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Mais qui sont ces réfugiés?
C’est effrayant ce qu’on entend ces temps-ci sur les réfugiés, en Europe comme au Moyen Orient ! J’en ai vraiment entendu de toutes les couleurs. Depuis l’accusation d’être des terroristes camouflés, à celle d’être des profiteurs, en tous cas des gens malhonnêtes et menteurs ou tout ce que vous avez dû lire ou entendre vous aussi. Il n’y a pas besoin d’allonger notre liste.
On devrait avoir honte d’être bien tranquille, à côté de ce drame, dans sa société de consommation, ou au moins c’est ce qu’on essaye de croire ; mais ce n’est pas la société de consommation qui nous apportera la paix intérieure.
La seule paix intérieure, nous l’aurons le jour où la fraternité grandira dans le monde. Je ne dis pas que l’on doit être naïf et croire à tout le monde. Il y a certainement des réfugiés menteurs ou avec de mauvaises intentions. Mais à cause de ceux-là se donner une bonne conscience et refuser de voir la réalité en face et de nous pencher sur la détresse de nos frères et sœurs désespérés ?
Le mois dernier, j’ai pu visiter un camp de réfugiés syriens au nord du Liban. Une visite émouvante que je n’oublierai jamais. Des hommes, des femmes, des enfants pleins de dignité, qui essayent chaque jour de s’accrocher encore au peu d’espoir qui leur reste…
Mais pourquoi sont-ils réfugiés au fond ? Parce qu’ils ont perdu leur maison ou des êtres chers ? C’est souvent le cas. Il peut y avoir une foule d’autres raisons concrètes. Mais j’ai été profondément touché par la simple phrase d’un responsable du camp qui nous a dit :
« Si ces gens ont fui leur pays, c’est parce qu’ils ont refusé à un certain moment de tuer et de mourir ! » Oui, parce qu’il y a des zones dans leur pays où tout homme adulte, en âge de combattre, est appelé à prendre les armes, qu’il le veuille ou non, et à s’en aller tuer des gens de son propre peuple. S’il refuse, on le menace, on l’emprisonne, on le torture, on s’en prend à ses biens ou à sa famille. Et cela dans tous les camps de cette guerre stupide et absolument inhumaine, attisée encore par les intérêts de la politique internationale.
Alors qu’aurions-nous fait à leur place ? Et qu’aurions-nous fait en voyant chaque jour nos femmes et nos enfants risquer d’être tués, blessés, handicapés pour toujours par une balle perdue, un obus aveugle tiré au hasard ? Je vous assure que je garderai en mémoire pour toute ma vie les regards de ces frères et sœurs syriens que j’ai rencontrés et je continuerai à me battre pour qu’on puisse les accueillir avec générosité et dans la dignité… en attendant que ce conflit bête et inutile, en plus d’être criminel, finisse par cesser comme toutes les guerres, mais à quel prix ?
Tags : paix, fraternité, croire, conscience, frères, sœurs, espoir, peuple, accueillir
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Commentaires
1HayatDimanche 6 Novembre 2016 à 11:05Comme c'est bon de mettre les points sur les i de cette façon !Répondre
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