• « A cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. » (Mt 24,12-13)

    Alors, là, c’est une phrase extraordinaire qu’il faut bien lire si l’on ne veut pas faire un contresens horrible et dénaturer complètement le message de tout l’Evangile. Car il y a ici deux clés de lecture possibles et qui sont pratiquement incompatibles l’une avec l’autre.

    Si l’on en reste à une vision individualiste de la religion, basée sur le salut de soi-même coûte que coûte sans pratiquement se préoccuper de ce qui arrive aux autres, la fin du monde serait un peu comme le fameux naufrage du Titanic. Catastrophe totale que personne n’avait prévue avec une telle ampleur. Et donc panique totale. Sauve qui peut ! On ne parviendra pas à sauver tout le monde, alors au moins je vais essayer de me sauver moi-même. Le mal est si fort que je vois autour de moi-même les personnes que j’aime aller vers la perdition, ne plus même être capables de vivre la moindre charité avec les autres…

    Alors, je vais essayer, moi au moins, de persévérer, avec la grâce de Dieu et de m’en tirer. Moi, je ne me suis pas laissé entraîner par le mal comme les autres, j’ai gardé en moi la charité que Dieu m’a donnée et j’espère bien qu’à la fin je vais m’en sortir et gagner ce salut qui m’attend. C’est évidemment une caricature que je fais, mais n’est-ce pas cette vision égoïste de la religion qui a fini par vider la plus grande partie de nos églises d’Occident ? Ne voit-on pas dans une telle attitude la pire hérésie des pharisiens que Jésus dénonçait il y a 2000 ans dans ce même chapitre se reproduire exactement de nos jours de la même façon ?

    Heureusement qu’il y a une autre clé de lecture tellement plus belle, tellement plus proche du cœur de Dieu. C’est bien vrai que la charité se refroidit quand le mal est trop fort. Mais il y aura toujours des personnes capables de vaincre le mal et de laisser cette charité, cet amour, brûler au fond de leur cœur. Et c’est là qu’il faut essayer d’être bien humbles, de ne pas se croire supérieurs au mal qui nous entoure, de reconnaître notre faiblesse et de demander de l’aide à Dieu et à notre prochain. Car ce ne sera jamais seul que je parviendrai à passer à travers une telle épreuve. C’est là qu’intervient la force de l’unité et de l’amour réciproque au nom de Jésus, qui fait que Jésus Lui-même vient prendre la situation en main et en Lui le salut est assuré.

    Mais quel est ce salut ? Encore une fois ce n’est pas seulement le paradis qui nous attend après la mort. Car le salut c’est la vie de la Trinité parmi nous qui commence déjà sur cette terre. Et cette vie de la Trinité ne peut jamais se vivre chacun tout seul, ce serait un contresens absolu. Alors, bien sûr que nous devons persévérer, mais ensemble avec d’autres frères et sœurs qui cherchent comme nous à suivre le Christ et ce salut sera de nous jeter tout de suite avec le Christ pour sauver le reste de l’humanité en péril, prêts à donner notre vie, notre cœur, notre temps pour que le Royaume de Dieu se répande toujours plus autour de nous. Alors la vision change. Nous ne pensons même plus à nous sauver nous-mêmes égoïstement, mais nous nous préoccupons d’abord des autres (c’est cela la véritable charité) et Jésus Lui-même se préoccupera de nous. C’est tellement plus simple…

     


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  • Jésus vient de terminer sa terrible diatribe contre les scribes et les pharisiens en pleurant sur Jérusalem qui « tue les prophètes », en avertissant que bientôt le Temple allait rester désert et en déclarant pour finir : « Vous ne me verrez plus jusqu’au jour où vous direz : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.’ » Les disciples devaient être évidemment complètement perdus, bouleversés. Matthieu va reprendre maintenant une grande partie du chapitre 13 de Marc où Jésus s’adresse pour la dernière fois aux disciples. Pour Matthieu, c’est le cinquième et dernier discours de Jésus, qui se terminera par le fameux chapitre 25, celui du jugement dernier.

