• Matthieu 14

    Ce nouveau chapitre de l’Evangile de Matthieu est très beau, mais pas très original, puisque de nombreux passages sont à peu près semblables à ceux que nous avons déjà médités dans le chapitre 6 de Marc ou à d’autres passages que nous retrouverons encore en Luc et même en Jean.

    Comme dans Marc 6, 14-56, nous retrouvons d’abord l’histoire d’Hérode avec Jean-Baptiste qui lui reprochait sa liaison avec Hérodiade, la femme de son frère. Hérode craignait Jean-Baptiste, mais le tenait en prison, jusqu’au jour où il tomba dans le piège d’Hérodiade et céda à son caprice de le voir décapité et donc éliminé pour toujours. « Quand Jésus apprit cela, il partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. » Une expérience sans doute très forte pour Jésus, la nouvelle du martyre de celui qui avait « crié dans le désert » pour « préparer son chemin »…

    Après cela un autre tableau extraordinaire : Jésus qui a compassion de la foule et qui décide de multiplier les pains et les poissons pour ne pas les renvoyer chez eux affamés. Un miracle que les apôtres eux-mêmes auront du mal à saisir dans toute sa signification profonde et qu’on retrouvera presque tel quel encore dans les textes de Luc et de Jean.

    Et puis, Jésus demande aux apôtres de l’attendre sur l’autre rive. L’Evangile continue à alterner les moments du Maître avec la foule et ceux avec les disciples. Il renvoie alors la foule et va rejoindre les disciples qui sont dans la barque en marchant sur les eaux agitées du lac de Tibériade. Ici encore nous retrouvons l’épisode de Marc dont nous venons de reprendre deux « perles de la Parole ». Mais cette fois-ci, on trouve tout un passage complètement original et particulièrement important chez Matthieu, sur lequel nous allons vraiment nous arrêter.

    Jésus vient de rassurer les disciples, épouvantés de le voir marcher sur les eaux et qui croyaient au départ à un fantôme. « Confiance, c’est moi ; n’ayez pas peur ! » ou « Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur ! », selon les traductions ; et jusqu’ici comme chez Marc. Mais Matthieu ajoute : « Pierre prit alors la parole : ‘Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau’. Jésus lui dit :’Viens !’ Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : ‘Seigneur, sauve-moi !’ Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :’ Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?’ Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : ‘Vraiment, tu es le Fils de Dieu !’ »

    C’est un moment crucial de notre Evangile. Avant même la confession de Pierre qui avait été en Marc la première reconnaissance de la véritable identité de Jésus, cette confession qui apparaîtra bientôt, au chapitre 16 de Matthieu, voilà que tous les apôtres eux-mêmes, au milieu de la confusion, de la peur et de l’étonnement, commencent à comprendre enfin ce qui se passe. Ce Dieu qui bouleverse les foules par ses miracles incompréhensibles, est en train de révéler son secret à ceux qu’il a choisis pour fonder son royaume sur terre, et en particulier à Pierre. C’est le cœur de notre chapitre, le ciel qui s’ouvre encore une fois sur l’humanité, et chaque fois avec plus de clarté. Rappelons-nous notre chapitre précédent : « Heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Nous allons maintenant reprendre quelques-unes de ces phrases dans de nouvelles « perles de la Parole » et nous laisser pénétrer par elle.


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