• Cette année je ne serai pas là pour vous souhaiter « Joyeux Noël et Bonne Année », comme je le fais d’habitude de tout mon cœur. Je serai en effet en vacances et j’ai décidé de prendre au sérieux ces vacances pour me remettre ensuite à toutes mes activités avec une énergie renouvelée.

    Mais pourquoi ne pas vous envoyer déjà tous mes vœux à l’avance ? Au fond Noël et le Nouvel An, n’est-ce pas chaque jour de l’année, chaque fois qu’il y a une nouvelle naissance dans notre vie ou une bonne nouvelle ?

    Et que faisons-nous de spécial à Noël ? N’est-ce pas penser d’abord au plus beau cadeau que nous pourrions offrir à ceux que nous aimons et qui nous aiment ? Mais le plus beau des cadeaux, n’est-ce pas d’abord la présence dans notre vie de ces personnes merveilleuses que nous avons rencontrées sur le chemin de la vie et qui nous ont ouverts au bonheur ?

    Alors, je voudrais vous dire aujourd’hui, avant de prendre cette période de repos, et pour donner un vrai sens à ce repos : c’est vous qui êtes mon plus beau cadeau de Noël ! Et comme l’amour ou l’amitié ne sont pas une sorte de commerce en gros, mais un amour et une amitié uniques pour chacun, je voudrais vraiment dire à chacune et chacun d’entre vous : « C’est toi mon plus beau cadeau de Noël ! » Et en disant cela je suis conscient que je participe à un miracle.

    Parce que, dans la mentalité terre à terre de ce monde malade de la société de consommation, ou le centre de notre vie est le plus souvent limité à notre pauvre moi, égoïste et misérable, on finit par penser que plus j’aime une personne et moins je vais pouvoir aimer les autres et bientôt il ne reste plus grand-chose de notre amour. Tandis que la découverte du sens de Noël que je fais justement de plus en plus dans ma vie ces dernières années, c’est que plus j’aime une personne et je me laisse aimer par elle, et plus j’aime aussi chacune des autres personnes qui continuent à entrer dans ma vie.

    Car l’amour n’est pas une pauvre richesse matérielle qui diminue quand je la donne ou que je la perds, mais c’est une lumière ou une chaleur qui se multiplie en se donnant. Lorsque je sors de la rencontre spéciale avec un ami ou une amie de cœur, j’ai l’impression que je serais capable d’aimer le monde entier, les gens au contact facile, mais même ceux qui me dérangent ou me font souffrir. Parce que ces gens qui me dérangent ou me font souffrir le font toujours parce qu’eux-mêmes n’ont pas eu la chance comme moi de connaître l’amour véritable. Et peut-être que Dieu les a mis sur mon chemin pour que moi je puisse être pour eux cette fenêtre ouverte sur Noël comme d’autres personnes magnifiques l’ont fait pour moi le jour où j’ai enfin ouvert mes yeux et mon cœur au véritable sens de la vie.

    Quand on aime de cette manière, finie la jalousie, finies les comparaisons déplacées, finis les soupçons envers tout le monde. C’est la confiance qui gagne, cette confiance qui est comme un radar qui nous fait deviner que l’autre porte en lui un grand trésor dont il ne se rend peut-être pas compte lui-même. Alors la vie devient une tout autre aventure. Il n’y a plus de jours tristes. Il y a des jours parfois pleins de souffrance, mais même cette souffrance partagée devient finalement source de bonheur. On a trouvé le gros lot de la vie. Et c’est toujours Noël. Alors merci, tout simplement, d’être là avec moi pour vivre ensemble cette nouvelle béatitude et pour la faire connaître autour de nous au plus grand nombre possible de personnes, car cette joie est plus contagieuse encore que tous les virus du monde… quand on a commencé à y croire !


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2022]

    Dans la paix de Dieu

    « Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix. » (Lc 8,48) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

    Il y a quelque chose qui me frappe dans cette phrase de Luc, surtout si on la compare à celle de l’Evangile de Marc qui nous raconte ce même épisode de la guérison de l’hémorroïsse, où Jésus dit pour finir à cette heureuse femme : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Mc 5, 34)

    Nous nous souvenons de cette réflexion qui s’est imposée à notre esprit au fur et à mesure des miracles de Jésus : c’est que le plus grand miracle n’est pas la guérison en elle-même, mais le fait qu’en cette occasion Jésus fait entrer le malade et nous tous avec lui dans la dynamique de l’amour trinitaire qui règne au paradis entre le Père, le Fils et l’Esprit. Jésus profite chaque fois de ses actions miraculeuses pour élever son interlocuteur au même niveau que lui, en lui montrant qu’il est devenu tout à coup son frère ou sa sœur à tous les effets et que ce miracle véritable ne s’arrêtera plus pour l’éternité. Le miraculé retombera malade un jour ou l’autre et finira par mourir comme tout le monde, mais il fera partie pour toujours de la famille des amis de Dieu.

