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Ce qui me gêne chez l'autre...
Nous avons tous de vrais amis ou de magnifiques parents, frères, sœurs, cousins, cousines, avec lesquels nous nous sentons presque toujours à l’aise quoi qu’ils fassent. Même leurs défauts nous attendrissent et nous sont sympathiques. Comme ce serait beau s’il en allait de même avec tout le monde !
Mais malheureusement la plupart des autres gens nous gênent souvent et nous dérangent. Ils n’ont pas besoin pour cela d’être des personnes négatives qui font du mal autour d’elles. Non, c’est simplement leurs différences que nous avons de la peine à supporter. Celui-ci parle trop, celui-là ne dit jamais rien, celui-ci est toujours triste, celui-là est trop exubérant, celui-ci est timide, celui-là se met toujours au centre de toutes les attentions.
Et tout cela fatigue, c’est évident. Vivre à longueur de journée, au travail et malheureusement parfois même à la maison ou dans nos cercles d’amis, avec des gens qui nous « dérangent », ce n’est pas une vie. Mais alors que faire ? Bien choisir ses amis, trouver des personnes avec lesquelles nous nous sentons toujours à l’aise et passer le plus clair de notre temps avec elles, pour oublier les autres ? C’est évidemment une solution, mais qui ne marche jamais complètement. Alors devons-nous nous résigner à nous dire que c’est ça la vie, qu’il n’y a rien à faire ? Quelques moments passionnants et sympathiques de temps en temps, beaucoup de routine le plus souvent et même parfois des moments insupportables qu’on vit en attendant que cela passe… On se sent comme une feuille morte ballotée par le vent dont la joie ou l’ennui ne dépendent au fond pas d’elle, mais des circonstances extérieures qui seront favorables si on a de la chance, ou tristes si on est un peu comme tout le monde…
Tout cela est évidemment une caricature. Et pourtant combien de gens en ce monde, naissent, grandissent et meurent sans avoir connu autre chose. Vous ne pensez pas qu’il y aurait mieux à faire ?
La première chose à faire, c’est d’arrêter de juger les gens et de les classer entre ceux qui sont sympathiques et ceux qui ne le sont pas, et d’essayer de croire que chacun doit avoir quelque part quelque chose de sympathique que probablement je n’ai pas encore découvert.
La deuxième chose c’est de me rendre compte que, si celui-ci me dérange, il est probable que moi aussi je le dérange par ma manière d’être : il y a toujours de la réciprocité dans les relations, même dans les relations négatives et c’est cette réciprocité qui va nous sauver.
Car si l’autre me gêne ce n’est ni sa faute, ni la mienne (au moins en général, car parfois certaines attitudes trop négatives creusent évidemment des barrières entre les gens). A qui donc la faute, si faute il y a ? Simplement au fait que nous sommes trop différents.
Mais pourquoi l’autre devrait-il me gêner parce qu’il est différent ? C’est là la clé de la solution. L’autre ne me dérange pas parce qu’il fait quelque chose de mal, mais simplement parce que mon esprit, mon cœur sont encore trop petits pour le contenir. Les grandes personnalités qui ont changé la face du monde se trouvaient à l’aise avec n’importe qui, car leur cœur s’était élargi aux dimensions de toute l’humanité et n’importe quelle personne finissait par les attirer.
Ce n’est pas l’autre qui me dérange, mais ce sont simplement les murs, les barrières que je me suis construits au cours de ma vie en pensant me protéger et qui finalement m’ont enfermé sur moi-même. Je viens de faire un voyage d’une semaine en Italie avec une quarantaine de personnes que, pour la plupart, je connaissais à peine. Mais nous avons décidé au départ de vivre une expérience de vraie amitié ou de vraie unité ensemble et finalement cela a été un des plus beaux voyages que j’ai jamais faits au cours de ma vie, car nous sommes revenus de là-bas comme si nous étions une seule famille. Les différences, évidentes, entre nous, d’âge, de caractère et de tous les aspects de la vie, ont été des occasions de s’ouvrir aux autres au lieu de s’en écarter. Tout le monde a joué le jeu, comme entraîné par une dynamique positive et contagieuse. Et l’amitié construite en quelques jours semble destinée à durer. Mais elle ne durera pas maintenant si nous nous replions sur ce nouveau groupe d’amis, comme sur une bouée de sauvetage. Cette vie de famille grandira et continuera à nous guider et à nous surprendre si nous savons désormais ouvrir toujours plus notre cœur aux dimensions de toute l’humanité. Ce n’est pas toujours facile à vivre et à faire, mais la vie ainsi conçue apporte des joies inimaginables qui valent bien un petit effort pour sortir de soi.
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