    « Jésus était sorti du Temple et s’en allait, lorsque ses disciples s’approchèrent pour lui faire remarquer les constructions du Temple. Alors il leur déclara : ‘Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? Amen, je vous les dis : il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit.’ Puis, comme il s’était assis au mont des Oliviers, les disciples s’approchèrent de lui à l’écart pour lui demander : ‘Dis-nous quand cela arrivera ?’ » Et il ajoute, par rapport à Marc : « Dis-nous quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde. »

    « Jésus leur répondit : ‘Prenez garde que personne ne vous égare. Car beaucoup viendront sous mon nom, en disant : C’est moi, le Messie, et ils égareront bien des gens.’ » Marc avait dit simplement : … « en disant : C’est moi. » Et commence alors, comme chez Marc, la description effrayante de cette fin des temps. « Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerre. Attention, ne vous laissez pas effrayer, car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin. On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura ça et là des famines et des tremblements de terre. Or tout cela n’est que le début des douleurs de l’enfantement. On vous livrera aux tourments. » Et Matthieu ajoute ici : « On vous tuera, vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon Nom. Alors beaucoup succomberont ; ils se livreront les uns aux autres, se haïront les uns les autres. »

    « Quantité de faux prophètes se lèveront et ils égorgeront bien des gens. » Et Matthieu ajoute : « A cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira. » Puis il continue comme Marc : « Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. Et cette Bonne nouvelle du Royaume sera proclamée dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. »

    Et notre Evangile continue ici avec les mêmes scènes apocalyptiques terrifiantes que Marc nous avait déjà proposées. « Lorsque vous verrez le Sacrilège Dévastateur installé dans le Lieu Saint… alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans la montagne…Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat, car il y aura une grande détresse, comme il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et comme il n’y en aura jamais plus. Et si le nombre de ces jours-là n’était pas abrégé, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés… Voilà que je vous ai tout dit à l’avance… Comme l’éclair qui part de l’orient brille jusqu’à l’occident, ainsi se produira la venue du Fils de l’homme… Aussitôt après la détresse de ces jours-là, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine [remarque originale de Matthieu] et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec grande puissance et grande gloire. Il enverra ses anges au signal retentissant de la trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. »

    Et après toute cette description à couper vraiment le souffle, le ton se calme tout d’un coup et Jésus commente simplement : « Que la comparaison du figuier vous instruise : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent ses feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez tout cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront jamais. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais le Père seul. »

    Et notre chapitre va se terminer avec des passages qui sont cette fois-ci nouveaux par rapport à Marc. « L’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé. A cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a engloutis : tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme. Deux hommes seront au champ : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l’une est prise, l’autre laissée. » Marc disait alors : « Veillez donc car vous ne savez pas quand ce temps viendra. » Et Matthieu : « Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. » Matthieu continue ensuite : « Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

    Marc avait terminé son récit par la comparaison avec un homme qui était parti en voyage et avait donné tout pouvoir à ses serviteurs pendant son absence. Chez Matthieu, c’est à peu près la même image que l’on retrouve : « Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ! Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si ce mauvais serviteur se dit : ‘Mon maître s’attarde’, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Marc avait simplement parlé de serviteurs endormis.  

    Un chapitre tout de même extraordinaire. Des descriptions terrifiantes et Jésus qui nous dit : « Ne vous laissez pas effrayer… veillez simplement. » Et quand on pense que Jésus, qui nous parle ici, avec force et conviction, vivait en même temps le drame de l’approche de sa passion et de sa mort, avec à la fois l’angoisse qui grandira jusqu’à la nuit au jardin des Oliviers, et la paix de quelqu’un qui vous dit tranquillement : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. »

    Une leçon d’histoire, une clé de lecture sur le destin global de l’humanité et en même temps une lumière pour chacun de nous, lorsque nous voyons dans notre vie ou celle de nos proches se profiler à l’horizon une grande épreuve ou une catastrophe. Dieu est toujours là qui veille sur nous et qui nous aime. Toutes ces épreuves passeront et Jésus est en train de fonder son Eglise avec ses disciples. Car ses paroles ne sont pas seulement des paroles, mais la présence de Dieu en elles. Et Jésus lui-même est le Verbe, cette Parole qui est Dieu et qui continue à soutenir l’univers tout entier et chacun d’entre nous. Sans oublier que nous-mêmes sommes des paroles dans la Parole, des gouttes de ciel descendues en mission avec Jésus sur la terre et tout cela reste pour toujours, avant, pendant et après les épreuves par lesquelles nous devons tous passer, en essayant de garder notre âme, notre cœur, notre boussole intérieure toujours orientés dans la bonne direction. Cela donne tout de même à réfléchir, cela relativise d’un coup beaucoup de nos angoisses, de nos projets ou de nos désirs, en nous rappelant que le dessein de Dieu sur chacun de nous et sur toute l’humanité est sans doute tellement merveilleux, comme nous le découvrirons « le jour où le Seigneur viendra. »