    Alors on comprend mieux tout à coup pourquoi Luc ne fait même pas dire à Jésus : « Sois guérie de ton mal. », mais simplement « Ta foi t’a sauvée, va en paix. » Car c’est cela l’aspect le plus important du miracle qui vient de se produire devant nos yeux. Cette pauvre femme malade depuis des années qui se trainait, désespérée, de médecin en médecin sans aucun résultat, voilà qu’elle est devenue cette heureuse femme qui non seulement est guérie, mais qui est entrée pour toujours dans la paix de Dieu.

    Tout peut nous arriver dans la vie, les joies et les douleurs que nous expérimentons chaque jour le long de notre cheminement sur la terre, mais tout change si nous sommes remplis ou non de la paix de Dieu. Je peux me trouver sur le chemin de la mort qui approche, mais avec la paix dans le cœur. Je peux vivre une situation de souffrance extrême pour moi-même, pour ceux que j’aime, pour ma famille, pour mon pays, pour l’humanité entière, mais cela change tout si je suis, moi aussi, angoissé comme tout le monde, ou si, au cœur même de mon angoisse, c’est la paix de Dieu qui m’envahit et me donne le courage d’en témoigner devant tout le monde et de devenir jusqu’à la fin de mes jours sur cette terre apôtre de l’espérance. Tout est là. Tout est dit. Nous n’avons plus qu’à aimer Dieu et nous aimer les uns les autres de tout notre cœur et le reste suivra…


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2022] 

    La paix de la foi

    « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » (Lc 7,50) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

    Comme elle est révolutionnaire, cette petite phrase ! Nous sommes habitués à entendre Jésus dire : « Ta foi t’a sauvé, sois guéri, lève-toi et marche, sois purifié », ou d’autres miracles de ce genre. Mais ici Jésus semble nous dire que la foi peut aussi apporter la paix. Et c’est au fond le plus grand des miracles. Car nous passons parfois toute notre vie sans avoir l’impression de trouver la paix. Il y a chaque jour de nouveaux problèmes qui nous assaillent et nous angoissent. Des problèmes concrets ou des épreuves spirituelles ou psychologiques, mais nous devons bien avouer que nos journées sont rarement tranquilles du matin au soir.

    Alors que va-t-il se passer, si nous laissons cette parole de Jésus nous pénétrer et nous transformer, si nous communions à la force divine qui se trouve en chaque parole du Verbe de Dieu ? Eh bien, nous allons trouver la paix. Non pas une paix de façade ou une comédie de paix, non pas la paix fragile de quelqu’un qui se réfugie dans de faux bonheurs pour ne pas regarder en face les épreuves de la vie, mais la paix de Dieu, celle que Lui seul sait nous donner.

    Et le premier mouvement de foi qui va nous guider à partir de maintenant, ce sera de croire que la paix est là, même au milieu des tourments, même au milieu de la souffrance, même sur la croix. Chacun de nous a fait l’expérience que c’est souvent le diable qui nous enlève la paix du cœur, ce diable qui veut nous diviser et qui nous trouble pour que nous ne retrouvions plus la lumière. Tandis que lorsque nous nous jetons dans la paix, la véritable paix des béatitudes, cette paix de Dieu, les circonstances extérieures ne nous troublent plus comme avant. La croix devient au contraire une occasion de sentir tellement plus forte la présence de l’amour de Dieu. Et l’amour réciproque avec la présence de Jésus au milieu de nous, devient alors plus fort et plus palpable et concret que tous les problèmes du monde…

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2015]

    « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Mc 5, 34) (cf. Lc 17,19 : « Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé.’ »)

     « Ne crains pas. Crois seulement. » (Mc 5, 36)

    Notre monde moderne, surtout en occident, est malade du désir de sécurité. On veut tout assurer pour l’avenir comme pour le présent. On assure sa voiture contre les accidents, la maison contre les incendies ou les voleurs, la santé contre les maladies. On vote aux élections pour les candidats qui nous promettent plus de sécurité dans le travail ou dans la rue. On devient malade en essayant de tout prévoir et il y a toujours des imprévus, de petites ou de grandes catastrophes contre lesquelles toutes les assurances du monde ne peuvent rien. Alors que faire ?

