• Provocations

    Il y a bien sûr de bonnes provocations et des provocations méchantes.Mais n'avons-nous pas fait l'expérience quelquefois que toute provocation est au fond une excellente occasion de commencer une nouvelle étape importante de notre vie?

  • Avec ma manière parfois un peu provocatrice d’écrire, j’avais récemment publié cette phrase sur Facebook : « Le bonheur est une question d’amour : si j’aime ce que je fais, je serai toujours heureux… » Mais je sais que cette phrase a pu faire du bien à quelques-uns, mais en même temps choquer certains de mes lecteurs qui passent peut-être par un moment délicat ou difficile et qui se demandent bien comment je peux me permettre de dire des phrases pareilles, sans me rendre compte de ce que vivent beaucoup de gens autour de moi. Alors je voudrais aujourd’hui m’expliquer un peu plus…

    Il y a d’abord deux sens assez différents au verbe « aimer », même s’ils sont complémentaires. Aimer est souvent simplement l’expression d’un sentiment de joie ou de plaisir devant une chose, un évènement, une action ou une personne. C’est une sorte de sentiment naturel passif, ce que l’on ressent spontanément : j’aime les bananes plutôt que les pommes, la musique jazz plutôt que la musique classique, la montagne plutôt que la mer ou j’aime ce collègue parce que je le trouve sympathique, et tout cela sans l’avoir cherché, comme ça me vient tout seul.

    Mais il existe aussi un amour plus actif, qui demande de se donner, qui ne vient pas tout seul parce qu’il exige aussi des efforts ou des sacrifices. J’aime me battre pour la justice dans le monde, j’aime ce travail exigeant, j’aime me priver de quelque chose pour le donner à des personnes dans le besoin, et je peux arriver jusqu’à aimer mon ennemi. Aimer son ennemi n’est certainement pas un amour spontané, cela semble au départ contre nature. Car on ne peut pas aimer spontanément quelqu’un qui nous fait du mal, mais on peut aimer lui faire du bien, quand on se rend compte que cet ennemi est lui-même probablement la victime d’une injustice subie au cours de sa vie. C’est l’histoire de Nelson Mandela en Afrique du Sud qui s’est battu toute sa vie pour libérer en même temps opprimés et oppresseurs.

    On comprend maintenant dans tout cela que le bonheur d’aimer ne viendra en fait que de l’harmonie entre ces deux formes d’amour et il ne viendra pas tellement du dehors, des choses, des évènements ou des personnes que nous rencontrons sur notre route, mais du cœur que nous mettons dans toutes nos actions. Une mère de famille ne sera pas heureuse au départ de souffrir pour élever ses enfants, mais elle aimera tellement ses enfants qu’elle en oubliera la grandeur de sa souffrance quand elle verra qu’elle a pu finalement rendre ses enfants heureux.

    Heureux sera bien sûr celui qui aura trouvé un travail qui lui plaît et c’est logique de le chercher. Mais si des conflits éclatent dans son travail tout va se transformer maintenant en cauchemar ? Non, car nous pouvons décider d’être sur notre lieu de travail un instrument de paix et d’harmonie, comme l’huile dans le moteur, et l’atmosphère de sérénité retrouvée entre tous nous rendra heureux de nouveau en voyant le bonheur des autres. Les épreuves ne sont pas le contraire du bonheur, mais des occasions de donner notre vie pour les autres et de jouir encore plus quand la lumière revient ensuite après la tempête.

    Je peux donc toujours, d’une certaine façon, « aimer ce que je fais », même si tout n’est pas rose en chemin. L’important c’est de suivre toujours la boussole du cœur qui nous pousse à accueillir l’autre et à lui donner notre vie, quelles que soient les conditions. Car si les conditions sont difficiles, ce n’est pas en les fuyant ou en nous plaignant d’elles que nous nous sentirons mieux, mais en les changeant de l’intérieur, en union avec ceux qui comprendront notre attitude et qui se mettront avec nous dans la même direction. Notre amour aura été contagieux. Et en définitive « aimer ce que je fais » ne veut pas seulement dire aimer les actions en elles-mêmes, mais aimer à travers ce que je fais une foule de personnes au cours de ma journée. Et c’est cet amour des personnes, parfois discret et silencieux, parfois plus visible et communicatif, qui nous apportera le bonheur, car les gens seront heureux avec nous et ils nous rendront à leur tour ce bonheur, comme le boomerang de l’amour qui ne s’arrête jamais. Alors, oui, nous pourrons toujours « aimer » de tout notre cœur « ce que nous faisons », même si certains détails seront toujours à améliorer…


