• Passepartout

    Combien de portes se ferment chaque jour devant nous, nous empêchant de continuer notre chemin. Ne pourrions-nous pas nous aider à trouver des passepartout assez souples pour nous dépanner?

  • (Suite de l’article « Le miracle de l’espérance »)

    Je voudrais revenir sur l’espoir et l’espérance, pour m’expliquer un peu mieux encore. Mais en nous rappelant que les mots les plus importants de la phrase sont toujours les verbes. Les verbes sont les moteurs de notre vie et de nos actions. Comme pour la foi, l’important est de croire, et pour l’amour, l’important est d’aimer, ainsi pour l’espoir et l’espérance, l’important est d’espérer, et ainsi plus besoin de discuter sur les différences philosophiques entre l’un et l’autre.

    On ne se rend pas toujours compte qu’espérer est une condition indispensable pour continuer à vivre. Les épreuves que nous traversons chaque jour finiraient par nous paralyser complètement si nous ne savions plus espérer. Mais il faut arrêter de confondre l’espérance avec les fruits concrets que l’espérance nous fait imaginer, parce qu’on risque alors d’être immensément déçu et de se bloquer pour toujours.

    J’espère qu’il fera beau demain, et si demain il pleut, j’ai espéré pour rien ? Mais non, car cet espoir m’a donné le courage de me lever, il suffit simplement d’espérer autre chose, car espérer c’est trouver à chaque instant de nouveaux motifs d’espérer, en sachant qu’à la fin ce n’est pas le motif qui compte, mais cet espoir ou cette espérance en moi qui me font vivre.

    Espérer est une dynamique extraordinaire que la vie nous met dans l’esprit et le cœur dès notre plus tendre enfance, c’est un ressort qui nous fait rebondir à chaque échec, comme ces enfants tout petits qui crient et pleurent parfois comme s’ils étaient désespérés et qui, deux secondes plus tard, se remettent à jouer en sautant et en riant comme si rien ne s’était passé.

    Espérer, c’est entrevoir déjà la lumière en plein tunnel, c’est imaginer déjà le soleil en pleine tempête, c’est croire à la paix au milieu de la guerre. Il y a une sorte de folie dans l’espoir ou l’espérance. Espérer c’est se libérer de la dictature des statistiques qui vous conduisent tellement souvent à des catastrophes qui semblent inévitables. Espérer, c’est aller à contrecourant de toutes les nouvelles négatives qui nous bombardent chaque jour.

    Il n’y a pas de logique humaine à espérer, sinon une sorte de logique supérieure qui va trouver sa force aux racines de la vie et qui a finalement toujours raison. Parce que si nous avions écouté les oiseaux de malheur, comme on dit, qui nous annoncent chaque jour une sorte de fin du monde personnalisée, nous serions tous morts depuis longtemps. Et pourtant, pour la plupart d’entre nous, nous nous levons encore le matin, nous rencontrons encore des gens que nous aimons et qui nous aiment, et nous sommes encore debout.

    Alors, si en route nous avons espéré certains résultats qui ne se sont pas avérés, ce sont sans doute de grandes déceptions, mais ce n’est pas la faute de l’espoir ou de l’espérance, c’est simplement le fruit des circonstances dans lesquelles nous vivons et qui, souvent, ne dépendent pas de nos désirs ni de notre bravoure.

    Espérer, c’est nous projeter chaque fois vers un avenir meilleur. Tout s’est bien passé ? Je rêve que cela continue et j’espère que cela ne reviendra plus en arrière. Tout s’est mal passé ? J’espère que l’avenir changera tout en positif. Car si un jour je n’espérais plus, je n’aurais même plus la force de me lever le matin pour construire quelque chose de nouveau, je resterais au fond de mon trou à attendre la mort.

    La mort arrivera bien un jour ou l’autre, me dira-ton ? Et alors ? Espérer me donnera le courage de transformer mes derniers jours en un partage courageux d’humanité avec tous les gens que j’aime, pour qu’ils gardent un bon souvenir de moi. J’ai connu des moribonds qui distribuaient la paix et la joie au milieu même de leur souffrance. Comment cela était-il possible ? C’est que l’espérance en eux leur donnait le courage de « vivre » jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle. Mais cela ne s’invente pas, cela veut dire que de telles personnes ont laissé l’espoir et l’espérance se développer en eux chaque jour malgré tous les courants adverses. Espérer, c’est vivre, c’est être, c’est aimer, c’est croire, c’est donner, c’est le miracle et le secret de l’humanité que personne ne peut nous enlever…


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  • Je crois que l’espérance est un des plus grands trésors que la vie ait mis au fond de notre cœur et de notre esprit. Mais au lieu de la faire fructifier et de transformer notre existence en une aventure toujours plus belle, on la comprend parfois tellement de travers qu’on finit par s’en méfier ou par l’accuser injustement des maux les plus terribles qui n’ont en fait rien à voir avec elle.

