• Perles de la Parole

    Ta parole, ma parole...sa parole contre la mienne. Les paroles souvent nous divisent et nous servent à critiquer ou condamner. Mais avons-nous vraiment essayé d'écouter ces Paroles de vie auxquelles nous pouvons nous abreuver chaque jour et qui sont capables de tout transformer sur leur passage?

  • « Prenant les Douze avec lui, il leur dit : ‘Voici que nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes sur le Fils de l’homme s’accomplira. En effet, il sera livré aux païens, on se moquera de lui, on le maltraitera, on crachera sur lui ; après l’avoir flagellé, on le tuera et, le troisième jour, il ressuscitera.’ Mais eux n’y comprirent rien, le sens de cette parole leur restait caché, et ils ne voyaient pas de quoi Jésus parlait. » (Lc 18,31-34)

    Je ne vais pas ici m’attarder sur le sens de la passion de Jésus, de sa mort et de sa résurrection : nous aurons tout le temps d’y revenir dans les derniers chapitres de notre Evangile. Je voudrais méditer avec vous sur le fait que les apôtres ne « comprenaient rien » à ce que disait Jésus. Entendons-nous. Les apôtres ont tout de même compris beaucoup de choses, comme lorsque Pierre a réussi à dire à Jésus qu’il était le Messie, le Fils du Dieu vivant. Mais comment auraient-ils pu comprendre la réalité inouïe de la mort et de la résurrection de Jésus ? C’est seulement après la résurrection et surtout la descente de l’Esprit Saint à la Pentecôte qu’ils allaient commencer à saisir ce qui était en train d’arriver.

    Cela est en fait une bonne leçon pour nous rappeler que le but de l’Evangile, c’est avant tout de nous apprendre à aimer Dieu, à aimer le prochain et à nous aimer réciproquement les uns les autres. Bien sûr que pour aimer nous devons aussi nous servir de notre esprit et de notre intelligence, mais il y a toujours des choses que nous ne comprendrons qu’après coup, et beaucoup de choses que nous comprendrons seulement à notre arrivée au ciel. La tentation de vouloir tout comprendre a fait perdre beaucoup de temps à l’humanité : c’était déjà là une des causes principales du péché originel…

    Mais est-ce finalement un problème ou un handicap de ne pas tout comprendre ? En fait c’est le contraire. Quand je me lève le matin, je sais au moins que je vais tout faire pour aimer Dieu et mon prochain, mais je ne sais pas encore bien comment. En réalité je sais, parce que je l’ai expérimenté toujours plus, au long de mon cheminement à la suite de Jésus, qu’aimer c’est me donner à l’autre et l’accueillir en même temps, ou à tour de rôle. Et puis je sais que si je reste branché sur l’Esprit Saint ce sera lui qui me guidera sur les pas à faire au fur et à mesure. Pas besoin de tout savoir à l’avance. C’est d’ailleurs tellement plus beau de découvrir en cours de route comment concrétiser cet amour, divin et humain à la fois, que je porte en moi. C’est comme une belle chasse au trésor qui nous porte vers le but, étape par étape.

    Puis quand je fais le point de la situation ou mon examen de conscience à la fin de la journée, je commence à comprendre un peu mieux le sens de ce que j’ai vécu durant ces différentes étapes. Et, comme je vis en communauté, je partage mes expériences avec mes compagnons de voyage et, avec eux je gagne encore de nouvelles lumières, comme Marie avec Elisabeth. Et chaque jour est une nouvelle aventure de l’amour de Dieu qui devient toujours plus passionnante.


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  • « Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. » (Lc 18,14)

    C’est toujours la même logique. Il y a une recherche de la sainteté personnelle qui a fait beaucoup de mal à l’Eglise au long des siècles. Nous pensons être agréables à Dieu en passant notre temps à nous regarder pour éliminer nos propres défauts et pour améliorer nos vertus et nous risquons alors de tourner en rond sur nous-mêmes en oubliant l’essentiel.

    Encore une fois, la sainteté c’est seulement de se laisser porter et guider par le Saint lui-même en nous et au milieu de nous en ne le quittant jamais du regard (et c’est le sens profond de la vraie prière). Nous n’avons qu’à aimer Dieu et nos prochains du matin au soir à l’écoute de l’Esprit Saint. Et c’est Dieu qui fera en nous et au milieu de nous ses miracles.

    Nous avons donné notre vie pour Dieu et pour nos frères tout au long de la journée, et voilà que nous sentons en nous une paix et une lumière qui se renouvellent sans cesse. Nous avons seulement tâché le mieux possible de « vivre l’autre » et c’est Dieu qui a pris en main notre cœur et notre esprit et qui nous a transformés. Dieu seul justifie et non pas nos propres efforts personnels, encore moins si ces efforts nous conduisent à nous sentir meilleurs que les autres, ce qui ajouterait à tous nos défauts le pire des orgueils.

     


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  • « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » (Lc 18,13)

    Qu’est-ce que Jésus nous demande au fond, tout au long de l’Evangile ? C’est de nous brancher continuellement sur Dieu, de nous tourner vers Lui, de le regarder, de faire de Dieu le centre de notre vie et de nos actions, de le prier en l’appelant à l’aide et de nous laisser porter par sa lumière et son amour. Le pharisien semble s’adresser à Dieu, mais il ne le regarde même pas, il se regarde lui-même, il ne parle même pas à Dieu, sa fausse prière est une sorte de monologue où lui-même est son point de référence, il a complètement perdu sa relation avec Dieu.