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  • Oui, c’est vraiment un défi de se souhaiter la bonne année en ce moment. Vous ne trouvez pas ? Qui parmi nous pense que l’année 2021 a été une bonne année ? Et à quoi donc ont servi tous ces beaux vœux que nous nous sommes envoyés de bon cœur il y a maintenant 12 mois ? Et qui a le courage de penser, ici au Liban mais peut-être aussi dans la majorité des pays de notre planète, que des signes nous disent que 2022 sera enfin beaucoup mieux ? Alors que faire ? Cesser de nous envoyer des vœux ?

    Je crois qu’il y a ici, au fond, un grand malentendu. Et d’abord que l’année 2021 ou 2022 au fond n’existe pas. C’est une image abstraite qui sort de notre tête. Tandis que ce qui existe ce sont des personnes et des circonstances. Alors ce que je voudrais souhaiter aujourd’hui à chacune des personnes que j’aime et à moi-même en même temps, c’est de croire encore malgré tout que nous pouvons vivre une vie toujours « plus bonne », toujours plus imprégnée de la bonté de Dieu qui nous a créés.

    La plupart des circonstances si terribles avec lesquelles nous nous débattons chaque jour ne dépendent pas de nos efforts et de notre bonne volonté. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes condamnés à être portés, comme des feuilles mortes que le vent emporte, vers des horizons bien tristes qui continuent à nous angoisser.

    Non, nous pouvons encore et toujours vivre pour quelque chose de « bon ». Si je regarde de nouveau l’année 2021 qui s’achève et qui a été si difficile, je dois tout de même dire que cela a été une des plus belles années de toute ma vie. On pensera que je dois être inconscient, mais je vous assure que j’y ai vécu des moments de bonheur intense, chaque fois surtout que j’ai pu donner de la joie autour de moi. Et surtout justement quand j’ai pu redonner la paix, l’espoir, le courage a des personnes qui étaient en train de le perdre.

    Alors l’année qui débute maintenant ne sera peut-être pas « bonne » en elle-même, mais nous-mêmes pourrons y être « bons », faire déborder sur les autres cette « bonté » extraordinaire que Dieu nous donne à chaque instant si nous sommes attentifs. La vie continuera à valoir la peine d’être vécue, et vécue intensément, jamais comme une routine, mais comme une aventure à couper le souffle qui se renouvelle chaque jour.

    Souhaitons-nous donc aujourd’hui d’être « bons » pendant toute l’année qui vient, et surtout d’être « bons » ensemble, car être « bon » tout seul dans son coin n’amène à rien et ne peut être qu’une pauvre illusion. Nous avons en nous et au milieu de nous un Dieu prêt à nous faire profiter de tous ses trésors, il a même donné sa vie pour cela…

    Alors jetons-nous en Lui et en chacun de ces frères et de ces sœurs qui nous attendent. Faisons de chaque jour un chef-d’œuvre de don, de partage, d’amour réciproque, car tout cela est la vraie bonté. Et cette bonté ne dépend pas des circonstances extérieures. Notre expérience est même souvent que plus les circonstances sont difficiles autour de nous et plus grandit cet amour qui nous unit. Vous ne pensez pas que comme cela l’année 2022 se passera bien, quoi qu’il arrive ?

     


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  • Je commence par une petite aventure il y a trois ans dans un autobus de Rome, en route vers le Vatican. Il y avait une place libre à côté de moi. Un monsieur monte, qui devait avoir juste un an ou deux de plus que moi, et sans même attendre de s’être assis à la place vide il me lance, en italien, que je parle heureusement très bien : « Ah, comme je hais la vieillesse ! Je n’arrive pas à la supporter ! » Amusé par cette provocation, qui est une chose courante chez les Romains, les habitants de Rome d’aujourd’hui, je lui réponds du tac au tac : « Mon brave monsieur, vous n’avez pas de chance avec moi, parce que si je ne suis pas encore un grand expert de vieillesse avec mes 70 ans à peine achevés, je trouve quant à moi que la vieillesse est la plus belle période de la vie ! » Et comme ça a continué notre conversation.

