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Luc 21
Nous arrivons bientôt à la fin de notre Evangile. Le prochain chapitre sera déjà celui de la dernière cène, suivie de la veillée au Gethsémani et du début de la passion. Nous sommes ici dans un chapitre qui n’a pratiquement rien d’original. L’épisode de l’obole de la veuve se trouve déjà en Marc 12. Et tout le reste est à peu près semblable aux récits de Mc 13 et Mt 24, avec un certain nombre de détails en moins : nous n’avons ici que 33 versets, contre 37 en Marc et 50 en Matthieu.
Nous entrons ici au fond du drame qui se prépare, la bataille entre la vie et la mort, comme les douleurs de l’enfantement, parce que cette souffrance aura toujours un sens, puisqu’elle est passée par le filtre de la croix et de la résurrection. Jésus prépare ses disciples à ce qui va bientôt se passer. Mais il les prépare aussi à la tâche qui les attend : être pour toujours les témoins du Christ crucifié et ressuscité avec toutes les persécutions que cela signifiera. Comme cela reste valable pour nous, pour toujours, avec le Ressuscité qui nous accompagne, et qui change tout.
« Levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor. Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence ; elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. »
A partir de là Jésus va se lancer dans une description apocalyptique impressionnante. « Certains parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : ‘Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit.’ Ils lui demandèrent : ‘Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ?’ Jésus répondit : ‘Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : ‘C’est moi’ ou encore : ‘Le moment est tout proche’. Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin.’
Alors Jésus ajouta : ‘On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et ça et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel. Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaitre devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.
Lorsque vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez que sa dévastation est toute proche. Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans la montagne, ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, car ce seront des jours où Dieu fera justice pour accomplir toute l’Ecriture. Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité chez toutes les nations païennes ; Jérusalem sera piétinée par les païens, jusqu’à ce que le temps des païens soit achevé.
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur Terre les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces évènements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.’ » Incroyable ce passage qu’on lit d’un trait, qui attire, bouleverse, effraie et réjouit en même temps, car l’Evangile est désormais la lecture de l’histoire à la lumière du Ressuscité parmi nous.
Et Jésus continue : « Et il leur dit cette parabole : ‘Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu’ils bourgeonnent, vous n’avez qu’à les regarder pour savoir que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout cela arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme.’ »
Luc ajoute encore deux versets originaux à ce chapitre, qui nous mettent un peu plus dans l’atmosphère qui régnait entre Jésus et ses disciples : à quelques heures de la fin de tout, Jésus continuait son activité incessante au service des hommes, comme si de rien n’était. « Le jour, il était dans le Temple et il enseignait. La nuit, il restait hors de la ville, à l’endroit appelé mont des Oliviers. Et tout le peuple, dès l’aurore, venait à lui dans le Temple pour l’écouter. » Nous avons déjà commenté un certain nombre des « perles de la Parole » qui se trouvent dans ce passage, mais nous allons encore en souligner quelques-unes que nous avons laissées de côté : tellement la Parole de Dieu est riche, comme un puits qui ne s’assèche jamais…
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