    Tandis que le publicain, en se reconnaissant pécheur, a bien compris que son salut ne viendra jamais de ses efforts ou de sa propre bravoure, mais de l’aide de Dieu qui vient le sauver en le remettant sur le droit chemin. Jésus nous a déjà dit qu’il n’était pas venu pour les justes mais pour les pécheurs, pas pour les bien-portants, mais pour les malades (Mc 2,17). Se reconnaître pécheur, c’est sortir de son autosuffisance, et entrer en relation avec Dieu et avec nos frères et sœurs en lesquels nous rencontrons en même temps Dieu lui-même. En s’arrêtant sur soi-même, le pharisien a perdu sa relation à la fois avec Dieu et avec le prochain… et il pense être le meilleur : le diable est vraiment malin !

     


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  • « Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres. » (Lc 18,9)

    Pour vraiment comprendre la justice du point de vue de Dieu, il faut repartir encore une fois de la Trinité. Le Père ne sait pas faire autre chose avec le Fils dans l’Esprit Saint que de vivre avec lui la justice de l’Amour. Pour être juste avec le Fils, il ne cesse de combler le Fils de sa vie de Père et d’accueillir en même temps le don d’amour du Fils. Autrement dit la justice en Dieu est toujours une justice en fonction de l’autre, pour le bien de l’autre.

    C’est la base de toute vie chrétienne à la suite du Christ. Si je veux vivre la justice sur terre comme au ciel, je dois d’abord penser comment être juste avec mon prochain, comment je peux lui transmettre tout l’amour que Dieu m’a donné pour lui. Et si je suis juste avec lui de cette façon, je vais le pousser à être juste avec moi. Car l’amour entraîne l’amour, comme la confiance entraîne la confiance.

    Le premier critère de la justice, c’est donc l’amour du prochain. Et le pharisien qui ne pense qu’à être juste avec Dieu pour lui-même a complètement détourné le sens de la justice dans un égoïsme monstrueux qui ne pense pas un seul instant que l’autre a peut-être besoin de lui. C’est comme cela qu’au cours des siècles beaucoup de chrétiens ont transformé le message de l’Evangile en une morale qu’on vit pour se sentir meilleurs que les autres et pour les juger, au lieu d’essayer de les aider ou de les sauver. C’est comme cela malheureusement que les églises se sont peu à peu vidées de leurs fidèles.

    Alors que faire quand on subit une injustice, on ne doit pas se défendre et penser à soi-même ? Bien sûr que si. Mais pas en voulant éliminer l’autre comme un adversaire ou en le méprisant comme le pharisien avec le publicain. Pour être juste avec l’autre, on doit bien l’éclairer s’il nous fait du mal, mais pour son bien, pas pour se venger de lui. Nelson Mandela voulait libérer en même temps les opprimés et les oppresseurs, pas les opprimés contre les oppresseurs. C’est cela le message de l’Evangile. Il n’est pas toujours facile à vivre, mais si on vit déjà ensemble avec toute une communauté qui se nourrit de cet esprit de vraie justice, on trouve toujours des solutions.

     


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  • « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18,8)

    Je crois qu’il y a deux possibilités de lire cette phrase terrible. L’une c’est de nous poser la question à partir de nous-mêmes, de nos angoisses et de nos fragilités, en tombant dans une panique globale, parce que l’humanité est en train de perdre la foi et que nous allons tous mal finir. Les églises se vident un peu partout. Le monde se laisse entraîner aux pires violences et folies de toutes sortes. Le mal va gagner sa bataille contre le bien, alors la foi ne pourra bientôt plus rien. A quoi ça sert de vivre ?

    Je sais bien que j’exagère et nous n’en sommes pas encore là. Mais nous pourrions y arriver bientôt, si nous continuons à lire l’Evangile avec nos propres forces, nos propres calculs, notre pauvre intelligence si limitée… au lieu de le lire avec le cœur de Dieu. Or c’est le cœur de Dieu qui nous pose cette question avec cet accent dramatique. Le cœur de Jésus qui pleure sur l’humanité peu de temps avant de mourir sur la croix.

    Au lieu de perdre notre temps à nous regarder nous-mêmes, impuissants, pourquoi ne jetons-nous pas notre regard à l’intérieur du cœur de Jésus que nous aimons tellement, et n’essayons-nous pas de le consoler en lui disant : ne t’inquiète pas, la foi ne mourra jamais et nous sommes prêts à donner notre vie avec toi pour que l’humanité comprenne enfin où est son trésor ?

    Et d’abord la foi sera toujours là, puisqu’elle avant tout un don de Dieu, une grâce gratuite de Dieu qui ne nous abandonnera jamais. Et si deux ou trois hommes au cœur de l’humanité s’unissent pour vivre cette foi et attirer la présence de Jésus et de l’Esprit Saint au milieu de nous, pourquoi avoir peur ? Dans l’Ancien Testament, Dieu ne disait-il pas que, grâce à la présence de seulement quelques justes au milieu d’une ville malade, il allait sauver toute la ville ?

    Cette question que Jésus a posée il y a 2000 ans et qu’il pose aujourd’hui à chacun de nous est simplement un appel renouvelé à aimer Dieu. Aimons Dieu, comme il nous aime, ne nous servons pas seulement de lui pour nos intérêts. Dieu a la simplicité de nous dire que nous pouvons porter et sauver le monde avec lui. Quelle confiance incroyable il a en nous, alors répondons de tout notre cœur à cette confiance. Jésus ne pose pas cette question pour nous faire peur, mais au contraire pour nous aider à croire définitivement qu’il a mis en nous un trésor qui peut changer le monde…

     


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