• [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2015 et 2020]

    « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. » (Mc 8,35) (cf. Mt 16,25 : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. » cf. aussi Lc 9,24 : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. » et cf. enfin Lc 17,33 : « Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. »)

    Si difficile et si simple à la fois. On dirait presque un jeu de mots. Jésus veut-il se moquer de nous ? Certainement pas. Il veut nous convaincre que le chemin pour le suivre est d’une toute autre logique que celle où le monde nous entraîne. Là aussi on sent le parfum des béatitudes. Mais si l’on comprend vraiment Jésus, si l’on entre avec lui dans cette logique de l’amour trinitaire qui nous a suivis jusqu’ici à chaque pas, alors tout s’illumine. Dieu est le premier qui se donne, qui donne sa vie, qui ne pense qu’au bien de l’autre qu’il rencontre ou qu’il crée. Le Père n’a pas le temps de penser à lui, de se replier sur lui, de vouloir se sentir important (il pourrait le faire, il est Dieu au fond !), il est entièrement pris par ce mouvement de donation réciproque où seul ce qui est important pour Lui c’est de se donner et de donner sa vie au Fils dans l’Esprit. Alors si nous voulons le suivre, nous aurions une manière meilleure que de nous mettre à faire comme Dieu, nous voudrions arrêter ce mouvement de donation réciproque pour le détourner sur nous-mêmes et je ne sais quel caprice ? Nous voudrions penser à être importants, là où Dieu lui-même pense que l’autre est important ? Là est sa grandeur et l’exemple qu’il nous demande de suivre. Il n’est certainement pas facile pour nous d’être Dieu, nous allons échouer mille fois par jour et nous relever. Mais il est là avec tout son amour pour nous aider. Alors l’important c’est d’avoir au moins les idées claires sur la direction à suivre et le reste viendra peu à peu avec l’aide de son immense miséricorde.

     

     

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2022]

    Dans la paix de Dieu

    « Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix. » (Lc 8,48) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

    Il y a quelque chose qui me frappe dans cette phrase de Luc, surtout si on la compare à celle de l’Evangile de Marc qui nous raconte ce même épisode de la guérison de l’hémorroïsse, où Jésus dit pour finir à cette heureuse femme : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Mc 5, 34)

    Nous nous souvenons de cette réflexion qui s’est imposée à notre esprit au fur et à mesure des miracles de Jésus : c’est que le plus grand miracle n’est pas la guérison en elle-même, mais le fait qu’en cette occasion Jésus fait entrer le malade et nous tous avec lui dans la dynamique de l’amour trinitaire qui règne au paradis entre le Père, le Fils et l’Esprit. Jésus profite chaque fois de ses actions miraculeuses pour élever son interlocuteur au même niveau que lui, en lui montrant qu’il est devenu tout à coup son frère ou sa sœur à tous les effets et que ce miracle véritable ne s’arrêtera plus pour l’éternité. Le miraculé retombera malade un jour ou l’autre et finira par mourir comme tout le monde, mais il fera partie pour toujours de la famille des amis de Dieu.

    Alors on comprend mieux tout à coup pourquoi Luc ne fait même pas dire à Jésus : « Sois guérie de ton mal. », mais simplement « Ta foi t’a sauvée, va en paix. » Car c’est cela l’aspect le plus important du miracle qui vient de se produire devant nos yeux. Cette pauvre femme malade depuis des années qui se trainait, désespérée, de médecin en médecin sans aucun résultat, voilà qu’elle est devenue cette heureuse femme qui non seulement est guérie, mais qui est entrée pour toujours dans la paix de Dieu.

    Tout peut nous arriver dans la vie, les joies et les douleurs que nous expérimentons chaque jour le long de notre cheminement sur la terre, mais tout change si nous sommes remplis ou non de la paix de Dieu. Je peux me trouver sur le chemin de la mort qui approche, mais avec la paix dans le cœur. Je peux vivre une situation de souffrance extrême pour moi-même, pour ceux que j’aime, pour ma famille, pour mon pays, pour l’humanité entière, mais cela change tout si je suis, moi aussi, angoissé comme tout le monde, ou si, au cœur même de mon angoisse, c’est la paix de Dieu qui m’envahit et me donne le courage d’en témoigner devant tout le monde et de devenir jusqu’à la fin de mes jours sur cette terre apôtre de l’espérance. Tout est là. Tout est dit. Nous n’avons plus qu’à aimer Dieu et nous aimer les uns les autres de tout notre cœur et le reste suivra…


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2022] 

    La paix de la foi

    « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » (Lc 7,50) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

    Comme elle est révolutionnaire, cette petite phrase ! Nous sommes habitués à entendre Jésus dire : « Ta foi t’a sauvé, sois guéri, lève-toi et marche, sois purifié », ou d’autres miracles de ce genre. Mais ici Jésus semble nous dire que la foi peut aussi apporter la paix. Et c’est au fond le plus grand des miracles. Car nous passons parfois toute notre vie sans avoir l’impression de trouver la paix. Il y a chaque jour de nouveaux problèmes qui nous assaillent et nous angoissent. Des problèmes concrets ou des épreuves spirituelles ou psychologiques, mais nous devons bien avouer que nos journées sont rarement tranquilles du matin au soir.

    Alors que va-t-il se passer, si nous laissons cette parole de Jésus nous pénétrer et nous transformer, si nous communions à la force divine qui se trouve en chaque parole du Verbe de Dieu ? Eh bien, nous allons trouver la paix. Non pas une paix de façade ou une comédie de paix, non pas la paix fragile de quelqu’un qui se réfugie dans de faux bonheurs pour ne pas regarder en face les épreuves de la vie, mais la paix de Dieu, celle que Lui seul sait nous donner.

