• Une clé pour ouvrir ou pour fermer?

    J’ai envie, ce matin, de continuer à parler du bonheur. C’est tellement important, le bonheur, c’est ce qui donne son véritable sens à la vie et on passe si souvent à côté de lui sans y entrer vraiment, mais comment faire ?

    Je crois que le secret du bonheur est justement dans ces clés que nous avons en main pour y parvenir et dont nous parlions dans le dernier article : « Encore des clés pour le bonheur ? »

    Nous avons conclu que le bonheur se trouve seulement lorsque nous acceptons de joindre ensemble notre propre clé avec la clé de l’autre, car la recherche du bonheur tout seul est toujours condamnée à un échec lamentable.

    Mais il existe un autre grave problème, c’est la manière dont nous utilisons notre clé pour le bonheur. Car une clé sert d’habitude pour ouvrir mais aussi pour fermer. C’est ce qu’on fait avec une porte, un coffre-fort, une voiture. Mais c’est ce qu’on ne devrait jamais faire avec le bonheur. Vous êtes surpris de mon affirmation tellement catégorique ? Mais voyons donc.

    Je peux ouvrir une porte ou une fenêtre sur le bonheur. Je peux ouvrir mon esprit ou mon cœur aussi bien que l’esprit ou le cœur des gens que j’aime, et même de n’importe quelle personne que je rencontre, sur le bonheur. Car il y a toujours un effort à faire, un pas personnel qui nous est demandé librement, pour accueillir le bonheur qui se présente à nous parfois après une longue recherche, mais aussi parfois gratuitement sans que nous y ayons pensé quelques minutes avant. On entre ainsi dans le bonheur, comme on le laisse entrer en nous et envahir tout notre être comme une eau bienfaisante qui vient nous régénérer.

    Mais le problème, c’est quand nous utilisons notre clé pour refermer notre bonheur ou pour nous refermer sur lui, lorsque je ne sais quelle peur panique nous pousse à vouloir tout d’un coup protéger notre bonheur pour qu’il ne nous échappe plus. Et c’est là que nous le faisons mourir pour toujours. Car le bonheur ne peut pas se laisser enfermer ni protéger.

    Le bonheur, c’est comme l’amour, la foi, l’espérance, cela ne peut jamais se posséder. Le bonheur se construit ou se reçoit, mais on ne pourra jamais le mettre dans un coffre pour que personne n’y touche, ou derrière un mur pour qu’il ne prenne pas de coups. On peut protéger une personne, un bien matériel contre des dangers extérieurs. On peut protéger la nature contre toutes ces attaques insensées de l’homme moderne. Mais le bonheur d’hier et même de ce matin est déjà terminé au moment où je vous écris, et le seul bonheur que j’ai maintenant c’est celui de vous écrire cet article parce qu’il me fait du bien et j’espère de tout mon cœur que ce sera l’occasion d’une nouvelle communion profonde avec chacun de mes lecteurs.

    Le bonheur se renouvelle à chaque instant et c’est ce qui fait sa grandeur. Il est comme l’eau de la mer qui se déverse sur le rivage et nous rafraîchit, mais comme ce serait stupide d’essayer de l’enfermer dans nos mains pour la porter à la maison et l’emprisonner dans une boîte : nous arriverions à la maison bien surpris de voir que notre pauvre bonheur s’est envolé en route. Comme elle est difficile, notre vie ! On ne peut jamais se reposer un seul instant sur les réalités les plus belles, comme si désormais elles nous appartenaient pour toujours. Car cette vie qui nous est donnée avec le bonheur est simplement là pour que nous l’accueillions à chaque instant et nous la fassions circuler autour de nous, et alors elle ne se desséchera jamais, mais se multipliera comme par miracle en se donnant, et c’est cela qui fait toute sa beauté et sa grandeur !


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