• Santé: idéal ou moyen?

    Avez-vous remarqué combien d’articles sont publiés chaque jour à propos de la santé ? C’est évidemment un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, car la santé conditionne pour le bien ou pour le mal, toute notre vie et même toutes nos relations.

    Alors que faire ? S’assurer que notre santé ira dans le bon sens, qu’elle obéira à nos désirs ou même à nos caprices, qu’elle ne viendra pas soudain déranger tous nos beaux projets d’avenir, qu’elle nous laissera tranquilles de gérer notre vie comme bon nous semble… ?

    Tout cela part d’une bonne intention. C’est même louable de s’intéresser à sa santé avec la plus grande attention. Et pourtant nous voici à la merci de la moindre surprise désagréable qui va ruiner tout ce château de cartes que nous nous étions bâti. Car « l’important c’est la santé », entendons-nous dire partout, du matin au soir. Et si, tout à coup, ma santé se détériorait ? Je serais le plus malchanceux et le plus malheureux des hommes ? Notre vie serait alors simplement une question de chance ?

    On pourra toujours juger celui qui a perdu sa santé, en disant que c’est finalement sa faute, qu’il a dû être imprudent quelque part. Mais on sait bien que la vérité est tellement plus complexe. Il y a dans les médias de nos jours une frénésie de dénoncer toutes les tromperies sur la santé. Les meilleurs aliments que l’on s’est habitué à goûter avec plaisir et bonne conscience, deviennent d’un jour à l’autre dangereux et menaçants. Si l’on écoute certains médias, on n’osera plus toucher à rien car tout risque d’avoir été contaminé. Manger deviendrait pire qu’aller dans un pays en guerre, on y risque sa peau chaque jour.

    Au-delà des caricatures et des exagérations, je crois qu’il y a là un immense malentendu de base : c’est simplement que nous pensons au fond de nous-mêmes que notre santé nous appartient. Et le résultat, c’est que nous finissons par appartenir à notre santé, à en devenir complétement dépendants et esclaves.

    La vérité est toujours simple et libératrice. Quelle paix nous envahit au fond de l’âme lorsque nous découvrons que la santé, pas plus que la vie, ne nous appartiennent pas ! Qu’est-ce à dire ? Ma santé appartiendrait à quelqu’un d’autre ? Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire simplement que la santé, comme la vie, est le plus beau des cadeaux que nous avons reçu le jour de notre naissance. C’est un talent qui nous a été donné pour le faire fructifier, pour en faire des merveilles, pour nous en servir pour le bien des autres et pour notre bien à nous-mêmes. Mais c’est un cadeau qui s’en ira un jour, comme il est arrivé au départ. Cela ne dépend pas de nous. Notre vie sur cette terre n’est qu’un passage à vivre de tout notre cœur. Et la vie est faite parfois de santé et parfois de maladie et finalement de mort (une mort qui donne toujours la vie quelque part, comme dans la nature).

    Et nous finirons par trouver la paix définitive quand nous commencerons à comprendre que cette vie et cette santé nous ont été données pour les autres aussi bien que pour nous-mêmes. Lorsque j’offre ma santé de tout mon cœur pour la construction d’une humanité plus harmonieuse, ne suis-je pas le plus heureux des hommes ? Et lorsqu’arrive le moment de la maladie ou de la mort, pourquoi cela changerait-il ? Le problème c’est qu’on « vit » sa vie tant qu’elle semble aller bien, mais qu’on « subit » sa maladie et sa mort, comme si elles n’avaient rien à voir avec nous. Alors que tout change lorsqu’on vit aussi sa maladie et sa mort pour les autres et pour le bien de l’humanité. J’ai un vieil ami qui est en train de mourir à petit feu depuis des mois et que tout le monde va visiter sur son lit de moribond, parce qu’il « vit » sa mort pour les autres et l’on ressort de ces visites chez lui avec le cœur léger et même heureux. Car on était parti pour le consoler et c’est lui qui nous a donné la lumière.

     

    Comme la vie devient plus simple lorsqu’on prend la santé comme un moyen à cultiver, le plus beau des moyens peut-être, mais rien de plus, pour servir et aimer nos frères et nos sœurs en humanité, et non pas un but ou un idéal en soi-même ! Et quand ce moyen vient à manquer, la vie nous donne encore bien d’autres moyens pour nous donner aux autres jusqu’au dernier souffle. Et chaque souffle, chaque battement de cœur sera toujours un immense cadeau jusqu’au dernier jour : pourquoi assombrir notre vie en voulant soudain qu’elle soit ce qu’elle n’est pas et ne sera jamais : un jouet entre les mains de nos caprices ?


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  • Commentaires

    1
    Hayat Fallah
    Vendredi 1er Septembre 2017 à 19:44
    Il faut non seulement accepter ses problèmes de santé,mais aussi les conséquences de ses problèmes sur notre psychisme ...et être accepté comme on est avec notrr force et notre fragilité...C'est une immense grâce d'être accepté comme ça...
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