• Oui, j’ai décidé d’écrire cet article dans ma rubrique « Reflets du paradis », sinon ce sera difficile de se comprendre. Car il est toujours difficile de parler de l’amour sans partir de Dieu qui est la source de cet amour… même si beaucoup de gens sans foi religieuse ont souvent de l’amour une vision qui nous ferait du bien si nous savions les écouter.

    Je vais partir d’une phrase lue ces derniers jours sur Facebook et qui m’a choqué : « Je te pardonne car je t’aime, mais je m’éloigne car je m’aime. » (Tiré du site « Sain-et-naturel.com ») A première vue, on pourrait y voir une certaine sagesse, et puis c’est déjà bien d’avoir la force de pardonner. Mais où est le malentendu et le piège ? C’est la séparation, l’opposition entre l’amour pour l’autre et l’amour pour soi-même.

    Combien de conflits, de tensions, de drames dans nos relations partent de cette confusion dans la compréhension de l’amour. Car il n’existe en fait qu’un seul amour. C’est celui qui nous a été donné gratuitement dès le jour de notre naissance, c’est cette énergie merveilleuse qui fait à la fois que les autres m’attirent et que je voudrais en même temps tout leur donner. C’est ce feu qui grandit dans notre cœur, malgré les peurs et les obstacles de toutes sortes qui voudraient l’éteindre pour nous causer moins de problèmes.

    L’amour, c’est le désir de tout partager avec l’autre et surtout d’entrer au fond de son cœur et de le laisser pénétrer dans le nôtre. L’amour, c’est ce qui nous pousse à faire de l’humanité une famille au-delà de toutes nos incompréhensions. Mais l’amour est aussi une réalité qui fatigue, qui blesse, qui déçoit, qui donne envie de se replier sur soi pour éviter de nouvelles blessures. Et c’est là qu’on commence à opposer l’amour pour soi (« J’ai bien le droit moi aussi, de chercher mon propre bonheur, je ne peux pas toujours m’occuper des autres… ») à l’amour pour notre prochain.

    C’est sûr que mon propre bonheur est important, car c’est pour être heureux que Dieu m’a créé et il est le premier à vouloir mon bien. Mais jamais Dieu n’opposera mon bonheur à celui des autres. Quand je me lave le matin, que je m’habille et prends mon petit déjeuner avant d’aller au travail, c’est seulement pour moi que je le fais ? Non, je le fais pour moi et en même temps pour les autres que je vais rencontrer sur mon chemin, pour me sentir bien pour moi et pour eux, pour pouvoir être agréable aux autres, tout en me sentant à l’aise avec moi-même. Et j’apprendrai chaque jour un peu plus que plus je me donne aux autres et je leur procure de la joie, plus je sens le paradis grandir dans mon cœur.

    Alors, bien sûr, je dois équilibrer ma vie entre des moments où je me donne et d’autres où je me repose, des moments où j’agis et d’autres où je me ressource, des moments où je suis sérieux et d’autres où je me détends. Et ce sera encore plus beau si tous ces moments se passent en compagnie d’autres frères et sœurs en humanité, même s’il est beau de pouvoir passer des moments de solitude provisoire, pour prier, pour aller au fond de soi-même.

    Ce qui est important dans l’amour, c’est qu’il est toujours ouvert. Je ne peux pas pardonner à quelqu’un et le refuser ensuite dans ma vie, ce ne serait pas du pardon, ce serait une tactique, une stratégie dans laquelle j’organiserais ma vie en pensant la dominer. Car ce qui est beau dans l’amour, c’est qu’il est toujours disponible et qu’il se laisse faire. L’amour se laisse conduire par l’esprit de Dieu au fond de notre cœur qui nous prépare chaque jour de nouvelles surprises. L’amour continue à aimer la personne qui m’a blessée, l’amour me fait espérer qu’il va changer un jour et revenir à l’harmonie passée de nos belles relations, enrichie alors par cette crise passagère… Je ne me sentirai bien et en paix avec moi-même que lorsque toutes mes défenses et mes peurs seront tombées. Je parle ici, bien sûr, de relations normales avec des personnes saines mentalement. Si nous avons affaire à des personnes malades, il y aurait un autre discours à faire qui serait ici trop long, mais toujours basé sur l’amour…

     

     

     

     

     

     

     


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  • C’est vrai que je ne parle pas beaucoup de Dieu dans ce blog, par délicatesse pour mes amis ou lecteurs qui n’ont pas de référence religieuse et avec lesquels on peut partager tout de même tellement de valeurs humaines sur le sens de la vie, de la joie ou de la souffrance, de la justice ou de la paix, de l’accueil et du don et de tant de réalités que vous trouvez par exemple dans les « tags » du blog… mais aujourd’hui j’ai envie de parler de Dieu.

