• Matthieu 26

    C’est le chapitre le plus long de notre Evangile. En même temps c’est sans doute le seul où on n’y trouve presque rien de vraiment original à Matthieu. Presque tous les passages que nous allons revoir ici se trouvent déjà en Marc et Luc, et même parfois en partie dans l’Evangile de Jean.

    Nous n’allons donc pas faire ici de longs commentaires. Nous en avons fait suffisamment pour entrer dans celui de Marc. Mais nous allons tout de même repasser brièvement toutes ces réalités qui sont au plus profond du cœur du message que Dieu fait homme a voulu laisser pour toujours à l’humanité. Un message à la fois plein de lumière et plein d’une souffrance inouïe que Jésus a voulu affronter pour nous, pour nous donner par sa vie la clé du Royaume…

    Les deux premières phrases sont quand même originales chez Matthieu : « Jésus acheva ainsi tout son discours, puis il dit à ses disciples : ‘Vous savez que la Pâque arrive dans deux jours, et que le Fils de l’homme va être livré pour être crucifié.’ » Tout va être tellement rapide maintenant ! Les chefs des prêtres et les anciens du peuple se réunissent pendant ce temps chez Caïphe, le grand prêtre et ils tiennent conseil « pour arrêter Jésus par ruse et le faire mourir. »

    Ensuite, nous nous trouvons un moment à Béthanie chez Simon le lépreux et une femme verse du parfum sur la tête de Jésus, au scandale des disciples. Et Jésus répond : « Pourquoi tourmenter cette femme ? C’est une action charitable qu’elle a faite à mon égard. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Si elle a versé ce parfum sur mon corps, c’est en vue de mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : partout où cette Bonne Nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. » Comme il est étonnant Jésus et comme il voit loin !

    Puis Judas va trouver les chefs des prêtres pour livrer Jésus. Un abîme de faiblesse et de bassesse de notre pauvre humanité. Les disciples préparent ensuite la Pâque selon les indications de Jésus. Puis ils se retrouvent pour la dernière cène. « Pendant le repas, il leur déclara : ‘Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer.’… » Matthieu ajoute ici : « Judas, celui qui le livrait, prit la parole : ‘Rabbi, serait-ce moi ?’ Jésus lui répond :’C’est toi qui l’as dit !’ »

    Il nous reste maintenant l’institution de l’eucharistie. Marc avait dit : « Prenez : ceci est mon corps. » Matthieu précise : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » Quelle image que ce Dieu Amour qui se laisse manger par l’humanité qu’il est venu sauver ! Puis ce « sang de l’Alliance répandu pour la multitude », que Jésus donne à boire à ses disciples, Matthieu ajoute encore que c’est « en rémission des péchés. » Et lorsqu’il dit en conclusion : « Désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de mon Père », Matthieu ajoute « Je boirai un vin nouveau ‘avec vous’ dans le royaume de mon Père. » Jésus n’est pas descendu sur terre seulement pour nous racheter de loin, mais pour nous emmener avec Lui pour toujours dans son paradis…

    La nuit au mont des Oliviers est désormais connue. L’humanité de Jésus qui avait en quelque sorte tenu le coup jusqu’ici de manière incroyable finit par exploser. « Mon âme est triste à en mourir. » « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux mais comme tu veux. » Comment est fait ce Dieu tellement transparent dans son amour qu’il va même nous révéler les secrets de l’intimité entre le Père et le Fils ? Et enfin « la voici toute proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs ! »

    Il ne reste plus qu’à attendre la trahison de Judas. Quand celui-ci arrive avec cette foule « armée d’épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple », Matthieu ajoute dans la bouche de Jésus qui s’adresse à Judas : « Mon ami, fais ta besogne. » Quel ami et quelle besogne !

    Ici aussi, lorsqu’un des compagnons de Jésus essaye de s’opposer à tous ces hommes armés et tranche l’oreille du serviteur du grand prêtre, Matthieu ajoute : « Jésus lui dit : ‘Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges ? Mais alors, comment s’accompliraient les Ecritures. D’après elles, c’est ainsi que tout doit se passer. » Un Dieu tellement fidèle qu’il obéit à sa propre parole, à sa promesse, jusqu’au bout !

    Le reste est bien connu et ne change plus par rapport à la version de Marc. On emmène Jésus devant le grand prêtre. Jésus n’essaye pas de se cacher. « Je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel ! » Ces paroles suffisent pour qu’on ait une excuse pour le mettre à mort. La passion de Jésus va commencer. Les disciples l’ont laissé tout seul devant son destin et Pierre va même le renier trois fois. Comment devait se sentir Jésus dans son humanité à un moment pareil ? Mystère de Dieu et mystère de l’amour. On a plutôt envie de contempler et de méditer maintenant en silence…


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