• Provocations sur Facebook

    J’aime de plus en plus Facebook. C’est une invention géniale. C’est vrai que l’on peut en devenir esclave, c’est vrai que Facebook peut véhiculer un tas de mensonges ou de bêtises. Mais c’est au fond comme toute découverte, à chacun de prendre ses responsabilités et de savoir l’utiliser pour des buts positifs. Je vois que chaque jour de nombreux amis publient sur leur « page Facebook » une foule d’idées, de nouvelles, de citations qui illuminent notre journée.

    Et puis c’est aussi une source de provocations, de belles provocations comme je les aime, des opinions de tous genres qui font réfléchir, qui nous obligent à écouter l’autre différent pour essayer de mieux se comprendre et dialoguer.

    Mais voilà par quoi je me suis senti provoqué, il y a quelques jours. Une de mes amies, qui publie souvent des perles sur sa « page », cite une phrase de Dale Carnegie qui dit « Souviens-toi que le bonheur dépend non pas de ce que tu es ou de ce que tu possèdes, mais uniquement de ta façon de penser. » J’ai réagi tout de suite à cette déclaration par un commentaire : « Il y a une confusion dans les mots ici. Bien sûr que le bonheur ne dépend pas de ce que je possède, mais il dépend de ce que je suis (pas extérieurement, mais au fond de moi-même) et ce que je suis doit être en harmonie avec ce que je pense, sinon pauvre de moi ! »

    Ce à quoi un ami de mon amie répond, malicieusement : « Et si je pense bien, mais je n’ai rien ????!!!! » C’est à cette dernière provocation que j’aimerais répondre aujourd’hui. C’est bien sûr une caricature. Qui en ce monde n’a vraiment « rien » ? Mais cela vaut la peine tout de même de réfléchir un peu plus à ce sujet. A la limite, je crois que si quelqu’un n’a vraiment rien, il n’arrivera même pas à penser… Encore faut-il distinguer entre ceux qui sont très pauvres depuis toujours et ceux qui « avaient » quelque chose et qui viennent de la perdre, par un accident, une maladie, une catastrophe.

    J’ai connu en Egypte des gens d’une extrême pauvreté et qui rayonnaient de joie et de générosité. J’ai connu des gens sur le point de mourir, qui étaient ainsi en train de tout perdre, et qui rayonnaient aussi de paix et de sérénité au milieu de leur épreuve. Je crois donc qu’il y a toujours en chaque homme un espace de liberté où il peut être capable d’être heureux dans la pire des épreuves : facile à dire, mais cette expérience existe !

    Ensuite, il est important de bien s’entendre sur le sens des mots. Il y a une grande différence entre avoir et posséder. La langue arabe est d’ailleurs très originale à ce sujet puisque le verbe « avoir » n’y existe pas. En français on dira : j’ai un livre. En arabe ce sera : un livre est avec moi ou à moi. Ce n’est pas d’avoir qui empêche le bonheur, mais c’est de « posséder », dans le sens où je m’arrête sur mes « possessions » et où je me renferme sur elles dans un défense égoïste et jalouse.

    Il existe de belles possessions : lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il possède un cœur en or ou de nombreuses qualités. Mais en général posséder veut dire être replié sur ce qu’on possède. On parlera d’un amour « possessif » qui empêche l’autre de respirer. On dit même qu’une personne est possédée par le diable, comme une réalité terriblement négative. Posséder et être obsédé par ce qu’on possède, rend esclave, empêche de dormir la nuit et d’être généreux avec son prochain et cela ne laisse plus beaucoup de place pour un vrai bonheur.

    Tandis qu’ « avoir » veut dire simplement que l’on a entre les mains un trésor, un instrument que l’on peut utiliser pour le bien de la société qui nous entoure, comme un talent à développer. J’ai une expérience de travail que je peux transformer en aide pour les autres, une intelligence qui peut servir autour de moi, des compétences qui peuvent faire un bien fou à ceux que je rencontre et même beaucoup d’argent que je peux faire fructifier pour les autres, au lieu de l’enfermer dans mon coffre-fort.

     

    L’important, pour être heureux, est donc l’harmonie entre ce qu’on a, ce qu’on pense et ce qu’on est, toujours dans une relation d’amour avec les autres, car c’est là le vrai et unique bonheur. Et si je pense beaucoup et que je me crois très intelligent, mais que je ne sais pas aimer les gens qui m’entourent, mon bonheur sera aussi bien vite limité. En tous cas merci à cet « ami » que je ne connais pas et qui m’a provoqué sur Facebook : dialogue à suivre !


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