• Se protéger de l'intérieur (2)

    Vous avez lu la première partie de mon article ? Je reviens seulement sur deux phrases auxquelles nous étions arrivés en conclusion : « Quand on est rempli en soi de positif, on n’a plus à craindre le négatif. » Et « Il est beaucoup plus efficace de se protéger des dangers en partant de l’intérieur, que de se couvrir de barrières et de murs qui ne servent qu’à nous isoler et à nous couper du monde qui aurait tant encore à nous donner. »

    Je ne parle plus ici tellement de dangers matériels desquels on doit se protéger par des remparts concrets qu’on ne peut éviter. Je voudrais parler de ces dangers bien plus terribles qui minent notre personnalité, notre moral, notre confiance, qui nous détruisent de l’intérieur et nous font tomber en dépression. Ces dangers qui nous laissent sans défense devant la peur, la panique, l’angoisse et tous les sentiments négatifs de haine, de rancœur, de désirs de vengeance qui peuvent nous envahir lorsque nous sommes traités injustement ou méchamment par les personnes que nous côtoyons.

    Je continue à penser que ce n’est pas en fuyant les problèmes, en évitant les personnes « difficiles » que nous nous sentirons mieux, mais en étant nous-mêmes plus forts de l’intérieur que ces problèmes ou que ces gens difficiles. C’est l’exemple d’un Gandhi qui a libéré son pays de l’injustice parce qu’au fond de lui-même il n’avait plus peur de cette injustice.

    Mais il est important de se rappeler ici que Gandhi n’était pas seul. Même si sa personnalité était particulièrement forte, jamais il n’aurait pu libérer son pays s’il n’avait eu avec lui d’abord des centaines, puis des milliers, puis des millions d’amis qui partageaient son idéal, sa générosité, son optimisme.

    C’est qu’il y a là un secret, le secret des relations humaines. Si j’en reste au niveau matériel, si chacun apporte une pierre pour construire un mur pour se protéger, si nous sommes deux nous aurons deux pierres, si nous sommes dix nous aurons dix pierres et ainsi de suite, mais ce sera tout. Tandis qu’au niveau des relations de confiance réciproque, d’amitié et d’amour entre les hommes, il se passe en réalité une sorte de miracle complétement hors de proportion du nombre de personnes qui se rencontrent. Deux personnes qui s’aiment à la folie se sentent en effet aussi fortes que le monde entier : image poétique peut-être mais qui porte une grande part de vérité.

    Le grand problème de l’homme devant les dangers de toutes sortes, c’est d’abord le manque de confiance en soi-même, le découragement facile, la peur de l’échec et peu à peu le pessimisme qui ne nous quitte plus et toutes les idées noires qui nous envahissent. Savoir qu’il y a quelqu’un de fiable qui partage avec nous nos problèmes est déjà le début de la solution. Mais n’allons pas nous unir aux autres parce qu’ils sont forts ou puissants, parce qu’ils ont de l’argent ou des connaissances haut placées. Cela peut peut-être servir, mais ce seront toujours des appuis extérieurs. Nous avons besoin de vrais amis avec qui partager nos réussites et nos échecs, nos angoisses et nos espoirs ; c’est là que notre vie va changer. Les problèmes seront toujours les mêmes, mais ils deviendront tout à coup tellement relatifs qu’ils ne seront plus une obsession de chaque jour.

     

    L’individualisme régnant dans la société de consommation telle qu’elle a envahi en particulier l’occident va malheureusement exactement dans le mauvais sens, car on a fait de l’individu un idéal au lieu de se rendre compte que le seul idéal valable est l’harmonie dans les relations. Si je passe mon temps à me défendre contre les attaques du monde qui m’entoure, je vais finir complètement isolé et desséché. Tandis que si je pense à partager ma joie de vivre avec le plus de gens possible, ce seront ces gens qui me défendront eux-mêmes quand ce sera mon tour d’être en difficulté. Je suis convaincu que l’avenir de l’humanité dépend uniquement de cette prise de conscience.


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  • Commentaires

    1
    Hayat Fallah
    Vendredi 13 Octobre 2017 à 12:10
    Oui avoir et communiquer cette joie de vivre ...celle des petits enfants dont l'égo n'est pas encore devenu une valeur à laquelle se cramponner ...
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