• Nous l'avons bien cherché!

    A part ma rubrique « Perles de la Parole » et parfois « Reflets du paradis », je n’ai pas l’habitude dans ce blog de parler beaucoup de religion et de m’adresser particulièrement à mes amis chrétiens, mais cette fois-ci je vais le faire…

    Ce qui m’a provoqué encore une fois, c’est une de ces phrases terribles qui circulent sur les réseaux sociaux et qui nous bombardent chaque jour. Mais écoutez donc celle-là : « Ce qui m’importe, c’est l’éternelle vivacité et non pas la vie éternelle. » Elle est de Nietzsche, le fameux philosophe allemand de la « mort de Dieu ». Celui qui présentait justement les chrétiens comme des gens qui ont peur de regarder en face les réalités de cette terre et de les affronter, et qui avancent le dos courbé et les yeux fixés à terre, en attendant que la vie éternelle vienne les délivrer. Encore une de ces mauvaises plaisanteries ou de ces jeux de mots dont les chrétiens font les frais…

    Eh bien, je vous avoue que ce n’est pas Nietzsche qui me fâche ici, mais c’est nous les chrétiens au contraire. Parce que nous avons réussi en 2000 ans à transformer le message du Christ dans l’Evangile en une mauvaise caricature… et nous l’avons bien cherché si toutes ces critiques pleuvent sur nous.

    Ce qui me frappe ici, ce n’est pas le jeu de mots de Nietzsche qui se moque allègrement de notre « vie éternelle », mais le début de sa phrase : « Ce qui m’importe… » C’est ce « moi » qui veut s’affirmer tout seul et s’opposer aux autres qui fait de la peine. « Moi », je veux mener ma vie comme il me plaît, « moi » je sais ce qui m’importe, « moi » je ne suis pas stupide comme ces chrétiens. C’est au fond une simple réponse à l’individualisme qui a déformé complètement l’idéal de l’Evangile au cours des siècles.

    La vie de l’amour réciproque à l’image de la Trinité que Jésus nous a apportée est devenue peu à peu un refuge où chaque personne se sauve de son côté comme il peut, en attendant justement « sa » vie éternelle. Les chrétiens vont à l’Eglise comme dans un immense supermarché pour se servir de ce dont ils ont besoin, sans trop se préoccuper des autres. « Moi » ce qui m’importe, dit le chrétien, c’est d’arriver à la vie éternelle, et si les autres sont méchants et vont en enfer, c’est bien leur faute, « moi » je n’y peux rien. Alors nous avons bien mérité que Nietzsche réponde sur le même ton.

    Il y a heureusement encore quelques chrétiens qui illuminent notre monde, comme Mère Teresa, le Pape François ou Chiara Lubich. Mais il faudrait que leur exemple crée un véritable courant, une véritable culture nouvelle où le « moi » puisse grandir justement en donnant sa vie pour les autres et non pas en se désolidarisant de ces autres et en les jugeant et les condamnant comme s’ils ne nous concernaient pas. Le jour où nous chrétiens ferons sentir à tous les hommes que ce qui « nous » importe, c’est de sauver l’humanité tout entière qui nous a donné la vie, alors nous parviendrons peut-être à réconcilier cette humanité avec le cœur de l’Evangile et de la vie, « présente » et « éternelle » en même temps, que Jésus est venu partager avec nous…


  • Commentaires

    1
    hayat fallah
    Jeudi 26 Décembre 2019 à 22:20
    Mon impression c'est que l'humanité se dirige de plus vers cette nouvelle dont tu parles... Vers une conscience plus clair qu'on ne peut pas se désolidariser des autres...encore faut-il que ce soit un vrai choix !
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