    Ou plutôt, j’ai envie de vous donner un peu de ce Dieu qui brûle dans mon cœur depuis quelques temps. Nous sentons tous clairement ou confusément que nous sommes venus au monde pour aimer, pour être un don les uns pour les autres. Mais c’est parfois cet amour lui-même qui devient la source des plus grands malentendus, de conflits ou de blessures que nous nous procurons sans le vouloir et qui viennent tout gâcher.

    Nous sentons bien que seul Dieu est capable de nous aimer d’un amour total, un amour qui accepte l’autre tel qu’il est, qui le laisse tellement libre, mais qui est en même temps toujours tellement présent, prêt à se donner à lui de tout son être au premier besoin. Et ce qui est extraordinaire c’est que chacun a l’impression avec Dieu d’être le centre du monde, comme si Dieu n’avait que moi à aimer, car il est capable de me faire sentir qu’en Lui je suis la personne la plus aimée au monde, qu’il n’aime personne d’autre comme il m’aime, que pour Lui je suis vraiment unique…

    Nous savons bien en même temps que Dieu aime tous les autres hommes de la même manière, mais cela ne nous gêne pas, nous ne sommes pas jaloux. Au contraire nous sommes tellement heureux quand nous pouvons partager cette expérience avec des personnes qui nous sont chères et même avec toute l’humanité. Car nous savons bien que plus Dieu aime les autres, plus il augmentera en même temps son amour pour nous. L’amour de Dieu n’est pas une grande tarte que nous devrions nous partager en nous sacrifiant les uns pour les autres. Non, c’est le miracle d’un cœur qui se fait encore plus brûlant et plus proche en se partageant.

    Mais la découverte extraordinaire que je fais de plus en plus depuis quelques années, c’est que Dieu nous aime tellement qu’il veut nous donner son cœur. Que nous-mêmes pouvons, timidement au début, puis avec de plus en plus de conviction et d’assurance, apprendre à aimer chacun comme s’il était unique au monde et passer de l’un à l’autre avec le même feu divin en nous, capable d’écouter, de consoler, de réconforter, de faire sentir à l’autre combien il est important… sans qu’il y ait de jaloux. C’est là que tout commence : quand l’autre est tellement heureux de notre amour pour lui qu’il comprend que ce n’est plus moi seulement qui l’aime de tout mon cœur, d’un amour simplement humain, mais qu’il y a quelque chose de divin dans notre relation. Et alors chacun voudrait faire profiter les personnes qui lui sont chères de ce courant divin, qui se donne sans autre intérêt que le bonheur de l’autre qui devient en même temps le bonheur de soi-même en se partageant à l’infini. Nous avons commencé à être Dieu et, si nous ne gâchons pas tout en route par nos caprices, le cœur de Dieu va nous envahir chaque jour un peu plus… jusqu’au jour où nous serons totalement en Lui…

     


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  • Je crois qu’un des plus grands problèmes de notre vie, c’est que souvent ne savons plus distinguer entre ce qui est simplement un rêve, une illusion passagère et ce qui est la réalité durable.

    Ou bien, si : la mentalité courante, soi-disant réaliste, que nous entendons s’exprimer le plus souvent autour de nous, va nous convaincre que la vie est bien triste, que les moments de vrai bonheur ne durent pas, que les problèmes et les souffrances sont le lot de tous les hommes et qu’il est inutile de vouloir leur échapper…

    Alors, on finit par se résigner, par se méfier de toute pensée trop optimiste qui voudrait nous cacher la réalité telle qu’elle est, toute crue, comme on dit.

    Eh bien, ce matin, j’ai envie de tout renverser, de repartir à zéro, de crier bien fort que toute cette mentalité courante est aveugle et ne sait justement pas regarder en face la réalité.

    Lorsque j’aime quelqu’un de tout mon cœur et que l’autre me répond en toute réciprocité, lorsqu’ensemble avec un ami, une amie, des amis, nous partageons un grand idéal qui nous change complètement la vie, nous goûtons à des moments de bonheur infini, indicible, que nous ne voudrions plus jamais perdre.