    Et le premier mouvement de foi qui va nous guider à partir de maintenant, ce sera de croire que la paix est là, même au milieu des tourments, même au milieu de la souffrance, même sur la croix. Chacun de nous a fait l’expérience que c’est souvent le diable qui nous enlève la paix du cœur, ce diable qui veut nous diviser et qui nous trouble pour que nous ne retrouvions plus la lumière. Tandis que lorsque nous nous jetons dans la paix, la véritable paix des béatitudes, cette paix de Dieu, les circonstances extérieures ne nous troublent plus comme avant. La croix devient au contraire une occasion de sentir tellement plus forte la présence de l’amour de Dieu. Et l’amour réciproque avec la présence de Jésus au milieu de nous, devient alors plus fort et plus palpable et concret que tous les problèmes du monde…

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2015]

    « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Mc 5, 34) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

     « Ne crains pas. Crois seulement. » (Mc 5, 36)

    Notre monde moderne, surtout en occident, est malade du désir de sécurité. On veut tout assurer pour l’avenir comme pour le présent. On assure sa voiture contre les accidents, la maison contre les incendies ou les voleurs, la santé contre les maladies. On vote aux élections pour les candidats qui nous promettent plus de sécurité dans le travail ou dans la rue. On devient malade en essayant de tout prévoir et il y a toujours des imprévus, de petites ou de grandes catastrophes contre lesquelles toutes les assurances du monde ne peuvent rien. Alors que faire ?

    Croire simplement. Croire n’est jamais une assurance, même si on a essayé de faire de la foi un dépôt rassurant que beaucoup de gens ont complètement perdu, parce que la foi ne peut jamais être fixée comme on fixe un clou dans un mur. Croire c’est se lever le matin et se jeter dans les bras de ce Dieu que nous ne voyons pas, mais dont l’amour nous attire. Croire c’est se jeter à l’eau dans des relations avec nos frères et nos sœurs qui sont toujours à réinventer, même si la veille tout s’était bien passé. Croire est une aventure. C’est le prix que Dieu nous demande pour qu’il ne fasse pas tout seul tout le travail : il nous demande juste une petite part, petite et si difficile en même temps !

    Mais si nous avons le courage de croire, et de recommencer à croire après chaque épreuve, nous trouverons la paix, nous serons guéris et sauvés, nous ne craindrons plus. La vie est tellement plus passionnante quand on l’affronte de cette manière. Pas de place pour l’ennui, pas de place pour le pessimisme, pas de place pour la solitude. Notre voyage s’animera chaque jour un peu plus avec la joie communicative de partager cette découverte avec tous ceux que nous croiserons sur notre route. 

     

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2016 et 2020]

    Déplacer nos montagnes (De Marc à Matthieu 21 – 3)

    « Tout homme qui dira à cette montagne : ‘Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer’, s’il ne doute pas dans son cœur, mais croit que ce qu’il dit va arriver, cela lui sera accordé ! » (Mc 11,23) (Cf. Mt 21,21 : « Si vous avez la foi et si vous ne doutez pas… vous pourrez même dire à cette montagne : ‘Enlève-toi de là et va te jeter dans la mer’ et cela se produira ; tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous le recevrez. » et Lc 17,6 : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait. »)

    Décidément, on dirait que Jésus s’amuse dans ce chapitre. Il s’amuse avec la recherche de l’ânon qui va le porter à l’entrée de Jérusalem, il s’amuse avec le figuier qu’il maudit et dessèche. Et pourtant ce n’est pas le moment de s’amuser, avec le drame tout proche qui l’attend. Et maintenant il nous parle de déplacer des montagnes… !

    Derrière chaque acte, chaque provocation de Jésus, il y a une raison cachée, un enseignement qui va servir surtout dans les moments difficiles. Dans peu de temps, les disciples vont avoir l’impression que le monde s’écroule sous leurs pieds. Tout ce qu’ils avaient bâti avec Jésus n’aura apparemment plus de sens. L’avenir bouché, une catastrophe irréparable. Exactement comme une montagne à déplacer, à jeter dans la mer. Et Jésus va leur montrer que même la mort peut être vaincue !

    Quel obstacle peut être pire que la mort, quelle montagne plus écrasante qui semble nous boucher pour toujours le paysage et le chemin de l’avenir ? Dieu ne nous invite pas à faire des caprices comme dans un conte de fée. Non, mais il sait que notre vie est parfois complètement obscure, sans espoir à l’horizon. Et il nous demande de « croire ». Toujours cette question de foi. La foi est indépendante de la grandeur du problème. Il faut autant de foi pour déplacer un petit rocher qu’une grande montagne. La solution est en nous. Elle ne dépend pas des apparences extérieures. C’est cela que Jésus veut nous dire.

    Combien de fois faisons-nous des comparaisons entre nos problèmes. « Cette fois-ci, c’est pire que jamais, je ne pourrai plus m’en sortir ! » « J’ai eu bien des épreuves dans ma vie, mais d’un coup comme celui-là je ne pourrai plus me relever ! » C’est cela la montagne que Jésus nous présente. C’est celle de l’instant présent, unique comme toutes les autres épreuves qui ont constellé notre vie. A moi et à nous de croire qu’il y a toujours une solution, un moyen pour passer de la mort à la vie. A nous de ne pas perdre courage, et, si nous sommes tombés, de nous remettre en route une fois de plus : il est là qui nous attend et nous tend la main !

     


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