• Perles de la Parole

    Ta parole, ma parole...sa parole contre la mienne. Les paroles souvent nous divisent et nous servent à critiquer ou condamner. Mais avons-nous vraiment essayé d'écouter ces Paroles de vie auxquelles nous pouvons nous abreuver chaque jour et qui sont capables de tout transformer sur leur passage?

  • « Comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. » (Lc 17,24-25)

    C’est toujours la même réalité bien claire dans tout l’Evangile : pour suivre le Christ, il faut porter sa croix. C’est un mystère que nous comprendrons vraiment une fois que nous serons arrivés au ciel. Mais en même temps Jésus est là pour nous accompagner à chaque pas. Il ne nous laisse jamais seuls et cela change tout. La pire des souffrances devient soudain toute différente, à l’image de cette phrase que nous avons déjà rencontrée en Mt 11,30 où Jésus nous dit que son joug « est doux » et son fardeau « léger ».

    Ce qui est impossible à comprendre pour nous, c’est la folie de l’amour d’un Dieu qui est venu pour souffrir et donner sa vie pour toute l’humanité et chacun et chacune de nous en particulier. Mais il est Dieu, il est bien hors de portée de tout ce que nous pouvons imaginer. Et en même temps il s’est fait si proche de nous-mêmes qu’il bouleverse complètement notre vie de l’intérieur.

    Alors que retirer de ce passage incroyable ? Jésus vient de nous dire que le règne de Dieu est déjà au milieu de nous. En même temps tout n’est pas terminé. Jésus a accompli sa mission sur terre jusqu’à la mort pour nous sur la croix et la résurrection. Mais il nous laisse maintenant le temps de nous jeter avec lui dans sa mission divine en toute liberté. Il ne veut pas nous forcer à le suivre comme des marionnettes.

    Jésus nous dit ici qu’il va beaucoup souffrir et être rejeté, et cela a déjà eu lieu. Nous aussi allons souffrir et porter notre croix, mais cette croix ne sera jamais aussi terrible que celle où il a donné sa vie pour toujours. Car Jésus est déjà là avec nous qui porte chacune de nos croix, qui empêche ces croix de nous écraser pour toujours. Jésus est là qui nous « illumine » et qui « illumine » nos souffrances.

    Et c’est cela qui fait que, tant que la foi, l’espérance et l’amour réciproque sont en nous avec la force de l’Esprit que Jésus nous a déjà envoyé, le diable ne peut rien contre nous. C’est de cela que nous devons être convaincus. Le diable qui voit le Fils de l’homme revenir sur terre, sent que sa fin est proche, il veut tout casser pour nous faire croire que c’est lui qui a gagné la bataille, mais tout cela n’est pour lui qu’une pauvre illusion. 

    Jésus est venu pour nous « illuminer » et c’est en vivant selon la loi du ciel de l’amour réciproque que nous devenons le plus inaccessibles aux projets du diable. L’Evangile n’est pas seulement un beau livre avec de belles pensées, il est un véritable miracle et nous avons encore toute la vie pour découvrir chaque jour un peu plus ce miracle…

     


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  • « Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : ‘Le règne de Dieu ne vient pas d’une manière visible. On ne dira pas : ‘Le voilà, il est ici !’ ou bien : ‘Il est là !’ En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous.’ » (Lc 17,20-21)

    Cette petite phrase est inouïe si on y pense. Nous en sommes à l’une de ces descriptions apocalyptiques effrayantes qui nous préparent à la fin des temps, où l’on aurait toutes les raisons de perdre la paix, la foi ou l’espérance, et voilà que Jésus nous dit en toute simplicité que le règne de Dieu est au milieu de nous, comme si tout le reste ne pouvait plus nous toucher. Mais est-ce possible ?

    Non seulement c’est possible mais c’est l’unique réalité qui tient debout au milieu de la catastrophe universelle qui nous attend. Jésus veut d’abord nous rassurer, nous empêcher de nous laisser emporter par la panique. Et remarquons qu’il dit cela aux pharisiens, pas même à ses disciples, cela veut dire que cette vérité est valable pour tout le monde : c’est pour toute l’humanité que Jésus est descendu sur terre pour donner sa vie.

    Mais voilà qu’au milieu de la confusion des voix se font entendre de tous les côtés : le règne de Dieu est ici, non, il est là. Et c’est de nouveau la panique. Car il y a véritablement à la fin des temps, qui a commencé avec la venue de Jésus sur terre, une ultime bataille décisive entre Dieu et le diable. Car ce pauvre diable voit bien que sa fin est proche. C’est pour cela qu’il veut tout casser, comme si par là il pouvait empêcher le règne de Dieu de se manifester.