    Mais voyez donc cette phrase que j’ai trouvée récemment sur les réseaux sociaux : « Plus l’espérance est grande, plus la déception est violente ! » En d’autres mots, ce serait mieux de ne jamais rien espérer et ainsi nous ne risquerions plus d’être déçus à chacun de nos pas ! Mais comment peut-on être ainsi tellement découragé devant la vie ? Ne voyons-nous pas qu’il y a là un incroyable malentendu ?

    C’est qu’en réalité l’espérance est toujours là pour illuminer notre vie, pour l’empêcher de s’arrêter au premier obstacle venu, pour dépasser tout de suite le passé et nous plonger pleins d’enthousiasme vers l’avenir. L’espérance c’est comme un filet d’eau qui jaillit d’une source et qui porte la vie sur son passage. Cette eau va faire fleurir la nature, va arroser nos jardins, va désaltérer nos corps fatigués, elle va trouver bien des obstacles en route, mais elle finira toujours par être utile à quelqu’un ou à quelque chose. Et on n’accusera jamais l’eau d’avoir changé de but en chemin, car cela ne dépend pas d’elle.

    Il en va de même pour l’espérance. J’espère qu’il fera beau demain, parce que j’ai organisé une belle promenade en montagne avec des amis et ce serait tellement dommage que la pluie vienne tout gâcher. Mais si demain il pleut, en quoi est-ce la faute de l’espérance ? Au contraire l’espérance va redoubler d’imagination pour inventer une solution alternative afin que la journée prévue avec ces amis trouve tout de même son bonheur d’une autre manière.

    L’espérance est justement cette capacité qui se développe peu à peu en nous avec le temps de trouver toujours de nouvelles solutions positives devant tous les obstacles. Et si un jour nous sommes tristes et déçus, ce n’est pas parce que l’espérance était trop grande, mais bien au contraire, parce qu’elle était trop fragile. Ce n’était pas de l’espérance si elle s’est arrêtée à la première déception, c’était une sorte de chantage devant la réalité. J’espère que tout va se passer selon ma volonté ou mes caprices, et si ça se passe autrement je vais me retourner contre l’espérance : ce serait tragique…

    Non, l’espérance est ce ressort extraordinaire en nous qui nous fait nous lever le matin en imaginant déjà que nous aurons de belles surprises, que nous ferons de belles rencontres, que nous parviendrons à transformer les problèmes en occasions de nouvelles solidarités. L’espérance, c’est être déjà sûr au réveil qu’aujourd’hui la vie vaudra de nouveau la peine d’être vécue, même si tout se passe d’une manière complètement différente de ce que nous avions prévu. Mais il faut s’exercer à l’espérance, car elle ne vient pas toute seule. Et il faut surtout la vivre ensemble et pas chacun tout seul dans son coin. Car l’espérance se multiplie en se partageant et c’est même le sel de toutes nos relations d’amitié ou d’amour !


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  • Eh oui, savez-vous que mettre l’autre en valeur est un des plus beaux secrets du bonheur ? Mais à condition de bien comprendre ce que cela veut dire. Mettre l’autre en valeur ne veut pas dire passer notre journée à faire des compliments aux personnes que nous rencontrons en pensant leur faire plaisir. Ce n’est pas une tactique ou une stratégie dans nos relations sociales. Encore moins évidemment un truc pour se faire bien voir et dominer finalement les autres par notre personnalité. Tout cela ce serait des pièges dans lesquels il est facile de tomber, mais qui ne laissent en fin de compte, en nous et chez les autres, que beaucoup de vide et de grandes déceptions.

