• Quand commence la sagesse?

    Je suis tombé ces jours-ci sur une phrase qui aurait de quoi nous décourager d’être hommes : « La vraie tragédie de la vie, c’est qu’on devient vieux trop tôt et sage trop tard. » Cette citation un peu terrible est de Benjamin Franklin, mort en 1790 à 84 ans, connu surtout pour être l’un des pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique. Notre citation ne dit pas à quel âge notre auteur a écrit ces mots terribles. C’est tout de même bien triste de voir ces grandes personnalités de ce monde, ces gens qui ont fait l’histoire, avoir une vision aussi négative de la vie.

    Mais reprenons notre phrase. Elle nous dit sans hésitation que la vie est un malheur, une tragédie ; pire encore, qu’elle est remplie de tragédies, mais que la plus grave d’entre elles est justement celle-ci, que l’on « devient vieux trop tôt et sage trop tard. »

    Je crois que la plus grande tragédie de l’homme est qu’il oublie trop souvent que la vie est un cadeau gratuit que nous avons reçu à notre naissance, sans l’avoir demandé, et qui va nous accompagner pour toujours. La plus simple et primordiale des sagesses serait d’accepter de tout son cœur cette vie telle qu’elle nous arrive, sans se poser trop de questions, en remerciant Dieu ou la nature ou nos parents qui nous ont donné ou transmis ce don immense.

    Je n’ai pas le temps de parler ici du cadre dans lequel grandit notre vie. Il est évident que nous sommes le plus souvent libres de changer une partie des conditions de cette vie, comme le lieu où elle se déroule, la manière dont on l’aide à se développer et surtout nos compagnons de route à la recherche d’une qualité de vie toujours plus grande. Je parle ici, bien sûr, de manière générale, car je sais bien qu’il existe des hommes qui écrasent d’autres hommes et les empêchent d’avoir cette liberté de choisir leurs conditions de vie, mais ce serait un autre sujet sur lequel nous reviendrons certainement encore souvent.

    Je veux parler ici simplement de gens ordinaires comme moi, qui ont eu une vie souvent difficile, mais qui ont réussi à y trouver la clé du bonheur, grâce surtout à ces « compagnons » merveilleux rencontrés en cours de route.

    Eh bien, ma conclusion définitive est d’abord que chaque nouvelle étape de la vie est une chance ou un cadeau qui s’ouvrent toujours pour de nouvelles découvertes que l’on n’aurait jamais pu imaginer auparavant. Moi qui ai commencé à goûter à la vieillesse, je ne peux m’empêcher de dire que c’est la période la plus belle de ma vie. Elle est venue peu à peu, comme est venue l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, l’âge mûr, et elle m’a émerveillé. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais être tellement ingrat avec la vie que je me mettrais tout à coup à refuser les dons qu’elle me donne. Et j’aurai encore de nombreuses occasions de m’expliquer à ce sujet.

    Mais je voudrais dire surtout que la sagesse ne vient trop tard que si on ne la laisse pas venir. Car la sagesse est justement d’accepter la vie telle qu’elle se présente, avec ses joies et ses épreuves. Et surtout, la sagesse est déjà là, dès notre enfance même, si on s’habitue à la reconnaître et à la cueillir. Je ne suis tout de même pas le premier homme à avoir de telles pensées et une telle expérience. Alors, je suis triste en pensant qu’il y a tellement de gens qui ne savent pas trouver le bonheur alors qu’il est peut-être tout simplement à portée de leur main et qu’ils ne s’en aperçoivent même pas. Je sais que mon article est volontairement provocateur, que la vie n’est pas toujours aussi simple, mais j’aimerais que ces quelques mots soient l’occasion d’un dialogue encore plus en profondeur avec mes lecteurs, que je voudrais tellement voir heureux.


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