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 24 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2017]

    « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. » « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » (Mc 13,33.37) (cf. Mt 24,42.44 : « Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. » « Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »)

    Oui, je sais que ces deux phrases de l’Evangile de Marc sont souvent utilisées comme une menace, pour faire peur, pour nous aider à éviter des catastrophes. On peut très bien les comprendre dans ce sens-là dans le contexte apocalyptique où Jésus les a prononcées, à quelques heures seulement de sa mort.

    Jésus a eu beau mettre en garde ses disciples, ils vont tout de même rester tout de suite endormis au jardin des Oliviers, à peine terminé le repas pascal. Sommes-nous capables de faire mieux que les disciples ?

    Mais je crois que le contexte dans lequel nous lisons aujourd’hui les paroles de Jésus est tellement différent, maintenant qu’il est ressuscité et qu’il a envoyé l’Esprit sur les apôtres. Sinon il y aurait bien peu d’espoir pour chacun de nous de ne pas nous laisser endormir…

    Heureusement que Jésus nous a montré ensuite que sa logique est tellement imprévisible, tellement au-delà de toutes nos peurs. Il est même allé se chercher un apôtre comme Paul parmi ses pires ennemis. Alors pourquoi ce langage ?

    C’est simplement que Jésus veut tout faire pour que nous le rencontrions quand il passe, quand il croise notre chemin tout au long de nos vies, tout au long de chaque journée. Ce n’est pas pour lui qu’il nous encourage à veiller, mais c’est pour nous. Quel dommage qu’il passe juste à côté de nous et que nous ne nous en apercevions même pas !

    Non, depuis que Jésus est ressuscité et monté au ciel, il est en même temps avec nous « jusqu’à la fin du monde » et voilà que nous nous comportons comme s’il était si loin que nous devrions nous arranger tout seuls. Alors qu’il suffit de nous brancher sur lui à chaque instant pour que notre vie soit complètement transformée. C’est seulement cela que Jésus veut nous dire. Veiller dans le sens de ne plus perdre une occasion de le laisser nous remplir de son amour et prendre en mains notre vie, notre chemin vers lui et vers nos frères.

    Car si nous étions vraiment capables de saisir ces occasions, chacune de nos journées serait une aventure à couper le souffle. Nous l’avons expérimenté quelquefois. Alors pourquoi ne pas recommencer chaque jour, au lieu de rester là à nous morfondre et à nous plaindre comme un fils à papa qui se prend pour un orphelin ? 

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 24 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2017]

    Oui, c’est vraiment une question de vie ou de mort : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Mc 13,31) (cf. Mt 24,35 : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »)

    Si on y pense seulement un peu, si on laisse cette petite phrase résonner en nous, elle a quelque chose d’incroyable. Comment quelqu’un peut-il se permettre d’affirmer que le ciel et la terre vont mourir et que ses paroles vont continuer à vivre ? Mais n’est-ce pas le contraire qui se passe normalement ? Je sais bien que les paroles d’une personne morte peuvent continuer à exister à travers ses écrits et même, depuis quelques décennies, à travers les enregistrements qu’on en aura fait. Mais ce ne sont plus vraiment ses paroles : puisque lui a disparu de ce monde, comment pourrait-il encore vraiment parler ?

    Pour lancer à la face du monde ébahi une phrase pareille, c’est sans doute que les mots, les « paroles », veulent tout à coup dire tout autre chose. On entre dans une dimension qui nous était jusque-là inconnue. Et c’est cela que nous voudrions essayer de commencer au moins à comprendre maintenant.