    C’est là qu’il ne faut pas tomber dans le piège du diable qui, avec la panique, sème la zizanie entre les hommes. Chacun crie sa vérité, et plus personne ne comprend ce qui se passe. Non seulement on perd la paix, mais on perd en même temps la confiance les uns dans les autres. Jésus est venu apporter la concorde et l’unité et nous nous retrouvons au milieu des pires divisions. Alors que faire pour éviter de nous laisser tromper par le malin ? Rester bien ancrés chacun de nous au règne de Dieu, ce qui veut dire rester unis avec Jésus et entre nous.

    Et si un de nos frères ou de nos sœurs se met à dire n’importe quoi, ne nous mettons surtout pas à le juger, comme il serait inutile de juger Pierre qui a trahi Jésus. Nous ne savons pas ce que nous aurions fait à sa place. Faisons toujours confiance à Jésus dans l’autre et ces tentations passeront toutes seules. Et alors nous resterons unis avec Jésus au milieu de nous comme nous le rappelle l’Evangile de Matthieu (Mt 18,20). Car il ne suffit pas d’être convaincus que le règne de Dieu est tout proche, qu’il est là au milieu de nous, il faut surtout vivre selon sa loi qui est celle de l’amour qui nous arrive tout droit de la Trinité en Jésus et dans l’Esprit. A ce moment-là, ce pauvre diable ne pourra vraiment plus rien contre nous et contre Dieu…

     


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  • « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : ‘Jésus, maître, prends pitié de nous.’ En les voyant, Jésus leur dit : ‘Allez vous montrer aux prêtres’. En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or c’était un Samaritain. Alors Jésus demanda : ‘Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n’y a que cet étranger !’ Jésus lui dit : ‘Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé’. » (Lc 17,12-19)

    Vous allez bien vouloir m’excuser de nouveau, si vous avez l’impression que je dis toujours la même chose. Mais est-ce que c’est ma faute si Jésus revient toujours et toujours sur les mêmes points, même si c’est chaque fois dans un cadre différent avec des touches d’une profonde humanité ? C’est que Jésus ne se lasse pas, il espère toujours que quelqu’un finira par ouvrir son esprit et son cœur à la lumière de l’Esprit.

    Ici, c’est évidemment étonnant de voir qu’un seul des 10 lépreux qui ont été guéris retourne vers Jésus pour lui exprimer sa reconnaissance, et en plus c’est un étranger. Mais que veut nous dire ici Jésus ? Que la gratitude est tellement plus belle que l’indifférence ou, pire encore, que l’ingratitude ? Certainement. Mais ce n’est pas cela son véritable but. Dieu n’est pas un patron qui se fâche si on ne sait pas lui dire merci. Ce n’est pas pour lui-même que Jésus se fatigue chaque fois avec nous sans relâche, de tout son cœur. C’est pour notre bien. Jésus ne veut pas que nous lui soyons reconnaissants, comme on peut s’acquitter d’un devoir social. Ce serait ne rien comprendre à son amour que de nous arrêter à ce stade.

    Non, Jésus sait seulement que celui qui fait le pas de retourner tout simplement vers lui, d’entrer en relation avec son amour infini, va aussitôt pénétrer dans le secret de la réciprocité divine qui se vit au sein de la Trinité. Jésus ne guérit pas simplement pour nous guérir, mais pour nous inviter en même temps au banquet de son paradis. L’homme qui comprend cela au moment du miracle de la guérison va retomber malade un jour ou l’autre, mais il ne reviendra plus jamais en arrière dans cette relation d’amour réciproque avec Dieu.

    Et c’est bien pour cela que Jésus dit au samaritain : « Ta foi t’a sauvé ! » Il ne l’a pas dit aux autres lépreux qui ont été guéris. Car ils ont été seulement guéris provisoirement, mais ils n’ont pas été « sauvés ». Le salut avec lequel Dieu nous sauve, c’est la joie d’entrer pour toujours dans la béatitude du Père, sur la terre comme au ciel. Et c’est pour cela que ce message se répète inlassablement, avec la patience d’un Dieu qui n’est pas là pour nous juger, mais pour nous sauver, c’est-à-dire pour nous attendre, pour nous accueillir au cœur de son amour.

     

     


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  • « De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : ‘Nous sommes des serviteurs inutiles : nous n’avons fait que notre devoir’. » [Une autre traduction dit : « Nous sommes des serviteurs quelconques. »] (Lc 17,10)

    Comment comprendre cette phrase ? Est-ce que Jésus veut soudain nous déprécier, nous convaincre que nous ne valons rien pour que nous l’adorions, Lui qui est le Tout-Puissant ? Quelle idée horrible nous aurions alors de notre Dieu, comme dans certaines religions primitives : un Dieu tyran ou dictateur qui prend plaisir à nous dominer ?