    Mais voilà que peu à peu la peur s’empare de nous : tout cela est trop beau pour être vrai, trop beau pour durer. La vie va bientôt nous réveiller et nous ramener à cette triste réalité dont nous parlions. Et quand on a peur d’une catastrophe, cette panique finit par provoquer toute seule la catastrophe, même si cela aurait été bien possible de l’éviter.

    Alors, rêve ou réalité ? Je pense que nous sommes nés pour nous aimer et vivre le bonheur. On ne dira jamais que nous sommes nés pour souffrir, que nous avons été créés dans le but de nous rendre malheureux…

    La seule solution est d’apprendre à accepter les réalités telles qu’elles nous arrivent, jour après jour et à les faire devenir du combustible à brûler pour notre bonheur, pour notre paradis. Si tout va bien aujourd’hui avec les gens que nous aimons, profitons-en de tout notre cœur, ce n’est pas un rêve éphémère, c’est notre raison même de vivre.

    Mais si aujourd’hui tout semble aller mal, profitons-en de la même façon, car cette souffrance passagère sera aussi du combustible à brûler pour nous unir encore plus avec les autres, pour donner notre vie, pour partager l’essentiel, pour entrer au fond du cœur de l’autre qui souffre et le laisser lui aussi entrer dans notre cœur.

    A la fin tout passe, et il ne restera que ce paradis construit jour après jour dans les joies et dans les souffrances : c’est cela la réalité. Tout le reste ne sont que des occasions momentanées de profiter un peu plus de la vie, des occasions dont nous saurons nous servir pour du positif, ou bien qui nous donneront une leçon si nous n’avons pas su en profiter, mais tout sera finalement matière première pour pénétrer là où la vraie vie a un sens et nous attend…


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  • Quand deux esprits s’entrepénètrent dans la plus belle amitié, quand deux cœurs se donnent l’un à l’autre dans le plus bel amour, quand deux âmes ou toute une communauté d’âmes unissent entre elles la vie divine qui les inonde de l’intérieur ou quand nos ciels se rencontrent et s’ouvrent l’un à l’autre dans une parfaire réciprocité, nous avons l’impression de nous trouver tout à coup dans une autre dimension, un autre monde. C’est comme si le paradis s’ouvrait déjà devant nous, en nous et entre nous. On dirait qu’il n’y a soudain plus d’horizons bouchés, d’obstacles ou de nuages. On a l’impression que le temps s’est arrêté et que tout est possible. Et l’on a surtout envie d’aimer le monde entier, de partager avec tous ceux que l’on aime cette joie et ce bonheur qui nous envahissent. Dans un tel état, on n’arrive même plus à distinguer si l’on est dans l’amitié, l’amour, la vie divine ou autre chose encore, car à ce niveau-là tout s’enchevêtre comme dans une véritable symphonie. Car l’amitié qui débouche sur l’amour ou l’amour sur l’amitié, et tous les deux sur la vie divine de l’esprit en nous, c’est bien le début de ce paradis qui nous attend et qu’on commence à construire sur cette terre, ce paradis où tout sera un, où les différentes réalités ne seront plus séparées, mais unifiées et en même temps bien distinctes les unes des autres. Comme nous-mêmes nous serons un avec nos frères et sœurs en humanité, fondus ensemble en un seul cœur et une seule âme et en même temps chacun bien lui-même, comme par miracle…

    Mais voilà que le lendemain, ou même quelques instants après ces moments de contemplation et de bonheur, la vie concrète nous réveille tout à coup avec les problèmes de tous les jours. Et l’on découvre avec effroi que cet ami, cette personne avec qui nous avions à peine partagé cette dimension d’infini, a fait quelque chose qui ne va pas, elle a fait du mal à quelqu’un ou à nous-mêmes. Ou bien c’est moi-même qui vient de tout gâcher sans le vouloir par un acte égoïste ou violent qui m’a échappé. Et en quelques secondes le paradis a disparu en nous laissant perdus dans une grande amertume. Toutes sortes de sentiments nous envahissent à ce moment-là, de colère, de déception, de rancune, de haine même parfois pour cette personne qui vient de nous trahir, ou pour nous-mêmes qui sommes retombés dans nos mauvais penchants.