    C’est qu’en fait, avant d’être une déclaration privée ou publique que l’on fait devant l’autre sur ses qualités ou ses talents, tout cela est d’abord une question de regard du cœur. Nous devons commencer par vivre pour l’autre, « vivre l’autre », du matin au soir, comme un idéal de vie qu’on a consciemment décidé un beau jour de mettre en pratique. Il s’agit d’être convaincu que toutes les personnes que nous rencontrons et avec lesquelles nous vivons, ont quelque part en elles de beaux trésors à partager. Et l’on commence à partir à la chasse à ces trésors. Avec certainement beaucoup de mal au début pour dépasser nos préjugés, jugements et suspicions de toutes sortes qui nous empêchent de croire à la beauté de ces autres…

    Mais quand on a commencé à faire d’abord en soi-même cette gymnastique libératrice qui nettoie et purifie le regard, on s’aperçoit que réellement chaque personne a en elle quelque chose de merveilleux qu’on n’aurait jamais imaginé. Et l’on va de surprise en surprise. Mais ce qui est extraordinaire à ce moment-là, c’est de se rendre compte que l’on commence à voir en l’autre des points lumineux que lui-même ne remarquait pas. Pour être sincère, c’est cela qui a bouleversé ma vie, à un certain moment, lorsque j’ai rencontré quelqu’un qui a réussi à voir en moi des capacités insoupçonnées. Alors que jusque-là j’étais prisonnier de circonstances douloureuses dans ma famille et en moi-même, qui avaient fini par me paralyser.

    A partir de là tout a changé pour moi et j’ai senti en moi comme un appel immense à faire au monde entier, qui souffre tellement autour de nous, ce que cet ami avait pu faire pour moi et pour ouvrir enfin mon esprit et mon cœur sur des horizons qui me semblaient auparavant inaccessibles. Mais quand on a changé ce regard intérieur sur chaque personne, cela devient tout simple et spontané de partager à haute voix ces découvertes et de les mettre en valeur, à la fois pour remercier l’autre du bien qu’il fait et pour aider tout le monde à se mettre à son tour à changer son regard. « Comme c’est beau ce que tu viens de dire ! » « Merci d’attirer notre attention sur ce détail tellement important ! » « Sais-tu que ta remarque m’a fait beaucoup de bien ? » « Sais-tu que cette personne a été très touchée de ce que tu lui as dit ? » « Sais-tu que cette personne passait un moment très difficile et ton expérience lui a redonné l’espoir. »

    On n’en finirait pas de donner des exemples. Ce sont souvent quelques mots tout simples, dits au bon moment et qui transforment nos relations de tous les jours, qui provoquent des sourires de bonheur, qui mettent de la joie au milieu de la routine de tous les jours et qui créent surtout une confiance réciproque qui va devenir bientôt inébranlable. Car lorsqu’on met ainsi en valeur chaque personne rencontrée, voilà que cette personne qui se trouve peut-être au cœur d’une épreuve douloureuse qui vient de la frapper, décide de se confier à vous simplement parce qu’un jour vous lui avez adressé un mot gentil. Et combien de problèmes et de situations qui pouvaient mal finir trouvent finalement une solution ou une lumière qui va tout débloquer. Mais tout cela ne s’invente pas comme le caprice d’un moment, c’est un choix de vie que l’on fait en toute conscience et auquel on reste fidèle ensuite pour toujours ; mais quand on a essayé de se donner de la sorte, la vie devient tellement plus belle que ce serait bien dommage de revenir en arrière…


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  • Quand on relit l’histoire de l’humanité, on découvre qu’une grande partie des révolutions bénéfiques qui ont marqué notre planète au cours des siècles sont parties de personnes qui étaient amoureuses. Amoureuses d’un grand idéal, amoureuses de la justice, amoureuses de Dieu, amoureuses de leur patrie, amoureuses de l’homme tout simplement, ou, plus simplement encore, amoureuses d’une autre personne en qui elles avaient trouvé leur trésor.

    Quand on se laisse prendre par l’amour qui brûle au fond de notre cœur, tout change. On ne remarque même plus les difficultés ou les problèmes. On ne voit plus que l’objet de notre amour, on en rêve de nuit comme de jour. Tous nos plans, nos projets, nos espoirs, nos calculs sont désormais en fonction de cette lumière nouvelle qui a illuminé notre vie.

    Demandez à tous ceux qui se sont mariés en pleine guerre s’ils se souviennent surtout de la guerre ou de tous ces moments passés à risquer sa vie pour pouvoir faire quelque chose de beau pour son bien-aimé ou sa bien-aimée. Cela ne veut pas dire que la vie était dans un nuage artificiel, bien au contraire. Quand on aime quelqu’un on fait encore plus attention à tous les détails concrets qui peuvent aider ou à ceux qui peuvent faire du tort. On est toujours attentif, sur le qui-vive, et en même temps prudent, patient, capable d’accueillir les occasions importantes. Car on a un but dans la vie qui remplit tellement chacune de nos journées que le reste devient relatif ou secondaire.

