• Quand l'intelligence semble loin de la vie

    Vu dans un site de citations célèbres, il y a quelques jours : « Il n’y a qu’une route vers le bonheur : c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté. » C’est une phrase d’Epictète, un des plus célèbres philosophes stoïciens, à cheval sur le 1er et le 2e siècles de notre ère. « Sa réflexion porte essentiellement sur la sagesse et la recherche du bonheur. » C’est ce que nous dit le dictionnaire.

    Comme l’intelligence nous porte loin de la vie parfois ! On dirait un raisonnement mathématique. Il y a des idées ou des rêves qui nous empêchent de trouver le bonheur, enlevons-les et le bonheur arrivera tout seul. J’aurais envie d’aller sur la lune. Je suis déçu de ne pas y arriver, je renonce à mon rêve et le bonheur va m’arriver comme cela tout d’un coup, en tombant du ciel ? Je sais bien que j’en fais là une caricature, mais tout de même.

    J’ai acheté de nouvelles tasses pour recevoir mes amis, mais ces tasses sont pleines de poussière et mes amis ne vont sûrement pas être contents : alors j’enlève la poussière et tout le problème va être résolu. Mais je ne pense pas à mettre quelque chose de bon dans ma tasse ? Cela devient évidemment ridicule de pousser le raisonnement de la sorte…

    Mais ce qui me gêne avant tout, c’est le fait qu’on se concentre d’abord sur le négatif avant de rechercher le positif. Ne voyons-nous pas que la recherche du bonheur est avant tout la recherche du contenu de ce bonheur ? Trouver ce qui nous donne de la joie, ce qui nous remplit, ce qui nous comble, ce qui réalise nos aspirations les plus profondes. Je dois d’abord chercher à remplir ma tasse de ce qui en vaut la peine. Puis, en route, j’examinerai les obstacles ou les problèmes éventuels et j’essayerai de les dépasser. Mais les problèmes ne sont pas l’essentiel : c’est ce qui fait mon bonheur, ou plutôt notre bonheur qui est important.

    Quand on est rempli de positif, le négatif tombe souvent tout seul, ou au moins il se relativise complètement. La route vers le bonheur, c’est d’abord de le chercher ensemble. Puis de trouver ce pour quoi nous sommes faits, nous sommes venus au monde. Et puis de sortir de soi, car le bonheur est un mouvement, comme la vie : le bonheur ne sera jamais un état statique auquel il suffirait d’enlever la poussière pour qu’il brille. Le bonheur et comme la nature, on le sème, on l’arrose, on le fait pousser, puis on grandit avec lui, on goûte à ses fruits ou à son parfum, on se met à l’ombre de son feuillage et surtout on le partage avec les gens qu’on aime. Et quand on commence à faire l’expérience du bonheur, on sait où aller le trouver, on ne pense plus jamais à aller le chercher sur la lune qui est inaccessible, c’est bien évident. Car le bonheur est simple, il doit être à la portée de tous, sinon ce ne serait pas le bonheur, mais une injustice, un trésor réservé à de rares privilégiés dont les autres seraient jaloux et le bonheur provoquerait alors des guerres et des divisions. Tandis que le vrai bonheur unit les cœurs et apporte la paix. Et tout cela se trouve dans la vie de tous les jours et non pas dans des raisonnements philosophiques qui ne tiennent pas debout !


  • Commentaires

    1
    nicole
    Lundi 4 Février 2019 à 08:36

    c'est tres beau un grand merci 

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