• Ma vie à moi

    Oui, un peu de bon égoïsme de temps en temps, cela ne peut pas faire de mal !

    Mais comme elle est belle ma vie, comme elle est importante ! Celui qui me l’a donnée au départ ne m’a pas demandé mon avis. Je me la suis trouvée là, sans bien comprendre d’abord ce qui arrivait, ou plutôt ce qui « m’ »arrivait. Mais ce moi était tellement flou pour commencer. Puis il s’est imposé « à moi » comme une évidence.

    Elle est belle ma vie, parce qu’au fond c’est la seule chose qui est vraiment à moi, avec tout ce qui la compose bien sûr, de réalités physiques, affectives, intellectuelles ou spirituelles. Car on pourra me prendre tout le reste, ma maison et tous mes biens, mais on ne pourra plus jamais me reprendre cette vie. On pourra me tuer peut-être, mais cette vie ne peut pas s’arrêter avec la mort, elle est trop exceptionnelle pour cela, cela aussi est devenu une évidence pour moi avec le temps.

    Mais surtout personne ne pourra me prendre ma vie en disant qu’elle est à lui maintenant. Car je suis le seul, pour l’éternité, à savoir ce que j’ai expérimenté depuis mon enfance et jusqu’à présent de pensées, de sentiments, de désirs, de joies et de souffrances qui ne peuvent être qu’à moi pour toujours.

    Mais qui a inventé ce « moi », cette vie qui est « à moi » ? Comment le remercier ? Sans doute en faisant de ma vie un chef d’œuvre, un trésor qui peut aider la vie des autres aussi à être encore plus belle.

    Car ce qu’il y a de plus beau dans la vie, c’est qu’on peut la partager, et plus on la partage, plus elle s’embellit de tous les côtés. C’est le miracle de la vie qui s’enrichit en se multipliant. Car personne ne peut être jaloux de la vie de l’autre. On sera peut-être jaloux des conditions de vie qui peuvent être meilleures pour une personne ou pour une autre. Mais personne n’est triste de ne pas être l’autre. Ou bien s’il le dit parfois dans des moments de désespoir, c’est qu’il ne sait plus ce qu’il dit.

    Nous sommes tellement heureux d’être nous-mêmes que jamais nous n’échangerions notre « moi » pour le moi d’un autre. Nous pouvons traverser des moments de souffrances ou d’angoisses terribles, dont nous ne savons plus comment sortir. Mais c’est de ces souffrances et de ces angoisses que nous voulons nous échapper, pas de notre moi qui souffre. Même celui qui est tenté de se suicider parce qu’il n’en peut plus, ne dira jamais qu’il veut la vie d’un autre, il dira simplement que sa vie à lui est devenue insupportable.

    Et le jour où je comprends que l’autre aussi à une vie à lui dont il est tellement fier et heureux, je ne peux que vouloir le bien de cette vie de l’autre. Je ne peux que l’aimer comme j’aime la mienne. C’est cela le secret de l’humanité. Je crois que les gens se font la guerre parce qu’ils n’ont pas compris le secret de leur propre vie à eux. Ils n’ont pas eu la chance ou la force ou l’intelligence ou le cœur de réaliser que leur propre vie était tellement exceptionnelle. Sinon, jamais ils n’oseraient toucher à la vie des autres.

    Quand on a eu la joie de goûter vraiment au sens de la vie, on a envie de courir d’un bout à l’autre du monde pour crier aux gens de se réveiller, de s’arrêter un instant dans le tourbillon des activités ou du travail sans fin et de contempler enfin ce trésor que chacun possède pour toujours au fond de lui-même… !

     


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  • Commentaires

    1
    Maha Farah
    Mardi 15 Novembre 2016 à 08:53
    Comme c'est vrai. Ma vie peut etre belle ou horrible mais c'est la mienne!
    Comme c'est vrai ! Ma vie peut etre belle ou horrible, mais c'est la mienne.. Mais aimer celle de ll'autre parce que j'aime la mienne... je marche!
    2
    Hayat
    Mercredi 16 Novembre 2016 à 22:17
    Tu dis bien : Qd on a eu la joie de goûter vraiment au sens de la vie ...Merci pour cette hymne à la vie !
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