    La pire des choses que l’on puisse faire à ce moment-là, c’est de commencer à juger l’autre ou tous les autres ou soi-même et de se mettre à accuser… La rupture ne fera alors que s’agrandir et il deviendra tellement difficile de réparer les pots cassés et de cicatriser les blessures que ce conflit soudain n’aura pas manqué de créer…

    L’unique chose à faire, quand cette épreuve nous arrive, c’est de nous arrêter un instant, de nous dire que tout cela est bien normal, que nous ne sommes pas encore au paradis et que c’est bien de s’en rendre compte. Puis de faire un acte héroïque de miséricorde envers les autres et envers soi-même, oublier de vouloir savoir qui a raison ou qui a tort. Car se fâcher avec les autres et se séparer d’eux pour des problèmes de raison ou de tort, c’est déjà tomber dans un piège stupide. Et puis l’on se met l’âme en paix, on remonte doucement la pente, on se dit que c’est le paradis qui est réel, car c’est lui qui restera à la fin quand tous les obstacles, les conflits ou les malentendus auront disparu. Et c’est beaucoup mieux de s’habituer le plus vite possible au paradis sans trop perdre de temps avec le reste qui n’est finalement que bêtises passagères. Je sais bien que tous ces mots sont faciles à dire. La réalité est souvent tellement compliquée. Mais c’est dans cette direction seulement que nous pourrons reconstruire peu à peu notre bonheur et celui des autres. Si vous connaissez d’autres solutions, on peut toujours en discuter, notre blog est fait pour ça !


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  • La vie est accueil et don, accueil de l’autre et don de soi-même à l’autre, et tout le reste est vide !

    Mon affirmation vous choque un peu, ou beaucoup ? Je vais essayer de m’expliquer. Mais je vais partir ce matin de la Trinité, en m’excusant un peu auprès de mes amis qui n’ont pas de référence religieuse, mais c’est plus fort que moi : je suis amoureux de la Trinité !

    Notre brave mère, l’Eglise, dans sa bonne volonté d’éduquer ses enfants, a fait souvent de la Trinité un mystère, un grand mystère inaccessible qu’on ne pourra comprendre un jour qu’après la mort. C’est pour ce pauvre résultat que Jésus serait venu vivre sur la terre parmi nous et nous aurait donné sa vie ?

    Non, je crois de plus en plus que la vie de la Trinité en nous et parmi nous est tellement simple au fond, même si elle reste un grand mystère. Car le Père et le Fils, en l’Esprit Saint, font pratiquement seulement deux choses, « toute la journée » et de toute éternité. Le Père se donne au Fils dans l’Esprit, de tout son être, et le Fils accueille ce don total, lui aussi de tout son être, dans l’Esprit, l’Esprit qui est le lien d’amour entre les Deux. Puis le Fils se donne à son tour au Père qui l’accueille…

    Puis, à un certain moment, il y a eu ce miracle de la création : Dieu a décidé de créer l’univers et de nous y créer au milieu. Et lorsque le Fils reçoit le don du Père qu’Il accueille, voilà que non seulement Il le redonne au Père dans une totale réciprocité, mais Il le reverse aussitôt sur nous en nous transmettant cette vie merveilleuse qu’Il a reçue du Père… et voilà qu’à notre tour nous entrons dans ce feu éternel de la réciprocité divine.

    Alors, si nous voulons vivre notre vie réellement, dans toute sa profondeur, nous n’avons, nous aussi, qu’à faire deux choses « toute la journée », jusqu’à la fin de notre séjour sur terre, et pour l’éternité : accueillir ce don de Dieu et le donner, et nous donner nous-mêmes à notre tour à tous ceux que nous accueillons, du matin au soir.

    Ainsi, le travail prend tout son sens : accueillir mes collègues, mes clients, mes patients, mes élèves, mes concurrents, les gens rencontrés une fois dans la vie ou ceux avec qui je me retrouve chaque jour, et leur donner toute mon attention, toutes mes forces, tous mes talents, pour construire ensemble une humanité nouvelle. Et l’on découvre alors que la vie de famille, les relations d’amitié, les rencontres d’un instant sur la route ou dans un magasin, les moments de détente ou même les problèmes ou les souffrances partagés, sont tous des occasions d’accueillir et de donner.

    Quand nous sentons l’ennui nous envahir, quand nous avons seulement envie de nous plaindre des situations et des personnes, c’est certainement que nous avons perdu en route notre boussole. Nous avons glissé peu à peu hors de notre chemin, nous avons cessé d’accueillir et de donner, et tout est devenu vide en nous et autour de nous…


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