    Je connais des personnes qui sont sorties de leur dépression psychique le jour où elles sont tombées amoureuses de quelqu’un. Elles se sont mises à croire à cet amour dans leur cœur. Elles ont cessé de passer leur temps à se regarder et à se plaindre de leur sort. Elles ont commencé à vivre pour cette personne aimée qui avait changé tout à coup tout le paysage de leur vie de tous les jours… et cette vie a pris un sens nouveau et n’est plus revenue en arrière.

    Alors, je crois qu’en définitive le remède miracle que chacun de nous attend pour résoudre sa situation, ses problèmes personnels, de famille, ceux de son pays ou de son travail, c’est de tomber de nouveau amoureux d’un idéal qui vaille la peine de donner sa vie. Et cela ne peut se faire qu’en découvrant des personnes qui nous ont précédé sur ce chemin, des amis qui ont illuminé notre route et qui sont peut-être morts maintenant, mais qui vivent en nous pour toujours. Car ce genre d’amour est un amour qui se partage, qui devient contagieux en se donnant et qui se multiplie ensuite à l’infini. Si vous connaissez un remède plus efficace aux maladies de l’humanité d’aujourd’hui, dites-le-moi. Mais nous en reparlerons…


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  • (Passepartout pour l’humanité)

    Je ne sais pas si vous avez pu suivre au moins par moments ce qui vient de se passer au Japon ces jours-ci, à Tokyo et dans tout le pays : les Jeux Olympiques 2020 ! Je crois que c’était cette année un double miracle. Le premier, c’est celui qui se répétait régulièrement dans l’Antiquité grecque : le désir d’arrêter la guerre et de se rencontrer pacifiquement. Et le second, c’est que les Jeux de 2020 à Tokyo étaient bien morts, à cause de la pandémie du covid, et voilà qu’ils sont renés de leurs cendres : et cela a été une si belle surprise !

    Les Jeux Olympiques, c’est une fête mondiale, avec tous les pays de notre planète, même certains pays dont on ignorait l’existence, même des pays qui sont officiellement en guerre. C’est une fête de la jeunesse, des forces vives de chaque nation qui ont encore l’avenir devant elles. C’est surtout une fête symbolique, car on pourrait penser qu’il s’agit seulement d’un jeu. Mais c’est un jeu qui remue toute l’humanité de ceux qui y participent, et de tous les pays du monde qui se sentent représentés par ces héros de quelques jours.

    Au-delà des résultats et des performances parfois extraordinaires qu’on a pu suivre chaque jour, on a surtout pu voir des hommes et des femmes capables d’aller au bout d’eux-mêmes pour créer cette magie du sport et en même temps construire la famille humaine comme peut-être aucun évènement n’arrive à le faire à un tel niveau. Des jeunes de toutes les races, de toutes les tailles, avec des différences parfois comiques, comme entre ce basketteur de 2m 20 et cette petite gymnaste haute 1m 45. Il y en avait pour tous les goûts, pour toutes les spécialités. Mais leurs points communs, c’est que pour en arriver là, ils avaient fait des sacrifices immenses pendant des années.

    Car derrière la gloire de la médaille ou la tragédie d’une défaite imprévue, il y a l’histoire personnelle de chacun. Celle d’athlètes qui se sont blessés aux Olympiades précédentes et ont complètement échoué, et qui se sont relevés avec courage et patience pour réussir finalement la fois suivante. Celle de personnes qui vivent des tragédies dans leur famille ou leur pays et qui ont trouvé les ressources pour aller quand même de l’avant. Celle d’hommes et de femmes qui ont expérimenté que c’est seulement en s’entraidant les uns les autres qu’on parvient à un grand idéal. Les cris de joie et les larmes étaient la preuve que tous ces amis des quatre coins de notre planète avaient fait une expérience d’humanité qui leur restera jusqu’à la fin de leur vie et qu’ils ont réussi à transmettre aux spectateurs qui les ont suivis au moins à la télévision, puisqu’il n’y avait pas de spectateurs dans les stades, à cause du covid. Des évènements exceptionnels de ce genre sont toujours un motif d’espoir pour notre humanité blessée…

     


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