    Eh, oui, maintenant j’ai déjà dépassé les 73 ans et je ne change pas d’avis, bien au contraire. Quelqu’un me dira que j’ai bien de la chance d’avoir globalement une bonne santé. Peut-être, mais je crois que n’est pas là la question. 73 ans, ce n’est tout de même plus 20 ans, ni même 40 ou 60. J’ai un grand-père qui est mort juste à cet âge-là et deux grands-mères encore bien plus tôt. Même si mon autre grand-père est arrivé à 90 ans et si ma mère est encore bien vivante en ce moment à 99 ans bien sonnés, 73 ans, ça se sent de tous les côtés. Je n’ai plus l’énergie d’autrefois, je n’ai plus fait l’expérience depuis longtemps de me lever le matin vraiment frais et dispos. Il y a toujours une fatigue générale qui me poursuit. J’ai déjà dû faire deux coloscopies pour être sûr que mes intestins n’avaient pas commencé une tumeur maligne. Mes dents se désagrègent l’une après l’autre. Mon dos ne peut plus rien porter. Je ne supporte plus les courants d’air et puis je vois que j’oublie et je suis de plus en plus maladroit à manier n’importe quel objet, sans compter que j’oublie de plus en plus… je ne me rappelle même plus ce que j’oublie pour vous le dire maintenant.

    Et alors qu’est-ce qui me rend aussi heureux d’être arrivé à cet âge un peu plus mûr ? Mais un tas de choses, voyons ! D’abord je suis devenu un homme libre. Je n’ai plus de travail professionnel et je peux organiser mes journées comme bon me semble. Et il me semble bon de chercher du matin au soir des gens à écouter, à réconforter, à accompagner, à visiter, à recevoir. Ma vie est devenue une sorte de carrefour d’échange avec tous genres de frères et sœurs en humanité que je trouve de plus en plus sympathiques. On dirait qu’en vieillissant on devient véritablement amoureux de toute l’humanité. On ne voit plus tellement les défauts, mais on a désormais un radar pour découvrir le trésor caché au cœur de chacun.

    Et cela je l’ai appris en particulier d’un vieil ami qui nous a quittés il y a 3 ans, à l’âge de 92 ans, et qui était rayonnant jusqu’à quelques heures de sa mort. A 90 ans il nous a appelés auprès de son lit de mort pour nous faire ses adieux conscients et émus. Le docteur prévoyait qu’il allait décéder dans la nuit. Mais en réalité il nous a bien eus, parce qu’il a recommencé à vivre encore deux ans. Il était bien faible désormais, entre son lit et sa chaise roulante, mais sa chambre était une sorte de salon où l’on venait respirer la joie, l’espoir et la confiance. J’ai vu des gens ressortir de chez lui les larmes aux yeux, bouleversés de voir une personne aussi près du ciel et en même temps si simple, si humble, toujours positive, malgré les souffrances de la maladie dont il ne se plaignait jamais. Alors j’ai compris qu’il devait avoir un secret et qu’il devait être possible d’être comme lui heureux jusqu’au bout.

    Ce serait trop long de vous dire ici tout ce qui fait mon bonheur, mais je peux vous dire au moins que je me sens libre parce que je n’attends plus rien de personne. Entendons-nous, je n’attends rien de précis et de concret, mais en même temps je sais que chacun peut être chaque jour un cadeau pour moi, et à sa façon qui m’arrive toujours comme une grande surprise. Alors pourquoi attendre des choses qui ne se produiront jamais et être donc continuellement déçus, au lieu d’être toujours ouverts aux nouveautés du moment de la vie qui ne manquent jamais ? J’ai décidé aussi d’être toujours positif et je me suis pris à mon propre jeu et je vous assure que ça marche. Quand j’étais jeune je n’avais pas de vrais amis. Maintenant j’en ai des centaines, et des vrais qui se multiplient comme une contagion d’amitié qui ne s’arrête plus et le seul problème c’est qu’il me faudrait des journées de cent heures pour contacter tout le monde. Mais le bonheur, c’est aussi se contenter du bonheur de chaque jour. Et il n’y a pas en tous cas de raison de s’ennuyer. Ni de me plaindre de ce qui ne va pas. D’abord je suis trop occupé à faire mes recherches de positif et puis si quelqu’un va vraiment mal, c’est une occasion de faire du bien à l’humanité et en fin de compte tout devient une occasion de s’aimer encore plus, alors qu’est-ce que ça va être quand j’aurai 99 ans comme ma mère, je n’aurai même plus la place pour gérer tout mon bonheur. Et si vous ne me croyez pas, venez me voir, vous changerez vite d’avis…


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  • Encore une de mes provocations? Vous avez raison. La vie n'est pas un jeu, c'est une réalité tellement sérieuse, souvent difficile et parfois même dramatique. Je dois sans doute être inconscient pour lancer des phrases pareilles. 