    On confond en général la vie avec l’expression de la vie, ce qui est bien compréhensible, mais ce qui est une manière de voir encore tellement limitée. Voilà que Jésus nous entraine ici beaucoup plus loin. Ses paroles sont la vie, la vie dans son essence. Lui-même est d’ailleurs la Parole dans son essence. C’est un retournement complet de situation. Car le ciel et la terre qui forment la matière sur laquelle s’appuie normalement la parole, deviennent tout à coup de cette parole une simple expression provisoire.

    C’est la parole qui compte. Le ciel et la terre ne sont plus le support de la parole, c’est la parole qui est le support du ciel et de la terre. Et si ces deux éléments qui ont toujours servi de cadre à notre vie humaine devaient soudain disparaitre, la vie ne s’en irait pas pour autant, elle prendrait seulement d’autres formes et d’autres expressions.

    Cette vision, cette logique nous échappent complètement, elles vont bien au-delà de tout ce qu’il nous est encore possible d’imaginer et de comprendre avec nos pauvres limites humaines. Car nous voici maintenant au seuil d’un mystère, d’un mystère immense. La seule consolation pour nous, c’est que ce mystère a quand même pris une forme matérielle qui nous est familière, il est entré dans la dimension du ciel et de la terre, mais pour nous faire comprendre que, si on le laisse faire en nous, dans cette dimension que nous connaissons, il va nous transporter dans une autre dimension qui ne sera plus celle de la mort, mais de la vie. Alors il ne nous reste plus qu’à nous laisser emporter en pleine confiance et nous entrerons dans cette « vie ». Et cela dès ici-bas. La vie n’est pas seulement celle de l’au-delà, d’un paradis après la mort, elle est déjà en nous et au milieu de nous, si nous savons la laisser pénétrer au fond et au milieu de nous-mêmes. Cela donne le vertige, mais c’est l’unique réalité vraiment réelle, qui vaut la peine de se jeter à l’eau.

     

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 24 de l’Evangile de Matthieu, nous reprenons quelques commentaires publiés dans ce blog en 2017]

    « Mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. » (Mc 13, 13) (cf. Mt 24,13 : « Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. »)

    Ce qui est étonnant avec Jésus, c’est qu’il a toujours une solution devant lui, à n’importe quel problème. Avec lui on ne peut jamais dire que tout est fini, qu’il n’y a plus d’espoir. Il s’agit seulement de « persévérer », c’est le mot-clé de notre phrase d’aujourd’hui. L’Evangile ne nous demande pas de faire des miracles. Laissons-les faire à Dieu. Il nous demande seulement de ne jamais baisser les bras, de toujours continuer à avancer, ou bien de recommencer si jamais nous étions tombés en chemin. Mais, avec lui, on ne peut jamais dire que la route est complètement bouchée. On ne peut jamais prétendre d’avoir tout essayé et qu’il ne nous reste plus qu’à nous livrer au désespoir.

    On oublie souvent que ce Dieu a encore plus intérêt que nous à trouver les solutions, car son échec serait une manière de dire que son amour est limité, qu’au fond il n’est pas vraiment Dieu. Ce serait impossible. Et l’on pense aussi trop souvent que Dieu est conditionné par nos faiblesses, nos manquements, nos peurs ou nos angoisses. Ou bien l’on pense que nous avons fait tellement de bêtises que Dieu ne peut plus nous faire sortir de l’abîme profond dans lequel nous sommes tombés. On prend Dieu pour un juge, alors qu’il nous a bien dit qu’il est venu pour nous sauver et non pas pour nous condamner.

    En un instant de bonne volonté, en un pas sincère d’humble réconciliation avec lui ou avec nos frères, Dieu nous fait effacer tous les obstacles qu’il y avait sur notre chemin. Et même quand nous sommes loin de lui, il est capable d’aller nous chercher au fin fond du diable, comme l’on dit. Comme il a été capable de faire de Paul, le persécuteur des chrétiens, son plus grand apôtre, ou de Matthieu le publicain, la voix de son Evangile.

    Alors pourquoi chercher toujours des excuses quand la lumière est là, juste devant notre porte, juste devant la fenêtre de notre cœur, qu’il suffit d’ouvrir pour qu’elle nous inonde et que notre vie change avec celle de tous ceux qui nous entourent ?

     

     


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