité, fidèle à son alliance qui doit continuer à donner ses fruits d’une manière ou d’une autre.

    « ‘Et toi, petit enfant, continue Zacharie, on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés son pardonnés. Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu ; grâce à elle, du haut des cieux, un astre est venu nous visiter ; il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix.’ » L’enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.

    La fin de ce cantique d’action de grâce de Zacharie est tout de même étonnante. Tellement belle cette tendresse du cœur de Dieu ! Et cette image de Jésus, un « astre » « venu nous visiter ». Zacharie a fait la part qui lui a été demandée, il est bien loin d’imaginer la révolution totale que la Trinité en Jésus est venue apporter sur la terre. Ce qui est sûr, c’est que ces paroles prophétiques annoncent déjà, on ne sait comment, une victoire sur la mort et les ténèbres et nous sommes déjà là en plein dans la Bonne Nouvelle annoncée à l’humanité. Une victoire qui est en même temps un « chemin de paix » dont l’homme a toujours rêvé mais qu’il a si peu connu. Et de quelle paix parle-t-on ici ? De la paix d’un peuple qui vit tranquille parce qu’il a échappé à ses ennemis ou les a même écrasés. Jésus va apporter maintenant une dimension tellement nouvelle que l’humanité, 2000 ans plus tard, n’y a pas encore compris grand-chose. Le deuxième chapitre va nous faire vivre tout de suite la naissance de Jésus et tout sera ensuite si rapide…

     


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