    Et pourtant je crois que vous allez comprendre ce que je dis. Essayez seulement de me suivre pour quelques lignes. Imaginez d'abord que vous vous trouvez en train de marcher dans une rue noire de monde. Vous avez un sac à la main avec une belle somme d'argent dedans. Vous faites bien attention, mais voilà qu'un individu arrivé par derrière vous bouscule; réussit à prendre votre sac avec tout ce qu'il contient et disparaît dans la foule. C'est à peu près ce qui m'est arrivé récemment lors de mon dernier voyage en France. Une sorte de panique vous envahit avec une confusion de sentiments plus ou moins confus, violents et contradictoires.  De la colère contre ce voleur qui vous a agressé, mais aussi contre vous-même qui ne l'avez pas vu venir. De l'inquiétude pour l'argent disparu, un immense découragement, l'impression que toute votre vie est devenue noire en un instant, ou autres pensées de ce genre qui sont bien naturelles dans une situation pareille...

    Et imaginez-vous maintenant sur un terrain de football. Vous courez de toutes vos forces avec le ballon à la pointe de vos pieds, vous vous approchez du but adverse et vous calculez en un éclair comment éviter le dernier défenseur qui se présente... quand tout à coup un autre défenseur que vous n'avez pas vu venir, vous saute presque dessus par derrière, vous subtilise le ballon et tout votre plan est réduit à néant. Colère, désespoir? Certainement pas, simplement un petit regret de n'avoir pas été aussi malin que l'adversaire, mais comme le jeu ne s'arrête pas, ce serait bien inutile d'avoir mainteant des pensées négatives sur ce qui s'est passé. Et puis le match vient à peine de commencer, vous allez certainement avoir des dizaines d'occasions de prendre votre revanche et de marquer enfin le but tant attendu. La vie continue et elle est bien passionnante. Pour rien au monde vous désirez en ce moment renoncer à ce match qui vous fait vivre une telle passion... 

    Tout cela ce sont des situations qui peuvent arriver, même si c'est un peu comme une caricature.  Ce que je voudrais dire ici, c'est que chaque jour nous devons affronter mille défis, mille obstacles, mille souffrances au cours de notre vie. Et cela peut être tellement utile de trouver un moyen de ne pas nous laisser écraser par les difficultés. Quand on n'en peut plus, c'est que les difficultés extérieures deviennent un poids en même temps à l'intérieur de nous et on finit par se décourager complètement. Il n'y a aucun jugement contre personne dans cette triste constatation. Mais simplement le désir de nous aider à trouver toujours une lumière dans nos tunnels.

    La première lumière c'est de ne jamais essayer d'affronter seul tout ce qui nous arrive. Ensemble, on a une force tellement plus grande. Mais la deuxième lumière, c'est de savoir relativiser nos problèmes en les accueillant dans un contexte plus large qui nous aide à respirer. Comme ce simple proverbe populaire qui dit: "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir!" Ce ne sont pas des mots utopiques en l'air. Quand je prends la vie comme un jeu, un grand jeu d'amour, ou une chasse au trésor avec tous ses obstacles, je continue à jouer jusqu'à mon dernier souffle. Car je sais qu'en fin de compte, le trésor, c'est la vie elle-même, c'est cet amour en moi que personne ne peut me prendre ou m'empêcher de donner. Ce ne sont pas des mots artificiels. C'est l'expérience de résurrection ou de résilience que des milliers de personnes, souvent anonymes, ont vécue et continuent de vivre chaque jour dans l'histoire de l'humanité! 