    Nous savons bien, nous chrétiens en particulier, que l’homme est la perle de l’univers, que nous avons été créés à l’image de Dieu. Et pourtant nous passons souvent le plus clair de notre vie au milieu d’une société d’autres hommes qui se moquent de nous, qui nous critiquent, qui nous ignorent, ou qui essayent même de nous écraser et de nous montrer que nous sommes des moins que rien. La confiance en nous-mêmes et le courage de vivre en prennent un drôle de coup. Est-ce pour cela que nous sommes venus au monde ?

    La tentation est alors bien forte de mendier cette reconnaissance de nous-mêmes et de notre importance, qui ne semble pas évidente du tout. Nous prétendons que les autres nous apprécient, nous remercient continuellement, nous mettent en valeur et ils font souvent le contraire. Alors que faire ? Passer notre temps, tout seuls, à nous regarder dans un miroir, pour nous convaincre que nous sommes merveilleux, beaux ou intelligents ?

    C’est là que Jésus veut nous aider à sortir de ce piège dans lequel le démon s’amuse continuellement à nous faire tomber : passer notre journée à nous regarder, au lieu de tourner notre attention vers les autres pour les aimer, sans rien attendre…

    Dans la Trinité, le Père ne se regarde jamais : il aime le Fils et lui donne sa vie divine dans l’Esprit Saint, et ainsi fait le Fils avec le Père. Nous regarder et vouloir obliger les autres à nous aimer et à nous considérer, est simplement une perte de temps inutile. Alors que, lorsqu’on passe son temps à se donner pour vivre l’amour de l’Evangile, voilà que les autres sont tellement touchés, bouleversés, qu’ils n’arrêtent plus de nous remercier et de nous aimer à notre tour, mais comme une belle surprise qui vient toute seule, sans qu’on l’ait cherchée.

    C’est ce qui est arrivé à Marie, au début de cet Evangile de Luc, lorsqu’elle est partie pour aider sa vieille cousine Elisabeth et pour la servir, simplement parce que son cœur était plein d’amour de Dieu. Et c’est là que s’est produit le miracle : Elisabeth, remplie de l’Esprit Saint a fait tout à coup découvrir à Marie l’immense richesse que Dieu avait mise dans son cœur et dans tout son être, et Marie a chanté son Magnificat. C’est ce qui nous arrive à nous aussi, lorsque nous prenons au sérieux l’amour de l’Evangile. Mais il faut le mettre en pratique pour y croire vraiment et définitivement.

     

     


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  • « Les apôtres dirent au Seigneur : ‘Augmente en nous la foi !’ » (Lc 17,5)

    Encore une demande bien maladroite de ces pauvres apôtres qui continuent à ne pas comprendre grand-chose à ce qui leur arrive. Comme si la foi était une question de quantité ou de volume, ou pire encore, comme quelque chose que l’on possède. Jésus se moque d’ailleurs d’eux bien gentiment : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait. »

    La foi n’est pas une conquête ou le fruit d’une recherche obstinée. Elle est un don de Dieu, une grâce que Dieu nous donne pour nous brancher à la source de sa vie. Cette foi nous arrive du ciel à chaque instant pour nous sauver : « Ta foi t’a sauvé ! » ne cesse de dire Jésus à ceux qu’il vient de guérir. Mais cette foi arrive-t-elle seulement à quelques privilégiés ? Bien sûr que non ! Dieu qui nous aime de tout son cœur ne va pas favoriser certains de ses enfants et d’autres non. Mais il a simplement besoin de notre amour pour laisser cette foi divine porter ses fruits en nous.

    Même si elle est un peu mal placée, cette demande est tout de même au fond une bonne demande, car elle est guidée par l’amour des apôtres qui veulent pénétrer chaque jour un peu plus dans cette vie mystérieuse que Jésus leur offre. Pour laisser cette foi merveilleuse nous envahir, il suffit donc de se brancher sur elle, même si on ne comprend pas bien encore de quoi il s’agit. Il suffit d’aimer Dieu, d’avoir soif de Lui et de nous tourner vers Lui, chaque fois que nous le pouvons. Il suffit de rester éveillés, attentifs, pour ne pas laisser passer le don de Dieu devant nous et en nous, sans que nous nous en rendions compte. La foi, c’est finalement faire confiance que Dieu nous fait confiance, même si on ne voit pas encore grand-chose : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu », dira Jésus après sa résurrection ! Et l’on peut goûter alors à la foi comme à la plus belle des béatitudes…


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