• Matthieu 21

    Cette fois-ci, nous approchons vraiment de la fin. Les voyages de Jésus sont terminés. Le voici qui entre triomphalement à Jérusalem. Ce sont des moments tellement importants qu’évidemment on va les retrouver aussi bien en Marc et Luc qu’en Matthieu, avec de nombreuses phrases semblables. Et cependant Matthieu va encore nous étonner avec cette originalité de l’Esprit Saint qui est toujours le même et qui pourtant ne se répète jamais complètement…

    Jésus prépare ses disciples à l’entrée dans la ville sainte. Un roi monté sur une ânesse. C’est déjà incroyable. Et la réaction de la foule est également étonnante… surtout quand on pense que dans quelques jours, ce sera une partie au moins de cette même foule qui va demander à Pilate de crucifier Jésus. Le mal et la faiblesse au cœur de l’homme sont un grand mystère.

    Matthieu ajoute ici déjà quelques phrases saisissantes qui aident le lecteur à situer encore mieux ce qui se passe dans toute l’histoire du salut que la Bible déroule devant nos yeux. « Cela s’est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : ‘Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. »

    Matthieu reprend les phrases de Marc sur la foule en extase : « Dans la foule la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : ‘Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !’ » Et Matthieu ajoute ici : « Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville ; on se demandait : ‘Qui est cet homme ?’ Et les foules répondaient : ‘C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.’ »

    Puis Jésus entra dans le Temple, et on y retrouve ici l’épisode fameux des marchands chassés du Temple par Jésus. Comme en Marc, « les chefs des prêtres s’indignèrent. » Mais Matthieu ajoute qu’ils s’indignèrent « quand ils virent ses actions étonnantes, et les enfants qui criaient dans le Temple : ‘Hosanna au fils de David !’ Ils dirent à Jésus :’ Tu entends ce qu’ils crient ?’ Jésus leur répond : ‘Oui. Vous n’avez jamais lu dans l’Ecriture : ‘De la bouche des enfants, des tout-petits, tu as fait monter la louange.’ »

    Après cela nous passons à l’histoire du figuier desséché. « Plus jamais aucun fruit ne viendra de toi. » En Marc, c’est le lendemain que les disciples, en passant de nouveau devant le figuier, vont s’apercevoir qu’il est devenu complètement sec. Chez Matthieu, « à l’instant même, le figuier se dessécha. En voyant cela les disciples s’étonnèrent et dirent : ‘Comment se fait-il que le figuier s’est desséché à l’instant même ?’ » Et de là tout le discours de Jésus sur la foi qui est capable de déplacer les montagnes.

    Comme en Marc et Luc, les pharisiens vont demander à Jésus par quelle autorité il agit de cette manière. Mais Jésus, connaissant leurs intentions va sortir de leur piège et ne va pas leur répondre…

    Et à ce moment-là, Matthieu ajoute encore deux nouveaux passages originaux qui sont très enrichissants. « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.’ Celui-ci répondit :’ Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit :’ Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ?’ Ils lui répondent : ‘Le premier.’ »

    Alors Matthieu ajoute aussitôt : « Jésus leur dit : ‘Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.’ » Des mots terribles sur lesquels nous reviendront.

    Matthieu continue, en reprenant comme en Marc et Luc, l’épisode du maître de la vigne et des vignerons qui tuent l’héritier en espérant pouvoir ainsi s’emparer de la vigne… « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. » « Jésus leur dit : ‘N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! » 

    Et Matthieu y va encore ici de son originalité : « Aussi, je vous le dis : Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. Et tout homme qui tombera sur cette pierre sera brisé ; celui sur qui elle tombera, elle le pulvérisera ! » Paroles un peu mystérieuses et encore terribles sur lesquelles nous reviendrons aussi…

    Matthieu termine son chapitre de la même manière que Marc et Luc : « Les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient bien compris que Jésus parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète. »

    Nous sommes proches de la fin du drame. Mais Jésus redouble d’activité et d’enseignement. Il sent bien que ses heures sont comptées, alors il redouble d’attention envers les disciples, la foule et même les pharisiens pour profiter de chaque instant qui lui reste pour annoncer et expliquer encore un peu plus le fond de son message, le but de sa vie… Il ne va plus nous rester que quatre longs chapitres dans l’Evangile de Matthieu pour écouter toujours plus Jésus, puis ce sera la fin, la passion et la résurrection, mais une fin qui va nous ouvrir pour toujours sur cet infini qui nous attend, que Dieu est venu donner à chacun de nous et à toute l’humanité…


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