    Croire simplement. Croire n’est jamais une assurance, même si on a essayé de faire de la foi un dépôt rassurant que beaucoup de gens ont complètement perdu, parce que la foi ne peut jamais être fixée comme on fixe un clou dans un mur. Croire c’est se lever le matin et se jeter dans les bras de ce Dieu que nous ne voyons pas, mais dont l’amour nous attire. Croire c’est se jeter à l’eau dans des relations avec nos frères et nos sœurs qui sont toujours à réinventer, même si la veille tout s’était bien passé. Croire est une aventure. C’est le prix que Dieu nous demande pour qu’il ne fasse pas tout seul tout le travail : il nous demande juste une petite part, petite et si difficile en même temps !

    Mais si nous avons le courage de croire, et de recommencer à croire après chaque épreuve, nous trouverons la paix, nous serons guéris et sauvés, nous ne craindrons plus. La vie est tellement plus passionnante quand on l’affronte de cette manière. Pas de place pour l’ennui, pas de place pour le pessimisme, pas de place pour la solitude. Notre voyage s’animera chaque jour un peu plus avec la joie communicative de partager cette découverte avec tous ceux que nous croiserons sur notre route. 

     

     


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  • [Pour nous préparer à la lecture du chapitre 17 de l’Evangile de Luc, nous reprenons ce commentaire publié dans ce blog en 2016 et 2020]

    Déplacer nos montagnes (De Marc à Matthieu 21 – 3)

    « Tout homme qui dira à cette montagne : ‘Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer’, s’il ne doute pas dans son cœur, mais croit que ce qu’il dit va arriver, cela lui sera accordé ! » (Mc 11,23) (Cf. Mt 21,21 : « Si vous avez la foi et si vous ne doutez pas… vous pourrez même dire à cette montagne : ‘Enlève-toi de là et va te jeter dans la mer’ et cela se produira ; tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous le recevrez. » et Lc 17,6 : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait. »)

    Décidément, on dirait que Jésus s’amuse dans ce chapitre. Il s’amuse avec la recherche de l’ânon qui va le porter à l’entrée de Jérusalem, il s’amuse avec le figuier qu’il maudit et dessèche. Et pourtant ce n’est pas le moment de s’amuser, avec le drame tout proche qui l’attend. Et maintenant il nous parle de déplacer des montagnes… !

    Derrière chaque acte, chaque provocation de Jésus, il y a une raison cachée, un enseignement qui va servir surtout dans les moments difficiles. Dans peu de temps, les disciples vont avoir l’impression que le monde s’écroule sous leurs pieds. Tout ce qu’ils avaient bâti avec Jésus n’aura apparemment plus de sens. L’avenir bouché, une catastrophe irréparable. Exactement comme une montagne à déplacer, à jeter dans la mer. Et Jésus va leur montrer que même la mort peut être vaincue !

    Quel obstacle peut être pire que la mort, quelle montagne plus écrasante qui semble nous boucher pour toujours le paysage et le chemin de l’avenir ? Dieu ne nous invite pas à faire des caprices comme dans un conte de fée. Non, mais il sait que notre vie est parfois complètement obscure, sans espoir à l’horizon. Et il nous demande de « croire ». Toujours cette question de foi. La foi est indépendante de la grandeur du problème. Il faut autant de foi pour déplacer un petit rocher qu’une grande montagne. La solution est en nous. Elle ne dépend pas des apparences extérieures. C’est cela que Jésus veut nous dire.

    Combien de fois faisons-nous des comparaisons entre nos problèmes. « Cette fois-ci, c’est pire que jamais, je ne pourrai plus m’en sortir ! » « J’ai eu bien des épreuves dans ma vie, mais d’un coup comme celui-là je ne pourrai plus me relever ! » C’est cela la montagne que Jésus nous présente. C’est celle de l’instant présent, unique comme toutes les autres épreuves qui ont constellé notre vie. A moi et à nous de croire qu’il y a toujours une solution, un moyen pour passer de la mort à la vie. A nous de ne pas perdre courage, et, si nous sommes tombés, de nous remettre en route une fois de plus : il est là qui nous attend et nous tend la main !

     


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