• Murs de peur?

    Mais où va notre pauvre monde ?

    Lisez, s’il vous plaît, ces quelques lignes d’un article paru dans « Le Monde » du 2 février et dites-moi si cela n’est pas inquiétant.

    L’article s’intitule : « Les murs dans le monde, en réponse aux nouvelles peurs. »

    Et on peut y lire entre autres : « Dans un monde écartelé entre mondialisation en expansion et repli identitaire, ces remparts se multiplient comme autant de solutions sécuritaires. » Et puis : « Si l’idée d’ériger un mur ou une clôture entre des pays est aussi ancienne que les concepts de nation et de frontière, l’Europe et le monde occidental ont un peu vite cru que la fin de la guerre froide et l’effondrement du mur de Berlin, en 1989, allaient signifier la disparition des séparations entre les peuples. Près de trente ans plus tard, le nombre de murs et de clôtures a explosé un peu partout sur la planète… »

    On va me dire que c’est mieux d’ériger des murs pour se protéger que de faire la guerre à son voisin ? Certainement. Mais se protéger contre qui ? Contre des délinquants et des criminels qu’on préfère mettre en prison ? Cela pourrait encore se comprendre, même si on comprend de plus en plus que les prisons ne sont jamais à long terme des solutions positives.

    Mais ce qui est navrant dans cette histoire, c’est d’abord qu’on décide de mettre en prison tout un peuple. C’est toute une nation qui est considérée tout à coup comme délinquante ou criminelle. Comme cette nouvelle entendue un jour à la télévision d’un pays voisin qui parlait d’une centaine de terroristes dont la moitié étaient des femmes et des enfants : les enfants étaient déjà des terroristes par définition !

    Pour ne pas écrire ici encore des pages et des pages sur ce sujet, que mes lecteurs n’auraient pas le temps de lire, je voudrais poser seulement une petite question à ces hommes politiques qui décident un jour, sans état d’âme, de mettre des peuples entiers derrière des barreaux. Oublions même les problèmes de conscience dus à la situation humanitaire désastreuse qu’engendrent en général ce type de murs ou de clôtures.

    Ces hommes politiques sans conscience, qui ne pensent peut-être qu’à la prochaine élection dans leur pays dans quelques mois ou quelques années, ne voient-ils pas qu’en isolant les autres, ils finissent par s’isoler eux-mêmes les premiers, à se mettre eux-mêmes dans la prison où ils pensaient enfermer les autres ? Dans un monde où nous sommes désormais tous de plus en plus interdépendants, quel héritage vont-ils transmettre aux générations futures de leur propre pays ? Des relations internationales basées seulement sur la peur, où l’on n’est même plus capable de comprendre l’autre différent ? Imaginons si, à la fin de la seconde guerre mondiale, la France et l’Allemagne avaient décidé d’ériger entre elle un grand mur pour ne plus risquer de se faire la guerre, où en serait l’Europe aujourd’hui ? Le monde de demain sera interdépendant ou bien il disparaîtra pour toujours. Il n’y a pas d’autre solution désormais. Un enfant le comprendrait…

     

     


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  • Commentaires

    1
    Hayat Fallah
    Mercredi 7 Février 2018 à 22:21
    Oui ...On est déjà dans un monde interdépendant mais on ne l'accepte pas encore...On ne s'y fait pas encore ...
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