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  • Il y a quelques jours, j’écoutais Margaret Karram, la nouvelle présidente du Mouvement des Focolari, nous parler avec enthousiasme de la « culture de la confiance ». Il est bien évident qu’une véritable culture de la confiance est la seule capable de ramener l’harmonie dans le corps social de cette humanité malade dans laquelle nous vivons. Mais ce qui m’a le plus touché dans les paroles de Margaret, c’est lorsqu’elle nous a encouragés à vivre cette culture de la confiance à la place de la culture du soupçon, ou de la suspicion. Ce sont des mots très forts tout de même. On se serait attendu à une simple allusion à la culture de la méfiance, puisque la méfiance est considérée en général comme le contraire de la confiance.

    Mais non, Margaret a voulu nous faire réfléchir un peu plus profondément. Essayons de nous demander tout à coup : mais serait-il possible que nous nous soyons tombés nous aussi dans le piège du soupçon ou de la suspicion ? Je crois que nous sommes tous contraints d’avouer que, cent fois par jour, il y a un petit moteur qui s’allume tout seul dans notre tête et qui commence à raisonner, à faire des calculs et des comparaisons, à vouloir se défendre contre les autres avant même qu’ils nous aient attaqués, à imaginer un tas de problèmes dans nos relations qui n’existeront peut-être jamais.

    Car la soupçon se base surtout sur de mauvaises expériences passées et voudrait nous obliger à croire que ce soir ou demain tout va mal se passer de nouveau. Alors nous commençons à nous barricader en nous-mêmes pour ne pas nous laisser surprendre par les coups que nous allons recevoir. Et chacun de nous pourrait s’amuser, si l’on peut dire, à trouver des dizaines et des dizaines d’exemples de ce genre qui nous gâchent une grande partie de la journée. Cette personne au travail qui veut toujours prendre la place des autres : si elle recommence ce matin, je lui dis quelque chose ou c’est mieux de me taire et de supporter en silence ? Et ce monsieur qui nous dérange à chaque réunion par ses idées politiques, on arrête de l’inviter ? Et ce voisin qui semble fâché avec nous depuis quelques semaines, quel nouveau coup il nous prépare ?

    Pas besoin d’insister pour comprendre ce discours. Mais alors, sommes-nous tous malades de ce virus du soupçon ? Sommes-nous tous au fond de mauvaises personnes ? Là aussi je crois qu’il faut prendre les choses avec simplicité. Toutes ces pensées ou ces sentiments négatifs qui nous envahissent tout au long de la journée ne sont pas mauvais en soi. Ce sont des réactions naturelles liées à notre histoire, à nos blessures, à nos souffrances. C’est comme la peur : quel mal y a-t-il à avoir peur ? Au départ ce sont comme des réflexes de défense qui jaillissent tout seuls dans notre tête et dont nous n’avons même pas la responsabilité.

    Mais notre responsabilité commence lorsque nous nous laissons prendre au piège, lorsque nous nous réfugions dans ces pensées négatives comme si elles allaient nous protéger contre les coups que la société ne cesse de nous donner. Alors que c’est justement le contraire qui va nous libérer. Dire à la peur ou à ces raisonnements négatifs : d’accord vous avez peut-être des motifs de penser de la sorte, mais moi, j’ai autre chose de bien plus intelligent à faire, je m’occupe toute la journée d’aider les gens à reprendre confiance en eux. Et c’est tellement rare de trouver des personnes positives dans ce monde malade que cela crée un courant de paix, d’espoir, de dialogue constructif si enthousiasmant que nous n’avons bientôt plus le temps de nous occuper de toutes ces peurs qui voudraient nous faire considérer chaque homme ou chaque femme autour de nous comme un ennemi potentiel contre lequel élever des murs de protection pour ne plus risquer de nous faire mal de nouveau.

    La culture de la confiance est un véritable vaccin qui détruit peu à peu en nous les cellules de méfiance, de soupçon et de suspicion et voilà que nous nous sentons tellement mieux et que les gens viennent nous voir parce qu’ils se sentent finalement à l’aise. Parce ce n’est pas si difficile que cela de changer le monde autour de nous. Mais il faut être vigilant, ne pas se laisser prendre à tous ces pièges négatifs qui nous guettent du matin au soir. Et surtout aller chercher ceux qui ont déjà commencé à cultiver la culture de la confiance et, avec eux, partir à la recherche de ceux qui sont encore hésitants et faire triompher peu à peu cette confiance et cet amour de l’humanité qui sont les seuls à pouvoir nous faire respirer.


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